L’OCNA et la Rhapsody in Blue de Gershwin

2023-07-05 20:00 2023-07-06 22:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : L’OCNA et la Rhapsody in Blue de Gershwin

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Événement en personne

Célébrez les lumières, les images et les sons de l’été en ville avec des succès orchestraux de Gershwin et Bernstein, ainsi que de réjouissants hommages au jazz, au baroque et à des femmes hors du commun!  Sixth Fanfare for the Uncommon Woman de la compositrice américaine Joan Tower est dédiée aux « femmes qui sont aventureuses et prennent des risques ». La compositrice a écrit sa...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
5 - 6 jul 2023
5 - 6 jul 2023

≈ 1 heure · Sans entracte

Dernière mise à jour: 27 juin 2023

Programme

JOAN TOWER Sixth Fanfare for the Uncommon Woman (4 min) 

JESSIE MONTGOMERY Coincident Dances (12 min) 

LEONARD BERNSTEIN Prelude, Fugue and Riffs (arr. Lukas Foss) (9 min) 

GEORGE GERSHWIN Rhapsody in Blue (arr. Ferde Grofé) (15 min) 

GEORGE GERSHWIN An American in Paris (17 min) 

Ce concert est présenté sans entracte. 

Répertoire

Joan Tower

Sixth Fanfare for the Uncommon Woman pour orchestre

Joan Tower (née en 1938), comme l’indique sa notice biographique dans Wise Music Classical, est largement considérée comme l’une des plus importantes compositrices américaines actuelles. En plus de 60 ans de carrière, elle a apporté une contribution durable à la vie musicale des États-Unis en tant que compositrice, interprète, cheffe d’orchestre et éducatrice. Des ensembles, des solistes et des orchestres de premier plan lui ont commandé des œuvres. Elle a récemment reçu le prix Richard Bogomolny National Service Award de Chamber Music America (2020), le titre de compositrice de l’année de Musical America (2020) et la plus haute distinction de la League of American Orchestra, la « baguette d’or » (2019). En 1990, elle est devenue la première femme à remporter le prestigieux prix Grawemeyer pour sa pièce orchestrale Silver Ladders. De 1969 à 1984, elle a été pianiste et membre fondatrice des Da Capo Chamber Players, ensemble couronné du prix Naumburg qui a commandé et créé un grand nombre de ses œuvres. Elle détient la chaire Asher B. Edelman en arts au Bard College, où elle enseigne depuis 1972.   

Reconnues pour leur énergie vigoureuse, leur ampleur lyrique et leurs textures scintillantes, bon nombre de ses pièces sont rapidement entrées dans le répertoire des concerts et continuent d’être jouées régulièrement. Les six Fanfares for the Uncommon Woman, qui ont été interprétées par plus de 600 ensembles différents, comptent parmi ses œuvres les plus populaires. En 2014, elles ont été ajoutées au National Recording Registry, ayant satisfait au critère d’« importance culturelle, historique ou esthétique » de la Bibliothèque du Congrès.

Considérée comme une relecture féministe de la Fanfare for the Common Man (« fanfare pour l’homme du commun ») d’Aaron Copland, chacune des fanfares de Joan Tower rend hommage à une « femme hors du commun », c’est-à-dire « une femme qui prend des risques, qui est aventureuse », comme elle le rappelait dans un entretien accordé à MusicWorld en septembre 2018. La sixième (Sixth), composée en 2014, était à l’origine une pièce pour piano « écrite pour les pianistes adolescents de la Music Teachers’ Association of California » et dédiée à la compositrice américaine d’origine cubaine Tania León. Joan Tower l’a ensuite orchestrée pour l’Orchestre symphonique de Baltimore, qui souhaitait une fanfare pour célébrer la saison de son centenaire; sous la baguette de sa directrice musicale Marin Alsop (la dédicataire de la première des six fanfares), l’orchestre a créé cette version en 2016. 
 
La sixième fanfare pour orchestre, qui rend hommage à l’« intrépide Hilary [Clinton] » comme il est indiqué en tête de la partition, s’apparente davantage à une ouverture qu’à une brève envolée musicale. Son élément principal est une figure de notes répétées, entraînante mais implacablement régulière, qui apparaît presque continuellement tout au long de l’œuvre et qui est reprise successivement par les sections instrumentales. Autour de cette figure, la texture change rapidement, tour à tour délicate et chatoyante dans les cordes et les instruments à vent, forte et fougueuse dans les cuivres et les percussions. Après un premier point culminant à mi-parcours, la musique se poursuit comme si elle était encore plus galvanisée, avec une plus grande détermination, voire un air de défi, jusqu’à sa conclusion pleine d’assurance. 

JESSIE MONTGOMERY

Coincident Dances pour orchestre

La célèbre compositrice américaine Jessie Montgomery (née en 1981) est également violoniste et éducatrice. Elle est lauréate du prix Leonard Bernstein de la Fondation de l’ASCAP et de la médaille d’excellence Sphinx. Ses œuvres sont fréquemment interprétées dans le monde entier par des solistes et des ensembles de premier plan. Depuis 1999, elle est affiliée à la Sphinx Organization, qui soutient les jeunes cordistes d’origines afro-américaine et latinx, et elle œuvre comme compositrice en résidence pour les Sphinx Virtuosi, l’ensemble de tournée professionnel phare de l’organisation. Membre fondatrice de PUBLIQuartet et ancienne membre du Catalyst Quartet, elle est diplômée de la Juilliard School et de l’Université de New York et est actuellement doctorante en composition musicale à l’Université de Princeton. Elle enseigne le violon et la composition à The New School. En mai 2021, elle a entamé son mandat de trois ans en tant que compositrice en résidence Mead auprès de l’Orchestre symphonique de Chicago. 

Selon sa biographie, sa musique, qui comprend des pièces pour instrument seul, de chambre, vocales et orchestrales, « allie la musique classique occidentale à des éléments de musique vernaculaire, d’improvisation, de poésie et de conscience sociale, ce qui fait d’elle une interprète pénétrante de la sonorité et de l’expérience américaines du XXIe siècle. » Le Washington Post a qualifié ses œuvres de « turbulentes, follement colorées et explosant de vie » – des mots qui, en fait, décrivent parfaitement sa pièce orchestrale Coincident Dances. Fruit d’une commande de l’ensemble Chicago Sinfonietta en 2017, il s’agit d’une vibrante fête de rue sonore qui, dans les mots de la compositrice, « est inspirée par les sons trouvés dans les différentes cultures de New York, capturant l’énergie frénétique et la palette auditive multiculturelle que l’on peut entendre même lors d’une courte promenade dans un quartier de la ville de New York. »

Débutant par un solo rhapsodique de contrebasse, l’œuvre franchit ensuite plusieurs univers sonores différents, fusionnant des musiques aussi variées que le consort anglais, la samba, la musique de danse mbira du Ghana, le chant et la techno. « La raison pour laquelle j’ai choisi ces styles », explique-t-elle, « a pour origine, dans certains cas, l’expérience vécue d’avoir entendu fortuitement deux musiques jouées en simultané, ce qui se produit la plupart des jours de la semaine au fil de mes déambulations dans les rues de New York, ou encore la fois où j’ai entendu du jazz latin qui émanait d’une voiture garée alors que du rhythm and blues jouait dans mes écouteurs. Certaines de ces combinaisons sont des expériences pures et simples. L’orchestre joue ainsi le rôle d’un DJ sur une piste de danse multiculturelle. » 

Leonard Bernstein

Prelude, Fugue and Riffs for solo clarinet and orchestra (arr. Lukas Foss)

Figure majeure de la musique américaine du XXe siècle, Leonard Bernstein (1918-1990) a mené une carrière multiforme de chef d’orchestre, compositeur, et éducateur musical au petit écran. Bien qu’il soit surtout connu pour ses musiques de scène et de film (notamment la comédie musicale West Side Story), plusieurs de ses œuvres de concert sont des incontournables du répertoire. Prelude, Fugue and Riffs est l’une d’elles et, bien qu’elle soit plus courte que les autres, elle présente les caractéristiques de son style de composition éclectique, à savoir une fusion fascinante d’éléments empruntés à la musique vernaculaire américaine, notamment les rythmes et les harmonies du jazz, avec les techniques de la musique classique occidentale.

Prelude, Fugue and Riffs a été commandé à l’origine en 1949 par le clarinettiste de jazz Woody Herman pour son orchestre, dans le cadre d’une série de pièces inspirées du jazz qui incluait aussi l’Ebony Concerto d’Igor Stravinsky. Cependant, le temps que Bernstein achève l’œuvre en novembre, l’orchestre d’Herman s’était déjà dissous. La partition est restée dans les tiroirs de Bernstein jusqu’en 1952, date à laquelle il a adapté une partie de la musique dans la comédie musicale Wonderful Town. Ce n’est toutefois que le 16 octobre 1955 que l’œuvre originale a finalement été jouée, dans un épisode de l’émission de télévision Omnibus de CBS, intitulé « What is Jazz? » et animé par Bernstein. Lors de cette première, dirigée par le compositeur, la partie de clarinette solo a été jouée non pas par Benny Goodman, comme on l’a souvent affirmé à tort, mais par Al Galladoro, qui s’était fait connaître comme saxophone alto solo de l’orchestre de Paul Whiteman et comme clarinettiste basse de l’orchestre symphonique de la NBC, sous la direction d’Arturo Toscanini. Goodman est néanmoins le dédicataire de l’œuvre, et il était le soliste du premier enregistrement de celle-ci, avec Bernstein, en 1966. 

Prelude, Fugue and Riffs est un électrisant morceau de bravoure musical dont Bernstein a dit, lors de sa présentation dans le cadre de sa télédiffusion, qu’il espérait que le public allait « y éprouver la beauté particulière du jazz de la même façon que je l’ai ressentie en écrivant cette pièce ». L’œuvre se déploie en trois courtes sections enchaînées sans pause – un prélude pour les cuivres, puis une fugue pour cinq saxophones, suivis de riffs « pour tout le monde ». Ce soir, vous entendrez un arrangement symphonique réalisé en 1998 par Lukas Foss qui, tout en conservant l’instrumentation originale des orchestres de danse, incorpore judicieusement la sonorité des cordes, en particulier dans la fugue, où celles-ci et la clarinette solo jouent les parties de saxophone.

Dans le « Prélude », les trompettes et les trombones entonnent un air percutant, qui cède ensuite la place à une mélodie sensuelle, les cordes ajoutant de la chaleur au timbre cuivré. La « Fugue », introduite par les cordes, est un épisode ludique de contrepoint énergique; des lignes lyriques créent un contraste tout en s’entrelaçant avec les figures sautillantes caractéristiques du sujet principal. Les « Riffs » commencent par un solo de piano, sur lequel la clarinette joue de manière virtuose – tous ces éléments sont écrits dans la partition, mais ils donnent l’impression d’une improvisation de jazz. Divers instruments typiques de l’orchestre de jazz, de même que les percussions, sont mis de l’avant tour à tour, tandis que des réminiscences du sujet de la fugue sont développées. Plus tard, un glissando de clarinette débouche sur un passage de blues au swing lent, après quoi l’énergie s’intensifie et se développe jusqu’à un finale de big band endiablé. 

George Gershwin

Rhapsody in Blue pour piano et orchestre (arr. Ferde Grofé)

Le compositeur et pianiste américain George Gershwin (1898-1937) compte parmi les artistes « hybrides » qui ont récolté les plus grands succès dans les sphères de la musique populaire et classique au début du XXe siècle. Dans les années 1920, alors qu’il menait déjà une carrière florissante d’auteur-compositeur dans la Tin Pan Alley de New York et pour les revues de Broadway, il a établi sa réputation de compositeur ayant introduit le « jazz » dans les salles de concert avec sa pièce Rhapsody in Blue.

La commande est venue du chef d’orchestre de danse Paul Whiteman, qui souhaitait alors encourager les compositeurs à écrire des œuvres inspirées du jazz en utilisant des techniques classiques. Il avait demandé à Gershwin une pièce de type concerto pour piano et orchestre; le compositeur refusa d’abord, puis accepta plus tard lorsqu’il découvrit que Whiteman avait déjà annoncé dans le New York Tribune que « George Gershwin travaille à un concerto jazz » pour un prochain concert. L’œuvre a été écrite rapidement, en l’espace de trois semaines en janvier 1924, et a été créée le 12 février à l’Aeolian Hall de New York par le Palais Royal Orchestra de Whiteman, avec Gershwin au piano. Présenté comme « An Experiment in Modern Music », le concert, qui comprenait également de nouvelles œuvres de Victor Herbert et Jerome Kern, a attiré de nombreux critiques musicaux qui y ont assisté aux côtés d’illustres personnalités de la musique classique, dont les compositeurs Igor Stravinsky et Sergei Rachmaninov, les violonistes Jascha Heifeitz et Fritz Kreisler, ainsi que les chefs d’orchestre Leopold Stokowski et Walter Damrosch. Rhapsody in Blue a connu un succès retentissant; Ferde Grofé, le meilleur arrangeur de Whiteman, qui avait orchestré l’œuvre, n’a pas tardé à réviser la partition par la suite, créant un arrangement pour orchestre symphonique qui est la version la plus couramment jouée dans les salles de concert aujourd’hui.

En commandant une œuvre comme Rhapsody in Blue, Whiteman voulait montrer aux artistes de musique classique, aux critiques et au public que le jazz, une musique vernaculaire américaine qui gagnait alors en popularité, n’était pas la forme d’art « superficielle » qu’on prétendait, et qu’il pouvait convenir comme musique de concert. Il est apparu que la formation musicale singulière de Gershwin – qui n’a pas suivi de cours au conservatoire mais a étudié les techniques de composition classique – ainsi que son talent et son expérience dans l’écriture de mélodies de chansons populaires faisaient de lui le compositeur idéal pour réaliser une fusion des plus attrayantes du jazz et de la musique classique. Dans Rhapsody in Blue, il incorpore des éléments caractéristiques de l’idiome blues afro-américain, en particulier des dissonances de « notes bleues » dans ses mélodies et ses harmonies (le thème d’ouverture en est un bon exemple), et la technique de l’appel et de la réponse (comme dans le thème lent de la seconde moitié de l’œuvre). C’est ainsi que le titre de la pièce, donné par le frère de George, Ira, se justifie jusqu’à un certain point.

Sur le plan architectonique, l’œuvre se déroule de manière fluide, sans adhérer à une convention établie de la forme classique, mais elle maintient efficacement la relation dialogique entre le soliste et l’orchestre dans un concerto, ainsi que les démonstrations de virtuosité attendues. Après le trille grave de la clarinette qui se fond dans une glissade extatique, Rhapsody in Blue progresse, comme l’a dit un jour Gershwin à son biographe Isaac Goldberg, « comme une sorte de kaléidoscope de l’Amérique – de notre vaste melting pot, de notre enthousiasme national inégalé, de notre blues, de notre folie métropolitaine ». Le dialogue entre le piano et l’orchestre introduit et développe une série d’idées musicales, témoignant toutes du sens mélodique de Gershwin. Plus tard, après un long solo de piano méditant sur ces motifs, vient un autre des airs mémorables de Gershwin : un thème romantique et chaleureux, d’abord joué par les cordes et les bois, puis par l’orchestre. Le piano solo poursuit sa réflexion, puis gagne en énergie et sa partie devient de plus en plus éclatante. Avec les cuivres, il atteint un point culminant, puis, avec l’orchestre, un autre point culminant, avec la reprise d’une des idées principales de l’œuvre sous la forme d’une marche majestueuse. Dans les derniers instants, le piano et l’orchestre clament une dernière fois le thème d’ouverture, avant de conclure par un crescendo rugissant. 

George Gershwin

An American in Paris pour orchestre

An American in Paris, l’une des œuvres de concert les plus abouties et les plus populaires de George Gershwin, est né d’un fragment noté sur une carte postale. En avril 1926, après un séjour d’une semaine à Paris, Gershwin en envoya une en guise de remerciement à ses hôtes Robert et Mabel Schirmer. Il y avait inscrit deux citations musicales : l’une, le thème romantique lent (Andantino) de Rhapsody in Blue, l’autre, qualifiée en marge de « Very Parisienne » et étiquetée  An American in Paris. Deux ans plus tard, il a repris cette bribe musicale pour commencer à esquisser une pièce orchestrale ayant pour titre An American in Paris (« Un Américain à Paris »). Pour élaborer cette musique, il avait besoin d’une histoire qui l’inspirerait; comme il l’a expliqué en 1929, l’idée lui est finalement venue un jour, alors qu’il contemplait le fleuve Hudson depuis son appartement new-yorkais : 

J’aime ce fleuve et j’ai pensé au nombre de fois où j’ai eu le mal du pays en me le remémorant, puis l’idée m’a frappé : un Américain à Paris, le mal du pays, le blues. […] J’ai pensé à une promenade sur les Champs-Élysées, au klaxon des taxis... 

Il a achevé la majeure partie de l’œuvre au printemps et à l’été 1928, à la faveur d’un long séjour en Europe. Le 13 décembre de la même année, An American in Paris a été créé au Carnegie Hall par l’Orchestre philharmonique de New York, sous la direction de Walter Damrosch. L’œuvre a ensuite atteint le grand écran lorsqu’elle a été utilisée pour la séquence de danse centrale chorégraphiée par Gene Kelly, et interprétée par lui, dans le film homonyme acclamé de 1951. 

Gershwin lui-même décrivait An American in Paris comme un « ballet rhapsodique », bien que le terme de musique classique qui convient soit plutôt « poème symphonique » – une œuvre orchestrale en un seul mouvement évoquant le contenu d’une source extramusicale. Le qualificatif « rhapsodique » fait probablement référence à l’idée que la musique progresse en fonction du récit, plutôt que selon les principes d’une structure formelle abstraite. Dans cette pièce, l’introduction, la variation et le développement d’une série d’airs délimitent l’arc narratif, que Gershwin évoquait comme suit dans un entretien accordé à Musical America 

Mon but est de dépeindre l’impression d’un visiteur américain à Paris, alors qu’il se promène dans la ville, écoute les différents bruits de la rue et s’imprègne de l’atmosphère française. […] La section d’ouverture empreinte de gaieté est suivie d’un blues riche avec un fort courant rythmique sous-jacent. Notre ami américain, peut-être après avoir flâné dans un café et bu quelques verres, est brusquement étreint par le mal du pays. L’harmonie est ici à la fois plus intense et plus simple que dans les pages précédentes. Ce blues s’élève jusqu’à un point culminant, suivi d’une coda dans laquelle l’esprit de la musique revient à la vivacité et à l’exubérance pétillante de la première partie, avec ses impressions de Paris. Apparemment, l’Américain en proie au mal du pays, ayant quitté le café pour l’air libre, a rompu le charme du blues pour redevenir un observateur attentif de la vie parisienne. À la fin, les bruits de la rue et l’atmosphère française triomphent. 

Grâce au don de Gershwin pour raconter des histoires musicales à travers des mélodies, on n’a aucun mal à imaginer la promenade enjouée de ce flâneur américain dans une rue parisienne animée, avec d’authentiques klaxons de taxis. (Gershwin avait ramené de son voyage de 1928 à Paris quatre klaxons de taxis sélectionnés avec soin, et il a spécifié dans la partition à quels moments chacun d’entre eux, avec son timbre particulier, devait être utilisé.) Les cuivres entonnent des airs endiablés qui sont juxtaposés à des moments où le visiteur semble s’arrêter comme dans une rêverie, évoquée par des cordes en sourdine sur des harmonies « impressionnistes » glissantes (« dans un style typiquement français », précise Gershwin, « à la manière de [Claude] Debussy et des [compositeurs du groupe des] Six »). Au cœur de la pièce se trouve un épisode de blues plein d’âme, dont la mélodie est introduite par la trompette; elle est ensuite reprise par les violons et développée avec une passion grandissante, à mesure que l’Américain se languit de sa patrie. Vers la fin, la mélodie nostalgique revient en force, avec une dernière réminiscence avant l’accord final retentissant. 

Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais) 

Artistes

  • chef d'orchestre Alexander Shelley
  • piano Matthew Whitaker
  • Clarinette Kimball Sykes
  • piano Olga Gross
  • Orchestre du CNA

Crédits

Orchestre du CNA

Premiers violons  
Yosuke Kawasaki (violon solo) 
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo) 
Marjolaine Lambert 
Zhengdong Liang 
Frédéric Moisan 
Emily Kruspe 
Carissa Klopoushak 
*Martine Dubé 
*Oleg Chelpanov 
*Heather Schnarr 
*Renée London 
*Andréa Armijo Fortin 

Seconds violons  
Jessica Linnebach (violon solo associée) 
**Mintje van Lier (solo) 
**Winston Webber (assistant solo) 
Emily Westell 
Jeremy Mastrangelo 
Leah Roseman 
Manuela Milani 
Mark Friedman 
Karoly Sziladi 
*Karoly, Jr Sziladi 
*Sara Mastrangelo 
*Veronica Thomas 

Altos  
Jethro Marks (solo) 
David Marks (solo associé) 
David Goldblatt (assistant solo) 
David Thies-Thompson 
Paul Casey 
*Mary-Kathryn Stevens 

Violoncelles 
Rachel Mercer (solo) 
**Julia MacLaine (assistante solo) 
Leah Wyber 
Marc-André Riberdy 
Timothy McCoy 
*Desiree Abbey 
*Karen Kang 

Contrebasses 
Max Cardilli (assistant solo) 
Vincent Gendron 
Marjolaine Fournier 
**Hilda Cowie 
*Paul Mach 

Flûtes
Joanna G'froerer (solo) 
Stephanie Morin 
*Lara Deutsch 

Hautbois
Charles Hamann (solo) 
Anna Petersen 
*Marat Mulyukov 

Cor anglais 
Anna Petersen 

Clarinettes
Kimball Sykes (solo) 
Sean Rice 
*Shauna Barker 

Bassons
Darren Hicks (solo) 
Vincent Parizeau 

Cors
Lawrence Vine (solo) 
Julie Fauteux (solo associée) 
Elizabeth Simpson 
Lauren Anker 
Louis-Pierre Bergeron 

Trompettes
Karen Donnelly (solo) 
Steven van Gulik 
*Amy Horvey 
*Charles Watson 

Trombones
*Nate Fanning (solo invité) 
Colin Traquair 

Trombone basse
*Megan Hodge 

Tuba 
Chris Lee (solo) 

Timbales
*Michael Kemp (solo invité) 

Percussion
Jonathan Wade 
*Andrew Johnson 
*Matthew Moore 
*Louis Pino 

Saxophones
*Jeffrey Leung 
*Robert Carli 
*Mike Tremblay 

Guitare
*James Tait 

Piano
*Olga Gross 

Musicothécaire principale 
Nancy Elbeck 

Musicothécaire adjoint 
Corey Rempel 

Chef du personnel 
Meiko Lydall 

Coordinatrice du personnel de l’Orchestre 
Laurie Shannon 

*Musiciens surnuméraires 
**En congé 

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre