La Lanterne Kipnes prend les couleurs de l’Acadie alors que Lisa LeBlanc présente un spectacle avec l’OCNA
Lorsque l’album Chiac Disco de Lisa LeBlanc a été en nomination pour le prestigieux Prix Polaris (l’album a aussi été récompensé de deux Félix à l’ADISQ dans les catégories Réalisation de disque de l’année et Album pop de l’année), c’est l’artiste Mathieu Dionne qui a été appelé à concevoir l’affiche de circonstance.
L’affiche de l’illustrateur et designer basé à Montréal est mémorable. L’image de deux jambes vêtues de pantalons ‘pattes d’éléphants’ aux couleurs du drapeau de l’Acadie sur fond jaune rappelle une autre époque, pas si lointaine. Cette image, il en a proposé une adaptation pour notre Lanterne Kipnes intitulée Éloge du Chiac Disco, en hommage au documentaire de Michel Brault, Éloge du Chiac.
Le son de l’Acadienne Lisa LeBlanc, qui présente un spectacle dans la Salle Southam avec l’Orchestre du CNA en mars, c’est un mélange roots-rock-country qui créé un engouement phénoménal partout au pays depuis sa grande victoire au Festival international de la chanson de Granby en 2010 et le lancement de son premier album en 2012.
On a discuté de la richesse que les communautés francophones en situation minoritaire apportent à la Francophonie avec Mathieu Dionne, à qui on a d’abord demandé de nous parler de ses illustrations et de sa collaboration avec Lisa Leblanc.
D’où est née votre collaboration avec Lisa LeBlanc lors de la nomination de son album Chiac Disco au Prix Polaris?
C’est venu par hasard. En 2022, l’album de Lisa LeBlanc Chiac Disco a été nommé dans la courte liste du Prix Polaris. Chaque année, on demande à des artistes de concevoir une affiche pour chaque album dans la courte liste, et on m’a demandé de faire l’affiche pour l’album de Lisa. La réaction du public à l’affiche a été super positive. Lisa a adoré et elle m’a contacté pour reprendre le concept et on a collaboré sur d’autres projets depuis.
Avez-vous eu du plaisir à ré-imaginer ces illustrations pour la Lanterne Kipnes du CNA?
Oui absolument! C’est la première fois que mes illustrations seront animées sur une aussi grande surface. J’ai hâte de voir ça en personne. C’est excitant de pouvoir travailler sur un canevas aussi imposant. J’aime aussi que ce soit accessible pour tout le monde. J’espère pouvoir faire d’autres animations de mes illustrations et d’autres projets d’art public dans le futur.
Comment décrivez-vous le style de vos illustrations?
Je dirais que mon style est un mélange de plusieurs influences qui viennent du monde de la BD européenne (Hergé, Franquin), des cartoons américains, et des affichistes comme Vittorio Fiorucci et Raymond Savignac.
Quelles sont vos influences artistiques?
Un artiste que j’admire et qui ne cesse de m’inspirer est Vittorio Fiorucci, affichiste et illustrateur québécois d’origine italienne qui est le créateur du bonhomme vert de Juste pour rire. D’ailleurs, mon affiche Chiac Disco est un clin d’oeil à son affiche de 1968 pour la pièce de théâtre Le chemin du roy de Françoise Loranger et Claude Levac.
J’aime aussi les dessins d’artistes comme Sempé et Saul Steinberg. J’aspire à la même efficacité et simplicité que leur trait. Pour ce qui des affiches, mon prof d’université Alfred Halasa est un maître affichiste et il m’a beaucoup appris au niveau des contrastes et des couleurs.
Qu’éprouvez-vous en voyant votre travail briller sur la lanterne Kipnes au CNA, en plein cœur d’Ottawa, à l’occasion du Mois de la Francophonie?
Ça me fait vraiment plaisir de pouvoir participer au Mois de la Francophonie sur une aussi belle plateforme que la Lanterne Kipnes. La survie du français au Canada et en Amérique est quelque chose qui me tient à coeur. Selon moi, les minorités linguistiques apportent énormément de richesse et de saveur à l’échelle nationale, et c’est quelque chose qu’il faut protéger à tout prix. Le français au Canada peut être un sujet clivant et c’est la preuve qu’il ne faut pas arrêter les mesures pour défendre les droits linguistiques des francophones d’un océan à l’autre, droits qui sont bafoués quotidiennement.