Buck 65: rappeur boogie

Buck 65 © Photo de Shaun Maluga
Buck 65

Le rappeur quasi-légendaire Buck 65 vient non pas de lancer un, mais plutôt deux album en septembre dernier. Le premier se révèle son plus personnel à ce jour, le second, un retour aux sources hip-hop. À la veille de présenter son nouveau concert dans le cadre de la série CNA présenteRich Terfry prend quelques minutes pour répondre à nos questions.

Q : Bonjour, Buck 65. Vous êtes maintenant de retour sur la route en tournée, où êtes-vous en ce moment?

R : Je suis à Paris!

Q : Vous passez du bon temps?

R : Je m’amuse énormément, mais je passe par toute sorte d’émotions ici. J’ai vécu beaucoup de choses dans cette ville. J’y ai aussi passé des moments tristes. Le thème de mon séjour ici a été l’art et les fantômes.

Q : On dirait que vos plus récents albums s’articulent tous autour d’un grand concept. Par exemple, après les duos de 20 odd years, le retour aux sources de Situation et votre interprétation personnelle de la poésie slam sur Secret House Against the World, vous semblez maintenant à une étape de votre carrière où vous êtes si prolifique que vous avez besoin pas d’un seul, mais de deux albums qui se concentrent sur un puissant concept. Et cette prolificité, Buck?

R : Je me tiens en effet pas mal occupé. J’ai composé beaucoup de musique cette année. J’ai aussi écrit un livre qui sera publié l’an prochain. Et j’ai aussi quelques autres projets sur lesquels je m’affaire à mettre la touche finale. Les thèmes aident parfois à donner une orientation à une œuvre. Mais ça peut aussi être amusant d’être un peu chaotique.

Q : Pourquoi des concepts si forts pour chacun des albums? Est-ce que c’est une manière pour vous de concentrer votre énergie sur une seule chose?

R : Des thèmes intenses pour des moments intenses, j’imagine. J’ai passé à travers un divorce et j’ai écrit là-dessus. Ça aurait été difficile de ne pas le faire. J’ai ensuite essayé d’apporter un peu de couleurs à tout ça avec Laundromat Boogie. Mais tout le mérite de ce thème revient à mon ami Jo. C’est un gars qui joue beaucoup avec les thèmes. La plupart de ses créations tournent autour d’un seul thème. Moi aussi, je suis un peu obsédé par certaines idées et j’ai parfois l’impression que je ne peux pas tout dire dans une seule chanson.

Q : Parlez-nous de Neverlove, qui raconte la fin de votre relation. Et vous avez tenu à expliquer ce divorce dans les moindres détails. Pourquoi ne pas simplement dire : « Écoutez-le, la musique parle d’elle-même »?

R : J’aurais pu faire ça. Beaucoup de musiciens utilisent cette fameuse formule. Mais pour moi, ça aurait un peu été comme se défiler. Si vous créez quelque chose et que vous le partagez – particulièrement si c’est un sujet sérieux –, vous devez vous attendre à ce qu’il y ait un dialogue, et je crois que c’est important d’y participer. Aussi, ça faisait partie d’un processus pour moi. Le fait d’en parler avec des gens m’a aidé à comprendre la situation et à passer à autre chose. Je digère encore ce divorce, qui m’a pris beaucoup d’énergie. J’ai commencé à écrire parce que j’avais de la misère à trouver une aide salutaire. Il fallait que je mette de l’ordre dans tout ça.

Q : Vous entreprendrez une tournée canadienne au cours des prochains jours. Vous n’avez pas peur de revivre des moments difficiles sur scène?

R : C’est un peu intimidant. Il va peut-être falloir que je me convainque de ne pas jouer certaines pièces. Je pense que ça serait un peu trop intense pour tous les gens à qui je fais allusion. Mais j’entre dans une zone quelque peu différente quand je me donne en spectacle. Je m’efforce d’offrir une bonne prestation. Je travaille davantage avec ma tête qu’avec mon cœur. Ça aide. J’ai l’habitude de me perdre dans ce que je fais et j’oublie presque qu’il y a un public devant moi. Ça aide ça aussi.

Q : D’autre part, vous avez lancé Laundromat Boogie, un projet totalement différent et produit d’un bout à l’autre par Jorun Bombay (producteur de musique à Halifax), le MÊME jour où vous avez lancé Neverlove. Pourquoi?

R : Question d’équilibre. Je voulais présenter quelque chose de plus léger avec un look différent. Ce n’est pas lourd du tout et c’est un album qui, selon moi, plaira à mes fans les plus fidèles. Ça ressemble pas mal à un album de hip-hop classique. J’adore!

Q : Parlez-nous de Laundromat Boogie. Ça nous donne vraiment le gout de faire notre lavage, ce qui, personnellement à tout le moins, est une des pires choses qu’il y a dans la vie, même si c’est nécessaire.

R : En fait, c’est en plein ça. La nécessité de le faire. On doit tous faire notre lavage. Ça fait partie de la vie. Tout le monde sait ce que c’est de passer un après-midi dans une buanderie. Les chansons abordent toutes des sujets très humains. Et je dois avouer que je ne déteste pas faire mon lavage. Je n’ai aucune idée pourquoi, mais j’ai toujours aimé plier des vêtements.

Q : Ce mini-album a été lancé la MÊME journée que Neverlove. POURQUOI?

R : J’imagine que je voulais offrir quelque chose aux gens qui détesteraient Neverlove. Neverlove est certainement très différent de tout ce que j’ai fait jusqu’ici, surtout en ce qui a trait à la production. C’est un album plutôt léché. Il y a encore beaucoup de gens qui viennent me voir en spectacle et qui veulent seulement entendre ce que je faisais il y a quinze ans. D’une certaine manière, Laundromat Boogie est pour eux. Mais c’est aussi pour moi. J’aime les productions de Jo. D’après moi, c’est un génie et le meilleur producteur de hip-hop au monde.

Q : Sur la route, est-ce que vous avez un peu de temps pour faire du lavage?

R : Je voyage très léger! J’ai l’habitude de partir avec des vêtements pour seulement trois jours. En ce moment même, je fais sécher des vêtements que j’ai lavés dans le lavabo de ma chambre d’hôtel!

Q : La série CNA Présente se concentre principalement sur la musique canadienne et sur la promotion des talents d’ici. Que pensez-vous de la situation actuelle de la musique canadienne?

R : Je ne sais pas si la musique canadienne a déjà été plus en santé qu’à l’heure actuelle. On fait tellement de bonnes choses de nos jours. La quantité de talents est tout simplement phénoménale. Et je crois que le Canada sait de mieux en mieux produire de grandes vedettes. Je pense aussi que les gens de l’étranger considéraient les musiciens canadiens comme talentueux, mais ennuyants. Il me semble que cette tendance change.

Q : Nous savons que vous êtes complètement mordu de base-ball. Félicitations pour votre récent lancer protocolaire au Wrigley Field et, soit dit en passant, nous savons que vous auriez pu être un joueur professionnel. Après le base-ball, quel est votre sport préféré?

R : Mmm... En fait, n’importe quel autre sport termine loin au deuxième rang. Je suis fou du base-ball. Mais j’ai joué au basket-ball à l’école secondaire et durant les années que j’ai passées à l’université. Je lance encore quelques ballons de temps à autre. Mais mes genoux sont finis. J’aimais le hockey quand j’étais jeune, mais j’ai vu la partie où Borje Salming s’est fait ouvrir le visage et ça m’a vraiment fait peur. Je n’ai jamais rejoué.

Q : Est-ce qu’il y a quelque chose que nous devrions savoir de vous avant de vous voir en concert à la fin du mois?

R : J’ai monté un spectacle très spécial pour cette tournée. Et quand j’arriverai à Ottawa, la machine devrait être très bien huilée. Il y a quelque chose pour tout le monde, je crois. Préparez-vous à être ébloui! Je me suis aussi acheté un habit très cool. C’est un spectacle pas mal sexy.
 
Merci Buck, on se voit le 22 novembre!

CNA Présente remercie son commanditaire officiel BMO Groupe Financier pour son fidèle appui à la série. Le Centre national des Arts exprime aussi sa gratitude à l’endroit de la Fondation de la famille Slaight pour leur appui aux artistes de la relève à l’affiche de la saison 2014-2015 de CNA Présente.


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