Kanientara‘ta:tie The Riverway

Lieu historique national du Commerce-de-la-Fourrure-à-Lachine
  • Avec Alan Harrington

Promenez-vous dans les zones mises en évidence sur la carte pour écouter les histoires sur place. Tout ce dont vous avez besoin est un appareil avec vous qui peut ouvrir le lien dans un navigateur (connexion Internet requise).

Alan Harrington est un militant des droits de la terre et de l’eau. Associant les souvenirs des aînés et de la communauté, Kanientara’ta:tie The Riverway, the First Nation’s original first highway est un voyage fluvial de Kanehsatake à Tiohtià:ke dans le but de rencontrer Greta Thunberg, et de réimaginer ce que c’était que de voyager sur le fleuve, le calme et la sérénité de « l’autoroute du commerce ».

Déclaration du conteur : Al Harrington

Kanientara’ta:tie The Riverway, First Nation’s original first highway est un mélange d’histoires transmises par les aînées et aînés de Kanehsatake, ainsi que de mes expériences personnelles et de mes réflexions sur les temps passés. 

Transcription de l’histoire

Mon histoire est un mélange de souvenirs transmis par les aînés de  Kanehsatà:ke, de mon vécu et de réflexions sur la vie d’antan. Cette histoire s’appelle Riverway, First Nation Original Highway.

J’ai quitté Ies rivages de Kanehsatà:ke aux alentours de midi, en canoé. Avec seulement ma tente et quelques affaires. J’ai mis le cap sur Tiohtià:ke, aussi connu sous le nom de Montréal. J’ai entamé ce périple dans l’espoir de rencontrer Greta Thunberg, cette jeune militante écologiste. J’avais très envie de tenter l’aventure.

En quittant le rivage, j’étais à la fois fébrile et apaisé. Naviguer sur la rivière m’apporte sérénité et paix. Quand je descends la rivière, je laisse mes pensées vagabonder et j’admire la beauté des paysages. Observer la faune qui nous accueille sur son territoire, des êtres ailés aux quadrupèdes, aux poissons qui surgissent de l’eau pour attraper un insecte. 

Quand mon regard se porte sur les ondulations provoquées par le poisson qui se nourrit, je repense à l’histoire de la grand-mère d’une amie qui faisait chaque jour le trajet entre Kanehsatà:ke et Hudson qui se trouve de l’autre côté de la rivière, entre les deux points les plus éloignés de la rive, à environ 4,5 kilomètres de distance.

Elle embarquait sur sa chaloupe au petit matin, avant le lever du soleil pour arriver à l’heure au travail. Elle n’aimait pas ces trajets quotidiens. Il faisait nuit. Le trajet était long et fatigant. Tôt le matin, elle savait que son bateau toucherait le fond et commencerait à tanguer. Plongée dans l’obscurité, elle craignait que son canoé ne se renverse dans ces eaux sombres. Elle ne connaissait que trop bien ce qui rôdait et la vitesse du courant. Elle appelait les créatures ou les poissons qui pouvaient s’y trouver. Elle disait, gros poisson, esturgeons, qui passaient sous son embarcation et frappaient la coque avec leurs opercules, faisant tanguer le bateau.

J’imagine très bien la vie à l’époque, quand la rivière était l’unique voie de communication. On se déplaçait seulement d’un point A à un point B. Habituellement de Kanehsatà:ke à Montréal. La route du commerce, le mode de vie des gens avant l’arrivée des colons. Les gens utilisaient la rivière pour se déplacer ou faire du commerce pour assurer leur survie. J’imagine très bien le tohu-bohu et le défilé des canoés sur la rivière remplis de tacauds, de viandes et de légumes fraichement récoltés. Les objets artisanaux prêts à être vendus. Je m’imagine longer les villages bâtis le long de la rivière observant les familles affairées à leurs tâches quotidiennes et vivre une vie simple, honnête et de dur labeur. Ça devait l’être effectivement.

Quand j’ai enfin atteint les berges de Montréal, le lendemain, je me suis retrouvé face à ce brouhaha, aux magasins, à tous ces gens, à tous ces véhicules, à toute cette pollution sonore. J’essaye d’imaginer la vie à l’époque quand il n’y avait pas tout ça. Une petite ville, de la nature, un village avec des gens simples qui vivaient bien. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour remonter le temps et goûter à la beauté de la tranquillité, au calme, sans coups de klaxon, sans le vacarme de la circulation, seulement la beauté de la nature à l’état brut. Montréal, ou comme les Mohawks l’appellent, Tiohtià:ke. Même à l’époque, il y avait de l’agitation. Un lieu de rencontre très important pour toutes les nations, les différentes nations de passage. Chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année, avant le froid et la neige. Nous serions au repos jusqu’à la prochaine saison.

Merci à nos partenaires

Inscrivez-vous à l'infolettre pour être les premiers informés!