Compte à rebours du Sacre du printemps – 5e de 5 parties

 Le massacre du printemps Certains journaux parlent du « Massacre du printemps ». Ravi, Diaghilev déclare : « C’est exactement ce que je voulais. »

Un amant jaloux À l’automne 1913, les Ballets russes prennent le bateau pour effectuer une tournée en Amérique du Sud – une traversée de 21 jours; Diaghilev n’est pas du voyage, prétendant qu’une prémonition l’a averti qu’il mourrait en mer. À bord du bateau, Vaslav Nijinski demande en mariage Romola de Pulszky, fille d’un comte hongrois, admiratrice impénitente du danseur qui était parvenue, grâce à ses relations, à accompagner la compagnie au cours de la tournée. Ils se marient dès que le bateau accoste à Buenos Aires. Lorsque Diaghilev apprend la nouvelle, il renvoie immédiatement Nijinski, son danseur étoile, qui était aussi son amant. En 1916, Nijinski est brièvement réengagé à l’occasion de la tournée américaine des Ballets russes, mais sa santé mentale se dégrade peu à peu et il doit mettre fin à sa carrière professionnelle de danseur en 1917. Il souffre de schizophrénie et, pendant le reste de sa vie, il passera d’un hôpital psychiatrique à l’autre. Il meurt à Londres en 1950.

Un peu plus tôt cette année, le Ballet national du Canada a présenté un ballet consacré à la vie extraordinaire de Vaslav Nijinski : http://national.ballet.ca/InteractWide.aspx?id=4294970724&terms=nijinsky; le spectacle a obtenu un immense succès critique lors de sa création : http://www.theglobeandmail.com/arts/theatre-and-performance/nijinsky-why-the-national-ballet-has-a-hit-on-its-hands/article9272182/ (En anglais seulement).


De multiples réinterprétations… Depuis sa création, il y a exactement 100 ans, Le Sacre du printemps de Stravinski a inspiré près de 200 chorégraphies. Diaghilev a repris l'œuvre en 1920, dans une nouvelle chorégraphie de Léonide Massine et une scénographie de Nicholas Roerich. En 1930, cette production fut présentée en première à Philadelphie, avec la légendaire Martha Graham dans le rôle de « l'élue ». Elle créera son propre Sacre du printemps en 1984, à l’âge de 90 ans.

… et reconstitutions Il n'existe aucune notation chorégraphique de la version de 1913, mais Millicent Hodson et Kenneth Archer sont parvenus à reconstruire, après des années de recherches méticuleuses, la version originale du Sacre du printemps que le Joffrey Ballet recrée en 1987. Il existe également une reconstitution de l'œuvre dans le film Coco Chanel et Igor Stravinsky, réalisé par Jan Kounen et sorti en 2009.

Regardez le premier tiers du Sacre du Printemps interprété par le Joffrey Ballet (1987) : https://www.youtube.com/watch?v=jF1OQkHybEQ.

Le génie de Pina Bausch La version la plus célèbre et la plus applaudie du Sacre du printemps depuis sa création en 1913 est peut-être celle de la regrettée chorégraphe Pina Bausch, présentée le 3 décembre 1975, qui utilise la partition orchestrale complète et fait appel à une scène recouverte de tourbe. En 1984, Amanda Smith décrit de la manière suivante dans Dance Magazine l'interprétation austère de Pina Bausch : « Si Le Sacre du printemps de Pina Bausch passe pour être une des meilleures versions de tous les temps, c'est sans doute grâce à l'oreille musicale attentive de la chorégraphe. Elle sonde les profondeurs de la magnifique partition de Stravinski, ses danseurs trébuchant vers l'avant comme des bêtes blessées au son grave des timbales. »

Regardez une vidéo de la version du Sacre du Printemps par Pina Bausch : https://www.youtube.com/watch?v=NOTjyCM3Ou4.

Une inspiration chorégraphique durable Voici une liste non exhaustive des chorégraphes qui ont éprouvé le besoin de créer leur propre chorégraphie sur cette partition musicale extraordinaire : Mary Wigman (1957); Maurice Béjart (1959); Kenneth MacMillan (1962); Paul Taylor (1980); Richard Alston (1992); Michael Clark (1992); Marie Chouinard (1993), Tero Saarinen (2002); Shen Wei (2003); Emanuel Gat (2004); Heddy Maalem (2004); Michael Keegan-Dolan (2009); Jose Navés (débutera May 2013). La partition de Stravinski est l’inspiration centrale de iTMOi (In The Mind Of Igor), chorégraphie créée par Akram Khan en 2013.

Une place dans la culture pop On trouve quantité de références au Sacre du printemps dans la culture pop. L’œuvre iconique a en effet inspiré un peu de tout, depuis des films d’horreur de série B (Rites of Spring, 2011) jusqu’aux vignettes d’un classique des films de dessins animés de Walt Disney, Fantasia (1940).

Regardez Le Sacre du printemps comme interprété par les Walt Disney Studios : http://www.youtube.com/watch?v=G3VqcTDf6l4.

Un anniversaire important Les orchestres, les compagnies de danse, les diffuseurs des arts de la scène, les universités et les musées du monde entier soulignent cet anniversaire important par des expositions, des représentations, des conférences, des publications et des études. Aucune autre œuvre du siècle dernier n'a sans doute suscité autant de discussions et d'inspirations créatives. Nous vous invitons à explorer l'histoire et l'héritage du Sacre du printemps et à célébrer avec nous le centième anniversaire de cette œuvre capitale, AUJOURD’HUI même!


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