Le Messie de Haendel

avec l’Orchestre du CNA

2023-12-20 19:00 2023-12-21 22:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Le Messie de Haendel

https://nac-cna.ca/fr/event/33735

Événement en personne

Le Messie de Georg Friedrich Haendel est sans nul doute l’une des œuvres chorales les plus appréciées de la musique occidentale. De la première à la dernière note, l’œuvre exprime la joie et la compassion en plus de célébrer notre relation avec le divin. La chef d’orchestre récipiendaire d’un prix Grammy Jeannette Sorrell est reconnue dans le monde entier comme l’une des meilleures...

Read more

Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
20 - 21 déc 2023

Nos programmes sont passés au numérique.

Balayez le code QR à l’entrée de la salle pour lire les notes de programme avant le début du spectacle.

Répertoire

GEORG FRIEDRICH HAENDEL

Le Messie, HWV 56

Probablement lʼœuvre la plus célèbre de Haendel, Le Messie (1741) est la seule composition de son époque à avoir été jouée sans interruption depuis sa création, à Dublin, le 12 avril 1742. La fréquence remarquable de son exécution est attribuable en partie à lʼaccessibilité de la partition (qui a été publiée en 1767), et sa popularité pérenne doit beaucoup aux qualités uniques de son texte et à la façon dont Haendel lʼa mis en musique.

Le Messie est un oratorio, un genre semi-dramatique qui sʼapparente à lʼopéra mais qui traite dʼun sujet religieux. Comme un opéra, un oratorio peut avoir une trame narrative avec des personnages, et se dérouler avec des éléments dʼopéra tels que des récitatifs, des arias et des chœurs. Cependant, à la différence de lʼopéra, il est présenté sous forme de concert, cʼest-à-dire sans décors, sans costumes et sans jeu théâtral (bien que lʼaction soit implicite). En Italie, dans la première moitié du XVIIIe siècle, les oratorios remplaçaient lʼopéra pendant le Carême, une période solennelle du calendrier liturgique chrétien où lʼon devait sʼabstenir dʼun certain nombre dʼactivités mondaines, dont lʼopéra. Le Messie, notamment, illustre un certain type dʼoratorio de concert que Haendel avait développé en Angleterre en remplacement de lʼopéra italien, lequel, au milieu du siècle, tombait en désuétude auprès du public anglais. Après sa création, il a présenté Le Messie dans les théâtres londoniens à partir de 1743. Au début, le fait que le sujet sacré de lʼoratorio apparaisse dans un contexte profane a suscité une certaine controverse, mais celle-ci sʼest estompée au fur et à mesure de lʼévolution des circonstances et des goûts du public. Lors des reprises ultérieures, Haendel a toujours programmé les représentations du Messie à la fin de la saison théâtrale, quelques semaines avant Pâques. De nos jours, Le Messie est généralement présenté aux alentours de Noël.

Le Messie raconte lʼhistoire de la rédemption de lʼhumanité par Dieu à travers le Christ Sauveur. Charles Jennens, un ami du compositeur, a créé le livret en sélectionnant et en adaptant des versets de lʼAncien et du Nouveau Testament dans la version autorisée de la Bible. Les versets sont regroupés de manière à ce que le drame se déroule en trois parties principales. La première partie présente les prophéties sur la venue du Messie et leur accomplissement dans sa naissance. La deuxième partie suit lʼhistoire de la passion du Christ, sa crucifixion, sa mort et sa résurrection, le rejet du Christ et la victoire finale de Dieu. La troisième partie est une méditation sur ce qui est accompli par la victoire du Christ – la promesse de la vie éternelle et le triomphe sur la mort. Bien que lʼhistoire ait une signification religieuse évidente, Jennens nʼinterprète pas ces écrits dans une perspective dogmatique. En conséquence, la trame narrative du Messie , riche en thèmes et en émotions humaines complexes, peut être appréciée par quiconque, quelle que soit sa croyance ou sa foi.

Le Messie de Haendel a ceci dʼunique, dans le genre de lʼoratorio, que son histoire est présentée non pas par la personnification de personnages, mais plutôt sous une forme narrative, par les voix des quatre solistes et du chœur. Le texte devient ainsi un objet de contemplation, mis en valeur par lʼutilisation habile que fait le compositeur du récitatif, de lʼaria et du chœur, afin dʼinsuffler de la variété et du drame. Il est à noter que les récitatifs se divisent entre ceux qui sont accompagnés par le continuo (cʼest-à-dire le clavier et le violoncelle) et ceux quʼaccompagne lʼorchestre (accompagnato). Alors que les premiers servent à introduire de nouveaux sujets, les seconds font avancer le récit à des moments clés, par exemple, « Et voici que lʼange du Seigneur vint sur eux » (première partie), « Ta réprimande lui a brisé le cœur » (deuxième partie) et « Voici, je vous dévoile un mystère » (troisième partie). Pour les airs (ou arias) subséquents dans lesquels la réflexion est plus approfondie, Haendel a recours à un mélange de formes. À lʼorigine, il avait prévu que quatre arias seraient présentés dans la forme baroque élaborée da capo (ABA), mais seul lʼaria pour alto, « Il a été méprisé », nʼa pas été raccourci avant la création de lʼœuvre. Cet aria a un poids émotionnel profond qui ouvre la voie à lʼarc dramatique de la deuxième partie, lequel culmine finalement dans le glorieux chœur de lʼAlléluia.

En ce qui concerne les chœurs, des textures musicales changeantes, allant dʼénoncés à lʼunisson à des contrepoints superposés, en passant par de majestueux accords, magnifient puissamment ces commentaires. Le chœur « Alléluia » mentionné plus haut en offre un exemple particulièrement éclatant, incorporant des textures monophoniques (« Le Roi des Rois »), homophoniques (lʼouverture « Alléluia ») et polyphoniques (« Et il règnera pour les siècles des siècles »). Remarquez aussi de quelle façon il passe dʼun ton doux et calme sur « Le royaume de ce monde est advenu » à un ton soudainement retentissant sur « Le royaume du Seigneur et de son Christ », sur un motif similaire mais dans un registre plus élevé, comme sʼil rayonnait – une représentation musicale de la transformation décrite dans le texte. Dans le chœur final « Amen », Haendel contraste de façon inventive les textures homophoniques et polyphoniques, ainsi que les timbres vocaux et orchestraux, pour amener lʼoratorio à sa sublime conclusion.

Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de lʼanglais) 

Artistes

  • {image:fiel:2} ©Roger Mastroianni
    Cheffe d'orchestre Jeannette Sorrell
  • {image:fiel:2} ©
    Soprano Sonya Headlam
  • {image:fiel:2} ©Alex Schroeder
    Mezzo-soprano Georgia Burashko
  • {image:fiel:2} ©
    Ténor Lawrence Wiliford
  • {image:fiel:2} ©
    Baryton-basse Kevin Deas
  • {image:fiel:2} ©
    Avec Cantata Singers of Ottawa
  • {image:fiel:2} ©
    Directeur artistique, Cantata Singers d’Ottawa Andrew McAnerney
  • {image:fiel:2} ©Jessy Dwyer Beyond The Pit
    Avec Capital Chamber Choir
  • {image:fiel:2} ©
    Avec Orchestre du CNA
  • {image:fiel:2} ©Fred Cattroll
    Régisseuse Tobi Hunt McCoy