Pour une troisième année, l’œuvre de l’artiste graffiti franco-ontarienne Mique Michelle brillera de toutes ses couleurs sur la Lanterne Kipnes, pour la journée des francophones de l’Ontario, le 25 septembre. Ne manquez pas l’occasion d’apprécier une création originale, commandée par le Centre national des arts, qui affiche fièrement les accents de la francophonie de l’Ontario.
Elle laisse ses couleurs sur les murs des différentes villes qu’elle visite et passe ses messages à coup de « can » de peinture. Mais Mique Michelle partage aussi son art avec des jeunes issus de communautés francophones de l’Ontario dans le cadre d’une nouvelle émission sur TFO. Échanges croisés avec la « graffiteuse » originaire de Field.
Q : Votre œuvre illuminera pour une dernière fois la Lanterne Kipnes au CNA le 25 septembre. Le message qu’elle porte fait-il encore écho?
Oui! Et elle est d’ailleurs sur le patro d’Ottawa. Quand on parle de langues, on oublie souvent que la culture, ou les lieux de rassemblement, viennent avec. Si pour certains, interrompre c’est impoli, pour nous, c’est de l’excitation! C’est tout ça, être francophone et on l’a intégré dans la murale. C’est une collaboration avec les Francos de la Basse-Ville, ils ont partagé des photos, des tissus, des patrons de leurs héritages, qu’on a utilisés pour que ça donne toutes ses couleurs et ses formes.
Q : Vous êtes actuellement en tournage pour la saison 2 de l’émission Couleurs du Nord, produite par Lopii Productions et dont la première saison est diffusée chaque dimanche à 19 h depuis le 11 septembre sur TFO. De quoi s’agit-il?
On rend visite à des milieux francophones qui ont une diversité, et on passe à la jeunesse non seulement le micro, mais la « can » [de peinture], le mur et la caméra pour qu’elle puisse nous expliquer sa réalité. À partir de ces échanges, on réalise, en trois jours, une murale. Et ça donne un épisode. Tout se passe en français, dans notre francophonie ontarienne et avec les régionalismes. On est aussi allés à Miramichi et Victoria pour un épisode par saison.
Q : Vous êtes artiste, animatrice et coproductrice de Couleurs du Nord. Quel est votre rôle sur l’émission?
Je fais ce que les jeunes ne peuvent pas faire, mais sinon toutes les murales ce sont eux! Tout vient d’eux. Ils choisissent le thème, on fait de la recherche. Et ensuite ils ont des activités avec des invités. Comme la fois où j’ai nagé pour trouver des poissons et voir de quoi ç’a l’air avant de les peinturer. Ou encore à Miramichi, où j’ai appris à coudre avec des aiguilles de porc-épic. Ça m’a couté cher en « band-aid »!
Q : En plus du tournage de la saison 2 de Couleurs du Nord, quels sont les projets sur lesquels vous travaillez?
En parallèle, [j’ai été] au festival de graffiti Paint Louis à Saint Louis, Missouri à la fin du mois d’août. Avant ça, j’étais dans les Maritimes, pour le festival Halifax Mural Festival. Je suis toujours en mouvement! Et ce qui est cool c’est que pour le jour du Drapeau, je serai à Penetanguishene, en tournage à l'École secondaire de la Huronie, l’école de la résistance.
Q : Est-ce que le graffiti est pour vous un moyen de militer et d’affirmer une identité?
Absolument! Le hip-hop, c’est la façon pour les minorités visibles et invisibles de vivre leur démocratie dans un milieu sécuritaire. Comme artiste graffiteur, on est capable d’aborder un sujet, de le mettre sur un mur et il reste là, en rappel. La conversation peut continuer et le message est accessible à n’importe qui, peu importe la langue parlée.
De plus en plus, les artistes graffiteurs et muraliste francophones issus de milieux minoritaires se rassemblent pour passer leur message. On a fait des murales un peu partout à Ottawa sur l’image plus réelle et actuelle de la francophonie.
Nous sommes, nous serons… aujourd’hui pour demain.
Bonne journée des francophones de l’Ontario!