#ReconcileThis passe à la vitesse supérieure avec Josh Languedoc

Une nouvelle étape franchie pour la collaboration transformatrice entre le Théâtre autochtone du CNA et Meta

Josh Languedoc, enseignant et dramaturge anishinabe de la Première Nation de Saugeen, est le nouveau producteur associé au projet #ReconcileThis. Lancée en 2022, cette initiative vise à amplifier les voix autochtones en mettant en lumière la diversité des récits, langues, cultures et pratiques artistiques grâce à des échanges et évènements en ligne.

Josh apporte avec lui un solide bagage en théâtre, production et enseignement. Depuis 2018, il sillonne les routes de l’île de la Tortue avec son spectacle solo, Rocko and Nakota: Tales From the Land. Il est très impliqué dans le milieu éducatif de la région d’Edmonton et anime notamment un programme d’écriture dramatique pour les jeunes, #WritesOfPassage, au Workshop West Playwrights’ Theatre.

Pouvez-vous nous parler un peu de vous?

Aanii. Josh Languedoc nindizhinikaaz. Je suis un fier artiste de théâtre, et je vis sur le territoire nehiyawak d’Amiskwaciy, connu sous le nom colonial d’Edmonton, en Alberta. Mon père est un survivant de la Rafle des années 60 et un descendant des Six Nations et de la Première Nation de Saugeen. Ma mère est originaire de la Première Nation de Wood Mountain; elle est d’ascendance irlandaise, britannique et hunkpapa. Je suis principalement dramaturge, mais aussi producteur, programmateur, metteur en scène, conteur et éducateur en théâtre.

Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans le projet #ReconcileThis?

C’est le nom du projet qui a retenu mon attention. #ReconcileThis, c’est à la fois percutant et accrocheur. J’ai ensuite été attiré par l’utilisation du numérique tant pour la création que pour la diffusion des œuvres. J’adore l’idée d’accueillir les artistes autochtones dans l’espace numérique. J’étais curieux de voir comment les productions théâtrales et les espaces numériques pouvaient s’enrichir mutuellement. Le fait que le Centre national des Arts soit derrière ce projet m’a complément séduit : j’allais côtoyer certaines des figures artistiques les plus importantes de la scène théâtrale autochtone.

Votre vécu a-t-il eu une résonnance avec ce projet?

J’ai tout de suite vu ce projet à travers mes yeux d’enseignant. Je passe beaucoup de temps auprès des jeunes de tous âges. En plus d’enseigner, j’anime des activités parascolaires et des ateliers. Les jeunes sont d’une incroyable ténacité créative. Je suis curieux de voir comment les plus jeunes vont s’emparer du projet. Ils maîtrisent bien mieux que moi des médias sociaux. Très vite, une idée s’est imposée à nous : jumeler des jeunes avec des artistes de renom. J’avais également en tête de favoriser les échanges entre les générations, car je suis convaincu que le brassage des générations peut faire des étincelles.

Qu’est-ce qui a déclenché en vous ce désir d’action par les arts?

Je me souviens du moment précis. Ce feu qui s’est allumé en moi ce jour-là ne me quittera jamais. À mon époque, on n’enseignait pas les histoires et les savoirs autochtones à l’école. J’ai toujours été très discret sur ma culture partout où j’allais. Ma bulle a complètement éclaté en entrant à l’université pour étudier la sociologie. C’est là que j’ai pris conscience des injustices dans le monde. C’est là que j’ai réalisé que les histoires de mon peuple avaient été rayées des manuels scolaires. J’avais honte d’avoir assimilé la colonisation. J’étais révolté par la normalisation de la colonisation dans les représentations plus larges qui étaient faites de mon peuple. Après la lecture d’une enquête sur Neil Stonechild, dont le décès est imputable au service de police de Saskatoon, un feu en moi s’est allumé. Je savais que je devais mettre ma voix et ma passion au service des voix autochtones, de quelque manière que ce soit.

Quels changements espérez-vous inspirer au projet #ReconcileThis?

La première tâche qui m’attend est de trouver des artistes qui souhaitent entretenir les flammes allumées par différents artistes sur les médias sociaux. C’est-à-dire trouver des artistes pour prendre le relais et nourrir les flammes à travers la collaboration. Il s’agira de jumeler un ou une artiste professionnel·le à deux ou trois jeunes artistes autochtones en début de carrière, voire encore à l’école secondaire. J’espère réunir quatre groupes de toute l’île de la Tortue représentant la diversité des nations autochtones et des pratiques artistiques.

Comment pourriez-vous résumer le cœur du message de #ReconcileThis en quelques mots?

Que le partage intergénérationnel des savoirs continue à alimenter le feu!

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Josh est prêt à passer à la vitesse supérieure en misant sur la collaboration et l’innovation numérique. Son objectif est d’inviter les artistes autochtones à combiner l’art et les cultures autochtones dans une chatoyante mosaïque numérique, qui fera avancer les discussions sur la réconciliation.

Pour en savoir plus sur le projet et les modalités de participation, cliquez ici, ou écrivez à Josh à josh.languedoc@nac-cna.ca.


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