Ana Sokolović ©
OCNA à domicile

Hommage aux compositeurs québécois

Pour la Saint-Jean-Baptiste, nous mettons à l’honneur la musique québécoise. Nous avons concocté un magnifique programme regroupant des œuvres de compositeurs québécois interprétées par l’Orchestre du CNA tout au long de son histoire.

Pierre Mercure (1927–1966) ouvre le bal avec Kaléidoscope (1948). Malgré sa mort tragique à 39 ans, il a eu une brillante carrière ; basson à l’Orchestre symphonique de Montréal, Mercure a été l’élève de la légendaire professeure de composition Nadia Boulanger et a même réalisé de populaires émissions de télévision pour Radio-Canada. Il explore de nouvelles textures et sonorités dans sa première œuvre majeure, interprétée ici en concert, en 1977, sous la direction de Raffi Armenian.

Linda Bouchard (née en 1957) est jouée partout dans le monde. Si elle se consacre actuellement à la création d’œuvres multimédias, elle a été la première compositrice en résidence auprès de notre Orchestre (1993–1996). Parmi les pièces écrites dans ce contexte, notons Vertige, ici dirigée par Trevor Pinnock, alors directeur musical. La nature, tantôt ordonnée, tantôt chaotique, a été la source d’inspiration de cette œuvre pour orchestre colorée et virtuose.

Vient ensuite le compositeur canadien probablement le plus fréquemment joué, Jacques Hétu (1938–2010), avec sa Symphonie no 3. Sa musique est indéniablement moderne, profondément expressive et émouvante, reflet de l’esprit même de son auteur. Notre chef émérite Pinchas Zukerman se fait depuis longtemps le champion de Hétu ; il a d’ailleurs dirigé ses œuvres lors d’une tournée européenne de l’Orchestre en 1990, à laquelle le compositeur et sa femme, Jeanne Desaulniers, ont assisté. Cet enregistrement d’un concert de 1990 a aussi été effectué sous la houlette de Pinchas Zukerman avant le départ pour la tournée. Passionnante et lyrique, cette brève symphonie est aussi remplie de couleurs et de tempos contrastants.

Lorsqu’Ana Sokolović (née en 1968) a remporté le Prix de composition du CNA en 2009, un stimulant partenariat entre elle et notre Orchestre est né. Ringelspiel (écrit en 2013 ; enregistrement de 2016), dont l’exécution dure une quinzaine de minutes, est divisé en cinq brèves sections interreliées. Il s’agit d’une réflexion sur l’enfance et la nostalgie. L’œuvre, qui doit son nom au mot allemand pour « carrousel », évoque le mouvement mécanique et circulaire du manège de chevaux de bois.

Notre livraison à domicile se termine sur la Symphonie minute de José Evangelista (né en 1943), écrite en 1994 (enregistrement de 1996, Samuel Wong au podium). Cette symphonie miniature pour grand orchestre, dont l’exécution dure sept minutes, n’a rien à envier à ses consœurs de plus grande ampleur : c’est une œuvre charmante, rythmique, dissonante et riche en textures. Portez attention aux bois, qui brillent dans le deuxième mouvement.

ANA SOKOLOVIĆ

Voici ce que la compositrice avait à raconter à propos de son œuvre.

Ringelspiel est la première pièce qui m’a été commandée par l’Orchestre du CNA. R ingelspiel veut dire « carrousel » en allemand et ressemble au Ringispil de ma Serbie natale. Cette œuvre de 15 minutes se décline en cinq courtes sections reliées entre elles : mécanique, large-pieds, manège-ballerine, mécanique et carrousel cassé.

Tout comme pour la plupart d’entre vous, le carrousel me ramène à des souvenirs d’enfance. Bref, il évoque la nostalgie d’un temps d’insouciance. C’est certes l’effet qu’il produit sur moi. J’ai donc trouvé mon inspiration dans les aspects mécaniques du carrousel — la simplicité du mouvement circulaire d’une invention emblématique de l’ère des machines.

      I.      mécanique
      II.     large-pieds
      III.    manège–ballerine
      IV.    mécanique
      V.     carrousel cassé

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