Les mordus du CNA : Anne Hamels

Anne Hamels pendant De plain-pied
Une femme à Berlin © Jean-François Hétu

Étudiante en théâtre à l’Université d’Ottawa, Anne Hamels fréquente le CNA depuis longtemps. C’est à l’âge de 13 ans qu’elle rencontre, en classe, l’artiste Marie-Ève Fortier, venue présenter De plain-pied, un projet du Théâtre français.

« C’est elle qui m’a intéressée à projet et c’était super. C’est tellement rare qu’on ait un espace complètement dédié aux ados et De plain-pied, c’était cet espace » nous dit celle qu’on a pu retrouver par la suite dans d’autres activités dédiés aux adolescents.

Elle a aussi vu de nombreux spectacles du Théâtre français:

« Je trouve que le CNA présente beaucoup de spectacles de créatrices et d’interprètes féminines et que le Théâtre français est très proactif à ce niveau. C’est quelque chose que j’apprécie beaucoup », explique-t-elle.

Elle garde un souvenir particulièrement marqué d’Une femme à Berlin et de Parce que la nuit, dont l’audacieux mélange des genres lui a beaucoup plu.  « Ce n’était pas du théâtre et de la musique, c’était vraiment plus que ça. Il y avait un véritable dialogue qui se créait entre ces deux formes et le résultat était vraiment superbe. »

Au moment de l’annonce de la fermeture des salles de spectacles, Anne était en répétition pour une production étudiante de l'Université d’Ottawa qui devait commencer dans quelques semaines. La metteure en scène présentait le spectacle comme son projet final de maîtrise.

« J’ai manqué une répétition et puis, tout d’un coup, on a entendu que l’Université était fermée. Tout s’est passé très vite et c’était surréel.  »

Après, tout s’est organisé très rapidement, Anne et ses collègues ont eu deux jours pour présenter le spectacle devant des professeurs. La mise en scène a été adaptée pour rendre le tout sécuritaire. « C’était beaucoup d’émotions et de travail rapide en peu de temps. C’était quand même excitant et on s’est lancé à 100% là-dedans car c’est la dernière chance qu’on avait de partager une telle expérience avec des gens du milieu, nos collègues et les professeurs qui nous accompagnent. Ce fut un beau moment de théâtre, c’était très émouvant et beau à voir. »

Une fois l’adrénaline retombée, elle s’est adaptée à la nouvelle réalité imposée par la pandémie, même si les cours se sont avérés un défi. « C’était une drôle de gradation vers le rien » explique Anne, qui a vu ses projets d’été chamboulés. Plusieurs artistes se sont tournés par le numérique pendant cette période, mais Anne avoue ne pas y retrouver l’expérience de partage humain qui l’anime habituellement dans les arts de la scène. « D’un côté cela rend l’accès à la culture plus démocratique pour tous ceux qui possèdent un ordinateur et un accès à Internet. De l’autre, cela enlève beaucoup à l’intégrité du Théâtre parce qu’on crée en réponse à la vie, à ce qui se passe autour de nous. On a besoin de la réaction humaine » dit-elle.

Anne a très hâte de pouvoir se retrouver en salle de répétition avec des collaborateurs, « c’est ce qui me nourrit, même si je sais que vivre je ne vivrai pas un spectacle devant public avant un long moment. »


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