Écoute, Canada!

Guide de l’enseignant inspiré par la musique et la pédagogie du compositeur canadien R. Murray Schafer

Niveaux
3e-6e année

Gitanjali

Les sons de Gitanjali

Écoute l’air « I Am Here to Sing Thee Songs » de Gitanjali de R. Murray Schafer, une composition inspirée de l’œuvre de l’artiste bengali Rabindranath Tagore.

Au début, on entend seulement des hochets et une soprano. Puis un nouveau son apparaît. Sais-tu ce que c’est? Si tu as répondu un tambour, tu as raison! Peux-tu donner une réponse plus précise? Voici quelques indices : ce tambour ressemble à un verre sur pied et il est souvent utilisé dans la musique du Moyen Orient. Oui! C’est une darbouka!

En écoutant mieux, tu remarqueras que certains battements sont très appuyés et d’autres sont plus légers. Les sons appuyés se jouent en frappant le milieu du tambour. Essaie ceci : dis « dum » d’une voix basse en frappant ton genou gauche, et « tak » d’une voix claire en frappant ton genou droit.

Voici la notation de Schafer :

Téléchargez : Rythme de la darbouka de Gitanjali de R. Murray Schafer

Rythme de la darbouka

Essaie de marquer le rythme en même temps que le tambour tout en écoutant la musique. Ce n’est pas facile, c’est-ce pas!

Écoute attentivement et tu entendras la darbouka presque tout au long de la chanson. C’est une partie très importante de la partition!

Écoutez pour chercher l’inspiration

Demandez aux élèves de créer une oeuvre d’art visuel ou une danse (ou n’importe quelle autre forme d’expression artistique!) en s’inspirant de Gitanjali. Laissez les élèves commenter chaque création.

S’il reste du temps, faites jouer la merveilleuse musique de R. Murray Schafer que vous trouverez sur YouTube. Faites jouer certaines sélections à vos élèves, et laissez-les décider quelle œuvre de Schafer inspirera leurs chorégraphies, dessins, poèmes, etc. Vous trouverez ci-dessous une liste de suggestions d’enregistrements.

  • Quatuor à cordes no 8; Theseus; Beauty and the Beast, musique de R. Murray Schafer interprétée par Marie-Danielle Parent, Julie Nesrallah, Jennifer Swartz, et le Quatuor à cordes Molinari
  • A Garden of Bells; Gamelan; Felix’s Girls; Miniwanka; Snowforms; Sun; Epitaph for Moonlight; Fire, musique de R. Murray Schafer interprétée par le Vancouver Chamber Choir
  • Gitanjali; The Garden of the Heart; Adieu, Robert Schumann, musique de R. Murray Schafer, interprétée par Donna Brown, Judith Forst, Annamaria Popescu, et l’Orchestre du Centre national des Arts
  • Concerto pour flûte; Concerto pour harpe; The Darkly Splendid Earth; The Lonely Traveller, musique de R. Murray Schafer interprétée par Robert Airken, Judy Loman, Jacques Israelievitch, l’Orchestre symphonique de Vancouver, et l’Orchestre symphonique de Toronto

YouTube est également une ressource exceptionnelle. Utilisez ce site pour écouter gratuitement des compositions de R. Murray Schafer interprétées notamment par des choeurs, des orchestres, des quatuors à cordes et des ensembles de musique de chambre.

Écoute plus poussée utilisant les éléments de la musique

Tandis que vous écoutez Gitanjali avec vos élèves, examinez comment Schafer utilise les autres éléments de la musique dans cette pièce. Voici une liste de définitions pour vous aider à démarrer.

Note à l’enseignant : Vous pouvez aussi utiliser cette liste lorsque que vous travaillez les refrains des personnages pour The Concert in Skywater Hollow (Le concert dans la Forêt des Accords).

Mélodie : Il s’agit de la partie de la musique que vous pouvez fredonner, siffler ou chanter. Vous pourriez l’appeler refrain. Le refrain de Petit est une mélodie, et la soprano que vous entendez dans Gitanjali chante la mélodie la plupart du temps.

Rythme : Il s’agit du flux de sons rapides et lents, généralement en relation avec un battement, ou rythme, régulier. Si vous battez toutes les notes d’une mélodie ou toutes les paroles d’une chanson, vous en battez le rythme. Le rythme peut être complexe, changeant constamment, ou très simple et répétitif. Le joueur de darbouka dans Gitanjali répète le même rythme de nombreuses fois.

Métrique : Il s’agit de la partie de la musique que vous pouvez taper du pied, le battement régulier. Vous allez généralement trouver que les pulsations principales – ou temps – se classent en groupes de deux, trois, ou quatre. La musique du refrain de Petit, le chant des Grognons et « l’Ostinato du ruisseau » sont tous en quatre temps.

Tempo : Il s’agit de la rapidité de la musique. Elle peut varier de très lente à très rapide. La plupart des compositeurs utilisent des mots italiens pour décrire le tempo : adagio, par exemple, signifie très lentement; andante signifie modéré; allegro veut dire animé; et presto signifie très rapide. Essayez le chant des Grognons en utilisant différents tempi (pluriel de tempo). Comment le changement de tempo affecte-t-il l’atmosphère ou le caractère de la pièce?

Dynamiques : Il s’agit du volume sonore de la musique, les dynamiques indiquent si la musique doit être jouée fort ou doux. Pensez-vous que les Grognons parlent avec des voix piano (douces) ou forte (fortes)? Quelles dynamiques utiliserez-vous pour le refrain de Petit? Le Gitanjalii de Schafer est rempli de contrastes dynamiques. Observez que le fait d’accroître ou de réduire graduellement le nombre d’instruments jouant en même temps rend la musique plus forte (crescendo) ou moins forte (decrescendo).

Timbre : La sonorité spécifique produite par chaque instrument constitue son timbre, ou couleur tonale. Parfois, le timbre est très évident – le son unique de la trompette est très différent de celui de la harpe, par exemple. Lorsque les instruments appartiennent à la même famille, la différence est plus subtile. Pensez à la manière dont le son brillant du violon diffère de l’alto plus sombre, ou du violoncelle à la sonorité beaucoup plus grave, même si tous les trois jouent la même note. Les Grognons ont trois timbres différents : grinçant, reniflant et grognant!

Harmonie : Sous la mélodie, il y a des ensembles de notes appelés « accords » et chaque accord sonne différemment. Ces accords peuvent exister seuls ou ils peuvent soutenir une mélodie. Certains accords ont un son doux et agréable, d’autres peuvent apparaître discordants. Le compositeur les utilise pour créer le genre d’atmosphère qu’il veut à tout moment. Lorsque vous jouez le refrain de Petit en même temps que « l’Ostinato du ruisseau », vous créez des harmonies.