Les personnes ayant des besoins particuliers peuvent afficher des comportements problématiques en raison d’une variété de facteurs de stress. Pour ceux et celles qui travaillent avec cette clientèle, il est crucial d’être capable de reconnaître certains comportements, d’identifier les éléments déclencheurs afin qu’ils puissent être évités, et de développer des stratégies pour aider les participants à composer avec la situation lorsque surviennent des difficultés. L’un des comportements qu’on observe fréquemment est le refus d’effectuer une tâche : l’élève choisit de ne pas participer à une activité pour une raison ou une autre. Cela est tout à fait acceptable, et nous pourrons lui offrir la chance de participer plus tard. Ce programme est conçu pour que tous se sentent à l’aise. Si quelqu’un choisit d’observer, c’est son droit. Habituellement, dès le deuxième atelier, les participants sont de plus en plus intéressés par ce qui se passe, ils développent de la confiance en eux et sont intrigués par les réactions positives et animées de leurs pairs. Nous utilisons différentes façons d’interagir avec eux tout en respectant leurs besoins.  

La surstimulation et la sous-stimulation sensorielles peuvent être une énorme source de stress pour les personnes ayant des besoins particuliers, et influencent assurément leur comportement. La musique est remplie de signaux sensoriels – sons et vibrations des instruments, par exemple –, lesquels ont une dimension calmante ou stimulante. En gardant cette composante sensorielle en tête, on est à même d’adapter l’environnement sensoriel aux participants. Lorsque ceux-ci affichent des comportements de recherche ou de défense sensorielle, cela peut être un indicateur que nous devons ajouter quelque chose à l’atelier. Ici, Nathan fait un jeu d’aspirateur : il fait des bruits d’aspirateur et frotte ses mains sur le tapis. C’est une activité qui l’aide à se recentrer. Il doit se calmer puisqu’il se sent sans doute dépassé. Nous voyons maintenant Lana courir en cercle. Lana est une participante qui nécessite beaucoup de stimulation, et qui s’en crée lorsqu’elle n’en reçoit pas, comme c’est le cas ici. Remarquez que ni Nathan ni Lana n’ont été interrompus. Ils ne font de mal à personne, et leur comportement répond à leur besoin du moment.

Les personnes autistes peuvent utiliser le langage à des fins idiosyncrasiques, et « l’écholalie » en est un exemple fréquent. Il s’agit essentiellement de répéter un texte entendu quelque part, que ce soit dans un film ou une série télé, ou lu dans un livre, par exemple. La première fois que j’ai été témoin de ce comportement, j’ai tenté d’intervenir et de ramener l’élève à la leçon. J’ai toutefois rapidement compris que ça ne fonctionnait pas : le participant ne faisait que reprendre son écholalie! Il est préférable de laisser les choses suivre leur cours et simplement continuer la leçon sans en tenir compte. L’élève n’utilise pas l’écholalie pour communiquer avec vous, mais simplement pour son propre plaisir. Il est donc tout à fait raisonnable de poursuivre l’atelier. Ici, on voit Lana, qui affectionne particulièrement l’écholalie dans le pavillon des instruments.