Des matériaux pour créer: Laisser une trace des arts éphémères 

Le livre a une couverture violette et rouge avec des formes d'animaux découpés sur une table. Quelqu'un examine un des livres.
Le livre "Des matériaux pour créer" © Vivian Gaumand
Une personne portant un gilet jaune et des lunettes parle devant un panneau du National Creation Fund.
Sarah Garton Stanley, Productrice artistique du Fonds © Dahlia Katz Photography
Un public assis assiste à une présentation du livre Materials for Creation.
Le livre a été lancé devant une foule d’artistes et invités au Festival TransAmériques et au Festival Luminato. © Dahlia Katz Photography
Une personne lisant une copie ouverte du livre Matériaux pour la création.
Christian Lapointe, Directeur artistique, Carte Blanche © Vivian Gaumand
Deux présentateurs sur scène lors du lancement du livre.
Sarah Conn, gestionnaire principale du soutien aux artistes pour le Fonds © Dahlia Katz Photography
Deux présentateurs assis et l'artiste Laakkuluk Williamson Bathory lisant le livre sur scène.
Laakkuluk Williamson Bathory, artiste multi-disciplinary ("Qaumma") © Vivian Gaumand
Trois femmes en conversation lors de l'événement de lancement.
Cathy Levy, productrice émérite Danse CNA, Rhodnie Désir, chorégraphe, Jessie Mills, co-directrice artistique du FTA © Vivian Gaumand
Trois personnes en conversation lors de la cérémonie de lancement du livre.
Heather Moore, ancienne Productrice générale du Fonds, Chris Dearlove, directeur administratif du Fonds © Dahlia Katz Photography

« Créer quelque chose de beau qui célèbre les cinq premières années d’existence du Fonds national de création »: voici ce qu’avaient en tête il y a un an les coéditrices du livre Des Matériaux pour créer, Sarah Garton Stanley (SGS) et Sarah Conn. Le livre lancé ce mois-ci à Montréal et Toronto est aussi un outil tangible pour rendre compte de la portée, de l’ampleur, de la beauté et de la complexité de la nouvelle création. 

« J’espérais que le livre reflète tout un segment d’artistes, de visionnaires et de leaders qui ont présenté la manière dont les idées entourant la création se manifestent, raconte SGS, directrice artistique du Fonds national de création. Je voulais un artefact qui puisse raconter l’histoire d’un mouvement d’expression, de rayonnement et de charisme qui inspire de la fierté à quiconque mettrait la main dessus. »   

Mission accomplie. Des matériaux pour créer est un savant mélange de photos de productions soutenues par le Fonds national de création, de plusieurs essais et des échanges célébrant la création, signés par des artistes. On y trouve aussi plusieurs mots dans 14 langues autochtones pour honorer la diversité linguistique des spectacles soutenus par le Fonds. 

Le livre de 84 pages rédigé dans les deux langues officielles, dont les illustrations sont réalisées par les artistes autochtones Mairi et Simon Brascoupé, a déjà fait ses débuts devant une foule d’artistes et invités au cours d’un lancement le 2 juin au Festival TransAmériques (FTA) ainsi qu’au Festival Luminato le 14 juin. « Ces deux événements ont permis de rassembler des artistes qui ont reçu le soutien du Fonds ainsi que des membres de la communauté créative, souligne Sarah Conn, gestionnaire principale du soutien aux artistes pour le Fonds. Et la publication du livre ainsi que ces lancements suscitent des conversations essentielles sur la création, des conversations qui nous concerne tous. » 

« C’est un objet magnifique! lance Jessie Mills, codirectrice artistique du Festival TransAmériques. Les arts vivants sont éphémères, alors il permet de laisser une trace, de nommer les éléments de la création artistique. La question du langage, du discours, de l’articulation, du sens lié à la création, est vraiment dans l’émergence, intiment liée à la création et à la mise au monde des œuvres. » 

Pour la chorégraphe et danseuse Rhodnie Désir, Des matériaux pour créer permet vraiment de peser le poids de l’impact du Fonds dans le milieu culturel. « De nombreux artistes, collaborateurs, créateurs et personnel de soutien administratif y apparaissent. Alors de l’avoir noir sur blanc, au-delà d’un programme de soirée, révèle toute l’amplitude de ceux qui permettent de contribuer à l’évolution de nos sociétés – parce que l’art et la création ont aussi ce rôle. » 

Réflexion sur la création   

« Quand commence la création? Pourquoi est-ce si important de la soutenir? Tout au long de l’année, j’ai passé beaucoup de temps à cogiter là-dessus. Le livre que nous lançons constitue une réponse partielle à ce questionnement », confie SGS.  

Le livre est donc aussi l’occasion d’aborder l’importance de la création et de mettre en lumière le travail du Fonds pour pérenniser la création, depuis sa mise sur pied en novembre 2017. 

« Pour les artistes, le Fonds est un autre espace de réception de leurs rêves, estime Jessie Mills du FTA. Le Fonds se penche d’une manière moins institutionnelle sur les projets. On ose interroger leurs désirs, leurs doutes et on encourage la création de nouveaux liens en tentant de les connecter au plus grand nombre de personnes qui peuvent les soutenir. Et c’est une solidarité dont nous avons besoin. » 

Chaque année, le Fonds investit jusqu'à deux millions de dollars par année dans le développement de neuf à onze créations canadiennes ambitieuses et passionnantes en théâtre, en danse, en musique et en arts d’interprétation interdisciplinaires. Les investissements du Fonds offrent aux artistes canadiens le temps, l’espace et les ressources additionnelles dont ils ont besoin pour créer des productions prometteuses qui pourront être reprises et partir en tournée au Canada et à travers le monde.    

« C’est un des fonds les plus importants pour les créateurs et créatrices au Canada afin d’amplifier la voix du rêve. Ce rêve profond de développer des idées de grandeur, quasi inatteignable, mais qu’on désire concrétiser et dont on sait qu’il y a une nécessité à le déployer. Le Fonds nous permet cet élan, estime Rhodnie Désir, la chorégraphe qui a reçu le soutien du Fonds. Mais il y a aussi un élan de connaissance, de potentiel, d’expérience au sein de l’équipe du Fonds qui nous permet de nous sentir entourés en tout temps. » 

Soutenir le risque  

« Ce qui m’intéresse, précise Jessie Mills, c’est que le Fonds prend en compte la démarche d’un artiste afin de pouvoir lui offrir un peu d’aide pour développer un projet d’une plus grande envergure, pour se lancer dans une recherche plus ambitieuse, et pour oser prendre des risques – un aspect important pour le Fonds comme pour le FTA. » 

En effet, le Fonds favorise l’expérimentation et reconnaît que la créativité est liée au risque. « Le Fonds national de création soutient le risque. Et le risque nécessite des ressources », rappelle SGS. 

« Accompagner ce vertige de la création est absolument nécessaire. Il faut oser soutenir des projets qui nous semblent impossibles, qui dépassent notre entendement, qui prennent des formes que nous ne connaissons pas. Aller vers l’inconnu, l’indicible, accepter une certaine opacité dans la création; le Fonds sert à ça », conclut Jessie Mills. 

Le CNA accueillera la saison prochaine plusieurs projets financés par le Fonds national de création: dont Nouvelle Création de Kidd Pivot, Symphonie de cœurs de RD Creations (Rhodnie Désir) et Prison Dancer du Citadel Theatre. Cette saison, de nombreux projets qui ont reçu le soutien du Fonds ont fait leur première sur les scènes canadiennes notamment : Forgiveness, Fall On Your Knees, Mahabharata, Rome, Un. Deux. Trois., The Darkest Dark, I Forgive You ou encore Treemonisha


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