Dernière mise à jour: 8 septembre 2022
R. STRAUSS Les Joyeuses Facéties de Till l’Espiègle
RACHMANINOV Rhapsodie sur un thème de Paganini
DINUK WIJERATNE Polyphonic Lively
R. STRAUSS Suite de Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose)
En 1888, convaincu qu’il doit orienter sa démarche artistique vers la création de nouvelles formes pour chaque nouveau sujet, Richard Strauss se lance dans l’écriture de « poèmes symphoniques » pour orchestre. Genre musical introduit par Franz Liszt, le poème symphonique est une pièce instrumentale en un mouvement qui illustre ou évoque le contenu d’une source extramusicale, qu’il s’agisse d’une histoire, d’un poème ou d’une peinture. C’était une nouvelle façon de structurer l’expérience de la musique d’orchestre, par rapport aux formes abstraites traditionnelles de la symphonie en quatre mouvements.
Strauss a composé Macbeth cette année-là, puis Don Juan et Tod und Verklärung (Mort et Transfiguration) en 1888-1889. Ces deux dernières œuvres connaissent un tel succès qu’elles sont rapidement intégrées au répertoire des concerts allemands. En 1895, il met la dernière main à Till Eulenspiegels lustige Streiche (Les Joyeuses Facéties de Till l’Espiègle) qui connaîtra également un énorme succès et demeure, à ce jour, son œuvre pour orchestre la plus jouée.
Till est un personnage malicieux du folklore allemand médiéval, qui prenait plaisir à semer la pagaille et à scandaliser les autorités par ses farces visant toute personne trop imbue d’elle-même ou trop rigide dans ses principes moraux. Pour Strauss, restituer les aventures du farceur sous la forme d’un poème symphonique était une métaphore juste (bien que voilée) de lui-même, en tant qu’artiste qui bousculait le statu quo de la composition musicale de l’époque. La pièce consiste en une série d’épisodes rendus vivants par les couleurs éclatantes et les textures scintillantes de l’écriture orchestrale du compositeur, laquelle exige une grande virtuosité de tous les instruments.
Le prologue d’ouverture fait songer à l’amorce d’un conte de fées : « Il était une fois un bouffon coquin ». Deux motifs sont introduits : le premier, doux et charmant, est joué par les violons, suivi d’un solo de cor qui s’apparente à une fanfare (faussement) héroïque. Après une première montée en puissance, la clarinette entonne une phrase insolente, reprenant la mélodie délicate en l’accélérant pour évoquer le farceur. Écoutez ce thème, marqueur de la présence de Till, qui se transforme tout au long de la pièce, à chacune de ses frasques.
Après le prologue, Till part en quête de sensations fortes. Dans la première de ses farces, la musique le montre se faufilant sur la pointe des pieds, avant de faire brusquement irruption, dans un fracas de cymbales, à cheval sur une place de marché. Ayant ainsi semé un terrible chaos, il s’enfuit à toutes jambes. Il apparaît ensuite à un élégant bal de cour, métamorphosé en un séducteur charismatique que représentent des phrases caressantes au violon solo, et des motifs sinueux joués par les cors et les trompettes en sourdine. Plus tard, le violon bondit dans les aigus, puis descend rapidement une gamme, évoquant un cri et l’évanouissement subséquent d’une dame scandalisée. Till passe ensuite à un groupe d’ecclésiastiques (clarinette basse, bassons et contrebasson) en grande conversation. Sous un déguisement (écoutez le piquant motif à la basse), il commence à se moquer d’eux. Le motif grimpe d’un instrument à l’autre jusqu’au piccolo, atteignant un sommet, et après une plongée vertigineuse de l’orchestre, la gigue s’achève sur une polka enjouée. Les ecclésiastiques offensés tentent de reprendre leurs esprits tandis que Till s’enfuit à nouveau, sans être inquiété.
Le thème d’ouverture au cor revient (dans une tonalité différente) et atteint un point culminant, désignant notre farceur comme le héros bravache du poème. Mais un roulement de tambour sinistre et un accord mineur qui sonne le glas mettent un terme à ses fanfaronnades : reconnu coupable de ses outrages, il est condamné à mort. Il tente de sauver sa peau en plaidant et en multipliant les flatteries, mais un dernier cri perçant de la clarinette donne à penser que tout est fini pour lui. Dans l’épilogue, la musique douce de l’ouverture revient, comme une tentative de donner une conclusion morale à l’histoire… mais dans les dernières mesures, Till réapparaît, rieur, pour nous faire un ultime pied de nez.
Au XIXe siècle, le violoniste italien Niccolò Paganini (1782-1840) faisait montre d’une virtuosité technique si stupéfiante que des rumeurs ont couru selon lesquelles ses talents lui avaient été conférés par le diable. Il était surtout connu pour ses 24 Caprices pour violon seul, d’une difficulté diabolique. Le 24e Caprice en la mineur est une série de variations sur un thème accrocheur avec une progression d’accords simple – une forme idéale pour mettre en relief l’étendue des capacités d’un·e virtuose. Il a inspiré d’autres interprètes-compositeurs à créer leurs propres séries de variations, dont Franz Liszt, Johannes Brahms et Sergueï Rachmaninov.
Rachmaninov a composé sa Rhapsodie sur un thème de Paganini pour piano et orchestre au cours de l’été 1934, à sa villa Senar à Hertenstein, en Suisse. Le 7 novembre de la même année, il l’a créée avec l’Orchestre de Philadelphie sous la baguette de Leopold Stokowski, avec qui il l’a enregistrée le 24 décembre suivant. Il s’agit d’une œuvre très élaborée, la partie de piano offrant un large éventail de textures et de sonorités, tandis que le grand orchestre est astucieusement utilisé comme une souple toile de fond. L’ambiance est plutôt grave et morose dans l’ensemble, avec quelques incursions du côté de la mélancolie et du démoniaque.
La Rhapsodie se déroule, presque sans interruption, en 24 variations sur le thème qui s’articule en deux parties, chacune étant répétée. Après une saisissante introduction, l’orchestre façonne le squelette du thème (variation 1 – précédente), en un subtil hommage à l’ouverture du finale de la Symphonie « Eroica » de Beethoven. Les violons énoncent ensuite la mélodie originale, ponctuée par le piano. Dans les variations 2 à 6, le piano et l’orchestre alternent des passages délicats et de longues phrases empreintes de nostalgie.
Pour la variation 7, le piano entonne un choral solennel qui commence par la première phrase du Dies irae, chant médiéval évoquant le malheur imminent du Jugement dernier. C’est la première de plusieurs allusions à cette mélodie tout au long de la pièce. La musique se fait alors plus démoniaque, avec une écriture de plus en plus flamboyante pour le piano, des timbres inhabituels (violons et altos jouant sur le bois de l’archet dans la variation 9) et des motifs rythmiques décalés. Une marche lugubre prend le relais au début de la variation 10, sur laquelle le piano joue le Dies irae, dont les fragments baissent progressivement de volume jusqu’au silence.
Après un passage méditatif sur le thème dans la variation 11, le piano se déchaîne sur toute l’étendue du clavier. Il rassemble ses forces pour se lancer dans plusieurs variations dansantes avec l’orchestre – un menuet de cour (variation 12), un numéro percutant (variation 13) et une marche rapide (en mode majeur) avec fanfares (variation 14). Le piano seul se jette alors dans un éblouissant développement de ce qui précède, et s’arrête finalement sur un accord apaisé.
Les cordes, jouées en sourdine, entrent sur la pointe des pieds dans la variation 16; dans la tonalité éloignée de si bémol mineur, l’ambiance est à l’introspection. La variation 17 est particulièrement fouillée, le piano s’aventurant sur des figures dissonantes dans ses registres graves. Il finit par émerger des profondeurs obscures pour trouver la chaleur et le cœur émotionnel de l’œuvre : une belle mélodie qui est en fait le thème principal inversé. En ré bémol majeur, elle est d’abord jouée avec tendresse par le piano solo, puis confiée aux cordes, qui l’élèvent jusqu’à un point culminant. La musique s’apaise progressivement, et le piano conclut la variation 18 dans le calme et la simplicité.
Dans les six autres variations, la musique se fait de plus en plus énergique, les rythmes plus incisifs, la partie de piano toujours plus virtuose avec des motifs complexes, des syncopes et des sauts. D’importants sommets sont atteints dans les variations 22 et 23, au cours desquelles le piano flamboie dans des cadences étincelantes. Pour la dernière variation, Rachmaninov lance un formidable défi au pianiste – lui-même redoutait de la jouer. Au point culminant final, les cuivres proclament le Dies irae tandis que le piano accomplit une ultime descente, avant de faire ses adieux sur un clin d’œil enjoué.
Canadien d’origine srilankaise, Dinuk Wijeratne s’est fait un nom comme compositeur, chef d’orchestre et pianiste maintes fois primé, tant au Canada qu’à l’étranger. Plusieurs de ses œuvres qui transcendent les frontières ont été interprétées, ces dernières années, par l’Orchestre du Centre national des Arts, qu’il a également dirigé pour la première fois en juillet 2022. Sa musique, telle qu’il la dépeint lui-même, se situe au croisement des cultures – particulièrement celles du Sri Lanka, de l’Inde et du Moyen-Orient, qui ont marqué son enfance – et s’exprime à travers les genres, les techniques de composition et les formes de la musique classique occidentale. « J’utilise la musique pour trouver un équilibre culturel dans lequel il fait bon vivre, et pour explorer l’identité de cette façon », affirmait-il récemment dans un article rédigé pour le Festival international de musique de chambre d’Ottawa.
Sa pièce Polyphonic Lively lui a été commandée par l’Orchestre symphonique de la Nouvelle-Écosse en 2016, alors qu’il était le compositeur en résidence RBC de l’ensemble. Elle a été créée par l’orchestre, sous la baguette de Bernhard Gueller, le 13 octobre 2016; en 2017, la pièce a remporté le Masterworks Arts Award du lieutenant-gouverneur de la Nouvelle‑Écosse, la plus prestigieuse récompense annuelle de la province pour une œuvre d’art. Le compositeur décrit lui-même cette œuvre en ces termes :
Pol-y-phon-ique (adj.) – à plusieurs voix, [musique] composée de lignes ou de parties mélodiques relativement indépendantes.
Vif, vive (adj.) – plein·e de vie ou de vigueur.
En feuilletant un livre de bibliothèque contenant des œuvres éclatantes de Paul Klee, le maître suisse-allemand du XXe siècle, j’ai été frappé par le titre anglais donné à l’une des peintures : Polyphonic Lively (qu’on pourrait traduire par ‘Vif polyphonique’). Bien que les deux adjectifs accolés donnent à penser que quelque chose a pu se perdre dans la traduction, je me suis senti irrésistiblement appelé à transposer en musique cette expression si vivante et évocatrice. Ces mots ont aussitôt évoqué pour moi un « bavardage » extrêmement animé et intense, et m’ont semblé convenir parfaitement à la nature festive de l’ouverture de la saison d’un orchestre.
La musique, comme moyen de communication, offre des occasions uniques et magiques de superposer des idées contrastées – la « polyphonie ». En tant que compositeur, j’aime explorer la possibilité de faire coexister des voix musicales qui véhiculent chacune une idée, qu’elle soit favorable ou subversive, d’une manière qui nous échappe souvent dans le monde d’aujourd’hui. Polyphonic Lively est axé par nature sur les personnages et, au gré des tournants incisifs et des actes déterminants, son ‘parcours’ est simplement ce que les personnages en font. Sa trame musicale est tissée d’une pluralité de voix, de lignes et de thèmes qui décident – sur un coup de tête – quand fusionner et quand coexister.
Au nombre des chefs-d’œuvre de l’opéra du XXe siècle, Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose) marque la première véritable collaboration entre Strauss et Hugo von Hofmannsthal, qui en a écrit le livret original en allemand. Achevé en 1910, il est créé le 26 janvier 1911 au Königliches Opernhaus de Dresde, où il récolte un franc succès. L’œuvre deviendra l’opéra le plus populaire de Strauss et restera fermement établie dans le répertoire. De nos jours, la plupart des auditoires découvrent Der Rosenkavalier sous la forme de la suite de concert qu’on entendra ce soir. On pense qu’elle a été créée en 1944 par le chef d’orchestre Artur Rodziński, alors directeur musical de l’Orchestre philharmonique de New York, qui en a dirigé la première exécution en octobre. L’année suivante, l’éditeur Boosey & Hawkes a publié l’arrangement avec l’approbation du compositeur.
La popularité de l’opéra doit beaucoup à l’attrait de la partition de Strauss, à la fois somptueuse et pétillante, riche en sonorités, en couleurs et en textures variées. Elle est aussi d’une saisissante modernité, le compositeur ayant recours, de manière éclectique, à des styles et des genres musicaux anachroniques, dont le style classique « à la Mozart » du XVIIIe siècle, l’opéra italien, l’harmonie du romantisme tardif et les techniques wagnériennes du leitmotiv, la valse du XIXe siècle (avec des allusions à Johann Strauss Jr), et le chromatisme du début du XXe siècle. Ainsi, comme l’a noté Bryan Gilliam, spécialiste de Strauss, la musique crée un « texte » offrant plusieurs niveaux de lecture, d’une grande richesse historique, qui met en relief les thèmes au cœur de l’opéra, à savoir le temps, la transformation et l’amour. Dans la Vienne des années 1740, la belle Maréchale est l’instigatrice de la métamorphose de son jeune amant Octavian (l’un des grands rôles masculins du répertoire lyrique) en chevalier à la rose, et ce faisant, elle le voit s’éprendre de Sophie, une femme plus jeune qu’elle. Elle commence par se rebiffer, mais elle finit par céder la place à Sophie, en un geste poignant de lâcher prise.
La Suite offre un tour d’horizon des moments forts de Der Rosenkavalier. Elle commence par la musique qui ouvre l’opéra, évoquant Octavian et la Maréchale en proie aux affres de la passion – lui représenté par un motif ascendant plein d’assurance joué par les cors, suivi de ses soupirs à elle. Après avoir atteint un point culminant, la musique s’apaise jusqu’à la béatitude. Elle passe ensuite à la transformation d’Octavian en chevalier à la rose au deuxième acte (écoutez la sublime version de son motif) et à sa présentation de la rose de fiançailles – au nom du baron Ochs – à Sophie von Faninal, la fille d’un homme fortuné. La musique évoque ici une « charmante rencontre » – le temps semble s’arrêter, tandis que les flûtes et le piccolo, le célesta, deux harpes et trois violons solos jouent une envoûtante progression d’accords étincelants; les timides approches du jeune couple en devenir évoluent graduellement vers une chaude affection.
Une soudaine explosion de l’orchestre interrompt la rêverie et un épisode frénétique s’ensuit, menant à « Ohne mich », l’air de valse préféré du baron Ochs, le cousin rustre et lubrique de la Maréchale qui a l’intention d’épouser Sophie. Il est d’abord entonné par des violons en sourdine, comme pour eux-mêmes, après quoi il est développé plus avant, avec une autre variante du motif d’Octavian au violon solo, avant d’être repris par l’ensemble de l’orchestre. Une transition sensuelle mène au sublime trio (« Hab’ mir’s gelobt ») du troisième acte, dans lequel la Maréchale cède Octavian à Sophie. Elle les laisse chanter un duo (« Spür nur dich/Ist ein Traum »), exécuté ici par les premiers violons, après quoi la musique magique de leur première rencontre revient brièvement. La Suite se conclut par une grande valse dans laquelle le motif d’Octavian apparaît une fois de plus, dans toute sa splendeur, avant le bouquet final.
Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
Décrit comme « un communicateur né, sur scène comme dans la vie » (The Telegraph), Alexander Shelley se produit sur six continents avec les plus grands ensembles et solistes de la planète.
Reconnu pour sa technique de direction « impeccable » (Yorkshire Post) et pour « la précision, la distinction et la beauté de sa gestique […] quelque chose que l’on n’a plus vraiment vu depuis Lorin Maazel » (Le Devoir), le maestro est aussi célébré pour la clarté et l’intégrité de ses interprétations et pour la créativité et l’audace de sa programmation. Il a à ce jour dirigé plus de 40 premières mondiales d’envergure, des cycles acclamés des symphonies de Beethoven, de Schumann et de Brahms, des opéras, des ballets et des productions multimédias novatrices.
Il est depuis 2015 directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada et premier chef associé de l’Orchestre philharmonique royal de Londres. En avril 2023, il a été nommé directeur artistique et musical d’Artis—Naples en Floride, prenant ainsi les rênes artistiques de l’Orchestre philharmonique de Naples et de tous les volets de cette organisation multidisciplinaire. La saison 2024–2025 est sa première à ce poste.
Alexander Shelley se produira également cette saison avec l’Orchestre symphonique de la Ville de Birmingham, l’Orchestre symphonique du Colorado, l’Orchestre philharmonique de Varsovie, l’Orchestre symphonique de Seattle, le Chicago Civic Orchestra et l’Orchestre symphonique national d’Irlande. Il est régulièrement invité par les plus grands orchestres d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Australasie, dont l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, les orchestres philharmoniques d’Helsinki, de Hong Kong, du Luxembourg, de Malaisie, d’Oslo, de Rotterdam et de Stockholm et les orchestres symphoniques de Sao Paulo, de Houston, de Seattle, de Baltimore, d’Indianapolis, de Montréal, de Toronto, de Munich, de Singapour, de Melbourne, de Sydney et de Nouvelle-Zélande.
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en septembre 2015, devenant le plus jeune chef à occuper ce poste dans l’histoire de l’ensemble. Ce dernier a depuis été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen) et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord pour sa programmation (Maclean’s). Le maestro a mené ses troupes dans des tournées d’envergure au Canada, en Europe et au Carnegie Hall, où il a dirigé la première de la Symphonie no 13 de Philip Glass.
À la tête de l’Orchestre du CNA, Alexander Shelley a commandé des œuvres révolutionnaires, dont Réflexions sur la vie et RENCONTR3S, et fait paraître plusieurs albums finalistes aux prix JUNO. En réaction à la pandémie et aux questions de justice sociale qui dominent notre époque, il a lancé les séries vidéo L’OCNA en direct et INCONDITIONNEL.
En août 2017 se concluait le mandat du maestro Shelley à la direction de l’Orchestre symphonique de Nuremberg, période décrite comme un âge d’or par la critique et le public.
Sur la scène lyrique, Alexander Shelley a dirigé La veuve joyeuse et le Roméo et Juliette de Gounod (Opéral royal danois), La bohème (Opera Lyra / Centre national des Arts), Louis Riel (Compagnie d’opéra canadienne / Centre national des Arts), Iolanta (Deutsche Kammerphilharmonie de Brême), Così fan tutte (Opéra Orchestre National Montpellier), Les noces de Figaro (Opera North), Tosca (Innsbruck) ainsi que Les noces de Figaro et Don Giovanni en version semi-scénique au CNA.
Lauréat du prix ECHO et du Deutsche Grunderpreis, le chef s’est vu décerner en avril 2023 la Croix fédérale du Mérite par le président allemand Frank-Walter Steinmeier en reconnaissance de ses services à la musique et à la culture.
À titre de fondateur et directeur artistique de la Schumann Camerata et de sa série avant-gardiste 440Hz à Düsseldorf et de directeur artistique du projet Zukunftslabor de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, ainsi que par ses nombreuses tournées à la tête de l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne, il cherche constamment à inspirer les futures générations d’instrumentistes et d’adeptes de musique classique.
Alexander Shelley fait régulièrement des présentations instructives et passionnées sur ses programmes avant et après les concerts. Il participe aussi à de nombreuses entrevues et produit des balados sur le rôle de la musique classique dans la société. Seulement à Nuremberg, il a accueilli en neuf ans plus d’un demi-million de personnes aux concerts annuels du Klassik Open Air, le plus grand événement de musique classique d’Europe.
Né à Londres en octobre 1979 et fils de célèbres pianistes concertistes, Alexander Shelley a étudié le violoncelle et la direction d’orchestre en Allemagne. Il s’est d’abord signalé en remportant à l’unanimité le premier prix au Concours de direction d’orchestre de Leeds en 2005. La critique l’a décrit comme « le jeune chef d’orchestre le plus passionnant et le plus doué à avoir récolté ce prix hautement prestigieux ».
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
Bruce Liu a attiré l'attention du monde entier lorsqu'il a remporté en 2021, à Varsovie, le premier prix au 18e Concours international de piano Chopin.
Suite à ce succès, le jeune pianiste entame immédiatement une tournée mondiale: Théâtre des Champs-Elysées à Paris, Konzerthaus à Vienne, BOZAR à Bruxelles, Tokyo Opera City, Sala São Paulo, Royal Festival Hall avec l'Orchestre Philharmonia, tournée aux États-Unis avec l'Orchestre philharmonique de Varsovie, l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg, l'Orchestre symphonique national de la radio polonaise, l'Orchestre symphonique de la NHK et l'Orchestre philharmonique de Séoul. Ses performances importantes du passé comprennent celles avec l'Orchestre de Cleveland et l'Orchestre philharmonique d'Israël, ainsi qu'une tournée en Amérique du Nord avec l'Orchestre NCPA de Chine.
Ses principaux engagements à venir incluent début avec l'Orchestre philharmonique royal, tournée européenne avec l'Orchestre symphonique de Montréal, Musikverein avec l'Orchestre symphonique de Vienne, apparitions dans des festivals tels que la Roque d'Anthéron, Klavier-Festival Ruhr, Rheingau, Edinburgh, Chopin et son Europe, Duszniki, et Gstaad Menuhin.
Artiste d'enregistrement exclusif avec Deutsche Grammophon, son premier album, mettant en vedette ses performances gagnantes au Concours Chopin, a remporté un Prix Fryderyk après avoir reçu une reconnaissance internationale y compris le Choix des Critiques et le Choix de l'Éditeur du Gramophone Magazine, et a été inclus par celui-ci dans sa liste des Meilleurs albums classiques de 2021.
"Ce que nous avons tous en commun, c'est notre différence", aime dire le jeune pianiste. Né à Paris, des parents d'origine chinoise, Bruce Liu a grandi à Montréal. Sa vie s'est imprégnée de la diversité culturelle, ce qui a façonné ses différences d'attitude, de personnalité et de caractère. Il puise dans diverses sources d'inspiration pour son art: raffinement européen, tradition millénaire chinoise, dynamisme et esprit d'ouverture nord-américains. Suivant son chemin d'artiste avec optimisme et sourire, ses professeurs incluent Richard Raymond et Dang Thai Son.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
Dinuk Wijeratne (né en 1978), Canadien d’origine srilankaise, est un chef d’orchestre et pianiste primé, lauréat d’un prix JUNO, « créateur exubérant » (New York Times) et « artiste préfigurant notre avenir culturel » (Toronto Star). Transcendant les frontières dans ses projets collaboratifs, il est aussi à l’aise avec les orchestres symphoniques et les quatuors à cordes qu’avec les joueurs de tabla et les DJ; sur la scène internationale, on a pu le voir dans des cadres aussi différents que la scène de l’Orchestre philharmonique de Berlin et le Festival de jazz de la mer du Nord.
Wijeratne s’est produit à Carnegie Hall, au Kennedy Center (Washington DC), à l’Opéra Bastille (Paris), au Lincoln Center (New York), au Teatro Colón (Buenos Aires), mais aussi au Sri Lanka, au Japon et partout au Moyen-Orient. Il a tenu la vedette dans What Would Beethoven Do?, un documentaire traitant de l’innovation en musique classique, aux côtés d’Eric Whitacre, Bobby McFerrin et Benjamin Zander. Il a composé pour presque tous les artistes et ensembles avec lesquels il a partagé la scène, notamment Yo-Yo Ma & the Silk Road Ensemble, Suzie LeBlanc, Kinan Azmeh, James Ehnes, Joseph Petric, David Jalbert, Zakir Hussain, Sandeep Das, Tim Garland, Ed Thigpen, Ramesh Misra, Eric Vloeimans, le trio Gryphon, TorQ Percussion, les quatuors à cordes Afiara, Danel et Cecilia, l’Orchestre philharmonique de KwaZulu-Natal (Afrique du Sud), et les orchestres symphoniques de l’Illinois, de Toronto, Vancouver, Calgary, Halifax, Winnipeg, Fresno et Buffalo.
Titulaire d’un doctorat de l’Université de Toronto, Wijeratne a également étudié à l’École Juilliard, au Collège Mannes (É.-U.) et au Royal Northern College of Music (R.-U.). Sa musique et ses projets collaboratifs sont le reflet de la diversité de ses influences et origines internationales.
Anna Petersen
*Musiciens surnuméraires
**En congé
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre