DE PLAIN-PIED, c’est avant tout les jeunes qui y sont impliqués, qui ont dit « oui » à l’aventure. Ils sont une quinzaine, filles et garçons, âgés de 14 à 20 ans. Depuis des mois, ils s’affairent dans les sous-sols du CNA. Belle est leur agitation : ils réfléchissent, discutent, tentent, élucident, se bousculent, rêvent, inventent.
Alors que la bande de Ce qui nous relie ? se frotte à la figure d’Antigone, celle qui compose la Cellule de création imagine des dispositifs interactifs en vue de faire vibrer scène et salle au Studio pendant 18 000 secondes. Dans un cas comme dans l’autre, ces jeunes sont là, l’œil brillant, engagés à fond dans un processus de création prenant. Chacun d’eux a su saisir au bond l’appel lancé, mordre illico dans l’occasion d’investir et d’occuper un espace où leur personnalité, leur parole, leur imaginaire pourraient se manifester autrement, hors des cadres habituels et routiniers qui sont les leurs. Et à cette permission, cette possibilité, tous ont répondu par leur vibrante authenticité, qui ne cesse de surprendre, d’éblouir.
Une expérience humaine fantastique se noue là, à l’intérieur de ce terrain offert à la découverte. Les sensibilités et les identités se brassent, se mêlent, se teintent. Celles palpitantes des participants, bien entendu ; mais aussi les nôtres, qu’il s’agisse d’Anne-Marie Guilmaine, à la barre du navire Antigone, ou de moi, qui accompagne la Cellule de création. Il y a bel et bien rencontre, maillage. Pointe cachée de l’événement, le processus qui sous-tend chacune des manifestations permet de parcourir un chemin aussi beau qu’hasardeux. Ensemble, on se risque sur des sentiers plus ou moins familiers ; on expose des facettes de nous-mêmes qui s’accordent mal avec le quotidien ; on explore des horizons insoupçonnés ; on se met au défi ; on prend soin les uns des autres… Et ce, tout en édifiant un projet singulier, en creusant une démarche artistique.
Voilà ce qui colore l’événement, qui lui donne sa richesse, sa vitalité. Que ce courant d’humanité circule tout au long de ce temps fort, de ce mouvement adolescent ! Que cette sève frémissante vous traverse le corps, vous monte à la tête, et se nourrisse à la fois de ce que vous portez ! Car DE PLAIN-PIED, c’est vous aussi maintenant…