≈ 90 minutes · Sans entracte
Dernière mise à jour: 19 octobre 2021
I. Allegro con brio
II. Allegretto semplice
III. Allegro vivace
Malcolm Arnold a écrit Three Shanties, à l’origine pour quintette à vents, en 1942, au début d’une fructueuse carrière de compositeur éclectique qu’on célèbre dans le monde entier, cette année, pour souligner le centenaire de sa naissance. À l’époque, il venait de se joindre à l’Orchestre philharmonique de Londres à titre de deuxième trompette, et il a écrit cette pièce pour ses collègues de l’orchestre. L’œuvre a été créée dans un hangar d’avions situé près de Bristol en août 1943, et elle demeure à ce jour l’une des pièces de musique de chambre les plus connues d’Arnold. Ce soir, vous entendrez un arrangement pour orchestre de chambre de Three Shanties, achevé par Philip Lane en 2003.
Dans cette œuvre de jeunesse, écrite par le compositeur à l’âge de vingt-et-un ans, on peut déjà entendre la profondeur de l’imagination musicale d’Arnold – y compris sa fibre humoristique – ainsi que le raffinement de son art. Pour chaque mouvement, il reprend la mélodie d’un populaire chant de marin (sea shanty – des chansons qu’entonnaient les marins au XIXe siècle quand ils étaient en mer) et la soumet à des variations inventives et des distorsions insolites, des changements de climat et de timbre, et de scintillantes textures contrapunctiques. Dans le premier mouvement, l’air de « What Shall We Do with a Drunken Sailor? » (littéralement : « Que devons-nous faire d’un marin ivre? ») est le point de départ d’une série de « tableaux » brossant, en succession rapide, un portrait du marin soûl : on le voit poursuivre ses compagnons marins ou être poursuivi par eux (le thème imitant un canon), s’assombrir dans son égarement (figures mélodiques murmurées), être pris de hoquet, se rebiffer. Plus tard, un tango exprime son remords, après quoi il se ressaisit dans un Presto galopant.
Pour l’Allegretto semplice, Arnold puise dans l’air de « Boney was a Warrior » (une ode à Napoléon Bonaparte) une tendre mélodie, passablement introspective. Ses doux accents circulent entre les instruments, soutenus par des harmonies serrées et un contrepoint délicat. Dans le troisième mouvement, l’air de « Johnny Come Down to Hilo » apparaît sous divers aspects colorés – vif et pétillant, sur des rythmes syncopés jazzy, audacieux et irrévérencieux – amenant l’œuvre à son exubérante et irrésistible conclusion.
Par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
I. Adagio – Allegro
II. Allegretto
III. Menuet et Trio : Moderato
IV. Finale : Presto
La Symphonie no 100 de Franz Joseph Haydn (1793–1794) est l’une des 12 symphonies créées par le compositeur dans le cadre de l’importante série de concerts organisée à Londres par Johann Peter Salomon, violoniste et impresario allemand. Les concerts remportent un énorme succès et accroissent la renommée de Haydn, qui est déjà l’un des compositeurs les plus reconnus en Europe.
Figurant dans le huitième concert de la saison, la Symphonie no 100 est jouée pour la première fois en mars 1794 au Hanover Square Rooms, avec Haydn au piano et Salomon au violon solo, conformément à l’usage de l’époque. La pièce est tour à tour spectaculaire et pleine d’esprit et de surprise, tout en étant stimulante intellectuellement (c’est l’époque où les spectateurs sont de fins connaisseurs de musique orchestrale). Elle fait sensation et constitue l’un des plus grands triomphes de la carrière du compositeur.
La lente introduction commence avec les violons qui présentent un thème d’une élégance décontractée, comme s’ils mettaient la table pour ce qui s’en vient, puis un roulement de tambour fait brièvement intrusion, comme un avertissement. L’allegro en sol majeur qui suit se déploie joyeusement, avec un premier thème enchanteur initialement introduit par les flûtes et les hautbois; le deuxième thème, composé de phrases répétées de manière ludique, est ensuite entonné par les premiers violons. Avant de revenir vers cette mélodie, la section intermédiaire révèle de nombreuses surprises : elle s’ouvre notamment sur un silence stupéfiant, avant que les cordes ne « reprennent » sur le deuxième thème en adoptant la tonalité aux accents lointains du si bémol majeur.
Le deuxième mouvement est celui qui confère à la symphonie son nom de « Militaire ». Dans cette partie, Haydn ajoute du triangle, des cymbales et de la caisse claire aux trompettes et aux timbales pour créer une section de percussions qui évoque la musique des janissaires de l’Empire ottoman. N’ayant jamais figuré dans la musique orchestrale auparavant, ces sons, comme le fait remarquer le musicologue Robert Philip, ont probablement stupéfié le public de l’époque. (Lors des premières représentations, les spectateurs sont si émerveillés qu’ils en redemandent.) Aujourd’hui, cette pièce surprend toujours, particulièrement à l’approche de la conclusion du mouvement, lorsque les mesures sont interrompues de façon spectaculaire par une fanfare de trompettes et un « fracas » orchestral.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley
I. —
II. Chaconne : Body through which the dream flows
III. Toccata
John Adams compose son Concerto pour violon en 1993. « L’idée d’écrire un concerto pour violon m’est venue de la violoniste Jorja Fleezanis, une amie proche et une ardente défenseure des nouvelles œuvres », explique-t-il dans la description de la pièce. Depuis sa première, le concerto est entré dans le répertoire de nombreux violonistes, dont Leila Josefowicz, qui l’a interprété à moult reprises et l’a enregistré avec l’Orchestre symphonique de Saint-Louis, sous la direction de David Robertson.
Souhaitant composer une pièce spécialement pour le violon, John Adams a consulté Jorja Fleezanis tout au long de son processus de création. Qui plus est, « le violon inspire une intensité lyrique incroyable et possède l’extraordinaire faculté de communiquer un message sans équivoque ». Ainsi, « un concerto sans expression mélodique forte est difficile à imaginer. Je savais que si je voulais composer un concerto pour violon, je devais régler le problème de la mélodie. »
Comme l’explique le compositeur, « le Concerto pour violon a émergé comme une œuvre incontestablement mélodique – un exemple “d’hypermélodie”. Le violon tisse de longues phrases les unes après les autres sans s’arrêter durant presque toutes les quelque 35 minutes que dure la pièce. J’ai adopté la forme classique (en trois mouvements) du concerto comme modèle platonique, en allant jusqu’à placer une brève cadence pour le soliste au point traditionnel vers la fin du premier mouvement. Le concerto s’ouvre avec une longue rhapsodie pour le violon, une “mélodie sans fin” libre et fantaisiste, qui se superpose à la montée en cadence créée par les figures ascendantes de l’orchestre. »
Le second mouvement est une chaconne, un type d’œuvre musicale qui a recours à un motif mélodique récurrent dans la ligne de basse, ou ostinato. Celui qu’Adams utilise ici est une reproduction quasi exacte de celui utilisé dans le Canon de Pachelbel. Habituellement, le motif reste le même en ce qui a trait au ton et à la forme rythmique de la pièce, mais dans ce mouvement, « il se tend, se compresse et transforme ses contours et ses procédés, tandis que le violon flotte comme un esprit désincarné autour du tissu orchestral ». Le titre de la chaconne, « “Body through which the dream flows”, est quant à lui tiré d’un poème de Robert Hass. Ces mots évoquent selon moi la dualité de la chair et de l’âme qui imprègne le mouvement. C’est comme si le violon représentait le “rêve” flottant à l’intérieur du pouls lent et régulier du “corps” orchestral. » La toccata finale est une démonstration de virtuosité pour le violon, dotée de la « puissance déferlante d’un moteur ».
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
Premier chef invité de l’Orchestre du Centre national des Arts et chef d’orchestre de l’Orchestre philharmonique de la BBC et de l’Orchestre philharmonique de Turku, John Storgårds mène de front une carrière de chef d’orchestre et de violoniste virtuose, et est renommé pour ses programmes innovants et ses prestations à la fois fougueuses et raffinées. Il assure également depuis 25 ans la direction artistique de l’Orchestre de chambre de Laponie, renommé partout dans le monde pour ses prestations audacieuses et ses enregistrements primés.
Sur la scène internationale, Storgårds se produit régulièrement avec les orchestres philharmoniques de Berlin, de Munich et de Londres, l’Orchestre national de France et l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne, de même que les principaux orchestres scandinaves, y compris l’Orchestre philharmonique d’Helsinki, dont il a été chef attitré de 2008 à 2015. Il retourne régulièrement diriger l’Orchestre de chambre de Munich où il a été partenaire artistique de 2016 à 2019. Sur les autres continents, il a été invité au podium des orchestres symphoniques de Sydney, de Melbourne, de la NHK à Tokyo et Yomiuri Nippon du Japon, ainsi que des orchestres symphoniques de Boston et de Chicago et de l’Orchestre philharmonique de New York.
La discographie primée du maestro comporte des enregistrements d’œuvres de Schumann, Mozart, Beethoven et Haydn, mais aussi des raretés de Holmboe et Vask, où on peut l’entendre comme soliste au violon. Avec l’Orchestre philharmonique de la BBC, il a gravé sous étiquette Chandos l’intégrale des symphonies de Nielsen (2015) et de Sibelius (2014), qui lui ont valu les éloges de la critique. En novembre 2019, il a publié le troisième et dernier volume des œuvres du compositeur américain d’avant-garde George Antheil. Leur dernier projet en date est l’enregistrement des symphonies tardives de Chostakovitch, notamment celui de la Symphonie no 11 paru en avril 2020. En 2023, Storgårds et l’Orchestre philharmonique de la BBC ont été en lice pour le titre d’orchestre de l’année décerné par le magazine Gramophone.
John Storgårds a étudié le violon auprès de Chaim Taub et la direction d’orchestre auprès de Jorma Panula et d’Eri Klas. Il a reçu le Prix de la musique de l’État finlandais en 2002 et le prix Pro Finlandia en 2012.
Leila Josefowicz, violon
La passion avec laquelle Leila Josefowicz promeut la musique contemporaine pour violon se reflète dans ses programmes variés et son penchant pour l’interprétation de nouvelles œuvres. Elle a reçu en 2018 le Prix Avery-Fisher, en reconnaissance de ses réalisations exceptionnelles et de son excellence en musique, et remporté la prestigieuse bourse MacArthur en 2008, ce qui la place parmi les scientifiques, écrivains et musiciens éminents qui, chacun à leur manière, ont changé la face du monde contemporain.
Ses réalisations récentes comprennent l’ouverture de la saison de l’Orchestre symphonique de Londres aux côtés de Simon Rattle; son retour à l’Orchestre symphonique de San Francisco pour interpréter le concerto pour violon du nouveau directeur musical, Esa-Pekka Salonen; et des concerts aux côtés de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, de l’Orchestre symphonique de Chicago et des orchestres de Cleveland et de Philadelphie. Elle prévoit aussi un retour au sein de l’Orchestre symphonique de Cincinnati et de l’Orchestre Symphonique de Detroit.
Très appréciée des compositeurs d’aujourd’hui, Leila Josefowicz a joué en primeur de nombreux concertos, notamment ceux de Colin Matthews, Steven Mackey et Esa-Pekka Salonen, tous composés spécialement pour elle. Parmi ses premières récentes, mentionnons celle de Scheherazade.2 de John Adams, une symphonie dramatique pour violon et orchestre, qu’elle a interprétée en 2015 avec l’Orchestre philharmonique de New York et Alan Gilbert, et Duende – The Dark Notes de Luca Francesconi, qu’elle a jouée en 2014 avec l’Orchestre symphonique de la radio suédoise et Susanna Mälkki. Mme Josefowicz a collaboré étroitement avec feu Oliver Knussen, avec qui elle a joué plus de 30 concertos, dont son concerto pour violon.
Leila Josefowicz a publié plusieurs enregistrements, notamment sous les étiquettes Deutsche Grammophon, Philips/Universal et Warner Classics. On peut aussi l’entendre dans The Orchestra, la célèbre application pour iPad de TouchPress. Sur son dernier enregistrement, paru en 2019, elle interprète le concerto pour violon de Bernd Alois Zimmermann en compagnie de l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise dirigé par Hannu Lintu. Par ailleurs, deux de ses enregistrements ont été mis en nomination aux Prix Grammy : celui de Sheherazade.2, interprété avec l’Orchestre symphonique de Saint-Louis sous la direction de David Robertson, et celui du concerto pour violon d’Esa-Pekka Salonen, interprété avec l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise et dirigé par le compositeur lui-même.
John Adams
(Né en 1947)
Compositeur, chef d'orchestre et créateur, John Adams occupe une position unique dans le monde de la musique américaine. Ses œuvres se distinguent parmi les compositions classiques contemporaines par leur profondeur d'expression, la brillance de leur son et la nature profondément humaniste de leurs thèmes.
Parmi les œuvres d'Adams figurent plusieurs des pièces classiques contemporaines les plus jouées aujourd'hui : Harmonielehre, Shaker Loops, Symphonie de chambre, Doctor Atomic Symphony, Short Ride in a Fast Machine, et son Concerto pour violon. Ses œuvres scéniques, en collaboration avec le metteur en scène Peter Sellars, comprennent Nixon in China, The Death of Klinghoffer, El Niño, Doctor Atomic, A Flowering Tree et the Passion oratorio The Gospel According to Mary. L'opéra le plus récent d'Adams, Girls of the Golden West, qui se déroule pendant la ruée vers l'or en Californie dans les années 1850, a été créé par l'Opéra de San Francisco en 2017.
En 2019, Adams a reçu le prestigieux prix Erasmus de Hollande, " pour ses contributions à la culture européenne ", le seul compositeur américain jamais choisi pour cette récompense. Adams a en outre reçu des doctorats honorifiques de Harvard, Yale, l'Université Northwestern, l'Université de Cambridge et la Juilliard School. Depuis 2009, il occupe le poste de président créatif de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles. Écrivain provocateur, il est l'auteur de l'autobiographie très appréciée Hallelujah Junction et collabore au New York Times Book Review.
En tant que chef d'orchestre de ses propres œuvres et d'une grande variété de répertoires, Adams s'est produit avec le Berliner Philharmoniker, le Royal Concertgebouw Orchestra, le London Symphony Orchestra, le Wiener Symphoniker, le Los Angeles Philharmonic et les orchestres de Seattle, Cincinnati, Atlanta et Toronto.
Le concerto pour piano de 2019 d'Adams, Must the Devil Have All the Good Tunes ?, a récemment été enregistré par la pianiste Yuja Wang avec le Los Angeles Philharmonic et Gustavo Dudamel, et publié par Deutsche Grammophon.
Reproduit avec l'aimable autorisation de Boosey & Hawkes.
Malcolm Arnold
(1921–2006)
Sir Malcolm Arnold est un compositeur anglais comptant parmi les figures de proue de la musique britannique du XXe siècle. Prolifique, il a touché à un éventail éclectique de formes : œuvres orchestrales (9 symphonies et plus de 20 concertos), pièces pour ensembles de cuivres et à vents, ballets, opéras, musique de chambre, chansons et œuvres chorales, et plus de 130 musiques de film, notamment Le pont de la rivière Kwai, qui lui a valu un Oscar en 1958. Sa musique se démarque par son audace, la richesse de ses orchestrations (Arnold se dit influencé principalement par Sibelius, Mahler et Berlioz), son utilisation d’une harmonie tonale traditionnelle enrichie d’une touche de modernisme, et ses mélodies originales. Le jeu des sonorités dans ses trames sonores vient créer des moments d’intensité remarquablement poignants.
Arnold est né à Northampton le 21 octobre 1921. Il commence à développer son talent très tôt grâce à des cours privés de composition et se met à la trompette à douze ans. Il gagne une bourse d’études pour étudier la trompette et la composition Royal College of Music. Avant même de terminer ses études, il joue au sein de l’Orchestre philharmonique de Londres. D’abord deuxième trompette en 1941, il devient trompette solo deux ans plus tard. Il joue dans l’orchestre jusqu’en 1948 – sauf les deux ans de son service militaire, pendant la guerre – et continue de composer pendant ce temps-là. Bien qu’il soit un trompettiste exceptionnel, Arnold se met à composer à temps plein en 1948, après avoir obtenu la bourse d’études Mendelssohn.
Les 20 années qui suivent sont extrêmement occupées pour le compositeur; en effet, on s’arrache ses œuvres pour orchestre. C’est à cette époque qu’il écrit ses troisième, quatrième et cinquième symphonies ainsi que de nombreux concertos pour des interprètes vedettes qu’il admire. Qui plus est, il écrit parfois jusqu’à six musiques de film en une année, et dirige souvent le tout, en concert et en studio.
Il va sans dire que ce rythme effréné finit par ruiner sa santé physique et mentale : à l’aube de 1970, il ne compose plus de musiques de films, et il cesse toute activité de composition de la fin des années 1970 jusqu’au début des années 1980. Un regain de santé lui permet de reprendre son activité créatrice au milieu des années 1980, mais après sa neuvième symphonie, il clôt ce chapitre de sa vie définitivement en 1991. L’œuvre d’Arnold a été largement reconnue du vivant du compositeur, qui a reçu de nombreux honneurs et récompenses. Nommé chevalier en 1993, l’homme s’éteint à Norwich le 23 septembre 2006.
Rédigée par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
Franz Joseph Haydn
(1732–1809)
Admiré encore aujourd’hui pour son apport à la musique savante occidentale, le compositeur autrichien Franz Joseph Haydn atteint de son vivant une renommée partout en Europe. Prolifique, il compose dans toutes les grandes formes du XVIIIe siècle. Beaucoup le considèrent comme le « père » de la symphonie et du quatuor à cordes (il en a écrit 104 et 68, respectivement). En effet, son travail contribue à l’essor tant de ces formes, sur le plan de la qualité et de l’importance, que des concerts publics. Sur le plan stylistique, Haydn adhère au principe de l’époque voulant que la musique doive d’abord et avant tout émouvoir l’auditeur. Par conséquent, ses œuvres insistent sur la profondeur des émotions (par des mélodies mémorables) et la finesse d’esprit (par le jeu sur les attentes formelles et rhétoriques), pour s’adresser aussi bien aux néophytes qu’aux connaisseurs.
Né à Rohrau, en Basse-Autriche, le 31 mars 1732, Haydn étudie, dès son plus jeune âge, le clavecin, le violon et le chant à Hainburg. Il devient choriste à la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Après ses études, Haydn voit sa carrière, de même que ses compositions, façonnée par sa situation d’emploi, passant de compositeur et musicien de cour à artiste d’une indépendance relative qui tire ses revenus de commandes et de la publication de ses œuvres. Il fait ses débuts à son compte comme musicien, professeur et compositeur indépendant, obtenant après un temps son premier contrat à titre de directeur de la musique chez le comte Morzin en 1757. En 1761, la riche et influente famille Esterházy de la noblesse hongroise engage Haydn à titre de vice-maître de chapelle, le chargeant ainsi de la musique instrumentale, profane et de scène de la cour. Quand, cinq ans plus tard, il devient maître de chapelle, Haydn prend également la responsabilité de la musique sacrée. À cette époque, le prince Nicolas fait bâtir son château d’été, Eszterháza, où l’opéra monopolise l’activité musicale pendant plus de vingt ans; Haydn y passe de plus en plus de temps pour superviser les productions.
En 1779, le compositeur conclut avec son employeur un nouveau contrat qui lui permet de continuer à écrire de la musique instrumentale, dont il tire des revenus de la publication et de la performance à Vienne et à l’étranger. Il ne faut que quelques années pour que la musique de Haydn établisse sa popularité, notamment en France et en Angleterre : le compositeur obtient plusieurs commandes prestigieuses pour des symphonies de la part du comte d’Ogny à Paris (1785-1786) et de l’impresario Johann Peter Salomon à Londres (1791-1795).
À son retour à Vienne en 1795, Haydn se consacre entièrement à la musique vocale sacrée : messes pour la cour des Esterházy, et oratorios (comme La Création) pour l’organisme Gesellschaft der Associirten (société des associés). À partir de 1799, son activité musicale ralentit à mesure que ses facultés physiques et mentales s’étiolent. Sa dernière œuvre complète, Harmoniemesse, est créée en septembre 1802, et sa dernière prestation publique, où il dirige Les Sept Dernières Paroles, a lieu en décembre 1803. Il passe ses dernières années chez lui, à Gumpendorf, où il reçoit des amis et continue d’instruire de jeunes musiciens, dont Beethoven. Haydn meurt, couvert d’honneurs, à Vienne le 31 mai 1809.
Rédigée par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
PREMIERS VIOLONS
Yosuke Kawasaki (violon solo)
Jessica Linnebach (violon solo associée)
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
Elaine Klimasko
Marjolaine Lambert
Jeremy Mastrangelo
Manuela Milani
Leah Roseman
Erica Miller*
Martine Dubé*
Marc Djokic*
SECONDS VIOLONS
Mintje van Lier (solo)
Winston Webber (assistant solo)
Mark Friedman
Carissa Klopoushak
Frédéric Moisan
Edvard Skerjanc
Karoly Sziladi
Emily Westell
Andréa Armijo-Fortin*
Renée London*
Sara Mastrangelo*
Heather Schnarr*
Sarah Williams*
ALTOS
Jethro Marks (solo)
David Marks (solo associé)
David Goldblatt (assistant solo)
Paul Casey
Ren Martin-Doike
David Thies-Thompson
Sonya Probst*
VIOLONCELLES
Rachel Mercer (solo)
Julia MacLaine (assistante solo)
Timothy McCoy
Marc-André Riberdy
Leah Wyber
Thaddeus Morden*
CONTREBASSES
Hilda Cowie (assistante solo par intérim)
Marjolaine Fournier
Vincent Gendron
Paul Mach*
FLÛTES
Joanna G'froerer (solo)
Stephanie Morin
HAUTBOIS
Charles Hamann (solo)
Anna Petersen
CLARINETTES
Kimball Sykes (solo)
Sean Rice
BASSONS
Christopher Millard (solo)
Vincent Parizeau
CORS
Lawrence Vine (solo)
Julie Fauteux (solo associée)
Elizabeth Simpson
Louis-Pierre Bergeron
TROMPETTES
Karen Donnelly (solo)
Steven van Gulik
Michael Fedyshyn*
TROMBONES
Donald Renshaw (solo)
Colin Traquair
TROMBONE BASSE
Douglas Burden
TUBA
Chris Lee (solo)
TIMBALES
Feza Zweifel (solo)
PERCUSSIONS
Jonathan Wade
Louis Pino*
Matthew Moore*
HARPE
Angela Schwarzkopf*
CLAVIERS
Olga Gross*
Frederic Lacroix*
MUSICOTHÉCAIRE PRINCIPALE
Nancy Elbeck
MUSICOTHÉCAIRE ADJOINT
Corey Rempel
CHEF DU PERSONNEL
Meiko Lydall
*Musiciens surnuméraires
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre