Grimaud joue Schumann

avec l'Orchestre du CNA

2021-10-07 20:00 2021-10-07 22:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Grimaud joue Schumann

https://nac-cna.ca/fr/event/29165

Événement en personne

S’ouvrant par l’équivalent musical d’une douce caresse, la romantique Symphonie no 4 de Robert Schumann est tour à tour tendre, dramatique et joyeuse. Teintée de tension et d’ambiguïté, cette charmante symphonie interroge et révèle, chaque mesure empreinte d’humanité. Par la suite, la pianiste française acclamée Hélène Grimaud fera son retour tant attendu à la Salle...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
jeu 7 octobre 2021
jeu 7 octobre 2021

≈ 90 minutes · Sans entracte

Dernière mise à jour: 7 octobre 2021

Le concert de ce soir réunit le Concerto pour piano et la Symphonie no 4 de Robert Schumann, deux pièces composées en 1841, mais ultimement révisées en 1845 et en 1851, respectivement. Ce sont les versions finales que vous entendez ce soir. Il convient de le mentionner, car ces œuvres mettent en lumière certaines des préoccupations esthétiques du compositeur entourant le médium orchestral. Comme de nombreux compositeurs de la génération qui suit Beethoven, Schumann s’intéresse aux directions que prendront le concerto et la symphonie ainsi qu’à la manière dont il pourrait y apporter sa propre contribution créative. De plus, il semble que l’idée de « fantaisie » soit au cœur des deux œuvres. En effet, Schumann lui-même a qualifié sa Quatrième symphonie de « fantaisie symphonique », et son Concerto pour piano est né d’une Phantasie pour piano et orchestre.

Répertoire

ROBERT SCHUMANN

Symphonie no 4 en ré mineur, op. 120

I. Ziemlich langsam – Lebhaft (assez lent – enjoué)
II. Romanze: Ziemlich langsam (assez lent)
III. Scherzo : Lebhaft (enjoué)
IV. Langsam – Lebhaft (lent – enjoué)

Avec cette symphonie, Schumann voulait créer une œuvre d’envergure où tous les mouvements seraient unis par une thématique commune, de même que par une trame et des motifs harmoniques, et joués sans interruption. Le compositeur s’est probablement inspiré de la Fantaisie en do majeur (« Fantaisie du voyageur ») pour piano solo de Franz Schubert, dont les quatre mouvements sont joués de manière continue et liés par des thèmes émanant d’un seul motif. (Cela clarifierait d’autant plus le nom de « fantaisie symphonique » attribué par le compositeur à la symphonie en ré mineur.)

Dans la Quatrième Symphonie, le « leitmotiv » thématique sur lequel est basé le tissu musical de l’œuvre entière est la mélodie fluide présentée au début de la lente introduction. Le mouvement principal qui suit se déploie assez librement (respectant, encore une fois, les notions musicales de la « fantaisie »), et est dominé par un thème énergique et fébrile de nature changeante. Par la suite, deux autres idées importantes font leur apparition : la première, un motif évoquant une marche qui marque deux pauses, et la seconde, un gracieux thème lyrique. Avant la fin du mouvement, les trois thèmes effectuent un retour, de manière plus étroitement liée.

Après une courte pause, la Romanze s’ouvre avec le hautbois et le violoncelle solo qui entonnent une mélodie vaguement folklorique, après quoi le « leitmotiv » fluide de l’introduction fait son retour. Dans la section centrale du mouvement, le leitmotiv adopte une attitude plus désinhibée en mode majeur, joué par les cordes auxquelles se superpose le violon solo qui improvise de manière sinueuse.

Le Scherzo introduit un nouveau thème vigoureux, qui présente une forme ascendante puis descendante, à l’opposé de celle du leitmotiv. Ce thème revient entre les deux trios, qui mettent en vedette la mélodie sinueuse du violon solo, maintenant interprétée par les premiers violons. À la fin du deuxième trio, la mélodie devient fragmentée, son énergie initiale se dissipe. Ici, la musique passe du mystérieux au grandiose : des trombones, puis l’entièreté des cuivres entonnent lentement le motif de marche du milieu du premier mouvement, aux côtés d’une figure ascendante issue de la fin de l’ouverture, jouée par les violons. Ces idées constituent les thèmes principaux de la finale, qui est désormais vigoureuse et triomphante. Aboutissement de tout ce qui précède, le mouvement se transforme en une joyeuse danse, qui emmagasine l’énergie croissante pour amener la symphonie vers sa finale exaltante.

Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.

ROBERT SCHUMANN

Concerto pour piano et orchestre en la mineur, op. 54

I. Allegro affettuoso
II. Intermezzo : Andante grazioso
III. Allegro vivace

En mai 1841, durant la période où il fait aussi l’ébauche de sa symphonie en ré mineur, Robert Schumann esquisse une Phantasie en la mineur pour piano et orchestre. Le 13 août, sa femme, la compositrice et pianiste virtuose Clara Schumann (née Wieck) offre deux présentations préliminaires de ce concerto pour piano comportant un seul mouvement au Gewandhaus de Leipzig. Enthousiasmée par l’œuvre, elle déclare que « le piano s’imbrique avec l’orchestre de la manière la plus subtile qui soit – on ne peut imaginer l’un sans l’autre. » Cela encourage Robert, qui croit que l’avenir du concerto réside dans la création d’une relation plus égalitaire et intégrée entre le soliste et l’orchestre.

Le manque d’intérêt de la part des éditeurs et des organisateurs de concerts fait en sorte que Robert Schumann met sa Phantasie de côté. Il la reprend à l’été 1845 et en fait un concerto, en y ajoutant une finale rondo et un intermezzo, tandis que la Phantasie, révisée, devient le premier mouvement. En décembre, Clara, qui occupe la position de soliste, présente le concerto pour la première fois à Dresde, puis à Leipzig un mois plus tard, et reçoit des critiques élogieuses. Depuis la fin du XIXe siècle, cette pièce est l’un des concertos les plus joués et les plus acclamés.

Le Concerto s’ouvre sur une irruption spectaculaire de l’orchestre et du piano; le hautbois entonne ensuite le premier thème délicat, auquel le piano répond aussitôt. Le soliste et l’orchestre poursuivent l’échange – subtilement au début, puis de manière de plus en plus passionnée à mesure que le mouvement avance, pour se terminer dans l’exubérance. L’élément de « fantaisie » est incontestablement porté par le piano, avec ses arpèges ondulants et ses mélodies toujours changeantes.

Le bref intermezzo possède une élégance gracieuse. Le thème délicat est interprété « sur la pointe des pieds », mais la section du milieu constitue le cœur émotionnel du mouvement, avec sa voluptueuse mélodie de violoncelle qui évoque des soubresauts ardents, autour desquels le piano brode des fioritures. Le thème sur la pointe des pieds effectue un retour, mais il semble perdre son chemin. Comme une invocation, le thème d’ouverture du premier mouvement, dans une version plus joyeuse, est évoqué de nouveau par les clarinettes et les bassons; le piano leur répond avec des accords qui retombent délicatement. Soudain, le tempo accélère pour se diriger vers le rondo exubérant de la finale (qui est en fait une variation de la mélodie d’ouverture). Des épisodes enjoués s’ensuivent, démontrant notamment une utilisation ludique des pulsations et du contrepoint orchestral. Dans les dernières minutes, le piano atteint son plus haut niveau de fantaisie et de virtuosité, amenant le concerto vers son dénouement grisant.

Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.

Artistes

  • Orchestre du CNA
  • Directeur musical Alexander Shelley
  • Pianiste Hélène Grimaud
  • compositeur Robert Schumann

Orchestre du CNA

PREMIERS VIOLONS
Yosuke Kawasaki (violon solo)
Jessica Linnebach (violon solo associée)
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
Marjolaine Lambert
Jeremy Mastrangelo
Manuela Milani
Leah Roseman
Erica Miller*
Annie Guénette*

SECONDS VIOLONS
Mintje van Lier (solo)
Winston Webber (assistant solo)
Mark Friedman
Carissa Klopoushak
Frédéric Moisan
Edvard Skerjanc
Karoly Sziladi
Andréa Armijo-Fortin*
Renée London*
​Heather Schnarr*

ALTOS
Jethro Marks (solo)
David Marks (solo associé)
David Goldblatt (assistant solo)
Paul Casey
Ren Martin-Doike
David Thies-Thompson
Sonya Probst*

VIOLONCELLES
Soo Gyeong Lee*
Rachel Mercer (principal / solo)
John Corban*

CONTREBASSES
Hilda Cowie (assistante solo par intérim)
Marjolaine Fournier
Vincent Gendron
Joel Quarrington*
​Paul March*

FLÛTES
Joanna G'froerer (solo)
Stephanie Morin

HAUTBOIS
Charles Hamann (solo)
Anna Petersen

CLARINETTES
Kimball Sykes (solo)
Sean Rice

BASSONS
Christopher Millard (solo)
Vincent Parizeau

CORS
Lawrence Vine (solo) (Symphonie)
Julie Fauteux (solo associée) (Concerto)
Elizabeth Simpson
Louis-Pierre Bergeron
Micajah Sturgess*
​Olivier Brisson* (Symphonie)

TROMPETTES
Karen Donnelly (solo)
Steven van Gulik

TROMBONES
Donald Renshaw (solo)
Colin Traquair
Douglas Burden

TIMBALES
Feza Zweifel (solo)

MUSICOTHÉCAIRE PRINCIPALE
Nancy Elbeck

MUSICOTHÉCAIRE ADJOINT
Corey Rempel

CHEF DU PERSONNEL
Meiko Lydall

*Musiciens surnuméraires

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre