Chansons, histoires et symboles métis

Cap sur les peuples autochtones du Canada

Niveaux
3e-9e année/Sec III

L'histoire et langage des Métis

Introduction

Les Métis descendent à la fois des Premières Nations et des Européens – Français, Écossais, Anglais et autres – ayant fait souche au Canada. On les décrit souvent comme les fils et les filles de la traite des fourrures. Les Métis assuraient déjà une forte présence avant le combat de Louis Riel et demeurent, de nos jours, un peuple farouchement indépendant et résilient qui ne cesse de s'épanouir. En 1982, les Métis ont été reconnus comme peuple autochtone dans la Constitution canadienne, et leur apport à l'histoire du Canada et à la société canadienne actuelle a été souligné.

Pour en savoir plus:

Symboles métis

Drapeau métis

Le drapeau national des Métis porte le signe de l'infini sur fond bleu, aux couleurs de la Compagnie du Nord-ouest ou Compagnie de la Baie d'Hudson. Il représente aussi la rencontre de deux cultures et symbolise, selon certains, un peuple qui s'adapte et qui vivra toujours. Sur le drapeau de chasse métis, le signe de l'infini est sur fond rouge.

Ceinture fléchée métisse

Les Métis portent avec fierté cette ceinture de laine tressée aux doigts, imprégnée d'histoire, qui symbolisait la culture métisse à l'époque de la traite des fourrures. La ceinture fléchée se porte par-dessus les vêtements, nouée à la taille pour les hommes qui en laissent pendre les franges le long de la jambe, portée sur l'épaule en travers du corps pour les femmes.

On peut encore voir, de nos jours, des Métis porter la ceinture fléchée dans le cadre d'activités culturelles. La ceinture fléchée est aussi portée, à l'occasion, par les Canadiens-français, les Acadiens, et les peuples des forêts de l'Est. La couleur dominante de la ceinture fléchée métisse de l'ouest du Canada est le rouge, tandis que celles fabriquées dans l'est du pays sont plutôt bleues. La ceinture fléchée métisse revêt plusieurs sens, en plus de se prêter à de multiples usages.

Significations: Le bleu et le blanc représentent les couleurs du drapeau national; le rouge et le blanc, celles du drapeau de chasse métis; le noir (parfois présent) symbolise la période sombre après 1870; le vert et l'or (ou jaune) sont les couleurs de la fertilité et de la croissance.

Usages: Le tissage très serré de la ceinture fléchée la rend propice à de nombreux usages : garrot, débarbouillette, serviette, écharpe pour réduire une fracture, tapis de selle, ceinture, foulard, corde, etc. Les franges qui la terminent peuvent fournir des bouts de fil pour recoudre un vêtement ou un article décousu ou déchiré, ou servir à tenir des clés et des outils.

En savoir plus: Métis Nation of Ontario (en anglais)

Les grands chefs métis

Louis Riel (1844-1885)

Né au Manitoba, le chef métis Louis Riel est reconnu comme un héros du peuple Métis. Il est aussi l'une des figures les plus controversées de l'histoire du Canada. Louis Riel a dirigé la rébellion de la rivière Rouge en 1869, et la rébellion du Nord-Ouest, notamment à la bataille de Batoche, en 1885. Ardent défenseur du peuple Métis, de ses territoires et de ses droits, il a été appelé plusieurs fois à rentrer d'exil pour représenter les Métis dans son pays natal.

En savoir plus: Louis Riel (L'Encyclopédie canadienne)

Gabriel Dumont (1837-1906)

Gabriel Dumont a été, comme Louis Riel, un grand chef de guerre métis. Ce chasseur, trappeur et pêcheur parlait couramment le français et six langues autochtones. Gabriel Dumont a mené de grandes chasses au bison dans la région de Fort Carlton et a été le président d'un gouvernement local mis sur pied par les Métis en Saskatchewan.

En savoir plus: Gabriel Dumont (L'Encyclopédie canadienne)

La musique et la danse chez les Métis

De nombreux joueurs de violon métis canadiens de premier plan jouissent d'une grande renommée et contribuent à faire connaître cette musique populaire au plus grand nombre.

Parmi les plus célèbres, on peut citer John Arcand, Reg Bouvette, Andy Desjarlais, Calvin Vollrath, Lawrence « Teddy Boy » Houle, Ryan D’Aoust, Daniel Gervais, Sierra Noble et bien d'autres. Nombre d'entre eux enseignent aussi le violon populaire aux néophytes de tous âges désireux de préserver les traditions musicales métisses.

La gigue de la rivière Rouge

La gigue de la rivière Rouge est à la fois un style de danse et le titre d'un air de violon métis célèbre; c'est la danse la mieux connue et la plus animée des Métis. L'air qui l'accompagne, « La gigue de la rivière Rouge », est considéré comme l'hymne officieux des Métis.

Cette danse combine des pas hérités des traditions canadiennes-françaises, écossaises, irlandaises et des Premières Nations. On la danse en laissant pendre les bras le long du corps tandis que le jeu de pieds très élaboré, appelé familièrement « changements », met le joueur de violon au défi et fait ressortir l'habileté du danseur. Dans la gigue traditionnelle, les pieds restent près du sol et les bras bien droits le long du corps, tandis que la gigue contemporaine intègre des éléments de claquettes et des pas énergiques de clog dancing, les bras ballant avec un peu plus de souplesse et de légèreté. Certains gigueurs traditionnels apprennent même à danser avec un livre en équilibre sur la tête! De cette façon, seuls les pieds bougent, alors que la tête et le haut du corps restent bien droits et quasi immobiles.

L'origine de l'air de la « Gigue de la rivière Rouge » est inconnue; cette pièce est donc du domaine public et peut être enregistrée par quiconque se sent de taille à l'interpréter.

En savoir plus: Entretien avec la danseuse métisse Yvonne Chartrand au sujet de la « Gigue de la rivière Rouge (en anglais)

Voir: Courtney Anderson, une danseuse de neuf ans, interpréter la « Gigue de la rivière Rouge »

La langue des Métis: Mitchif

Le mitchif est un mélange de langue crie et de français métissé d'anglais, d'otchipwe et d'assiniboine. C'était autrefois la langue commune des Métis et elle est encore parlée de nos jours, mais le nombre de locuteurs a beaucoup baissé, et s'établirait aujourd'hui à 830 environ. Soucieux de préserver leur langue, beaucoup de ceux et celles qui parlent encore couramment le mitchif l'enseignent aux jeunes.