Présenté par Audi

Le Requiem de Mozart

avec l'Orchestre du CNA

2022-11-09 20:00 2022-11-10 22:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Le Requiem de Mozart

https://nac-cna.ca/fr/event/30523

Événement en personne

Grandeur, beauté et génie : Mozart a su comme nul autre mettre en valeur la voix humaine. Voici une performance qui invite le spectateur à se laisser enivrer par la virtuosité du compositeur. Bernard Labadie a plusieurs cordes à son arc : distingué chef d’orchestre de Québec, il est aussi un partenaire créatif de l’Orchestre du CNA et une sommité mondiale du répertoire baroque et classique. Sous sa baguette,...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
9 - 10 nov 2022
9 - 10 nov 2022

≈ 1h45 · Avec entracte

Dernière mise à jour: 9 novembre 2022

Programme

MOZART Symphonie no 39, K. 543
MOZART Requiem, K. 626

Notes de programme

Le programme de l’OCNA de ce soir associe deux œuvres remarquables de Mozart : la Symphonie no 39 en mi bémol majeur, son avant-dernière composition du genre, et son Requiem, auquel il travaillait mais qu’il a laissé inachevé à sa mort en 1791. Le fait de regrouper ces œuvres puissantes dans un même concert met clairement en évidence l’inventivité et l’habileté du compositeur à écrire pour l’orchestre, et la raison pour laquelle il était considéré, de son vivant et par la suite, comme le maître incontesté de l’orchestration de la fin du XVIIIe siècle. En les entendant, on ne peut s’empêcher de spéculer sur ce que Mozart aurait pu produire d’autre s’il avait vécu plus de 35 ans.

Répertoire

WOLFGANG AMADEUS MOZART

Symphonie no 39 en mi bémol majeur, K. 543

I. Adagio – Allegro
II. Andante con moto
III. Allegretto – Trio – Menuetto
IV. Finale : Allegro

Mozart a composé sa Symphonie no 39 au cours de l’été 1788, période pendant laquelle il a également terminé la « Grande symphonie en sol mineur » (no 40) et la Symphonie « Jupiter » (no 41). Il n’existe que peu de traces de leur première exécution, voire aucune, mais il est vraisemblable qu’elles aient été présentées lors de concerts à Vienne à l’automne de cette année-là. (Mozart était un compositeur pragmatique et il est peu probable qu’il ait écrit des symphonies, qui étaient alors un genre de plus en plus prestigieux, sans la perspective d’un gain pécuniaire ou d’une reconnaissance quelconque.) Il se peut que ce manque d’information soit lié au contexte de l’époque : en effet, l’Autriche était alors en guerre contre la Turquie, ce qui avait poussé de nombreuses familles aristocratiques à quitter Vienne, réduisant ainsi les ressources et les possibilités d’organiser de grands concerts orchestraux.

D’une élégante grandeur, la Symphonie no 39 présente un dialogue animé et un vif éclat dramatique – des qualités que les critiques et les musicologues de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle vénéraient dans l’écriture orchestrale de Mozart. Son « univers sonore » se distingue par une chaleur et une douceur qu’on peut attribuer à la présence des clarinettes. (Mozart aimait depuis longtemps les qualités sonores et expressives de cet instrument, et c’est possiblement pour attirer davantage l’attention sur leur couleur particulière qu’il n’a pas inclus de hautbois dans cette symphonie.) Une introduction lente ouvre le premier mouvement de façon majestueuse; pendant un moment, elle prend une tournure plus sombre et, plus tard, s’achève de manière inattendue, après quoi le thème principal du mouvement proprement dit apparaît, tout en grâce ensoleillée et décontractée dans les violons. S’ensuit un vigoureux épisode orchestral, assurant la transition vers un second thème tout en douceur, mené par les clarinettes. À mesure que le mouvement progresse, c’est son caractère énergique qui est mis de l’avant et qui prévaut à la fin.

L’Andante du deuxième mouvement présente un thème élégant sur des rythmes pointés, d’abord exécuté par les cordes. Son exposition, qui fait subséquemment l’objet de variations, alterne avec deux épisodes contrastés de caractère orageux et turbulent – le second plus intense que le premier, commençant dans un registre aigu chez les violons et se prolongeant par une irrésistible progression d’harmonies. Tout au long du mouvement, on assiste à de saisissantes juxtapositions de timbres entre les cordes et les bois, ainsi qu’à leur constant dialogue.

Le menuet qui suit est une danse robuste et majestueuse, tandis que dans le trio, une clarinette occupe le devant de la scène avec une mélodie charmante pendant que l’autre jacasse en arrière-plan. Construit sur un seul thème animé, l’Allegro final déborde de dynamisme et d’esprit. Les cordes et les instruments à vent s’engagent dans un dialogue dramatique, d’égal à égal, qui façonne la structure du mouvement. Les surprises ne manquent pas : brusques arrêts, changements soudains de tonalité et de dynamique, et même un choral mystérieux mettant en valeur les clarinettes et le basson, viennent conclure cette exquise symphonie dans l’allégresse, avec brio.

WOLFGANG AMADEUS MOZART

Requiem en ré mineur, K. 626 (version complétée par Robert D. Levin)

Peu d’œuvres du canon de la musique classique occidentale captivent et fascinent autant que le Requiem de Mozart. Laissé inachevé à la mort du compositeur le 5 décembre 1791, les spécialistes, les interprètes, les compositeurs et compositrices et le public ont depuis été interpellés par la mystique entourant sa création, par la question « qu’aurait fait Mozart » s’il avait survécu et, bien sûr, par la puissance de la musique elle-même, qui a été achevée plusieurs fois, dont au moins six au cours des 50 dernières années. Ce soir, nous entendrons une version moderne achevée en 1994 par le compositeur, musicologue et pianiste américain Robert D. Levin.

Des musicologues, dont Simon P. Keefe[PC1]  dans sa pénétrante étude sur le contexte de la création du Requiem de Mozart, ont souligné la difficulté, voire l’impossibilité, de nos jours, de séparer les faits des couches de fiction et de quasi-fiction qui se sont accumulées au fil du temps en ce qui concerne la « légende » du Requiem. Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’il lui a été commandé anonymement par le comte Franz de Walsegg (1763-1827), probablement au cours de l’été 1791, à la mémoire de son épouse décédée plus tôt dans l’année, le 14 février, à l’âge de vingt ans. L’avocat de Walsegg, Johann Sortschan, ou son directeur commercial, Franz Anton Leitgeb, ont facilité la transaction. Mozart a probablement œuvré au Requiem entre septembre et novembre, mais de façon sporadique, car il était accaparé par les créations et les représentations de La clemenza di Tito et Die Zauberflöte (La Flûte enchantée), ainsi que par d’autres projets de composition et des visites à sa famille à Baden. On ne sait pas s’il a continué à y travailler après le 20 novembre, date à laquelle il a été cloué au lit par la maladie qui allait l’emporter.

Le Requiem de Mozart suit le format liturgique standard : Introit, Kyrie, une Séquence composée de six sections, l’Offertorium, le Sanctus, le Benedictus, l’Agnus Dei et la Communio. À sa mort, Mozart avait achevé la partition complète de l’Introit et avait écrit les parties vocales, la basse continue et plusieurs passages orchestraux pour le Kyrie, la Séquence (jusqu’aux huit premières mesures du Lacrimosa) et l’Offertorium. Soucieuse de voir la commande honorée, Constanze, la veuve de Mozart, a fait appel à Joseph Eybler (1765-1846), puis à Franz Xaver Süssmayr (1766-1803), deux compositeurs autrichiens associés de son époux. Lorsque la partition achevée fut remise à Walsegg, le manuscrit comprenait l’Introit et le Kyrie de Mozart, des ajouts instrumentaux au Kyrie d’une main inconnue, la Séquence et l’Offertorium de la main de Süssmayr mais intégrant l’œuvre de Mozart et une partie de l’orchestration d’Eybler, et le Sanctus, le Benedictus et l’Agnus Dei de Süssmayr, avec une partie de l’Introit et du Kyrie de Mozart repris pour la Communio. L’œuvre a été jouée à plusieurs reprises, dont une fois au profit de Constanze et de ses enfants, avant d’être publiée en 1800.

Dans sa version moderne, Robert Levin s’est efforcé de coller le plus possible à la partition autographe de Mozart de même qu’aux ajouts de Süssmayr, tout en améliorant ces derniers; comme il l’a souligné, « le but était non pas de tout refaire mais de réviser le moins possible, en m’attachant à respecter le caractère, la texture, le chant omniprésent, la continuité et la structure de la musique de Mozart. La version traditionnelle a été conservée dans la mesure où elle correspond à l’idiome mozartien. » Parmi les contributions du compositeur américain, on trouve une fugue élaborée sur l’« Amen » final du Lacrimosa, ce qui permet de conclure la Séquence en apothéose. (On peut douter que Mozart aurait écrit une fugue à cet endroit, mais M. Levin a peut-être pris ce risque en se basant sur la découverte, en 1962, d’une esquisse de Mozart pour une fugue sur l’« Amen ».) Il a également allongé la fugue de Süssmayr sur « Hosanna » pour donner au Benedictus une fin grandiose et triomphante.

Pour être efficace, une version achevée du Requiem de Mozart doit confirmer ce qui en fait déjà l’attrait évident, c’est-à-dire l’utilisation sensible et judicieuse que le compositeur fait des instruments de l’orchestre et de leurs timbres distincts pour créer des sons destinés à produire un effet dramatique. Tout au long de l’œuvre, l’orchestre ne se limite pas à soutenir le chœur et les solistes, mais contribue activement au contenu et à la signification du texte chanté. Par moments, l’orchestre vient souligner le texte en l’illustrant, mais à d’autres occasions, il en bouscule le sens par des contrastes inattendus dans les nuances, les modulations harmoniques, le caractère mélodique et l’énergie rythmique. Bien qu’il s’inspire de messes de requiem antérieures, le Requiem de Mozart semble donc posséder une intensité particulière en raison de la relation dialectique entre les voix et l’orchestre, qui lui confère, comme l’a fait remarquer Simon P. Keefe, une aura globale quelque peu troublante. Elle soulève probablement plus de questions qu’elle n’offre de réponses sur la vie, la mort et l’au-delà. Et l’état d’(in)achèvement de ce Requiem nous confronte à cette ambiguïté – c’est là que réside l’incomparable puissance de l’œuvre, et sa « légende ».

                     

Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)

 [PC1]https://en.wikipedia.org/wiki/Simon_P._Keefe (Translator’s Note)

Artistes

  • Chef d’orchestre Bernard Labadie
  • soprano Jane Archibald
  • mezzo-soprano Alex Hetherington
  • Ténor Andrew Haji
  • baryton-basse Philippe Sly
  • Chœur La Chapelle de Québec
  • Orchestre du CNA

Orchestre du CNA

  • Conducteur: Bernard Labadie
  • Soloists: Jane Archibald, soprano; Alex Hetherington, mezzo-soprano; Andrew Haji, tenor; Philippe Sly, baritone; La Chapelle de Québec
  • Premiers violons
    Yosuke Kawasaki (violon solo)
    Jessica Linnebach (violon solo associée)
    Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
    Jeremy Mastrangelo
    Marjolaine Lambert
    Emily Westell
    Manuela Milani
    Emily Kruspe
    *Erica Miller
    *Martine Dubé
  • Seconds violons
    Mintje van Lier (solo)
    Winston Webber (assistant solo)
    Leah Roseman
    Carissa Klopoushak
    Frédéric Moisan
    Zhengdong Liang
    Karoly Sziladi
    Mark Friedman
    **Edvard Skerjanc
    *Oleg Chelpanov
    *Renée London
    *Heather Schnarr
  • Altos
    Jethro Marks (solo)
    David Goldblatt (assistant solo)
    David Marks (solo associé)
    David Thies-Thompson
    Paul Casey
    *Alisa Klebanov
  • Violoncelles
    Rachel Mercer (solo)
    Julia MacLaine (assistante solo)
    Timothy McCoy
    Leah Wyber
    Marc-André Riberdy
    *Karen Kang
  • Contrebasses
    Max Cardilli (assistant solo)
    Vincent Gendron
    Marjolaine Fournier
    **Hilda Cowie
    *Paul Mach
  • Flûtes
    Joanna G'froerer (solo)
    Stephanie Morin
  • Oboes/Hautbois
    Charles Hamann (solo)
    Anna Petersen
  • Cor Anglais
    Anna Petersen
  • Clarinettes
    Kimball Sykes (solo)
    Sean Rice
  • Bassons
    Darren Hicks (solo)
    Vincent Parizeau
  • Cors
    Lawrence Vine (solo)
    Julie Fauteux (solo associée)
    Elizabeth Simpson
    Lauren Anker
    Louis-Pierre Bergeron
  • Trompettes
    Karen Donnelly (solo)
  • Steven van Gulik
  • Trombones
    **Donald Renshaw (solo)
    *Steve Dyer (solo invité)
    **Colin Traquair
    ​*Charles Benaroya
  • Trombone basse
    *David Pell
  • Tubas
    Chris Lee (solo)
  • Timbales
    *Michael Kemp (solo invité)
  • Percussion
    Jonathan Wade
  • Orgue
    * Thomas Annand
  • Musicothécaire principale
    Nancy Elbeck
  • Musicothécaire adjoint
    Corey Rempel
  • Chef du personnel
    Meiko Lydall
  • Chef adjointe du personnel
    Laurie Shannon

*Musiciens surnuméraires
**En congé

La Chapelle de Québec, choir

  • Soprano
    Anne-Marie Beaudette
    Odéi Bilodeau-Bergeron
    Lesley Bouza
    Megan Chartrand
    Rebecca Dowd Lekx
    Paulina Francisco
    Marie Magistry
    Stephanie Manias
    Emily Wall
  • Alto
    April Babey
    Charlotte Cumberbirch
    Marie-Josée Goyette
    Josée Lalonde
    Claudia Lemcke
    Rosalie Lane Lépine
    Rachel Pelletier-Tremblay
    Gena van oosten
    Meagan Zantingh
  • Tenor
    Kerry Bursey
    Richard Duguay
    Dominique Gagné
    Aldéo Jean
    Joé Lampron-Dandonneau
    Patrick McGill
    David Menzies
    Arthur Tanguay-Labrosse
  • Bass
    Martin Auclair
    Ryne Cherry
    John Giffen
    Robert Huard
    Emanuel Lebel
    Bernard Levasseur
    Phililppe Martel
    Nathaniel Watson

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre