Jonas and Copernicus

Planétarium, Stade olympique, Montréal (Québec)
  • Ange Loft
  • Jonas Arahkwen:te Gilbert

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Ange Loft est une artiste de la scène interdisciplinaire et une initiatrice qui travaille sur la recherche artistique, la sculpture portable, la cocréation théâtrale et l’histoire des Haudenosaune. Créée en collaboration avec Jonas Arahkwen:te Gilbert, Jonas and Copernicus examine l’expérience d’un homme gai kanien’kehá:ka contemporain dans sa ville, de même que sa vie future et celle de Copernic, érudit de la Renaissance, ensemble comme astronome et coiffeur des étoiles. 

Déclaration du conteur : Ange Loft

Une rêverie autour d’une romance écrite dans le firmament. Faisant fi du temps et de l’espace, Jonas Arahkwen:te Gibert fait la cour à Copernic, le célèbre érudit de la Renaissance, lors d’une déambulation exploratoire à travers les beautés architecturales de Montréal, le monde céleste, les plus belles vues de la ville avec, en point d’orgue, la rencontre dans les étoiles de l’astronome et du styliste en coiffure. 

Fruit d’une collaboration, cette narration espiègle nous entraine dans une expérience urbaine contemporaine gaie Kanienkehaka, à la croisée de plusieurs mondes et en quête d’une vie agréable.

 

Transcription de l’histoire

Il y a…il y a une statue de Copernic. [Rires] J’aime l’admirer sous cet angle. Très beau. La pose est magnifique. Les étoffes, les drapés. Les plis des tissus. Mm, on aime les tissus. C’est ce qui nous a tout de suite rapprochés. On a tous les deux des styles bien particuliers. De jeunes prodiges. 

J’ai toujours trouvé que le Stade olympique ressemblait à un escargot. Pour moi, il ressemble à un escargot. Ils portent leur maison sur leur dos. Oh oh, ça bouge. De l’art en mouvement. [Rires] Oh, ouah! 

À chaque époque son style, vraiment. Ça m’irait? Non. Ça lui va? Il pourrait adopter un style différent. Il a de belles pommettes. Des pommettes magnifiques. 

Je lui dirais simplement de laisser pousser sa frange. Sinon, sa coupe de cheveux est correcte. J’aime la texture de sa chevelure. Un peu ondulée, un peu frisée, avec un beau châtain. Il faut juste qu’il laisse pousser cette frange qui est affreuse. Mais, il doit absolument garder son chignon. J’adore ça. Ça fait bien les cheveux longs sur un gars.

Sans hésiter, je commencerais par le Village. Ensuite, je l’emmènerais peut-être à l’Oratoire. C’est toujours très impressionnant, surtout pour les catholiques.

Le monde céleste – eh bien, j’y pensais justement l’autre jour. C’est drôle qu’on aborde le sujet. La Femme du Ciel vivait dans le monde céleste. Enceinte, la Femme du Ciel était à la recherche d’un certain type de racine. Ensuite, elle est tombée du monde céleste et a atterri sur notre monde, sur le dos d’une tortue.

On pourrait dire que le monde céleste est en quelque sorte une analogie du paradis pour les chrétiens? Ou peut-être du nirvana? Laisser à l’état brut. Évidemment des gens vivent ici. L’espace, c’est un juste un espace. L’espace, c’est l’éther entre les mondes. Le monde céleste est un espace à part entière. 

Étonnamment, la vue est pas mal ici, à Rosemont. Parce qu’on se trouve proche du sommet de la colline. On peut admirer les feux d’artifice à deux coins de rue d’ici. Le quartier Saint-Henri n’offre pas de belles vues, sauf si on aime les autoroutes, car ici on est entourés par deux si ce n’est trois autoroutes. Pour avoir une belle vue? Les toits du Plateau seraient probablement parfaits. Je l’emmènerais tout en haut de la Montagne. Au sommet du Mont-Royal, d’où on pourrait admirer les feux d’artifice! 

Les mauves s’appellent vesce, V-E-S-C-E. On range cette plante dans la famille des légumes. C’est une espèce de légumineuse. Certains pays laissent leurs terres en jachère et utilisent cette plante comme culture de couverture. Elle enrichit le sol en azote. Les vesces sont duveteuses, velues ou lisses. 

Ooh, qui va là? On ne t’a jamais parlé de ton attraction gravitationnelle? Et tu répondrais, non. Je te dirais, tu sais chéri, tu es une étoile. As-tu eu mal en tombant du paradis? 

Non, je lui dirais plutôt ceci. On parle souvent des corps célestes, mais chéri, tu en as un. Oh, je ne sais pas bien. 

[Rires] On est ensemble et on connaît le succès. On peut se permettre d’avoir deux résidences et un beau loft. Pas dans le Vieux-Montréal, car c’est à mon avis trop miteux. L’est du Vieux-Montréal, Mercier, ou Hochelaga. Notre résidence principale serait dans les Laurentides. La pollution lumineuse y est très faible. Il pourrait y faire ses recherches. 

Il le pointe vers le ciel. Ça l’aide à calculer la position des planètes, et leur relativité par rapport à la Terre et à lui. C’est son propre instrument. Il l’a confectionné lui-même. 

Il travaillerait là-bas, et je travaillerais en ville pendant la semaine. J’irais dans le Nord les fins de semaine. 

Copernic? [Rires] Copernic, tu n’appartiens pas à ce monde. Vise la lune, et si tu rates ton tir tu atterriras dans les étoiles, tu sais? C’est ce que je lui ai répondu quand il parlait de l’écriture de son manuscrit. Je lui disais, vise la lune. À ce moment-là je pense qu’il sera un peu lassé par mes métaphores célestes. 

[Rires] Il passerait la majorité de ses nuits à observer les étoiles, pendant que je dormirais. Quand on travaille dans le cinéma, il faut se lever aux aurores. Je dois me réveiller à 3 h pour prendre le train de 4 h et arriver sur le plateau à 5 h. 

Comme l’a dit Céline Dion, « l’amour peut déplacer des montagnes ». Pour que notre relation fonctionne, il faut qu’on s’en donne la peine. 

 


Crédits 

Mise en scène, stylisme et montage : Ange Loft  
Narration : Ange Loft et Jonas Gilbert  
Mixage audio et corrections des couleurs : Alaska B 

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