≈ 30 minutes · Sans entracte
Dernière mise à jour: 16 mai 2022
Imagine un spectacle, mais en forme de forêt, un rassemblement parents-enfants sous une tranquille canopée. Tu fais partie du décor, tu peux t’asseoir et écouter la voix chaude et authentique d’Emily Marie Séguin, comédienne et musicienne d’origine française et anishinaabe. Tu peux aussi laisser résonner partout dans ton corps l’incroyable palette de sons de la violoncelliste abitibienne Marie-Hélène Massy Emond... Parce qu’il n’y a pas que les cordes de son instrument en bois qui font de la musique!
Et l’eau qui dégèle, ruisselle et alimente la forêt, qui la jouera? Derrière sa console, un rusé bruiteur active ses bols sonores et ses micros pour contribuer au tissage de cette forêt remplie de sons, de textures et de saveurs à déguster avec tous les sens et à tout âge.
L’équipe de Voyageurs Immobiles te promet une forêt, mais pas n’importe laquelle, une à laquelle tu participes, une qui naît de la rencontre d’un tambour, d’un violoncelle et de la glace qui fond, une dont on ressort un peu plus heureux et vivant!
Parlez-nous de cette rencontre si spéciale et inusitée entre vous: Milena Buziak, metteure en scène immigrée de Pologne, Marie-Hélène Massy Emond, violoncelliste abitibienne, et Emily Marie Séguin, artiste franco-autochtone. Qu’est-ce qui vous lie?
Ce qui nous lie, c’est le besoin de créer un monde plus juste, plus vert, plus habitable, autant pour les humains que pour les plantes et les animaux. Nous pratiquons un art vivant, et donc il est important pour nous de former un microcosme dans lequel non seulement nous parlons de la création, mais encore nous vivons l’interculturalisme, l’inclusion, l’écoute de l’autre. Ce qui nous lie, c’est aussi le territoire. Nous qui venons d’endroits bien différents, nous avons occupé avec bienveillance des territoires non cédés anishinaabeg : le site culturel de Kinawit à ce qu’on appelle aujourd’hui Val-d’Or, des forêts urbaines à ce qu’on connaît comme Ottawa, les berges de la Kitchi Sibi (rivière des Outaouais)..., toujours dans cet esprit de cohabiter avec la nature et le vivant, de marcher avec tendresse sur le dos de la Terre. Ce projet nous amène, d’étape en étape, à nous remettre en question, à prendre position sur les enjeux politiques, sociaux, écologiques, économiques, et à nous dépasser dans la douceur d’un enfantement bien accompagné.
(extraits du dossier de présentation du spectacle, produit par la compagnie)
Se rassembler – Nous avons fait plusieurs résidences de création depuis 2020. Nous nous sommes retrouvées dans des lieux de répétition, mais aussi dans diverses forêts pour nous connecter avec notre matière première créative. Anishinaabe Aki, le territoire non cédé des peuples anishinaabeg, est devenu le doux berceau de notre projet.
Se découvrir – Nous avons fait silence pour écouter l’énergie de la nature. Nous avons fait du bruit avec elle! Nous avons exploré, avec une liberté totale, les possibilités théâtrales et musicales de la matière organique, de l’eau, de nos voix et instruments. Jouer l’archet sur le tambour, ça fait surgir des baleines! Siffler dans le violoncelle? Un vent glacial se lève!
Se mélanger – Nous avons ouvert notre trio à d’autres créateurs et créatrices, et à différentes communautés, notamment les Anishinaabeg présents à Kinawit. Autour de repas partagés, autour de feux et autour de chants, nous avons discuté passionnément de nos préoccupations politiques et sociales, de nos différences et similarités, de ce que ça implique de “promettre une forêt” aux enfants. Nous avons aussi échangé nos lieux de cueillette préférés, de champignons et de thé du Labrador. Nous avons offert à de petits publics invités des représentations expérimentales afin de peaufiner le travail et de prendre le pouls de nos jeunes spectateurs.
S’adresser – Nous avons créé un spectacle convivial où les enfants et leurs parents font partie intégrante de l’aventure. Ils SONT la forêt avec nous. Ensemble, nous nous écoutons, nous nous répondons, à la hauteur du vécu de chacun et chacune. Avec vous, nous sommes le paysage sonore de cette forêt. Nous déployons un univers foisonnant de sons, d’images et de sensations, un espace imaginaire qui ne donne pas de réponses, pas de leçons, mais qui ouvre sur les possibles. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, lorsqu’on fait le pari fou de promettre une forêt aux générations futures!
Depuis 2009, Voyageurs Immobiles, Cie de création, s’est bâtie sur le paradoxe du déplacement et de l’immobilité, privilégiant le voyage intérieur de l’acteur et du public. Nos créations ont été présentées en tournée au Québec, en Ontario, au Manitoba, en France et en Belgique et soutenues à différents niveaux par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts de Montréal, la Fondation Cole, le MAI (Montréal, arts interculturels), LOJIQ (Les Offices jeunesse internationaux du Québec), la Fondation des Sourds du Québec, la Fédération Wallonie-Bruxelles et autres organismes privés et publics.
À l’image du spectateur campé dans son siège qui parcourt le monde grâce à l’imaginaire, Voyageurs Immobiles s’est bâtie autour de cet étonnant paradoxe : déplacement et immobilité. Fondée en 2009, la compagnie de création rassemble des artistes de diverses cultures autour de projets contemporains, et désire transgresser les frontières entre les pays et les disciplines artistiques pour provoquer des rencontres, interroger notre présent et engendrer le dialogue. La langue n’est jamais une barrière, mais une force de créativité. En constante réflexion sur la place de l’art dans notre société ainsi que sur la responsabilité de l’artiste, les créations de la compagnie éveillent l’intelligence, l’imagination et le ressenti du spectateur, peu importe son âge.
Planteuse de racines
Emily Marie Séguin (elle/iel) est une interprète émergente, musicienne, créatrice de théâtre et artiste visuelle. Elle est une artiste bispirituelle queer, d’origine française et Anishinaabeg (Ottawa, Mattawa-Northbay FN), créant des œuvres pour honorer ceux qui l’ont précédée et pour élever ceux qui viendront après elle.
Elle travaille principalement sur le territoire non-cédé de la Nation Anishinabeg, Ottawa (et les régions avoisinantes).
Chauffeuse d’instrument à bois
Performeuse,autrice et musicienne, Marie-Hélène Massy Emond vit à La Motte (Abitibi). Tout son art, sa pratique, semble en dialogue constant avec le vaste territoire boréal. Lauréate du Prix UDA au Festival en chanson de Petite-Vallée 2013, elle a composé des albums, dont La cendre et le miel en 2019. En véritable symbiose avec son violoncelle, elle fait jaillir de ce morceau de bois une étonnante gamme de sonorités qu’elle accompagne souvent en chants et en récits poétiques. Elle crée également des spectacles avec des citoyens et des citoyennes, et collabore avec le collectif italien Wundertruppe à un cycle portantsur la solitude de nos temps.
Artiste sans frontières
Fondatrice et directrice de la compagnie Voyageurs Immobiles, la metteuse en scène d’origine polonaise Milena Buziak prend plaisir à convoquer à sa table de création des gens de tous horizons, cultures, identités. En 2020, elle se voit remettre le prix John-Hirsch, qui souligne son talent et l’unicité de sa vision artistique.
Pour les jeunes, elle crée, entre autres, Traversée d’Estelle Savasta (présenté au CNA en 2017) puis Le cheval de bleu de Marcel Cremer (CNA 2019), qui rassemblaient tous deux une distribution mixte, composée d’actrices et d’acteurs sourds et entendants. Baptisé Cycle des utopies fertiles, son nouveau chantier de création invitera des créateurs européens, africains et autochtones à parler ensemble dans cette langue universelle qu’est l’art.
Allumeuse des espaces
Chann Delisle est diplômée de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne (2016) et de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM, en scénographie (2019). Au cours de ses études, Chann a enrichi sa pratique artistique grâce à l’apprentissage de plusieurs techniques (gravure, sérigraphie, photographie argentique, dessin, sculpture, performance, installation, marionnette, éclairage, décor...). Elle devient une touche-à-tout, spécialisée en bricolage de tout genre. Aujourd’hui, elle aspire surtout à bâtir un projet artistique personnel, entre le théâtre et les arts plastiques, avec comme considération première la manipulation de matières pour faire surgir un récit. Dernièrement, en plus de sa pratique de scénographe et de conceptrice d’éclairage, Chann a pu ajouter une corde à son arc : la direction technique.
Mani Soleymanlou : Directeur artistique
Robert Gagné : Directeur administratif
Mélanie Dumont : Directrice artistique associée, Volet enfance/jeunesse
Guy Warin : Adjoint à la direction artistique et chargé de projets
Véronique Lavoie-Marcus : Coordonnatrice des activités pour l’enfance et la jeunesse et des projets spéciaux
Annick Huard : Productrice associée des Zones Théâtrales et chargée de projets
Judith Poitras : Adjointe administrative
Elyse Gauthier : Agente d’éducation
Élise Lefebvre : Directrice technique
Cynthia Shaw : Directrice technique du spectacle G’zaagiin, Je te promets une forêt
Jean-Paul Nguyen : Stratège en marketing
Katrine Duguay : Agente associée de marketing
Camylle Gauthier-Trépanier : Stratège en communication
Mireille Allaire : Gestionnaire principale, Stratégie et communication
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre