Présentée par Le Fonds Janice et Earle O'Born pour l’excellence dans les arts de la scène

Stewart Goodyear & l'Orchestre Chineke!

Première et tournée en Amerique du Nord

2023-03-16 20:00 2023-03-16 23:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Stewart Goodyear & l'Orchestre Chineke!

https://nac-cna.ca/fr/event/31877

Événement en personne

Soyez des nôtres à la Place Peter A. Herrndorf à 19 h pour une discussion d'avant-concert avec la fondatrice, directrice artistique et contrebassiste de l’Orchestreu Chineke! Chi-Chi Nwanoku, CBE, en conversation avec le journaliste Adrian Harewood. Après la discussion, restez pour écouter les ensembles d'OrKidstra sur la scène du foyer du canal et sur l'escalier Glass Thorsteinson avant de vous rendre à la Salle Southam...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
jeu 16 mars 2023
jeu 16 mars 2023

≈ 2 heures · Avec entracte

Dernière mise à jour: 15 mars 2023

Programme

SAMUEL COLERIDGE-TAYLOR Othello Suite, Op. 79 (17 min) 

I. Dance
II. Children’s Intermezzo
III. Funeral March 
IV. The Willow Song 
V. Military March

STEWART GOODYEAR Callaloo – Suite caribéenne pour piano et orchestra (28 min) 

I. Panorama
II. Mento
III. Afterglow 
IV. Cadenza
V. Soca 

INTERMISSION 

FLORENCE B. PRICE Symphonie no1 en mi mineur (40 min) 

I. Allegro ma non troppo
II. Largo, maestoso
III. Juba Dance 
IV. Finale

Répertoire

SAMUEL COLERIDGE-TAYLOR

Othello Suite, Op. 79

I. Dance 
II. Children’s Intermezzo 
III. Funeral March 
IV. The Willow Song 
V. Military March 

Lorsqu’il est venu les diriger au début des années 1900, les musiciens d’orchestre américains l’ont surnommé « le Mahler africain », une épithète qui l’a suivi jusqu’à ce jour. Mais l’œuvre de Samuel Coleridge-Taylor (1875-1912) mérite d’être reconnue à sa juste valeur. Né à Holborn d’une mère anglaise et d’un père créole, Coleridge-Taylor a obtenu une bourse pour étudier au Royal College of Music. Sa cantate épique Hiawatha’s Wedding Feast lui a apporté, à seulement 22 ans, une renommée internationale. Présentée au-delà de 200 fois au Royal Albert Hall, la partition s’est vendue à plus de 200 000  exemplaires du vivant du compositeur. Coleridge-Taylor a été particulièrement bien accueilli aux États-Unis où un grand nombre de sociétés et d’institutions honorent son nom. Lors de la première de ses trois visites dans ce pays (1904), il a été invité à la Maison-Blanche pour rencontrer le président Theodore Roosevelt. 

Coleridge-Taylor est reconnu pour sa polyvalence autant que pour sa composition la plus célèbre, Hiawatha. Sa production s’étend de la mélodie pour voix seule à la symphonie, en passant par la musique pour le théâtre, dont le meilleur exemple est Othello Suite (1911), à la fois dramatique et magnifiquement lyrique. 

En 1911, la pièce Othello fut présentée au His Majesty’s Theatre dans une production du célèbre acteur et metteur en scène Herbert Beerbohm Tree. Le mensuel Musical Progress note alors que la musique de scène porte l’empreinte unique du compositeur. Cette écriture « mélodieuse… est un élément assez rafraîchissant à notre époque où tant de compositeurs semblent avoir peur de découvrir qu’ils ont écrit un air ». Travailler dans un contexte théâtral, en particulier avec Beerbohm Tree, lui qui n’était guère renommé pour son oreille musicale, comportait des défis particuliers. Toute matière musicale proposée avait autant de chances d’être coupée au montage que de faire partie du produit final. Heureusement, cela n’a pas découragé Coleridge-Taylor, qui connaissait bien le metteur en scène puisqu’il avait déjà collaboré avec lui à quatre reprises, avant Othello

Dès son plus jeune âge, Coleridge-Taylor s’est impliqué dans les questions relevant de la race et du colonialisme. À 25 ans, il était le plus jeune délégué de la première conférence panafricaine, tenue à l’hôtel de ville de Westminster en juillet 1900. Créée dans le but de défendre les droits des Noirs et de remettre en question l’impérialisme occidental, cette conférence rassembla des personnalités venant des États-Unis, des Caraïbes, d’Afrique et du Royaume-Uni. C’est là que le compositeur a rencontré pour la première fois W. E. B Du Bois avec qui il restera toujours en contact par la suite. 

Coleridge-Taylor ne voyait aucune raison de séparer sa formation musicale européenne de sa vision panafricaine. Aussi a-t-il écrit dans la préface de 24 Negro Melodies (1905) que son ambition était d’imiter « ce que Brahms a fait pour la musique folklorique hongroise, Dvořák pour celle de Bohème et Grieg pour celle de Norvège. » L’écrivain et universitaire Mike Phillips en fait le meilleur résumé : « il a adhéré, contre toute attente, à la tradition de sa culture, tout en recourant ouvertement au mélange — étranger et domestique — d’éléments et d’idées qui le touchaient. » Intègre, la voix créatrice de Coleridge-Taylor demeure aussi expressive à notre époque qu’à la sienne.  

Note de programme de Charlotte Barbour-Condini 

Stewart Goodyear

Callaloo – Une suite caribéenne pour piano et orchestre

I. Panorama 
II. Mento 
III. Afterglow 
IV. Cadenza 
​V. Soca 

On peut dire que le calalou (callaloo en anglais) est ma nourriture spirituelle… C’est un plat caribéen délicieusement composé de feuilles de taro, de lait de coco et d’épices provenant de différentes cultures. J’ai grandi dans une ville dont la population, formée de citoyens d’horizons divers et de toutes confessions qui se mélangent pour produire un authentique parfum urbain, pourrait être qualifiée de « calalou ». La population de Trinité-et-Tobago, d’où vient la moitié de ma famille, se dit elle-même « nation calalou », et célèbre son histoire et sa culture en février, chaque année, par un grand carnaval, un festival de sons et de traditions variées. Le calypso, une fusion de jazz et d’influences africaines et françaises, est au cœur de la culture trinidadienne.  

Ma suite pour piano et orchestre, justement intitulée Callaloo, a été composée en 2016, deux ans après mon premier carnaval à Trinité. J’avais alors été immergé pendant deux semaines consécutives dans la merveilleuse musique calypso, captivé à chaque instant. L’orchestration de ma suite est presque identique à celle de la version symphonique de la Rhapsody in Blue de Gershwin, seuls les bongos remplaçant ici le banjo. Mon Callaloo est un mélange de calypso et de piano lisztien.  

Le premier mouvement, « Panorama », associe allègrement trois idées mélodiques et rythmiques distinctes. Au carnaval, le « panorama » est une compétition dans laquelle s’affrontent des ensembles de tambours d’acier, chacun proposant ses propres arrangements d’un pot-pourri des trois pièces calypso les plus populaires de l’année. Le pot-pourri le plus réussi est déclaré gagnant. Pour ce mouvement, j’ai écrit trois thèmes de mon cru, mais en y apportant des éléments que reconnaîtront les amateurs de calypso. Ce mouvement met tous les instruments à contribution, à l’exception des cors.   

Le deuxième mouvement, « Mento », est un hommage, sur un tempo moyen, à ce style de chant folklorique jamaïcain, avec une section médiane sur une mesure de 3/4 inspirée de la musique afro-cubaine. Ce mouvement n’utilise que le piano, les cors et les cordes.  

Le troisième mouvement, « Afterglow », est un mento au tempo lent, un style rendu célèbre dans le monde occidental par des artistes comme Harry Belafonte. Piano, cordes graves, flûtes, clarinettes, bassons et percussions sont à l’honneur. L’ambiance est celle d’une sieste, et la couleur, un flamboyant coucher de soleil.  

Le quatrième mouvement est une cadence pour piano seul qui commence tout doucement et s’agite de plus en plus, jusqu’à la frénésie, avant de céder le pas à la « Soca ».  

« Soca » évoque le point culminant du carnaval et s’inspire de la « Mas », une parade dans laquelle les ensembles de soca et les DJ se mêlent aux participants costumés qui dansent sur leur musique dans les rues. Tout le monde peut assister à la Mas et y participer, aussi allait-il de soi que j’aie recours à la totalité des forces orchestrales en présence! Si vous tendez l’oreille, vous entendrez aussi, dans ce mouvement, un court extrait de ma sonate pour piano. 

La première mondiale de cette œuvre a été créée par le MDR Sinfonieorchester sous la direction de Kristjan Järvi, à Leipzig, une ville qui abrite un bon nombre d’adeptes du calypso. La réaction du public a été électrisante… Il a applaudi, crié de joie, sifflé et tapé du pied. C’était ce que j’espérais et la raison pour laquelle j’ai composé cette suite! 

Note de programme de Stewart Goodyear 

Florence Price

Symphonie no 1 en mi mineur

I. Allegro ma non troppo 
II. Largo, maestoso 
III. Juba Dance 
IV. Finale 

Florence Beatrice Price (1887-1953, née Smith) a grandi à Little Rock, une ville de l’Arkansas où la classe moyenne noire était florissante. En grandissant dans cette communauté bien soudée, elle découvrit à la fois les possibilités offertes aux Afro-Américains au début du 20e siècle et l’existence précaire de cette collectivité. Considéré comme un pilier de sa ville par ses concitoyens noirs ou blancs, son père, James Smith, avait dû surmonter plusieurs obstacles avant de devenir un dentiste respecté. Comme à Little Rock il n’y avait pas d’hôtel pour les Afro-Américains, la maison des Smith accueillait souvent des membres notoires de l’élite noire. Il arrivait donc fréquemment que la jeune Florence puisse rencontrer des personnalités comme W.E.B. Du Bois, Booker T. Washington et Frederick Douglass. La communauté noire de Little Rock n’a cessé de transmettre la fierté culturelle afro-américaine au moyen de l’éducation et l’engagement civique, ce qui laissa une empreinte durable sur Florence et nourrira ses ambitions futures. 

Florence a débuté sa formation musicale à Little Rock. Après l’obtention, avec distinction, de son diplôme d’études secondaires, elle poursuivit son apprentissage au New England Conservatory of Music (1903-1906), avec spécialisations en orgue et en pédagogie musicale. Après avoir obtenu une bourse pour étudier avec George Chadwick, elle décida de se concentrer sur l’écriture musicale. Mais c’est seulement après son déménagement à Chicago, en 1927, que la composition prendra chez elle une place privilégiée. Diplômée, elle se forgea une impressionnante réputation d’enseignante et consacra une grande partie de ses énergies à écrire des morceaux pédagogiques pour ses élèves de piano. À l’époque de ses études à Boston, Price avait écrit une symphonie, aujourd’hui perdue. Mais ce n’est qu’au milieu de la quarantaine qu’elle se mit à composer à nouveau des œuvres majeures pour orchestre. Ce retard est dû à des impératifs financiers, mais aussi aux conventions sociales, qu’elle-même avait assimilées, selon lesquelles une femme musicienne devait d’abord se vouer à l’enseignement.  

Bien connue pour être une ville de jazz, de blues et de gospel, Chicago était aussi, au début du 20e siècle, une plaque tournante de la musique classique noire. Mais c’est la sécurité plutôt que l’ambition professionnelle qui a poussé Price à s’installer dans cette ville. L’expansion des lois « Jim Crow » aux États-Unis avait aggravé les tensions raciales déjà existantes dans sa ville natale plutôt fortunée. En 1927, Little Rock, auparavant réputé comme un « paradis » pour la classe moyenne noire, devint une communauté qui reflétait de façon sinistre l’erreur d’un progrès social linéaire. Les tensions culminent lors d’un lynchage public dans le centre-ville, ce qui amena Price à s’enfuir avec son mari et ses deux enfants. Aux prises avec des problèmes de violence domestique engendrés par les difficultés financières durant la Grande Dépression, Florence divorça de son mari. Mais comme elle menait déjà une carrière sous le nom Price, elle le conserva. Ainsi, en même temps qu’elle arrivait dans une nouvelle ville, Florence inaugurait un nouveau chapitre de sa vie personnelle et professionnelle.  

Price commença à travailler sur sa première symphonie en janvier 1931, le même mois que le règlement de son divorce. Elle parvint à rire et à profiter du fait de s’être blessée pour se concentrer exclusivement sur la composition. Elle écrit d’ailleurs à un ami : « Quand aurai-je à nouveau la chance de me casser un pied! » Enracinée dans les traditions musicales afro-américaines, sa symphonie s’inspire non seulement de la Symphonie « Du Nouveau Monde » de Dvořák, mais aussi de Samuel Coleridge-Taylor dont l’héritage posthume et la manière d’incorporer des spirituals dans ses œuvres ont laissé une impression encore plus profonde aux États-Unis que dans son pays natal. 

Après un premier mouvement empreint de gravité, Price intègre dans le second mouvement un chœur de cuivres à dix voix, bien assis et harmoniquement riche. Une danse exubérante, Juba, remplace le classique scherzo des symphonies européennes. Il s’agit d’une allusion à une danse folklorique d’origine africaine, populaire avant la guerre de Sécession auprès des esclaves des États du Sud des États-Unis. L’œuvre s’achève par un finale débordant de vitalité tout en gardant, comme dans la trame de l’œuvre entière, les gammes pentatoniques qui témoignent de la volonté de Price d’amener les traditions musicales du jazz et du blues sur la scène du concert. 

Florence Price a été propulsée au-devant de la scène nationale lorsqu’elle a remporté, au concours Rodman Wanamaker de 1932, plusieurs prix pour ses compositions et le premier prix de 500 $ pour sa Symphonie no 1 en mi mineur. Elle attira également l’attention du chef de l’Orchestre symphonique de Chicago, Frederick Stock, qui cherchait une œuvre pour compléter le programme d’un concert qu’il devait donner à l’occasion de la toute prochaine exposition universelle de Chicago. Lorsqu’en 1933, Stock et l’OSC interprétèrent sa Première symphonie, Price devint la première compositrice afro-américaine à voir son œuvre jouer par un grand orchestre américain et obtint, de surcroît, un succès critique retentissant. 

Note de programme de Charlotte Barbour-Condini 

Artistes

  • Chef d'Orchestre Andrew Grams
  • Piano Stewart Goodyear
  • Contrebasse Chi-chi Nwanoku
  • Avec Chineke! Orchestra

Orchestre Chineke!

Premiers violons  
Samson Diamond 
Laura Ayoub 
Ronald Long 
Betania Johnny  
Julian Azkoul 
Eunsley Park 
Soong Choo 
Robert Miller 
Laure Chan 
Teddy Truneh   

Seconds violons  
Julian Gil Rodiguez 
Zahra Benyounes 
Steven Crichlow  
Aaliyah Booker
Blaize Henry 
Raye Harvey 
Rebekah Reid 
Evelyn Abiodun  

Altos 
Lena Fankhauser 
Stephen Upshaw 
Natalia Senior-Brown 
Audrey Monfils 
Wei Wei Tan 
Peter Fenech  

Violoncelles 
Jakob Nierenz 
Adi Tal 
David Kadumukasa 
Elliott Bailey 
Lindsey Sharpe 
Benedict Swindells  

Contrebasses  
Chi-chi Nwanoku CBE 
Roberto Carrillo Garcia 
Thea Sayer  
Fabián Galeana  

Flûtes 
Meera Maharaj 
Shantanique Moore 
Deronne White (pic 1) 
Rianna Henriques (pic 2)  

Hautbois 
Myfanwy Price 
Banita Wheatley-Holmes  

Clarinettes 
Benjamin Pinto 
Anton Clarke-Butler  

Bassons 
Linton Stephens 
Daria Phillips  

Saxophone soprano 
Christian Ross  

Saxophone alto
Rianna Henriques  

Saxophone ténor/baryton 
Robert Gilliam   

Cors  
Francisco Gomez 
Isaac Shieh 
Derryck Nasib 
Jonathan Hassan  

Trompettes 
Gabriel Dias 
Bradley Wilson 
Atse Theodros   

Trombones 
Jake Durham 
Simon Chorley  

Trombone basse 
Michaias Berlouis  

Tuba 
Hanna Mbuya  

Timbales 
Jauvon Gilliam  

Percussion  
Sacha Johnson 
Jason Chowdhury 
Donnie Johnson 

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre