La Sélection de Karen Gomyo

avec l’Orchestre du CNA

2025-03-05 20:00 2025-03-06 23:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : La Sélection de Karen Gomyo

https://nac-cna.ca/fr/event/36105

Événement en personne

Notre série Sélection propose une liste de lecture autour de la musique favorite de vos artistes classiques préférés. Pour cette édition la violoniste Karen Gomyo partage les pièces musicales qui l'inspirent personnellement  Le chef primé Kirill Karabits collabore avec Gomyo sur cette programmation et fait son retour attendu sur le podium du CNA. Vous êtes-vous déjà demandé quelle musique...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
5 - 6 mar 2025
5 - 6 mar 2025

≈ 2 heures · Avec entracte

Répertoire

JEAN SIBELIUS

Concerto pour violon en ré mineur , op. 47

Hämeenlinna (Tavastehus), 8 décembre 1865
Järvenpää, 20 septembre 1957

En 1902, le violoniste allemand Willy Burmester demanda à Sibelius de lui écrire un concerto. Lorsqu'il reçut du compositeur la transcription pour piano des deux premiers mouvements de l’œuvre en septembre 1903, il suggéra avec enthousiasme de créer le concerto à Berlin en mars 1904. Cependant, Sibelius avait d’autres impératifs. Pour des raisons financières, il souhaitait que l’œuvre soit créée le plus rapidement possible. C’est pourquoi il demanda en secret à un autre violoniste de le créer à Helsinki à une date antérieure. Mais ce dernier (un professeur de la région du nom de Viktor Nováček) était loin d’être du même calibre que Burmester et ne put jamais arriver à bien jouer l’œuvre. Il en résulta un accueil tiède du concerto à sa création, des critiques essentiellement défavorables et un ressentiment justifiable de la part de Burmester.

Après la première, le concerto fut mis de côté pendant plus d’un an, jusqu’à ce que Sibelius se décide à le réviser. Le compositeur simplifia les passages trop virtuoses, resserra la structure des mouvements extérieurs et modifia l’orchestration de nombreux passages. Sibelius ne se contenta pas d’apporter des révisions superficielles et il est fascinant de comparer avec l’original les résultats de la nouvelle version.

Le 19 octobre 1905, le Concerto pour violon de Sibelius fut créé sous sa forme finale à Berlin, avec le violoniste Karl Halíř et nul autre que Richard Strauss au pupitre. Quelque temps après, Rosa Newmarch déclara à son ami Sibelius : « Dans 50 ans, votre concerto sera un classique, au même titre que ceux de Beethoven, Brahms et Tchaïkovsky. » Comme elle avait raison!

L’affinité de Sibelius pour le violon remonte à sa jeunesse, quand il aspirait à devenir un grand violoniste. « La tragédie de ma vie, écrivait-il, est que je voulais à tout prix devenir un violoniste célèbre. À partir de l’âge de 15 ans, j’ai joué du violon pendant dix ans, pratiquant du matin au soir. Je détestais l’encre et le papier […] Mon engouement pour le violon a duré assez longtemps et ce fut un réveil douloureux lorsque je dus admettre que j’avais commencé trop tard à me préparer à la carrière exigeante de grand soliste. » Sa toute première composition (Vattendroppar), écrite à l’âge de huit ou neuf ans, était une pièce pour violon et violoncelle. Il ne nous a laissé qu’un seul concerto pour violon, mais il a composé de nombreuses pièces brèves pour cet instrument, surtout avec accompagnement de piano.

La partie solo de ce concerto est une des parties les plus difficiles de tout le répertoire. Les passages virtuoses abondent, mais ils sont soumis à une pensée musicale disciplinée. Il n’y a pas ici de passages vides servant uniquement de prétexte à des prouesses techniques. L’écriture orchestrale démontre l’intérêt profond de Sibelius pour ce médium et joue un rôle qui va au-delà de la simple toile de fond pour le soliste. Les couleurs sombres dominent, comme c’est la tendance chez ce compositeur, donnant une allure d’urgence passionnée à la musique. Notons en particulier le troisième thème du premier mouvement, en si bémol majeur, joué à l’unisson par les violons, et le second thème du finale, encore une fois confié aux violons, avec un va-et-vient entre les mesures à 6/8 et à 3/4.

L’originalité de pensée prend largement le pas sur le souci de respecter les exigences de la forme sonate. Dans le premier mouvement, il n’y a pas à proprement parler de section de développement. Chacun des trois thèmes est plutôt longuement élaboré et développé au moment de sa présentation initiale. La section du développement est remplacée par une cadence suivie d’une récapitulation des trois thèmes soumis à de nouveaux traitements. Dans le mouvement Adagio, Sibelius crée un contraste entre le thème initial, long, rêveur et pensif, et une section passionnée et turbulente dans le mode mineur. Le finale, de forme rondo, met en valeur toutes les prouesses techniques du soliste. Des rythmes énergiques évoquant des polonaises et des danses tsiganes apportent de nouveaux éléments d’exaltation à ce mouvement exubérant.

Traduit d’après Robert Markow

Artistes

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    Chef d'orchestre Kirill Karabits
  • Violon Karen Gomyo
  • Avec Orchestre du CNA

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre