Le Concerto pour piano n° 3 de Ludwig van Beethoven est le premier concerto du compositeur que j’ai joué avec orchestre, d’où la place bien particulière qu’il occupe dans mon coeur. Tout dans cette oeuvre, depuis le bref thème d’ouverture admirablement construit — et, oserions-nous dire, « accrocheur » —, rappelant le K. 491 de Mozart, jusqu’à la coda effrénée qui a des allures de farce, est typique de la première période de création de Beethoven. Le premier mouvement est rempli d’une anxiété habilement contenue, qui s’insinue même dans les plus jolies mélodies; la longue cadence — portant bien sûr la signature du maître — est en soi un chef-d’oeuvre qui se décline dans une époustouflante palette de timbres. Le finale exubérant a pour atout un deuxième thème sublime et modeste à la fois. Et entre ces deux mouvements extérieurs héroïques et étincelants s’insère le deuxième mouvement, où le piano est porté par de ravissants élans de lyrisme.
-Conrad Tao
Le jeune pianiste sino-américain Conrad Tao a été choisi personnellement par Pinchas Zukerman comme soliste de ce programme. Beethoven a composé son Concerto pour piano no 3 en 1800 et était soliste lors de la création de l’œuvre en 1803. La partition était incomplète; Beethoven joua presque toute la partition de piano de mémoire puisque, comme c’était souvent le cas, il n’avait pas eu le temps de coucher les notes sur papier.
Venez entendre le prodigieux pianiste de 18 ans Conrad Tao interpréter cette œuvre le vendredi 28 septembre dans le cadre du Festival Beethoven de l’Orchestre du CNA.
