En avril, dans le cadre de la saison 2021-2022 du Théâtre français du CNA, Anne-Marie Ouellet, du collectif de théâtre L’eau du bain, a présenté deux pièces de théâtre destinées à différents auditoires. White Out a été conçue pour un public adulte, tandis que La chambre des enfants s’adresse aux enfants. Grâce à des éclairages et des effets sonores innovateurs, les deux productions explorent la mince ligne entre le réel et le rêve. Elles ont été portées à la scène du CNA grâce au soutien du Fonds national de création.
Nous avons rencontré Anne-Marie Ouellet, metteuse en scène des deux pièces, pour en savoir davantage sur son processus de création :
En 2018, le Théâtre français du CNA a présenté votre production Impatience, créée avec des adolescents. Ce mois-ci, vous revenez avec l’enveloppant White Out et son adaptation pour enfants, La chambre des enfants. Qu’est-ce que cela vous fait d’être de retour au CNA?
C’est un grand bonheur! Nous nous sentons extrêmement choyés d’être ici pour terminer ces deux œuvres et les partager avec le public du CNA. Nous avons beaucoup de soutien des membres de l’équipe. Quand on termine une création, on se sent stressé, excité mais aussi un peu vulnérable. Cela fait donc toute la différence de sentir un accueil aussi chaleureux, cela nous aide à prendre soin de ce qui est en train de se créer.
Qu’est-ce qui vous a incité à créer une adaptation de White Out pour les enfants?
Dans White Out, il y a des enfants qui jouent, ils viennent semer la vie dans le vide qu’on expérimente au début du spectacle par l’effet de white out. C’est en les voyant évoluer dans le dispositif que nous avons eu envie d’aller plus loin avec eux, de leur donner toute la place, que cet espace devienne le leur.
Vous avez choisi de ne pas recruter des acteurs professionnels pour La chambre des enfants. Pourquoi avez-vous pris cette décision?
Ce qui nous intéresse le plus au théâtre, c’est que c’est un art vivant. Nous cherchons donc constamment des stratégies pour maximiser la part vivante, spontanée, incontrôlable de ce qui se déroule sur scène, tout en créant un écrin scénique pour mettre en lumière cette vie qui nous fait vibrer. Pour La chambre des enfants, nous avons créé la trame du spectacle à partir des propositions des enfants, de leur imaginaire, de leur personnalité. Ils ne jouent pas de personnage, ils sont eux-mêmes, magnifiés par le son et la lumière qui les enveloppent.
Comment le soutien du Fonds national de création vous a-t-il aidé à porter ces œuvres à la scène?
Le soutien du Fonds national de création nous a permis d’allonger le temps de création. Sans ce soutien, c’eut été difficile de créer deux spectacles en même temps. White Out et La chambre des enfants déploient de véritables paysages sur scène dans lesquels nous invitons le spectateur à déambuler par la pensée. Nous écrivons donc les spectacles avec la lumière et le son, ce qui veut dire que nous devons créer dans une salle de spectacle avec l’équipement lumière et sonore. C’est rare d’avoir l’opportunité au Canada d’un si long temps de travail dans le dispositif scénique et c’est ce qui permet, entre autres, de faire des propositions qui se distinguent et contribuent au renouvellement de la discipline.
Aimeriez-vous dire quelque chose aux mécènes qui soutiennent le Fonds national de création?
Merci! C’est réjouissant et rassurant de savoir que plusieurs personnes croient en la nécessité de l’art et soutiennent aussi généreusement la pratique artistique.