« On comprend aisément pourquoi Nikolaj Znaider et Stéphane Denève s’entendent si bien – [...] dans ce fascinant concert du Brussels Philharmonic, le violoniste soliste et le chef d’orchestre partageaient, à l’évidence, le même souci du détail et de la limpidité dans le discours, sans jamais apparaître pédants ni tatillons. » The Scotsman, 2017
Le célèbre Brussels Philarmonic se produit pour la première fois au CNA. Pilier de la scène musicale depuis 1935, l’orchestre est renommé pour son art consommé et pour sa propension à programmer un éventail considérable d’œuvres contemporaines.
Le chef d’orchestre français Stéphane Denève pilote le Brussels Philharmonic depuis 2015, associant la musique du 21e siècle aux grands classiques du répertoire. Toujours apprécié des auditoires du CNA, le violoniste Nikolaj Znaider se joint à lui sur scène.
Flammenschrift, ou « lettres de feu », du talentueux jeune compositeur français Guillaume Connesson, évoque Beethoven et rend hommage à « l’âge d’or » de la musique allemande. Les motifs mélodiques font écho à Beethoven, et Richard Strauss s’invite dans l’épisode lyrique central. Comme son nom l’indique, Flammenschrift est une explosion de couleurs, une charge d’énergie pure, représentative du style rythmé et dynamique de Connesson.
L’emblématique Concerto pour violon en ré de Beethoven, son unique pièce du genre, est un tournant majeur dans l’histoire de cette forme musicale. Premier concerto « romantique », il repousse les limites de la forme par sa durée, sa complexité et son architecture. Le premier des trois mouvements s’ouvre sur cinq battements légers et réguliers des timbales, qui restent perceptibles du début à la fin. Le concerto survole ensuite le deuxième mouvement, un passage serein, méditatif, lent et mélodieux. Finalement, des accords marqués de l’orchestre s’élèvent sans pause, menant au Finale animé. Cette pièce démontre avec éloquence que Beethoven n’était pas tributaire de la tradition, et son incursion dans le genre a ouvert la voie aux générations de compositeurs qui l’ont suivi.
La soirée se conclut avec une suite du ballet Roméo et Juliette de Prokofiev. Ce ballet de 1935 est un chef-d’œuvre de narration musicale, propulsant l’auditeur dans l’Italie du 16e siècle pour y revivre les scènes les plus mémorables de la tragédie : le fastueux bal des Capulet, la rixe dans les rues de Vérone, et la quintessencielle scène du balcon.