≈ 2 heures · Avec entracte
Dernière mise à jour: 11 mai 2023
Sa généreuse contribution permettra à de jeunes instrumentistes d’orchestre, pour des années à venir, de bénéficier d’occasions d’apprentissage exceptionnelles, comme celle à laquelle vous assisterez ce soir. Sara Vered et sa famille appuient le CNA depuis 1998 et font la promotion des programmes d’éducation musicale professionnelle du Centre national des Arts pour les jeunes artistes depuis 2012. En reconnaissance de son généreux soutien, elle a été marraine d’honneur de l’ancien Programme des jeunes artistes du CNA de 2012 à 2019. Amie fidèle et engagée des arts de la scène, elle apprécie la danse et le théâtre autant que les concerts de l’Orchestre du CNA.
Né à Montréal, Donald Renshaw a obtenu un baccalauréat en musique avec mention à l’Université McGill en 1977, et une maîtrise en musique de l’École Juilliard en 1982. Tout jeune diplômé, il a travaillé comme musicien contractuel au sein de différents groupes de musique aux styles très variés, jouant par exemple de la saqueboute avec le Studio de musique ancienne de Montréal et la Société de musique contemporaine du Québec. Il a également joué dans des orchestres de jazz et des ensembles big band.
En 1983, l’Orchestre symphonique de Montréal l’a invité à se produire à titre de trombone solo. Il a été le trombone solo de l’Orchestra London Canada de 1983 à 1986, tout en enseignant à l’Université Western, en Ontario. En 1986, Don a rejoint les rangs de l’Orchestre du Centre national des Arts comme trombone solo. Il a enseigné le trombone, le tuba et la musique de jazz au Conservatoire de musique du Québec à Hull de 1987 à 1994. Il a été membre fondateur du Quintette de cuivres Rideau Lakes (maintenant le Quintette de cuivres du CNA), de l’ensemble Capital BrassWorks et du trio de cuivres Ambassador. L’éducation musicale a occupé une place importante dans sa carrière. Il a donné des centaines de concerts dans les écoles dans le cadre des programmes éducatifs du CNA, en plus d’enseigner à l’Université d’Ottawa. Avec son épouse Linda Renshaw, il a eu deux fils, Adam et Aaron, dont il était très fier.
KEIKO DEVAUX Listening Underwater pour orchestre* (12 min)
SERGUEÏ RACHMANINOV Concerto pour piano no 2 en do mineur, op. 18 (32 min)
I. Moderato
II. Adagio sostenuto — Più animato
III. Allegro scherzando
ENTRACTE
RICHARD STRAUSS Eine Alpensinfonie (Une symphonie alpestre), op. 64 (51 min)
*Création mondiale; commande de l’Orchestre du CNA dans le cadre du programme Carrefour de résidence pour compositeurs, rendu possible grâce au Conseil des arts du Canada
Keiko Devaux (née en 1982) est une compositrice de musique nouvelle basée à Montréal. Sa démarche embrasse un amour pour les sons et méthodologies électroacoustiques, manipulant et déformant des sons acoustiques à l’aide d’outils numériques. Elle rend ensuite ces transformations sous forme de transcriptions écrites, les traduisant à nouveau dans le domaine acoustique. Elle s’intéresse à l’expérience émotionnelle et affective, aux phénomènes auto-organisationnels dans la nature et chez les êtres vivants, ainsi qu’à l’estompage des frontières entre genres musicaux. Elle superpose et agence des éléments mélodiques ou harmoniques distillés de sources sonores très contrastées. La distorsion des attributs temporels, fréquentiels et de timbre permet de fusionner le langage tonal traditionnel et des gestes bruitistes d’inspiration plus électroacoustique.
Ses œuvres ont été interprétées au Canada, en France, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis et en Israël par divers ensembles. Elle est lauréate de nombreux prix et distinctions dont, récemment, le Prix Juno pour Composition classique de l’année (pour Arras, 2022), le Prix Opus de la Compositrice de l’année (2022), et la toute première commande Azrieli pour musique canadienne en 2020 (le plus important programme du genre au Canada et l’un des plus importants au monde).
De 2020 à 2022, elle a participé à la Résidence Carrefour auprès de l’Orchestre du CNA à titre de compositrice résidente. Listening Underwater lui a été commandé par l’OCNA dans le cadre de ce programme, et le concert de ce soir marque la création mondiale de l’œuvre. Voici en quels termes elle décrit elle-même cette pièce :
L’inspiration à l’origine de cette œuvre associe mon intérêt pour l’hydroacoustique à la pollution sonore sous-marine et à ses effets sur la communication de la faune marine. Pour cette pièce, je me suis concentrée sur les sons qu’émettent les baleines à dents et à fanons pour communiquer. Les baleines à dents, dont font partie les orques et les dauphins, utilisent l’écholocation pour communiquer, naviguer et chasser, tandis que les baleines à fanons produisent une série de sons ou de « chants » pour communiquer entre elles. Utiliser ces deux types de vocalisations comme inspirations premières a permis de créer un joli contraste entre l’écholocation – une série de clics et de pops – dans la gamme des ultrasons, et les « chants » à hauteur variable produits par les baleines à fanons dans la gamme des infrasons, créant ainsi deux bandes de fréquences très distinctes.
Le morceau établit et construit un environnement sous-marin de bruits ambiants organiques comprenant des vagues de surface, des houles plus profondes, des mouvements sous-marins globaux, et un étouffement général du son, avec des fréquences dans la gamme moyenne plus atténuées mettant en évidence les sons intermittents et bourdonnants extrêmes, aigus et graves. Finalement, la communication sous-marine est introduite, exprimée par des thèmes mélodiques qui sont mis de l’avant. Ces motifs thématiques sont présentés comme des appels communicatifs dans une section de l’orchestre recevant une réponse dans une autre section, souvent tronquée ou diffuse par nature. Alors que ces motifs d’appel et de réponse continuent à se construire et à se développer dans la nature, le bruit des activités humaines (navires, machines, forage, etc.) commence à monter en un lent crescendo. À mesure que ce crescendo s’amplifie, les appels s’adaptent en ajustant leur gamme de fréquences à la hausse ou à la baisse. En fin de compte, tandis que le bruit augmente, les réponses se font plus distantes, diffuses, altérées et finalement perdues. Lorsque ce crescendo atteint son apogée, les appels et les réponses sous-marines s’éteignent et l’océan redevient « silencieux ». À la fin de la pièce, les mélodies renaissent lentement et recommencent à s’appeler, d’abord sans réponse, puis la vie et la communication se rétablissent et resurgissent.
I. Moderato
II. Adagio sostenuto – Più animato
III. Allegro scherzando
En mars 1897, à Saint-Pétersbourg, Sergueï Rachmaninov (1873-1943) assista à la création de sa première œuvre importante, la Symphonie no 1… Un désastre! (Il en attribua le blâme à la piètre direction d’orchestre d’Alexander Glazunov.) Il traversa ensuite une crise créative de trois ans durant laquelle il était incapable de composer quoi que ce soit d’important. Il continua cependant à jouer du piano et entreprit une carrière de chef d’orchestre. Finalement, grâce au soutien et aux encouragements de ses amis, et à la suite de ses discussions avec l’hypnothérapeute Nikolay Dahl, il reprendra la composition et terminera, en 1901, son Concerto pour piano no 2. La première exécution de cette œuvre, l’une des plus connues de Rachmaninov, a eu lieu le 9 novembre (ancien style : 27 octobre) de la même année et rencontra un franc succès.
Rien de surprenant à cela, puisque le premier mouvement du concerto (dédié à Dahl) est un drame puissant – et magnifiquement conçu – qui se déroule entre le piano et l’orchestre. Il regorge de mélodies passionnées, de textures somptueuses et de riches harmonies. Après une remarquable introduction faite d’accords sombres joués au piano, le mouvement est dominé par deux thèmes : un thème principal, sinistre, évoquant un chant, est introduit par les violons et les altos, puis suivi d’une mélodie ardente, presque en arc, d’abord énoncé au piano. Ces thèmes sont développés au milieu du mouvement, alors que le piano et l’orchestre font monter la tension et l’exaltation, culminant par un retour du thème principal dans une version qui évoque une marche. Le piano poursuit et la musique se fait douloureusement mélancolique et mène à une version nostalgique du deuxième thème, jouée par le cor solo. Après un épisode quelque peu onirique au piano, la cadence s’accélère graduellement et mène vers une fin abrupte et percutante.
Des ombres du do mineur, les cordes, jouées en sourdine, nous mènent progressivement vers la tonalité lumineuse de mi majeur, où les arpèges sereins du piano planent sur des lignes chromatiques descendantes et des notes de basse soutenues. La flûte solo entre avec une mélodie tendre et nostalgique, qui passe ensuite à la clarinette, avant d’être entièrement reprise par le piano. Après un apaisant si majeur, on passe au mode mineur et l’atmosphère devient plus agitée, tandis que le piano exalte le thème principal. Il atteint trois fois un point culminant, chaque fois plus intense et plus ample. Après le troisième sommet, le piano nous conduit soudainement vers un épisode animé, où l’on entend des fragments du thème initial du premier mouvement joués par les violons et le hautbois, au-dessus de la rafale de notes du soliste. Il culmine dans une éblouissante cadence, après quoi le piano nous ramène au thème principal, joué par des violons en sourdine. Suit une sublime coda, semblable à un adieu passionné, le piano concluant seul.
Le troisième mouvement s’ouvre sur une marche vive qui module de l’univers de mi majeur du mouvement précédent, pour revenir à do mineur. Débutant sur la pointe des pieds, la marche va crescendo jusqu’à un climax bruyant (avec cymbales et grosse caisse), auquel le piano répond par une brillante cadence, suivie de l’étincelant thème principal. Une grande transition au piano permet d’arriver au deuxième thème, lyrique, donné d’abord par les altos et le hautbois, puis repris en écho par le piano. Un épisode énigmatique suit : le piano tisse une ligne à travers le thème de la marche, maintenant ralenti, avec des touches obsédantes de cymbales et un roulement de timbales troublant. Le rythme s’accélère et s’intensifie soudain et le thème de la marche est développé au moyen d’une fugue orchestrale. La rigueur initiale cède bientôt le pas à des passages plus éclatants au piano. Plus tard, le deuxième thème et l’énigmatique marche lente sont repris, après quoi le piano et l’orchestre atteignent le sommet ultime : une cadence flamboyante du piano, un silence, puis une présentation majestueuse du deuxième thème par les cordes, tandis que le piano exécute des motifs d’accords virtuoses. Pour finir, la musique se hâte vers un do majeur jubilatoire et exubérant.
En 1888, convaincu que sa mission artistique consistait à créer de nouvelles formes pour chaque nouveau sujet, Richard Strauss (1864-1949) s’est lancé dans l’écriture de « poèmes symphoniques » pour orchestre. Œuvre en un seul mouvement qui illustre ou évoque le contenu d’une source extramusicale, comme une histoire, un poème ou une peinture, le poème symphonique était une nouvelle façon de structurer l’expérience de la musique orchestrale par rapport aux formes abstraites traditionnelles de la symphonie en quatre mouvements. Avec chacun de ceux qu’il a composés – de Don Juan à Till Eulenspiegels lustige Streiche (Les joyeuses facéties de Till l’Espiègle) en passant par Ein Heldenleben (Une vie de héros) – Strauss a trouvé des moyens innovants d’utiliser le timbre, la texture et la sonorité de l’orchestre en leur donnant toujours plus d’ampleur pour transmettre de manière vivante l’étendue de l’expérience humaine.
Achevée entre 1911 et 1915, Eine Alpensinfonie (Une symphonie alpestre) est la dernière grande œuvre symphonique de Strauss. Sa durée d’exécution d’une longueur inusitée, 50 minutes, donne à penser que l’œuvre est davantage qu’un poème symphonique conventionnel (dont la durée est habituellement moitié moindre), même si elle véhicule explicitement, elle aussi, un sujet extramusical. Utilisant un orchestre massif qui comprend des cuivres hors scène, un héliophone, une machine à tonnerre et un orgue, la pièce évoque l’ascension et la descente d’une montagne des Alpes, répartie sur 24 heures – tout ce que voit l’alpiniste au cours de son expédition, ainsi que ses réactions physiques, émotionnelles et psychologiques en cours de route, dont l’auditoire est amené à partager l’expérience. Pour Strauss, qui était athée, ce sujet prenait racine dans la philosophie antimétaphysique de Friedrich Nietzsche, à laquelle il s’intéressait depuis les années 1890 (son poème symphonique de 1896, Also sprach Zarathustra (Ainsi parlait Zarathoustra), est basé sur l’ouvrage homonyme de Nietzsche). Comme le compositeur l’a écrit dans son journal en 1911, il avait d’abord pensé intituler l’œuvre au programme d’aujourd’hui « Ma symphonie alpestre : L’Antéchrist, puisqu’elle représente : la purification morale par l’effort personnel, la libération par le travail, [et] l’adoration de la nature éternelle et glorieuse. »
Une symphonie alpestre se déploie en 22 tableaux, comme l’indique la partition de Strauss. Les douze premiers relatent l’ascension de l’alpiniste, s’attachant à transmettre l’action d’escalader ainsi que les images et les sons perçus en chemin. En cours de route, plusieurs « leitmotivs » importants apparaissent, dont les récurrences successives forment la trame du récit sonore. Le tableau d’ouverture, Nacht (« Nuit »), commence par une descente solennelle dans les profondeurs du registre de l’orchestre, au fond desquelles quatre trombones entonnent le thème de la « Montagne ». Après s’être attardé quelque temps dans cet univers sonore obscur, les figures des cordes commencent à se mouvoir plus rapidement, menant à un crescendo orchestral qui culmine avec le thème Sonnenaufgang (« Lever de soleil ») – une majestueuse gamme descendante pour l’orchestre entier. L’alpiniste baigne un instant dans la lumière naissante, puis amorce son ascension (Der Anstieg), représentée par une mélodie rigoureuse et sautillante introduite par les violoncelles et les contrebasses (elle est dérivée d’un motif de la coda du finale de la Cinquième symphonie de Beethoven).
Après une escalade vigoureuse, on en arrive à Eintritt in den Wald (« Entrée dans la forêt »), où Strauss évoque le mystère d’une sombre forêt, avec des croisements rapides de cordes suggérant le souffle du vent à travers les arbres. Puis, comme si l’on émergeait dans une clairière, la musique se fait sereine et contemplative. Par la suite, l’alpiniste se promène le long d’un ruisseau bouillonnant (Wanderung neben dem Bache), qui mène à une cascade impétueuse (Am Wasserfall). Tandis que nous contemplons les embruns de la cascade, évoqués par des harpes et des célestas, des glissandos ricochant dans les cordes et des arpèges des instruments à vent, le cor anglais et l’alto solo présentent une petite mélodie naïve (Erscheinung – « Apparition »), ponctuée de tintements du glockenspiel. Plus tard, les cors et les altos entonnent un air chaleureux fait de soupirs descendants – c’est le thème de « l’Admiration », qui exprime l’émerveillement devant le paysage contemplé.
On traverse ensuite des prés fleuris (Auf blumige Wiesen) – de tendres lignes lyriques aux violons – et on en arrive aux sons du yodel, des cloches de vache et des oiseaux qui gazouillent sur le pâturage (Auf der Alm), où l’on marque une pause avec l’alpiniste pour admirer la scène. Ensuite, la musique devient plus agitée et dissonante, alors qu’on parcourt un terrain difficile, Durch Dickicht und Gestrüpp auf Irrwegen (« Errance à travers fourrés et taillis »), avant d’entreprendre une randonnée périlleuse sur un glacier (Auf dem Gletscher), signalée par un thème provocateur à la trompette. Après avoir échappé à ce piège, il y a un moment de suspense, lorsque des fragments du thème de « l’Ascension » retentissent, décrivant les derniers « moments dangereux » (Gefahrvolle Augenblicke) près du sommet.
Auf dem Gipfel (« Au sommet ») commence par une puissante exposition du motif de la « Nature » (semblable à celui qui ouvre Also sprach Zarathustra) entonné par les trombones. Suit un long solo de hautbois, haletant et délicat, comme s’il s’agissait d’une pause pour reprendre son souffle dans le calme du sommet. À ce stade, la musique n’évoque pas ce qui est vu, mais la réaction émotionnelle de l’alpiniste face à la vue depuis le sommet. Le thème de « l’Admiration », entendu pour la dernière fois à la cascade, revient avec effusion et est suivi d’un rappel de la mélodie du « Lever de soleil » dans toute sa splendeur.
Les tableaux suivants, qui commencent par Vision, mettent de l’avant les pensées et les sentiments de l’alpiniste à la suite de son expérience du sommet. On entend des rappels du thème de « l’Admiration » en mode mineur et de celui du « Lever de soleil » enrichi de chromatismes, suggérant ainsi une anxiété croissante. Après un énoncé grandiose du thème de la « Montagne », la musique s’effondre soudainement et l’atmosphère devient nébuleuse – le brouillard se lève (Nebel steigen auf) et le soleil s’obscurcit peu à peu (Die Sonne verdüstert sich almählich), autre métaphore, peut-être, d’une crise spirituelle en gestation. Dans « l’Élégie » (Elegie) qui suit, les cordes entonnent des phrases hésitantes et vagabondes qui, selon le musicologue David Larkin, pourraient représenter la mélancolie de l’alpiniste face à la perte de ses certitudes religieuses ou métaphysiques. Le doute destructeur de la foi est ensuite évoqué dans son parallèle écologique – un orage terrifiant dans la descente, qui commence par le calme avant la tempête (Stille vor dem Sturm), juste avant que n’éclatent le tonnerre, les vents hurlants et la pluie battante (Gewitter und Sturm, Absteig).
Au coucher du soleil (Sonnenuntergang), le thème du « Lever de soleil » retentit dans les violons et les instruments à vent sous une forme très allongée, tandis que l’ambiance passe à la nostalgie. L’entrée de l’orgue (une référence sonore qui évoque le monde de l’au-delà) marque le début du tableau de l’Ausklang (Épilogue). Les thèmes de « l’Admiration », de « l’Ascension » et du « Lever de soleil », ainsi que leurs variantes, réapparaissent pour la dernière fois, comme autant de réminiscences, puis se dissolvent dans le royaume de la nuit (Nacht) qui conclut le poème.
Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
Décrit comme « un communicateur né, sur scène comme dans la vie » (The Telegraph), Alexander Shelley se produit sur six continents avec les plus grands ensembles et solistes de la planète.
Reconnu pour sa technique de direction « impeccable » (Yorkshire Post) et pour « la précision, la distinction et la beauté de sa gestique […] quelque chose que l’on n’a plus vraiment vu depuis Lorin Maazel » (Le Devoir), le maestro est aussi célébré pour la clarté et l’intégrité de ses interprétations et pour la créativité et l’audace de sa programmation. Il a à ce jour dirigé plus de 40 premières mondiales d’envergure, des cycles acclamés des symphonies de Beethoven, de Schumann et de Brahms, des opéras, des ballets et des productions multimédias novatrices.
Il est depuis 2015 directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada et premier chef associé de l’Orchestre philharmonique royal de Londres. En avril 2023, il a été nommé directeur artistique et musical d’Artis—Naples en Floride, prenant ainsi les rênes artistiques de l’Orchestre philharmonique de Naples et de tous les volets de cette organisation multidisciplinaire. La saison 2024-2025 est sa première à ce poste. Alexander Shelley ajoute également à ses autres fonctions de chef d’orchestre une nomination au poste de directeur artistique et musical de l’Orchestre symphonique du Pacifique (dans le comté d’Orange, à Los Angeles). Il sera directeur musical désigné à compter de septembre 2025 avant d’entamer son premier mandat de cinq ans à la saison 2026-2027.
Alexander Shelley se produira également cette saison avec l’Orchestre symphonique de la Ville de Birmingham, l’Orchestre symphonique du Colorado, l’Orchestre philharmonique de Varsovie, l’Orchestre symphonique de Seattle, le Chicago Civic Orchestra et l’Orchestre symphonique national d’Irlande. Il est régulièrement invité par les plus grands orchestres d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Australasie, dont l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, les orchestres philharmoniques d’Helsinki, de Hong Kong, du Luxembourg, de Malaisie, d’Oslo, de Rotterdam et de Stockholm et les orchestres symphoniques de Sao Paulo, de Houston, de Seattle, de Baltimore, d’Indianapolis, de Montréal, de Toronto, de Munich, de Singapour, de Melbourne, de Sydney et de Nouvelle-Zélande.
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en septembre 2015, devenant le plus jeune chef à occuper ce poste dans l’histoire de l’ensemble. Ce dernier a depuis été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen) et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord pour sa programmation (Maclean’s). Le maestro a mené ses troupes dans des tournées d’envergure au Canada, en Europe et au Carnegie Hall, où il a dirigé la première de la Symphonie no. 13 de Philip Glass.
À la tête de l’Orchestre du CNA, Alexander Shelley a commandé des œuvres révolutionnaires, dont Réflexions sur la vie et RENCONTR3S, et fait paraître plusieurs albums finalistes aux prix Juno. En réaction à la pandémie et aux questions de justice sociale qui dominent notre époque, il a lancé les séries vidéo L’OCNA en direct et INCONDITIONNEL.
En août 2017 se concluait le mandat du maestro Shelley à la direction de l’Orchestre symphonique de Nuremberg, période décrite comme un âge d’or par la critique et le public.
Sur la scène lyrique, Alexander Shelley a dirigé La veuve joyeuse et le Roméo et Juliette de Gounod (Opéral royal danois), La bohème (Opera Lyra / Centre national des Arts), Louis Riel (Compagnie d’opéra canadienne / Centre national des Arts), Iolanta (Deutsche Kammerphilharmonie de Brême), Così fan tutte (Opéra Orchestre National Montpellier), Les noces de Figaro (Opera North), Tosca (Innsbruck) ainsi que Les noces de Figaro et Don Giovanni en version semi-scénique au CNA.
Lauréat du prix ECHO et du Deutsche Grunderpreis, le chef s’est vu décerner en avril 2023 la Croix fédérale du Mérite par le président allemand Frank-Walter Steinmeier en reconnaissance de ses services à la musique et à la culture.
À titre de fondateur et directeur artistique de la Schumann Camerata et de sa série avant-gardiste 440Hz à Düsseldorf et de directeur artistique du projet Zukunftslabor de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, ainsi que par ses nombreuses tournées à la tête de l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne, il cherche constamment à inspirer les futures générations d’instrumentistes et d’adeptes de musique classique.
Alexander Shelley fait régulièrement des présentations instructives et passionnées sur ses programmes avant et après les concerts. Il participe aussi à de nombreuses entrevues et produit des balados sur le rôle de la musique classique dans la société. Seulement à Nuremberg, il a accueilli en neuf ans plus d’un demi-million de personnes aux concerts annuels du Klassik Open Air, le plus grand événement de musique classique d’Europe.
Né à Londres en octobre 1979 et fils de célèbres pianistes concertistes, Alexander Shelley a étudié le violoncelle et la direction d’orchestre en Allemagne. Il s’est d’abord signalé en remportant à l’unanimité le premier prix au Concours de direction d’orchestre de Leeds en 2005. La critique l’a décrit comme « le jeune chef d’orchestre le plus passionnant et le plus doué à avoir récolté ce prix hautement prestigieux ».
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
Décrit par The Observer comme étant la « définition de la virtuosité », le pianiste japonais Nobuyuki Tsujii (Nobu), aveugle de naissance, a remporté la médaille d’or ex aequo au Concours international de piano Van Cliburn en 2009. Depuis, la passion et l’enthousiasme dont il fait preuve lors de ses prestations lui ont valu une réputation internationale.
Nobu a joué au sein de nombreux orchestres célèbres, dont l’Orchestre Philharmonia, l’Orchestre philharmonique de la BBC, l’Orchestre symphonique de la NHK, l’Orchestre symphonique Yomiuri Nippon, l’Orchestre symphonique de Tokyo, l’Orchestre philharmonique du Japon, les orchestres symphoniques de Seattle et de Baltimore, l’Orchestre philharmonique de la Scala et l’Orchestre symphonique de Bâle. Il a notamment été dirigé par les chefs d’orchestre Vladimir Ashkenazy, Vladimir Spivakov, Juanjo Mena et Vasily Petrenko. En tant que récitaliste, Nobu s’est produit dans les salles de concert les plus prestigieuses du monde, comme le Stern Auditorium du Carnegie Hall, le Théâtre des Champs-Élysées de Paris, le Wigmore Hall et le Royal Albert Hall de Londres, la Philharmonie de Berlin et le Musikverein de Vienne.
Au cours de la saison 2022-2023, Nobu présentera une série de récitals au Carnegie Hall, au Queen Elizabeth Hall de Londres, à l’hôtel de ville de Birmingham et au Liverpool Philharmonic Hall. Nobu sera également soliste de concerto avec l’Orchestre philharmonique royal de Liverpool (dirigé par Domingo Hindoyan), l’Orchestre philharmonique royal (dirigé par Vasily Petrenko), l’Orchestre symphonique de Seattle (dirigé par Jiří Rozen), l’Orchestre de Sarasota et l’Orchestre symphonique de Bilbao. Il interprétera également plusieurs concertos et solos au Japon, dont il est originaire.
Le catalogue d’enregistrements de Nobu, qui ne cesse de s’enrichir, embrasse toute l’étendue du répertoire de concertos pour piano, dont le Concerto pour piano n˚ 2 de Chopin, le Concerto pour piano de Grieg, Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninoff, le Concerto pour piano n˚ 2 de Rachmaninoff, le Concerto pour piano n˚ 1 de Tchaïkovsky et le Concerto pour piano n˚ 5 de Beethoven. Nobu a aussi enregistré plusieurs programmes de récitals de Chopin, Mozart, Debussy et Liszt.
La tournée internationale de Nobu bénéficie du soutien de All Nippon Airways (ANA).
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
Keiko Devaux est compositeure de musique contemporaine basée à Montréal.
Sa démarche embrasse un amour pour les sons et méthodologies électroacoustiques, manipulant et déformant des sons acoustiques à l’aide d’outils numériques. Elle rend ensuite ces transformations sous forme de transcriptions écrites, les traduisant à nouveau dans le domaine acoustique. Elle s’intéresse à l'expérience émotionnelle et affective, aux phénomènes auto-organisationnels dans la nature et chez les êtres vivants, ainsi qu’à l’estompage des frontières entre genres musicaux. Elle superpose et agence des éléments mélodiques ou harmoniques distillés de sources sonores très contrastées. La distorsion des attributs temporels, fréquentiels et timbraux permet de fusionner le langage tonal traditionnel et des gestes bruitistes d’inspiration plus électroacoustique.
Ses œuvres ont été interprétées au Canada, en France, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis et en Israël par divers ensembles, dont le Nouvel Ensemble Moderne, le Quatuor Molinari, le Trio Fibonacci, l’Ensemble Arkea, le Quartetto Prometeo, musica assoluta, l’ensemble Sturm und Klang, le Jasper String Quartet, le Rolston String Quartet, l’ensemble Talea et les Israel Contemporary Players, entre autres. Elle collabore aussi régulièrement avec des chorégraphes et des cinéastes.
Elle est lauréate de nombreux prix et distinctions, dont le Prix Juno pour Composition classique de l'année (pour Arras, 2022), le Prix Opus de la Compositrice de l’année (2022), la toute première commande Azrieli pour musique canadienne en 2020 (le plus important du genre au Canada et l'un des plus importants au monde), le Prix Jan V. Matejcek pour nouvelle musique classique (2019), une bourse de distinction du Rotary Club de Sienne pour ses cours de maître avec Salvatore Sciarrino à l’Accademia Chigiana (2018), le Concours de composition de l’OUM (2016 et 2018) et les prix du jury et du public de la 5e édition du Concours Accès Arkea (pour Ombra, 2017).
Entre 2016 et 2018, elle a été compositrice en résidence au Nouvel Ensemble Moderne (Montréal). De 2020 à 2022, elle était à la Résidence Carrefour auprès de l’Orchestre du Centre national des Arts (Ottawa). Elle est compositrice agréée au Centre de musique canadienne, ancienne présidente du conseil d’administration de Codes d’accès et ancienne organisatrice du Laboratoire de musique contemporaine de Montréal.
Originaire de la Colombie-Britannique, elle a débuté sa carrière musicale avec des études d’interprétation en piano, ainsi que dans la composition, la tournée et l'enregistrement de plusieurs albums dans des groupes de rock indépendant. Elle détient un baccalauréat en musique (Écriture), une maîtrise en composition instrumentale et un doctorat en composition et création sonore de l’Université de Montréal. Elle a également étudié avec le maestro Salvatore Sciarrino à l’Accademia Musicale Chigiana à Sienne, en Italie (2017 à 2019).
Premiers violons
Yosuke Kawasaki (violon solo)
Jessica Linnebach (violon solo associée)
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
Emily Kruspe
Marjolaine Lambert
Frédéric Moisan
Carissa Klopoushak
Zhengdong Liang
*Erica Miller
*Martine Dubé
°Austin Wu
°Yu Kai Sun
°Kimberly Durflinger
°Patrick Paradine
°Maria-Sophia Pera
°Hanna Williamson
Seconds violons
Mintje van Lier (solo)
Winston Webber (assistant solo)
Jeremy Mastrangelo
Emily Westell
Manuela Milani
Leah Roseman
Mark Friedman
Karoly Sziladi
**Edvard Skerjanc
*Andréa Armijo Fortin
*Heather Schnarr
°Daniel Fuchs
°Lindsey Herle
°Delia Li
°Yan Li
°Sienna MinKyong Cho
Altos
Jethro Marks (solo)
David Marks (solo associé)
David Goldblatt (assistant solo)
Paul Casey
David Thies-Thompson
*Tovin Allers
°Christoph Chung
°Rebecca Miller
°Marie Vivies
°Ellis Yuen-Rapati
Violoncelles
Rachel Mercer (solo)
**Julia MacLaine (assistante solo)
Leah Wyber
Marc-André Riberdy
Timothy McCoy
*Desiree Abbey
*Thaddeus Morden
°Juliette Leclerc
°Justine Lefebvre
°Aidan Fleet
°Evelyne Méthot
Contrebasses
Max Cardilli (assistant solo)
Vincent Gendron
Marjolaine Fournier
**Hilda Cowie
*Paul Mach
°Patrick Bigelow
°Jacob Diaz
°Logan Nelson
Flûtes
Joanna G'froerer (solo)
Stephanie Morin
°Félicia Lévesque
°Aram Mun
Hautbois
Charles Hamann (solo)
Anna Petersen
*Alex Liedtke
°Lucian Avalon
°Aidan Dugan
Cor anglais
Anna Petersen
Clarinettes
Kimball Sykes (solo)
Sean Rice
°Xhovan Dimo
°Yanqing Zhang
Bassons
Darren Hicks (solo)
Vincent Parizeau
°Nadia Ingalls
°Juan Antonio Rodriguez Diaz
Cors
Lawrence Vine (solo)
Julie Fauteux (solo associée)
Elizabeth Simpson
Lauren Anker
Louis-Pierre Bergeron
*Olivier Brisson
*Mark Constantine
°August Haller
°Chia-ying Lin
°Rachel O'Connor
°Taran Plamondon
Trompettes
Karen Donnelly (solo)
Steven van Gulik
*Curtis Dietz
°Luis Cardenas Casillas
°Matheus Correa de Moraes
Trombones
*Peter Sullivan (solo invité)
Colin Traquair
°Léonard Pineault Deault
Trombone basses
*Luke Sieve
°Alexander Mullins
Tubas
Chris Lee (solo)
°Brandon Figueroa
Timbales
*Andrei Malashenko (solo invité)
°Hamza Able
Percussion
Jonathan Wade
*Robert Slapcoff
°Alec Joly Pavelich
°Leigh Wilson
Harpe
*Angela Schwarzkopf
°Anna Dunlap
Orgue
*Thomas Annand
Celeste
*Olga Gross
Musicothécaire principale
Nancy Elbeck
Musicothécaire adjoint
Corey Rempel
Chef du personnel
Meiko Lydall
Chef adjointe du personnel
Laurie Shannon
*Musiciens surnuméraires
**En congé
°Participants au Programme de mentorat de l’Orchestre du CNA
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre