James Ehnes joue Bach

avec Yosuke Kawasaki et Jessica Linnebach

2024-01-10 20:00 2024-01-11 21:30 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : James Ehnes joue Bach

https://nac-cna.ca/fr/event/33671

Événement en personne

Découvrez la prestance sonore des plus belles œuvres du compositeur baroque J. S. Bach pour violon et orchestre avec l’Orchestre du Centre national des Arts et l’artiste en résidence James Ehnes. Inventif, ingénieux, multidimensionnelle, authentique, tendre, grandiose… La liste des adjectifs pour décrire la musique de Bach est interminable. Dans son interprétation du Concerto en la mineur et du Concerto pour violon en sol...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
10 - 11 jan 2024

≈ 1heure et 30 minute · Avec entracte

Nos programmes sont passés au numérique.

Balayez le code QR à l’entrée de la salle pour lire les notes de programme avant le début du spectacle.

Dernière mise à jour: 3 janvier 2024

Programme

JEAN-SÉBASTIEN BACH

Concerto pour violon en la mineur, BWV 1041 (16 min)
I. (aucune indication de tempo)
II. Andante
III. Allegro assai

James Ehnes, violon

Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043 (16 min)
I. Vivace
II. Largo ma non tanto
III. Allegro 

James Ehnes, violon
Yosuke Kawasaki, violon

ENTRACTE

Concerto pour violon en sol mineur, BWV 1056R (11 min)
I. (aucune indication de tempo)
II. Largo
III. Presto 

James Ehnes, violon

Concerto pour trois violons en ré majeur, BWV 1064R (17 min)
I. Allegro
II. Adagio
III. Allegro

James Ehnes, violon
Jessica Linnebach, violon
Yosuke Kawasaki,violon

Notes de programme

En Europe, le début du XVIIIe siècle (ou baroque tardif dans la musique d’art occidentale) a vu l’essor de la musique instrumentale, dont le concerto était l’un des genres les plus importants. Le compositeur italien Antonio Vivaldi (1678-1741) est le maître incontesté du concerto baroque : il en a écrit plus de 500 au cours de sa vie. Plus des deux tiers d’entre eux sont destinés à un seul instrument soliste (généralement le violon) et à un orchestre à cordes, comme  Les Quatre Saisons, sans doute sa série de concertos la plus célèbre; on lui doit également près de 100 doubles concertos et concertos pour plusieurs instruments solistes combinés.

Pendant son séjour à Weimar, Jean-Sébastien Bach (1685-1750) prend connaissance des plus récents concertos composés en Italie. Admirant en particulier ceux de Vivaldi, il en arrange une vingtaine pour le clavier ou l’orgue. Ce faisant, il s’imprègne des formes et des techniques du genre, ce qui lui donne la confiance nécessaire pour écrire ses propres concertos lorsqu’il devient compositeur et maître de chapelle à la cour du prince Léopold Anhalt-Cöthen en 1717. Pour le prince (qui maîtrisait lui-même plusieurs instruments) et son excellent ensemble de musiciens, Bach écrira de nombreux concertos, dont les six baptisés « brandebourgeois ». Après s’être installé à Leipzig en 1723 pour occuper le poste de Thomaskantor (directeur artistique) à l’église Saint-Thomas, Bach s’engage également dans le Collegium Musicum, une société musicale de plus de 40 instruments et voix, composée de professionnels et d’étudiants de l’université. Tout au long de l’année, l’ensemble donne des concerts hebdomadaires gratuits au café Zimmermann, pour lesquels Bach compose et adapte des concertos.

Bien que la rareté des manuscrits et de la documentation des concerts ait rendu difficile la détermination de la date exacte à laquelle les divers concertos de Bach ont été écrits et joués (il a aussi souvent réutilisé sa propre musique), les spécialistes s’accordent généralement à dire que les quatre concertos au programme de ce soir datent probablement de la période de Leipzig, après sa nomination à la direction du Collegium en 1729. Le Concerto pour violon BWV 1041 et le Concerto pour deux violons BWV 1043 ont survécu dans leur forme originale; cependant, le Concerto pour trois violons BWV 1064R et le Concerto pour violon BWV 1056R sont des versions « inversées » de concertos ultérieurs pour, respectivement, trois clavecins et clavecin solo, qui sont eux-mêmes des remaniements de concertos originaux antérieurs mais perdus pour trois violons et pour violon solo. Ce qui est remarquable, c’est que Bach n’a jamais réalisé la même version de ses concertos pour différents instruments solistes; au contraire, chaque arrangement développe et adapte le matériau musical à l’idiome de l’instrument, qu’il s’agisse du violon ou du clavier. Il était lui-même exceptionnellement doué pour les deux instruments et était probablement le (ou un) soliste lors de l’exécution des concertos pour violon; on pense que Bach et ses fils ont peut-être joué la version pour trois clavecins BWV 1064 du concerto au café Zimmermann en 1735.

Pour ses propres concertos, Bach a suivi le modèle italien en vogue établi par Vivaldi. Pour les mouvements extérieurs rapides, il a appliqué la forme de la ritournelle, dans laquelle les sections « tutti » de l’orchestre (la « ritournelle »), avec son propre thème ou ses propres motifs, alternent avec des épisodes pour soliste(s). Cependant, selon Peter Williams, spécialiste de Bach, les concertos du compositeur allemand présentent en outre « une densité de détails, une dynamique harmonique, des changements de direction typiques et même une durée étendue » que les œuvres de Vivaldi possèdent rarement. Par exemple, les sections en solo sont plus longues, développées par des thèmes plus importants et des passages à des tonalités plus nombreuses. La distinction entre la ritournelle et les épisodes solistes s’estompe également, comme dans le premier mouvement du Concerto BWV 1041, où le violon solo « interrompt » les récurrences ultérieures de la ritournelle orchestrale, et où le matériau de la ritournelle revient parfois brièvement dans la partie solo; dans le Concerto BWV 1056R, Bach va plus loin en amenant l’instrument soliste à faire écho à la fin des phrases de l’orchestre au cours de la ritournelle d’ouverture. L’effet est celui d’un « dialogue » plus libre entre l’instrument soliste et l’orchestre dans leur échange de matériau thématique, tout en imprimant une certaine impression de cohésion; dans le premier mouvement du Double Concerto pour violon BWV 1043, le thème des solistes – une gamme descendante suivie de sauts – est une variation ludique sur des éléments mélodiques de la ritournelle de l’orchestre.

Les textures instrumentales des concertos de Bach sont également plus riches que celles de Vivaldi. Il est rare que Bach réduise l’accompagnement à une seule ligne de basse continue (violoncelle ou contrebasse et clavecin) dans les épisodes solistes – même dans le Concerto pour trois violons BWV 1064R, l’orchestre joue de façon quasi ininterrompue. On trouve aussi beaucoup plus de contrepoint musical entre les parties – une caractéristique de la musique de Bach. Dans les Double et Triple concertos pour violons, les solistes se livrent fréquemment à une imitation canonique (comme dans une course-poursuite réciproque) ou jouent alternativement le rôle de voix principale ou de voix descendante. Parfois, l’orchestre ajoute une ou plusieurs contre-mélodies aux lignes solistes. L’écriture contrapuntique enrichit aussi la partie orchestrale, comme c’est le cas au tout début du Double Concerto BWV 1043, où l’orchestre présente le thème sous forme de fugue, avec des entrées des seconds violons, des premiers violons et de la basse continue. Un processus similaire ouvre et clôt le finale du Concerto BWV 1041, où l’air de gigue est introduit tour à tour par les premiers violons, les seconds violons, le continuo et les altos, dans une sorte de danse entrelacée.

Dans l’ensemble, une certaine énergie robuste caractérise les thèmes et la progression des mouvements rapides de chacun de ces concertos. Les premiers mouvements transmettent un sentiment de détermination, un trait que l’on retrouve également dans les finales. En revanche, les mouvements lents centraux sont d’une beauté mélodique saisissante, les solistes jouant de longues cantilènes sur un accompagnement orchestral tout en douceur. Le Largo ma non tanto du Double Concerto se distingue par son intensité lyrique, les voix des deux violons s’entremêlant dans un contrepoint continu, comme un duo sans fin. Dans la même veine, le Largo du Concerto BWV 1064R a des allures de sérénade d’opéra, avec la ligne de chant du violon solo, de plus en plus élaborée au fur et à mesure que le mouvement progresse, sur un accompagnement de cordes pincées. Dans l’Andante du Concerto BWV 1041, l’instrument soliste médite sur une ligne de basse harmonisée répétée, comme s’il conversait avec elle, ce qui correspond bien à l’esprit dialogique de ce concerto.

De tous les mouvements, les finales sont les plus flamboyants, mettant davantage en valeur les effets virtuoses typiques des concertos italiens pour violon, comme les gammes rapides, les trilles, les sauts des cordes aiguës aux cordes graves et vice-versa, et les croisements de cordes. Ce type d’écriture virtuose est souvent utilisé pour accroître la tension et l’anticipation d’un retour de la ritournelle orchestrale, en particulier la ritournelle finale : dans l’Allegro assai du Concerto BWV 1041, par exemple, on peut entendre un passage joué en bariolage, une technique de croisement de cordes dans laquelle le violon soliste alterne la corde de mi à vide (la corde la plus aiguë du violon) avec des notes jouées sur des cordes adjacentes, produisant un effet de « grincement ». Le finale du Triple Concerto est particulièrement somptueux, chacun des trois violons solistes se livrant tour à tour à une démonstration de virtuosité, essayant de se surpasser les uns les autres en termes de brio. Finalement, c’est le premier violon qui « éclate » avec une cadence improvisée dramatique, après quoi l’orchestre revient à l’ordre à la conclusion de l’œuvre.

Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de lʼanglais)

Répertoire

JEAN-SÉBASTIAN BACH

Concerto pour violon en la mineur, BWV 1041

JEAN-SÉBASTIAN BACH

Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043

JEAN-SÉBASTIAN BACH

Concerto pour violon en sol mineur, BWV 1056R

JEAN-SÉBASTIAN BACH

Concerto pour trois violons en ré majeur, BWV 1064R

Artistes

  • Violon James Ehnes
  • Violon Yosuke Kawasaki
  • Violon Jessica Linnebach
  • Avec Orchestre du CNA

Crédits

Orchestre du CNA

Premiers violons
Yosuke Kawasaki (violon solo)
Jessica Linnebach (violon solo associée)
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
Jeremy Mastrangelo
Marjolaine Lambert
Manuela Milani
Emily Westell

Seconds violons
*John Marcus (solo invité)
Emily Kruspe
Frédéric Moisan
Carissa Klopoushak
Leah Roseman
Winston Webber
Mark Friedman
Edvard Skerjanc
**Karoly Sziladi
**Zhengdong Liang

Altos
Jethro Marks (solo)
David Marks (solo associé)
David Goldblatt (assistant solo)
David Thies-Thompson
Paul Casey
Tovin Allers

Violoncelles
Rachel Mercer (solo)
**Julia MacLaine (assistante solo)
Leah Wyber
Timothy McCoy
Marc-André Riberdy

Contrebasses
Max Cardilli (assistant solo)
Vincent Gendron
Marjolaine Fournier

Flûtes
Joanna G’froerer (solo)
Stephanie Morin

Hautbois
Charles Hamann (solo)
Anna Petersen

Cor anglais
Anna Petersen

Clarinettes
Kimball Sykes (solo)
Sean Rice

Bassons
Darren Hicks (solo)
Vincent Parizeau

Cors
Julie Fauteux (solo associée)
Lawrence Vine
Lauren Anker
Louis-Pierre Bergeron

Trompettes
Karen Donnelly (solo)
Steven van Gulik

Trombones
Colin Traquair

Trombone basse
Zachary Bond

Tuba
Chris Lee (solo)

Percussion
Jonathan Wade

Harpsichord
*Thomas Annand

Musicothécaire principale
Nancy Elbeck

Musicothécaire adjoint
Corey Rempel

Chef du personnel
Meiko Lydall

Coordinatrice du personnel de l’Orchestre
Laurie Shannon

*Musiciens surnuméraires
**En congé