Décrocher la lune avec Sarah Garton Stanley et le Fonds national de création

Sarah Garton Stanley est la nouvelle productrice artistique du Fonds national de création.
The Breathing Hole / Aglu ᐊᒡᓗ © Gayle Uyagaqi Kabloona
Mahabharata avec Miriam Fernandes © Dahlia Katz
Rome avec Marc Béland © Marjorie Guindon - Graphisme Marie Tourigny

En juillet 2022, Sarah Garton Stanley (SGS) est devenue la nouvelle productrice artistique du Fonds national de création du CNA. En tant qu’artiste de théâtre primée, agente de changement, metteuse en scène et dramaturge recherchée, SGS souhaite créer des liens entre les arts de la scène et les grandes questions de notre époque.
                    
SGS partage ici ses réflexions sur son nouveau rôle et l’impact de votre générosité sur la création dans le domaine des arts de la scène.

Cela fait déjà six mois que vous avec joint le Fonds national de création. Quels ont été vos moments forts? Vos surprises?

Une partie du travail de direction consiste à réfléchir et à rêver en faisant abstraction du bruit de fond… À mon arrivée, j’ai été très surprise de constater à quel point le Fonds de création était solide et en bon état. Entourée d’une formidable équipe, je me suis retrouvée dans la position enviable d’avoir à rêver à notre avenir plutôt qu’à réparer les erreurs du passé. Ce qui me marque le plus aujourd’hui, c’est que j’ai la certitude que le Fonds de création occupe une place unique et importante dans ce pays, et qu’il est merveilleusement bien positionné pour changer complètement la donne dans le secteur des arts de la scène au Canada.

Que veut dire créer des liens entre les arts de la scène et les grandes questions de notre époque pour vous?

Qu’est-ce que cela veut dire? TOUT! Chaque jour, je me demande pourquoi ce travail est important. Pour qui est-il important? Comment notre travail peut-il répondre aux grandes questions de notre époque? The Breathing Hole, l’un de nos plus récents spectacles, est très inspirant à ce sujet. Cette pièce de théâtre a réussi à établir toutes sortes de liens culturels et à redonner vie à une langue qui était au bord du gouffre. Imaginez! Une pièce de théâtre a eu cet impact. Cette merveilleuse et nécessaire histoire à propos d’un petit ourson polaire a aussi révolutionné le programme scolaire et la vie de jeunes Inuits, qui apprennent maintenant leur propre langue à l’école. Quand je pense à cette production, l’une des 70 œuvres dans lesquelles le Fonds a investi, j’ai envie d’aller encore plus loin, plus en profondeur et de continuer à croire que sans les arts de la scène, beaucoup de choses s’éteindraient, et pas seulement les lumières des salles de spectacles. Notre mission est sacrée, sans le moindre doute.

Quels sont les projets du Fonds national de création qui vous enthousiasment le plus?

Mahabharata est une épopée en sanskrit sur une famille divisée. Produite par le Why Not Theatre, elle sera présentée au Festival Shaw en mars, puis au Barbican Centre de Londres, au Royaume-Uni. C’est une pièce en deux parties qui, certains jours, sera accompagnée d’un repas. Certaines personnes ont peut-être visité le Théâtre du Soleil, à la Cartoucherie, non loin de Paris. Dans ma jeunesse, j’y ai vu un événement comparable au Mahabharata et je ne l’ai jamais oublié. J’ai aussi très hâte de voir Rome de Brigitte Haentjens! Cette œuvre monumentale retrace l’ascension et la chute de la civilisation romaine grâce à cinq pièces de Shakespeare réunies dans une trame par Jean-Marc Dalpé. Cette épopée de six heures veut nous plonger dans les paradoxes de la démocratie, de ses aspirations jusqu’à son chaos. Je l’attends avec impatience!

Le Fonds national de création existe grâce au soutien des donateurs et donatrices. Qu’aimeriez-vous dire aux personnes qui donnent à la Fondation du CNA?

Je me prends souvent à imaginer le moment où Shakespeare a écrit pour la première fois la « tirade de la reine Mab » de Mercutio ou celui où Haendel a composé son Alléluia (ou Leonard Cohen, le sien), ou encore le soulèvement qui a suivi la première du Sacre du printemps de Stravinsky, ou même le silence après la première de La mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller. J’ai consacré ma carrière à créer ou à appuyer la création de nouvelles œuvres. C’est un travail vital, dynamique et risqué, ce qui est l’essence même de la vie et de l’histoire de l’humanité. Rien de tout cela n’aurait été possible sans votre soutien. Sans vous, nos rêves s’estompent et notre portée est limitée. Avec vous, nous pouvons décrocher la lune!

Faites partie des plus de 6500 champions de la diffusion, de la création et de la transmission des savoirs qui ont choisi d’appuyer les artistes, les enseignants et les élèves du pays par l’entremise de la Fondation du CNA.


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