La musique était plus qu’un passe-temps pour Paul et Margaret Manson : c’était une précieuse tradition familiale. Le père de Paul jouait du piano pour accompagner les films muets au cinéma et la mère de Margaret dirigeait des chorales à l’église. Paul était tromboniste dans un orchestre de danse à l’école secondaire, tandis que Margaret était une pianiste accomplie : à 12 ans, elle avait achevé la huitième année du Conservatoire royal de musique. Ces grands mélomanes ont tout naturellement transmis à leurs enfants leur passion, qui est devenue une partie intégrante de leur identité familiale.
Rien d’étonnant donc à ce que Paul et Margaret aient décidé d’inscrire la Fondation du Centre national des Arts dans leur testament. Cela témoigne de la profonde influence de la musique sur leur vie. Le CNA leur a offert de nombreux moments de divertissement au fil des décennies, tous genres de musique confondus. Après moult déménagements au Canada et dans le monde, Paul et Margaret ont finalement posé leurs valises définitivement à Ottawa. Dès lors, le couple a assisté régulièrement à des concerts Pops, à des opéras et à des représentations classiques au CNA.
Leur vie nomade avait été dictée par le métier de militaire de Paul, d’abord pilote de chasse jusqu’à devenir, en fin de carrière, chef d’état-major de la Défense du Canada. Margaret, étudiante infirmière à leur rencontre, gérait le foyer et s’occupait de leurs quatre enfants au fil des multiples déménagements. Elle a malgré tout trouvé le temps de fonder une société chorale et de diriger des opérettes de Gilbert et Sullivan. Lorsque leur benjamine est entrée à l’école secondaire, Margaret a commencé à s’investir dans le secteur à but non lucratif.
Bien entendu, leurs enfants – Bob, Cathy, Peter et Karen – ont été biberonnés à la musique et aux productions médicales. L’un de leurs souvenirs les plus mémorables : les chansons entonnées en chœur dans la fourgonnette lors des voyages de camping en Europe. Durant le temps des fêtes, où qu’ils soient dans le monde, amis et famille se réunissaient autour de Margaret au piano pour reprendre des chants de Noël à tue-tête.
Cathy raconte que ses parents se portaient un amour profond et durable et qu’ils étaient des gens optimistes et heureux qui ont profité au maximum de chaque jour de leur vie.
« Pour eux, aller au CNA était toujours un moment spécial. Ils adoraient l’expérience dans son ensemble, y compris le fait de s’asseoir dans les loges. Ils avaient l’impression de faire partie du spectacle et de la communauté. »
Après avoir passé 66 ans ensemble, Paul et Margaret sont décédés à quelques mois d’écart, laissant derrière eux un héritage qui résonne dans les cœurs de leurs enfants et petits-enfants. Leur legs à la Fondation du Centre national des Arts n’est pas seulement un geste de gratitude pour la joie reçue, c’est la preuve du pouvoir de la musique pour créer des liens communautaires.
Nous rendons hommage à la vie de Paul et de Margaret et nous leur exprimons notre plus profonde gratitude pour avoir entretenu cet amour de la musique qui continue d’inspirer les nouvelles générations au CNA.