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MAX BRUCH
Cologne, 6 janvier 1838
Friedenau, près de Berlin, 2 octobre 1920
De nos jours, seules quelques œuvres valent à Max Bruch d’être connu des amateurs de concerts : Kol Nidrei pour violoncelle et orchestre, la Fantaisie écossaise pour violon et orchestre et, bien entendu, le Concerto pour violon no 1 en sol mineur. Au XXIe siècle, nous avons pratiquement oublié que Bruch était tenu en haute estime à son époque, en particulier comme compositeur de musique chorale profane. Sa carrière de compositeur s’étend sur plus de sept décennies, puisqu’il a fait ses débuts orchestraux à l’âge de 11 ans et a composé des chants et de la musique chorale jusqu’à sa mort à 83 ans.
Né à Cologne, Bruch a passé l’essentiel de sa vie en Allemagne, qu’il a parcourue en long et en large. Il est parvenu au sommet de sa carrière en 1891, année où il fut nommé professeur de composition à l’Académie de Berlin, un poste qu’il conservera pendant près de 20 ans. L’explication du peu d’intérêt accordé de façon générale à Bruch de nos jours tient peut-être dans ces propos de Sir Donald Tovey : « Il faisait partie de ces artistes que l’on reconnaît universellement comme des maîtres et dont les œuvres ne peuvent soulever la moindre controverse tant leur efficacité et leur sincérité coulent de source. »
Bruch a commencé à travailler à ce concerto en 1857, puis l’a mis de côté pendant neuf ans avant de s’y remettre en 1866 et de le terminer la même année. Otto von Königslöw a interprété l’œuvre le 24 avril, avec le compositeur au pupitre. Mais Bruch n’était pas satisfait de son concerto; après lui avoir apporté quelques révisions, il le soumit au célèbre violoniste Joseph Joachim pour avoir son avis. Ce dernier suggéra de nombreux changements, mais rejeta l’idée du compositeur qui envisageait, en raison de la forme libre du premier mouvement, de désigner l’œuvre comme une fantaisie, plutôt que comme un concerto. Joachim fit le commentaire suivant : « L’appellation de concerto est tout à fait justifiée. En effet, les deuxième et troisième mouvements sont développés de façon trop complète et trop symétrique pour une fantaisie. Les différentes sections de l’œuvre s’articulent admirablement bien, tout en offrant – détail le plus important – un contraste approprié. De plus, Spohr n’a pas hésité à qualifier de concerto sa Gesangszene! »
La version finale fut créée à Brême en janvier 1868. Près de 40 ans plus tard, Joachim plaçait encore l’œuvre parmi les quatre plus grands concertos du XIXe siècle, aux côtés de ceux de Beethoven, Mendelssohn et Brahms, faisant valoir que celui de Bruch était « le plus riche, le plus séduisant ».
Le premier mouvement, intitulé « Prélude », ne respecte pas la traditionnelle forme sonate allegro; son courant profond et sombre, lourd de passion et de drame, maintient cependant l’intérêt des auditeurs. Une brève cadence précède la transition orchestrale vers le deuxième mouvement, cœur émotionnel du concerto; on y trouve trois thèmes distincts qui comptent parmi les plus charmants et les plus lyriques du répertoire pour violon. Un passage orchestral vigoureux et énergique sert d’introduction au troisième mouvement. Le soliste fait son entrée en énonçant avec fougue le thème d’inspiration tzigane interprété avec élégance et virtuosité sur les quatre cordes de l’instrument. On a dit que Brahms avait ce mouvement en tête lorsqu’il a composé le finale de son propre concerto pour violon. Un deuxième thème plus exubérant et plus lyrique alterne avec le premier, et le mouvement s’amplifie peu à peu pour se diriger vers une conclusion passionnée et brillante.
Traduit d’après Robert Markow
Alexander Shelley a reçu le titre de directeur musical de l’Orchestre du CNA en septembre 2015. Depuis, l’ensemble a été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen), et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord (magazine Maclean’s) pour sa programmation.
Champion de la création au Canada, Shelley a signé récemment le projet multimédia Réflexions sur la vie, INCONDITIONNEL et RENCONTR3S, une collaboration avec Danse CNA comportant trois nouveaux ballets d’envergure.
Shelley s’attache à cultiver les talents de la relève : il est notamment un ambassadeur d’OrKidstra, un programme de développement social qui, à travers la musique, aide les jeunes d’Ottawa à acquérir des compétences essentielles.
Alexander Shelley est également premier chef d’orchestre associé du Royal Philharmonic Orchestra de Londres, et, à partir de la saison 2024-2025, directeur artistique et musical d’Artis-Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples en Floride (États-Unis). Il a dirigé l’Orchestre du CNA au printemps 2019 à l’occasion d’une tournée européenne très applaudie soulignant le 50e anniversaire de l’ensemble et, en 2017, dans le cadre d’une tournée aux quatre coins du Canada pour célébrer le 150e anniversaire du pays. Plus récemment, l’Orchestre a donné, sous sa baguette, son premier concert en 30 ans au Carnegie Hall de New York.
Shelley a fait paraître huit enregistrements avec l’Orchestre du CNA, dont Nouveaux Mondes (finaliste aux prix Juno), Réflexions sur la vie, RENCONTR3S, Aux frontières de nos rêves, ainsi que la série louangée par la critique de quatre albums Clara, Robert, Johannes, tous parus sous l’étiquette canadienne Analekta.
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
Kerson Leong a été décrit comme « non seulement l’un des plus grands violonistes du Canada, mais l’un des plus grands violonistes, point » (Toronto Star). Traçant son propre chemin depuis qu’il a remporté le premier prix au Concours international de violon Yehudi Menuhin en 2010, il continue de se faire remarquer tant auprès de ses pairs qu’auprès des auditoires grâce à « un mélange de spontanéité et de maîtrise, d’élégance, de fantaisie, d’intensité qui rendent sa sonorité identifiable dès les premières notes » (Le Monde).
Son nouvel album sous étiquette Alpha Classics consacré aux Six sonates pour violon seul d’Eugène Ysaÿe lui a valu le Diapason d’or Découverte et le « Choc » de la revue Classica qui y voit « plus qu’une découverte, une véritable révélation ». Pour le magazine Gramophone, « son enregistrement serait un premier choix judicieux pour tout mélomane averti ».
En 2023–2024, le violoniste s’est produit en solo avec les orchestres symphoniques de l’Arkansas, de Baton Rouge, de Winnipeg et de Regina, l’Orchestre philharmonique d’Hamilton, la Sinfonia de Lanaudière, et les ensembles I Musici (Montréal) et les Violons du Roy. Parmi les engagements récents du violoniste, notamment une tournée en Suède avec l’orchestre Camerata Nordica, une tournée de récitals dans le centre-ouest des États-Unis et un enregistrement de l’œuvre Visions de John Rutter avec le compositeur en personne et l’Orchestre de chambre Aurora, après la première mondiale à Londres, au Royaume-Uni.
Soliste très demandé, il a été choisi par Yannick Nézet-Séguin en personne pour être l’artiste en résidence à l’Orchestre Métropolitain en 2018–2019. Le violoniste s’est produit dans des salles aussi prestigieuses que le Stern Auditorium du Carnegie Hall, le Wigmore Hall de Londres, l’Auditorium du Louvre et le Centre national des arts de la scène de Beijing. Paru sous l’étiquette Alpha Classics, son plus récent album qui regroupe des concertos pour violon de Britten et de Bruch avec l’Orchestre Philharmonia et Patrick Hahn, a reçu un accueil triomphal, dont une note de cinq étoiles attribuée par The Sunday Times et Diapason.
Kerson Leong est artiste associé de la Chapelle musicale Reine Élisabeth en Belgique, où il a eu pour mentor Augustin Dumay. Il joue sur un violon Guarneri del Gesù « ex Bohrer, Baumgartner », gracieusement prêté par Canimex Inc., à Drummondville (Québec).
Ian Cusson (né en 1981) est un compositeur canadien de mélodies, d’opéras et de pièces orchestrales. D’origine métisse (communauté métisse de la Baie Georgienne) et canadienne-française, il explore, dans son œuvre, l’expérience autochtone au Canada, en particulier l’histoire du peuple métis, l’union des identités raciales mixtes et la rencontre des cultures occidentales et autochtones.
Il a étudié la composition auprès de Jake Heggie et Samuel Dolin ainsi que le piano sous la houlette de James Anagnoson à l’École Glenn-Gould. Lauréat d’un Prix national d’excellence décerné aux Autochtones, il a obtenu de nombreuses subventions, y compris une bourse des Projets Chalmers de perfectionnement professionnel et plusieurs bourses des conseils des arts du Canada, de l’Ontario et de Toronto.
Cusson a été le premier compositeur en résidence à l’Orchestre du Centre national des Arts dans le cadre du programme Carrefour (2017–2019). Il est actuellement compositeur en résidence à la Compagnie d’opéra canadienne (2019–2021). Compositeur agréé du Centre de musique canadienne, il est aussi membre de la Ligue canadienne des compositeurs.
Ian Cusson réside à Toronto avec sa femme et leurs quatre enfants.
Depuis sa création en 1969, l’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) reçoit des éloges pour la passion et la clarté de ses interprétations, pour ses programmes éducatifs novateurs et pour son apport à l’expression de la créativité canadienne. Sous la direction du Directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du Centre national des Arts est le reflet de la diversité des paysages, des valeurs et des communautés du Canada, et est reconnu pour sa programmation audacieuse, ses contenus nrratifs marquants, son excellence artistique et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a amorcé son mandat à la direction musicale de l’Orchestre du CNA en 2015, succédant à Pinchas Zukerman, qui a été aux commandes de l’ensemble pendant 16 saisons. Premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra, Shelley a été le premier chef de l’Orchestre symphonique de Nuremberg de 2009 à 2017. Demandé partout dans le monde, il a dirigé entre autres la Philharmonie de Rotterdam, DSO Berlin, le Leipzig Gewandhaus et la Philharmonie de Stockholm, et il maintient des liens avec la Deutsche Kammerphilharmonie et l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne.
Chaque saison, l’Orchestre du met en vedette des artistes de réputation internationale, tels que notre artiste en résidence James Ehnes, Angela Hewitt, Joshua Bell, Xian Zhang, Gabriela Montero, Stewart Goodyear, Jan Lisiecki et le premier chef invité John Storgårds. L’ensemble se distingue à l’échelle du monde pour son approche accessible, inclusive et collaborative. Par le langage universel de la musique et des expériences musicales communes, il communique des émotions profondes et nous rapproche les uns des autres.
Alliance international des employés de la scène