C’est ce que je ressens, au plus profond de moi, lorsque je m’autorise enfin à parler de cette terre.
Je suis submergée par l’obscurité, les secrets et le mal qui rongent la terre. Les traumatismes ancrés dans nos corps et qui, faute d’être soignés, s’enfouissent dans la terre. Cette chorégraphie filmée éclaire la face sombre de la vérité et de l’énergie. Sur certaines terres, l’énergie est plus que palpable et ne demande qu’à être écoutée.
Comme danseuse et conteuse, j’essaye de nous amener à extérioriser ce que nous portons véritablement en nous.
La scène intitulée « Terre » est un extrait d’un projet cinématographique de plus grande envergure, The Sickness, qui sera dévoilé plus tard cette année.
Réalisation : Matt Lemay
Direction artistique, chorégraphie et interprétation : Josée Bourgeois
Musique : Rise Ashen
Première Nation algonquine de Pikwakanagan
Née à Ottawa, Josée Bourgeois est une Algonquine de la Première Nation de Pikwàkanagàn (Ontario). Interprète, comédienne et mannequin accomplie, elle a d’abord été formée comme gymnaste et danseuse contemporaine. À l’âge de 16 ans, elle s’est jointe à l’agence de mannequins internationale Ford, et a commencé un long parcours parmi les rares mannequins de haute couture des Premières Nations au Canada. C’est durant son adolescence qu’elle a découvert son héritage algonquin paternel : durant la rafle des années 1960, son père a été placé dans une famille irlandaise tandis que sa grand-mère a survécu à un pensionnat indien de la vallée de l’Outaouais. À 23 ans, Bourgeois a pris l’engagement de mieux connaître sa culture d’origine. Grâce aux talents de communication développés en danse contemporaine, elle est devenue interprète de danses de pow-wow de manière autodidacte et s’est spécialisée dans la danse du châle d’apparat.
Au cours des douze dernières années, Bourgeois a sillonné les sentiers de pow-wow de l’Est du Canada à titre d’interprète de la danse du châle d’apparat et de la danse des clochettes : avec son fils Little Thunder, elle a ainsi tissé des liens avec le territoire ancestral des Algonquins et eu un impact positif sur ses habitants par l’entremise de la danse et de collaborations avec les DJ Shub, Classic Roots et Rise Ashen. Elle a en outre étudié auprès de Victoria Hunt, artiste autochtone multidisciplinaire de l’Australie, et au Centre des arts de Banff; elle s’est produite dans le Wild West Show de Gabriel Dumont du Centre national des Arts et avec Kina Nimiwag (troupe de danse de pow-wow contemporaine) en première d’un spectacle des Backstreet Boys au Bluesfest d’Ottawa en 2019. Leader généreuse qui œuvre en vue du changement, elle met ses talents d’interprétation au service d’établissements et d’organisations qui promeuvent la guérison. Elle s’engage à se réapproprier son espace comme artiste algonquine, tant sur l’île de la Tortue que partout dans le monde.
Dans le cadre de sa résidence artistique auprès de Danse CNA, Josée Bourgeois œuvrera à la réalisation de sa première production de taille moyenne, intitulée The Sickness.
Rise Ashen a consacré sa vie à l’étude du son et du mouvement. Depuis ses premières années en tant que B-Boy à Montréal dans les années 80 jusqu’à ses études au Collège Fanshawe (la plus ancienne école d’enregistrement d’Amérique du Nord) et au Centre des arts de Banff, il se concentre sur l’application du savoir-faire de la haute-fidélité à la musique de danse mondiale. Sa collection de disques couvre les quatre coins du monde et sa priorité est la musique de club de tous les tempos. En tant que DJ, il mélange tout dans un amalgame mondial et met toujours de la vie dans la fête. Il a joué dans des clubs et des festivals aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Asie. Son étude du yoga l’a amené à combiner son parcours musical avec son parcours de Yogi et il a été DJ pour de nombreux cours de yoga, festivals et événements depuis 2012.
Avec sa partenaire Tangent, il a fondé Capital Sessions Community House Dance Practices en 2010 pour partager l’amour du couple pour la musique et la culture house.
Son premier album avec le chanteur algonquin Flying Down Thunder a reçu une nomination aux Juno en 2012, et le deuxième album du duo a été nommé aux Native American Music Awards en 2014. Depuis 2015, il collabore avec Silla, l’ensemble inuit de chant guttural basé au Nunavut, avec lequel il a été sélectionné pour la liste longue du prix Polaris en 2016, nommé pour un prix Juno en 2017 et en 2019, en plus de remporter le prix Stingray au Mundial en 2019 et le groupe inuit de l’année et la vidéo artistique de l’année aux SSSIMAs en 2021.
Il croit que la musique et la danse sont essentielles à la culture humaine et qu’unis, les artistes peuvent mener l’humanité vers un mode de vie plus éclairé. Il aspire à incarner les sages paroles de Fela Kuti : « lorsque les forces supérieures vous donnent le don de la musique... il doit être utilisé pour le bien de l’humanité ».