«Mise en scène d’une mise à nue »
- Événement en personne
- Français
- ≈ 1 heure et 15 minutes · Sans entracte
On pourrait appeler ça un striptease d’âme ou, du moins, une mise à nue théâtralisée. Sur le plateau, avec son avatar lumineux 3D, l’acteur, auteur et metteur en scène Emmanuel Schwartz retourne sa peau d’artiste médiatisé à l’ascension fulgurante pour nous en montrer les blessures, les brûlures de cigarette et les abîmes. Une peau d’homme trouée qui prend l’eau.
La chute du jeune prodige est légendaire, et pourtant on s’y voit : une foule aussi vaste qu’un océan nous acclame, on cueille les étoiles à même le ciel, puis notre cœur se fracasse, la drogue, toutes les drogues, pour colmater les fissures, les mensonges nauséabonds aux êtres aimés, se réveiller dans un avion, une limousine, un gala, une ruelle, on ne sait plus, l’isolement, la haine de soi, l’argent qui brûle les doigts. Comme dans les cercles anonymes pour soigner les dépendances, nous, spectateurs, sommes pris à témoin et faisons partie du processus de guérison. Offrirons-nous à ce beau poète maudit notre absolution?
Ce récit de dérapage zéro contrôlé nous est livré sous forme de conte pour ne plus jamais dormir, avec comme veilleuse un ingénieux dispositif scénique de projections vidéo. L’acteur, somnambule et funambule, y avance sans filet, un pas à la fois, sur la vertigineuse ligne de l’autofiction.