Bonsoir à vous! Mille mercis pour votre présence ce soir. Je tiens à vous dire tout le plaisir que j’ai à jouer pour vous cette pièce de Magnus. Il s’agit, à mon humble avis, de l’un des plus grands concertos pour violon de composition récente. Et quoi, qui ne raffole pas des récents concertos pour violon?
Comparer ce concerto à celui de Sibelius est un peu simpliste, mais je me lance quand même. Dans l’une et l’autre pièce, le soliste doit jouer tour à tour trois personnages différents à des moments précis : tantôt héros romantique, tantôt chanteur de mélodies et de poèmes de l’art primitif runique, tantôt encore violoniste de tradition populaire d’une précision rythmique exceptionnelle. De ces trois rôles, le plus important sans doute, en tout cas pour moi, est celui de l’interprète de chant runique. À mon sens, l’influence qu’a eue la tradition du chant runique de Karélie sur Sibelius s’observe manifestement dans son langage musical. Sibelius a montré aux Finlandais que cette musique toute simple a une résonance internationale et que les mélodies traditionnelles de notre pays peuvent servir de matériau à des structures symphoniques. Je vois dans le concerto de Magnus la poursuite de l’exploration de nos trésors primitifs et l’une des manifestations les plus abouties de la musique traditionnelle finlandaise. Vous pouvez danser sur le dernier mouvement si le coeur vous en dit.
-Pekka Kuusisto
C’est la première fois que l’Orchestre du CNA interprète le Concerto pour violon de Magnus Lindberg, qui est en fait présenté en première canadienne. Magnus Lindberg, né l’année après la mort de Sibelius (1958), est désormais un des artistes phares de la scène contemporaine de ce pays nordique.
Paysages finlandais, 21-22 février