Chip Hamann : Trouver du bonheur dans l’isolement

Chip Hamann
Chip Hamann

Les êtres humains jouent un rôle essentiel dans la vie des musiciens. On s’assoit à côté des collègues, on respire le même air qu’eux, on partage un lutrin, on tourne les pages de leur partition. On se produit dans des salles remplies, parfois, de milliers de personnes.

Mais les musiciens passent aussi du temps en solitaire, rappelle Charles « Chip » Hamann, hautbois solo de l’Orchestre du CNA, et, en ce sens, la vie pendant la pandémie est un peu celle de tous les jours : « Je répète, je prépare ou étudie des partitions, j’écoute de la musique, dit « Chip ». Comme je suis hautboïste, je consacre une partie de mon temps à la fabrication d’anches. C’est aussi ce que je fais en ce moment. La différence, c’est que j’ai du temps pour cela, sans la pression habituelle de devoir être prêt pour le prochain concert. »

Comme bien des artistes, Charles se produit en ligne ces jours-ci, et est reconnaissant au CNA de lui offrir des occasions de prestation. En mars, dans le cadre d’une Pause-midi avec l’OCNA, il a interprété une pièce tirée de Twitter Etudes Vol. 2 for Solo Oboe du compositeur canadien John Burge. Cette œuvre est l’une des six études écrites par Burge, qui est professeur à l’Université Queen’s, suivant la suggestion de « Chip ». Cette œuvre est l’une des six études écrites par Burge, qui est professeur à l’Université Queen’s, suivant la suggestion de « Chip ». Ce dernier interprétera toute la série en ligne dans le but de faire connaître les compositions de Burge, afin que ceux qui étudient le hautbois au Canada puissent les apprendre eux aussi.

Faire un spectacle solo, en ligne, est unique. Le hautboïste souligne :

« Quand on se produit avec un orchestre, on fait partie d’un ensemble; on est relativement peu exposé aux regards. Mais on a l’impression qu’une prestation diffusée sur les médias sociaux est figée pour l’éternité… Néanmoins, un bel esprit de communauté se développe pendant la pandémie, et plusieurs diffusent leur travail au quotidien. Karen Donnelly [trompette solo de l’Orchestre] s’est jointe à #100daysofpractice, une série lancée avant la crise actuelle par un trompettiste de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles. Quand on voit ce que nos collègues font, on sent qu’on est relié les uns aux autres. »

Charles apprécie le tempo actuel (Lento?), le fait de ne pas avoir à se presser, et surtout de faire partie de l’Orchestre du Centre national des Arts : « De nombreux orchestres ont officiellement annulé leur saison et mis à pied les musiciens. Nous sommes chanceux que le CNA ait développé des outils pour maintenir le contact avec nos auditoires. »

Pour « Chip », qui a un jardin d’art topiaire, ce tempo lent est aussi synonyme de jardinage, l’une de ses passions. « La taille des arbres, note-t-il, est amusante pour ceux qui aiment les détails. » Ses plantes ont passé l’hiver dans les parties ensoleillées de la maison et retrouveront bientôt leur place sur la véranda.

L’an dernier, Charles a été absent pendant une bonne partie du mois de mai – un moment clé pour le jardinage – puisqu’il était de la tournée européenne du 50e anniversaire de l’Orchestre. « J’étais certain, dit-il, que j’allais manquer les tulipes, mais c’était presque un miracle : le printemps a été froid, à Ottawa, et à notre retour le 31 mai, elles étaient au sommet de leur floraison! »


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