Dernière mise à jour: 19 octobre 2023
GEORGES BIZET « Les Toréadors » de Carmen
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GEORG FRIEDRICH HAENDEL
« Ombra mai fu » de Xerxes
« To fleeting pleasures » de Samson
« Calm thou my soul … Convey me to some peaceful shore » d’Alexander Balus
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GEORGES BIZET « Aragonaise » et « Séguedille » de Carmen
GABRIEL FAURÉ « Mandoline », op. 58, no 1
REYNALDO HAHN (arr. Chason Goldschmitz) « L’heure exquise »
JULES MASSENET « Allons! … Adieu, notre petite table » de Manon
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ENTRACTE
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LEONARD BERNSTEIN Ouverture de Candide
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SAMUEL BARBER « Sure on This Shining Night » , op. 13, no 3
MARIA SCHNEIDER « Walking by Flashlight »
ANDRE PREVIN « I Want Magic » d’A Streetcar Named Desire
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GODFREY RIDOUT Fall Fair
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ANDREW LIPPA « The Diva »
RICHARD RODGERS et OSCAR HAMMERSTEIN II
« You’ll Never Walk Alone » de Carousel
FREDERICK LOEWE et ALAN JAY LERNER
« I Could Have Danced All Night » de My Fair Lady
Le concert de ce soir exalte la beauté de la voix humaine grâce aux talents remarquables de Renée Fleming. On entendra des œuvres de compositeurs représentant quatre siècles de musique, d’Europe et d’Amérique du Nord, dans des genres allant de l’opéra à la mélodie, en passant par le théâtre musical. Après la musique brillante et endiablée des « Toréadors » de Carmen (1875) de Georges Bizet (1838-1875), Renée ouvre le bal avec un premier groupe d’airs tirés d’œuvres de Georg Friedrich Haendel.
Établi à Londres depuis 1712, Haendel (1685-1759) était passé maître dans l’écriture et la production d’opéras italiens baroques, un genre qui, à l’époque, faisait fureur dans cette ville. Il en a composé un peu plus de 40, dont plusieurs ont connu un immense succès, en partie parce qu’il écrivait une musique qui avantageait ses interprètes, non seulement leurs prouesses techniques, mais aussi leur immense habileté à interpréter avec émotion et profondeur. Xerxès, son 39e opéra, fut cependant un échec commercial au moment de sa création en 1738. Le public ne comprenait rien à ce mélange inédit de comique et de tragique, pas plus qu’à l’air d’ouverture « Ombra mai fu », une ode tendre, chantée par le roi persan à son platane bien-aimé. Redécouverte au XIXe siècle, sa grâce simple en fait aujourd’hui l’une des œuvres préférées du public.
Lorsque l’opéra n’eut plus la faveur du public londonien, Haendel se tourna vers l’oratorio, un genre dramatique similaire à l’opéra, mais présenté sans mise en scène, en concert, et souvent basé sur des récits bibliques. Samson (1741) et Alexander Balus (1747) mettent tous deux en scène de puissants personnages féminins dotés d’un lyrisme admirable et d’exceptionnels talents théâtraux. Dans l’air élégant « In fleeting pleasures », Dalila tente un ultime effort pour faire la paix avec son mari Samson, juge d’Israël qu’elle a trahi au profit de son peuple ennemi des Israélites, les Philistins, en lui coupant les cheveux, source de sa force surnaturelle. Dans le dernier chant de cette série, nous rencontrons Cléopâtre, fille du roi égyptien Ptolémée, qui vient d’apprendre que ce dernier et son mari, le roi syrien Alexandre, ont été tués lors d’une guerre contre Jonathan, de la famille des Maccabées. Désormais seule face à son destin, elle se recommande à Isis pour qu’elle l’emmène sur une « rive paisible », portée de manière émouvante par l’accompagnement de l’orchestre.
Avec les danses aux accents espagnols de l’opéra Carmen de Bizet, nous voyageons dans la France de la fin du XIXe siècle. Ce deuxième groupe d’airs présente des chants composés par deux maîtres de la mélodie française : Gabriel Fauré (1845-1924) et Reynaldo Hahn (1874-1947). Les textes de ces deux mélodies sont de Paul-Marie Verlaine, poète symboliste français connu pour ses textes suggestifs et sensuels. Dans « Mandoline », extrait du cycle Cinq mélodies « de Venise » (1891) de Fauré, l’accompagnement rappelle les cordes délicatement pincées de l’instrument qu’évoque le titre, tandis qu’au-dessus flotte la voix de la narratrice qui chante « les donneurs de sérénades et les belles écouteuses échangent des propos fades ». Des harmonies chromatiques fluides soulignent l’imagerie sensuelle de la dernière strophe avant que la mélodie ne se termine par une reprise de la première strophe et le son pétillant de la mandoline. La journée ensoleillée cède la place à « L’heure exquise » de la tombée de la nuit dans la mélodie intime de Hahn tirée de ses Sept chansons grises (1887-1890). Ici, l’accompagnement roule doucement, permettant au chant d’atteindre des hauteurs sublimes. L’ensemble se termine par un air tiré de l’une des œuvres les plus populaires et les plus durables de l’opéra français : Manon (1884) de Jules Massenet (1842-1912). Dans « Adieu, notre petite table » (Acte 2), nous sommes témoins de Manon essayant de contenir ses émotions – déchirée entre son amour sincère pour le jeune chevalier Des Grieux et la perspective d’une vie faste et luxueuse avec le noble De Brétigny. Elle choisit ce dernier, mais est envahie par la mélancolie lorsqu’elle doit dire adieu à la modeste demeure qu’elle partageait avec son véritable amour.
L’effervescente ouverture de l’opérette Candide (1956) de Leonard Bernstein (1918-1990) nous fait traverser l’Atlantique en prélude au troisième groupe de chants interprétés par Renée. Elle nous offre deux joyaux de la mélodie américaine moderne. On entendra en premier lieu « Sure on This Shining Night » de Samuel Barber (1910-1981), troisième mélodie de son recueil Four Songs (1940) qui emprunte des textes de différents auteurs. Ici, Barber a choisi un poème sans titre de James Agee, extrait de Permit Me Voyage, le premier recueil qu’il a publié. La voix et les divers instruments de l’orchestre se succèdent sans interruption, sur fond de pulsations, au fil des phrases de la longue ligne mélodique. Dans « Walking by Flashlight » (2012), Maria Schneider (née en 1960) met en musique un texte de Ted Kooser, l’un des cent poèmes qu’il a écrits en s’inspirant des promenades matinales qu’il faisait seul, ou avec son épouse, pendant sa lutte contre le cancer. La musique sereine de Scheider traduit, avec une vive émotion, le jugement à la fois touchant et amusé de l’auteur sur la façon dont le monde naturel réagit à sa lampe de poche. Dans « I Want Magic », extrait de l’opéra d’André Previn (1929-2019), A Streetcar Named Desire (Un Tramway nommé désir),1995, d’après la pièce de Tennessee Williams), le personnage de Blanche DuBois, créé par Renée Fleming dans l’œuvre de Previn, ordonne à Mitch de ne pas diriger la lumière vers elle pour qu’elle ne soit pas obligée de lui faire face lorsqu’il est question de son passé sordide. Au milieu d’harmonies rêveuses, elle préfère vivre dans l’illusion d’être une riche et belle femme du sud plutôt que d’affronter l’impitoyable réalité.
Fall Fair (1961) du compositeur canadien Godfrey Ridout (1918-1984) constitue un intermède pittoresque dans la dernière série de mélodies. Inspiré par des événements auxquels il avait assisté à Lakefield, en Ontario, dans les années 1920, Fall Fair comporte l’entraînante « lopsided waltz » (valse boiteuse) et un passage, comme une ode, qui décrivent respectivement l’agitation d’un carnaval automnal et la beauté bucolique qui l’entoure. Renée enchaîne avec « The Diva », un morceau original aux accents rock, écrit pour elle en 2020 par Andrew Lippa (né en 1964). La protagoniste de la chanson réfléchit, avec un humour plein d’autodérision, aux aspects extraordinaires de sa vie de diva, ainsi qu’au fait qu’elle est finalement comme chacun d’entre nous. Renée termine le concert avec deux extraits du répertoire de comédie musicale chéris du public : de Carousel (1945), elle nous offre le tendre message de réconfort et d’encouragement de Nettie Fowler et, de My Fair Lady (1964), l’euphorie d’Eliza Doolittle lors d’un moment de révélation.
Notes de programme par Hannah Chan-Hartley, PhD (traduit de l’anglais)
Renée Fleming est l’une des chanteuses les plus appréciées et célébrées de notre époque. La soprano captive les auditoires avec sa voix somptueuse, son talent artistique et sa présence scénique irrésistible. En 2013, elle reçoit la distinction artistique la plus prestigieuse aux États-Unis, la médaille nationale des arts, des mains du président Barack Obama lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche. Dix ans plus tard, elle est nommée ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation mondiale de la Santé pour les arts et la santé et décroche le prestigieux Kennedy Center Honor.
En 2023, Renée Fleming remporte le prix Grammy de la meilleure performance vocale solo, son cinquième au compteur, puis le prix Crystal au Forum économique mondial à Davos. Elle est la seule artiste classique à avoir interprété l’hymne national des États-Unis, The Star-Spangled Banner, au Super Bowl (2014). Habituée des grandes occasions, la soprano s’est produite notamment à la cérémonie de remise du Prix Nobel en 2006 et aux Jeux olympiques de Beijing en 2008. En 2014, elle participe au concert télévisé à la porte de Brandebourg célébrant les 25 ans de la chute du mur de Berlin. En 2012, elle marque l’histoire en se produisant au balcon du palais de Buckingham lors du concert du Jubilé de diamant en l’honneur de Sa Majesté la reine Elizabeth II.
En 2008, Renée Fleming devient la première femme à être la tête d’affiche solo du concert de gala inaugural de la 125e saison du Metropolitan Opera. En janvier 2009, on a pu la voir à la télévision lors du concert d’investiture du président Obama, We Are One: The Inaugural Celebration, au Lincoln Memorial. Cette même année, elle s’est produite à la Cour suprême des États-Unis et au concert célébrant le 20e anniversaire de la révolution de velours de la République tchèque à l’invitation de Václav Havel.
Alexander Shelley a reçu le titre de directeur musical de l’Orchestre du CNA en septembre 2015. Depuis, l’ensemble a été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen), et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord (magazine Maclean’s) pour sa programmation.
Champion de la création au Canada, Shelley a signé récemment le projet multimédia Réflexions sur la vie, INCONDITIONNEL et RENCONTR3S, une collaboration avec Danse CNA comportant trois nouveaux ballets d’envergure.
Shelley s’attache à cultiver les talents de la relève : il est notamment un ambassadeur d’OrKidstra, un programme de développement social qui, à travers la musique, aide les jeunes d’Ottawa à acquérir des compétences essentielles.
En avril 2022, Shelley a fait ses débuts au Carnegie Hall avec l’Orchestre du Centre national des Arts, marquant le retour tant attendu de l’ensemble dans cette salle mythique. Au printemps 2019, il a dirigé l’Orchestre à l’occasion d’une tournée européenne très applaudie qui soulignait le 50ᵉ anniversaire de l’ensemble et qui a notamment fait escale à Londres, Paris, Copenhague et Stockholm.
Shelley est également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal de Londres, et directeur artistique et musical d’Artis-Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples en Floride (États-Unis). Il a déjà fait paraître avec l’Orchestre du CNA Nouveaux Mondes (finaliste aux prix Juno); Réflexions sur la vie; RENCONTR3S; Aux frontières de nos rêves; la série d’albums Clara, Robert, Johannes, tous parus sous l’étiquette canadienne Analekta et acclamés par la critique; et La vérité à l’ère moderne sous l’étiquette Orange Mountain Music.
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
Depuis sa création en 1969, l’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) reçoit des éloges pour la passion et la clarté de ses interprétations, pour ses programmes éducatifs novateurs et pour son apport à l’expression de la créativité canadienne. Sous la conduite inspirée du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du Centre national des Arts est le reflet de la diversité des paysages, des valeurs et des communautés du Canada, et est reconnu pour sa programmation audacieuse, ses contenus narratifs marquants, son excellence artistique et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a amorcé son mandat à la direction musicale de l’Orchestre du CNA en 2015, succédant à Pinchas Zukerman, qui a été aux commandes de l’ensemble pendant 16 saisons. Premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra, Shelley a été le premier chef de l’Orchestre symphonique de Nuremberg de 2009 à 2017. Demandé partout dans le monde, il a dirigé entre autres la Philharmonie de Rotterdam, DSO Berlin, le Leipzig Gewandhaus et la Philharmonie de Stockholm, et il maintient des liens avec la Deutsche Kammerphilharmonie et l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne.
Chaque saison, l’Orchestre du CNA met en vedette des artistes de réputation internationale, tels que notre artiste en résidence James Ehnes, Angela Hewitt, Joshua Bell, Xian Zhang, Gabriela Montero, Stewart Goodyear, Jan Lisiecki et le premier chef invité John Storgårds. L’ensemble se distingue à l’échelle du monde pour son approche accessible, inclusive et collaborative. Par le langage universel de la musique et des expériences musicales communes, il communique des émotions profondes et nous rapproche les uns des autres.
Laurie a commencé sa carrière de régisseuse avec le Théâtre anglais et la compagnie de Jean Roberts au Centre national des Arts. Depuis, elle a eu l'honneur de travailler avec le Théâtre anglais du CNA, le Théâtre autochtone du CNA, l'Orchestre du Centre national des Arts et Musique populaire et variétés du CNA. Laurie a été régisseuse de production pour le Shaw Festival et le Theatre Calgary, et régisseur pour, entre autres, l'Arts Club Theatre Company, le Globe Theatre, le Royal Manitoba Theatre Centre, Mirvish Productions, le Festival de Stratford, la Great Canadian Theatre Company, le Grand Theatre, le Theatre New Brunswick et le Neptune Theatre.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre