L’OCNA comme jamais

2021-09-10 20:00 2021-09-10 21:30 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : L’OCNA comme jamais

https://nac-cna.ca/fr/event/29161

Événement en personne

Notre retour à l’expérience partagée du concert, de même que notre saison commence avec un programme allant de l’ombre à la lumière. De tout temps, la trompette a représenté un appel à l’action pour l’humanité : un appel au combat, à la dévotion, à l’acclamation ou encore à la célébration. La trompette solo Karen Donnelly a composé un hymne...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
ven 10 septembre 2021
ven 10 septembre 2021

≈ 90 minutes · Sans entracte

Dernière mise à jour: 10 septembre 2021

Répertoire

Karen Donnelly

To Rise

De tout temps, la trompette a représenté un appel à l’action pour l’humanité : un appel au combat, à la dévotion, à l’acclamation ou encore à la célébration. La trompette solo Karen Donnelly a composé un hymne émouvant pour trompette solo.

Trevor Weston

Ashes

Dans l’univers sonore envoûtant d’Ashes (2002), une œuvre pour chorale a capella, Trevor Weston souhaitait évoquer les « images troublantes résultant de la destruction des tours du World Trade Center », le 11 septembre 2001. Parmi elles, une scène, diffusée par plusieurs bulletins de nouvelles, montrait « des gens courant vers la caméra dans une rue ensoleillée de New York, pourchassés par un nuage de cendres et de gravats. Le nuage finit par envelopper la rue et le ciel, créant un silence troublant digne d’un hiver nucléaire. » « La douleur elle- même », fait remarquer l’artiste, « envahit notre être, nous laissant glacés et frappés de stupeur. »

Les paroles d’Ashes consistent en des vers tirés du Psaume 102 (plus bas). Pour Trevor Weston, « elles évoquent de manière poignante la solitude et l’isolement associés à la souffrance qui est commune à tous les humains. En même temps, ces versets combattent la solitude en liant l’expérience émotionnelle humaine au monde animal et à l’imagerie naturelle. La solidarité vient à bout du malheur, parce qu’il est plus facile de chasser la tristesse lorsqu’on ne se sent plus seul. »

Je veille, et je suis comme l’oiseau solitaire sur un toit.
Je ressemble au pélican du désert,
je suis comme le chat-huant des ruines.
Seigneur, entends ma prière, et que mes appels au secours parviennent jusqu’à toi! Car mes jours s’évanouissent en fumée, mes os sont brûlants comme de la braise. Je mange de la cendre comme du pain,
Et je mêle mes larmes à ce que je bois,
Seigneur, entends ma prière, et que mes appels au secours parviennent jusqu’à toi!

L’artiste explique le déroulement de la pièce de la manière qui suit : « Dans une tentative de représenter l’expression universelle de la tristesse humaine, Ashes s’ouvre avec des chants rappelant des incantations, car la musique vocale non accompagnée est commune à toutes les cultures. La petite chorale représente les pensées intimes directement liées à l’isolement, qui sont amplifiées par la grande chorale. L’œuvre atteint son paroxysme au moment où la chorale produit un “grand” accord constitué de deux notes pour chacune des parties, symbolisant les deux tours, puis les dissout dans des expressions individuelles de tristesse. »

Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.

Vivian Fung

Prayer

Vivian Fung a composé l’œuvre Prayer en l’espace de quelques jours seulement, en juin 2020. Dans ses mots, la pièce est « dans son essence, une aberration. Dans aucune autre circonstance dans le passé (ou dans le futur, probablement) n’ai-je montré mes émotions de manière aussi transparente que dans cette pièce. En temps de crise et de danger, nous pouvons seulement compter sur la foi – la foi en l’humanité, la foi en l’amour et la foi que nous persévérerons et que nous nous en sortirons avec dignité. Il y avait également l’espoir plus banal que j’allais réussir à terminer la pièce dans les circonstances extraordinaires auxquelles j’étais confrontée : avec un jeune enfant à la maison 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, une infection des bronches et une échéance très serrée (une question de jours, ultimement). Et je devais composer une pièce pouvant être présentée de manière virtuelle, dans le respect des exigences liées à la COVID-19. » L’œuvre a été jouée pour la première fois en ligne le 22 juin 2020 par le CBC Virtual Orchestra, composé de 28 orchestres provenant de 10 provinces canadiennes, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin.

Prayer (2020) s’ouvre avec de longues notes statiques entonnées par les instruments les plus graves des sections des cordes, des bois et des cuivres. Graduellement – et à mesure que les autres instruments se joignent à eux –, ils révèlent le thème principal qui constitue l’inspiration et la base de l’œuvre : la mélodie chantée de O pastor animarum (« Ô berger des âmes ») de Hildegarde de Bingen, une compositrice du XIIe siècle que Vivian Fung appelle « son héroïne ». Voici un extrait du texte original :

Ô berger des âmes
Ô première parole
par laquelle nous avons tous été créés!
Qu’il te plaise à présent
de daigner nous libérer de nos misères et de nos langueurs.

À mesure que le chant s’élève, des motifs oscillants et rapides viennent enrichir la texture, créant un effet scintillant. Ils s’accumulent graduellement pour former une entité vibrante qui enfle et s’estompe, comme un soupir. Les bois et les cordes entonnent ensuite un motif ascendant, qui crée, avec le thème du chant, la toile de fond de la chorale des cuivres. Une gamme ascendante, soutenue par l’orchestre entier, culmine par une supplication de masse, puis les cordes laissent échapper un cri angoissé. Prayer s’achève avec les derniers énoncés des notes d’ouverture du chant, sobre, mais optimiste.

Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.

Gabriel Dharmoo

Ninaivanjali

L’œuvre Ninaivanjali, de Gabriel Dharmoo, a originellement été composée en 2012 pour 10 instruments. Ce soir, nous vous présentons la version pour orchestre, composée en 2015. Comme l’explique le compositeur, le titre de l’œuvre est « une expression tamoule qui signifie “en mémoire de”, utilisée pour rendre hommage à une personne après sa mort. L’œuvre est dédiée au virtuose du ghatam N. Govindarajan, mon professeur de rythmique indienne décédé en mai 2012. En plus d’être un excellent enseignant, entièrement dévoué à la transmission de ses connaissances, Govind était un homme attachant et admirable, plein de bonté et de joie de vivre. »

À propos de Ninaivanjali, Gabriel Dharmoo explique : « J’ai été inspiré par les trois sources principales de sons dans la musique carnatique de l’Inde du Sud : la mélodie – flexible, sophistiquée et ornementée; le rythme – complexe et divisé, et le bourdonnement – un point de référence harmonique constant à l’arrière-plan. » Tout au long de la pièce, ces éléments sont combinés, souvent de manière ludique, à diverses techniques et à des effets sonores avant-gardistes provenant de la musique savante contemporaine occidentale.

Gabriel Dharmoo est particulièrement fasciné par les qualités expressives de la mélodie. De celles présentes dans Ninaivanjali, il dit « à l’exception de la dernière, toutes les mélodies sont inspirées de la manière dont les lignes de la musique carnatique se comportent. La mélodie finale se base directement sur la section en shrî râga de Navaragamalika, de Patnam Subramania Iyer, une œuvre qui m’a accompagné durant mon dernier voyage en Inde en 2011. » Lors de ce même voyage, Gabriel Dharmoo a aussi appris de nombreuses formules rythmiques auprès de son professeur, Govind, à qui il rend hommage en créant des « bourdonnements rythmiques » reposant sur ces motifs en camouflage, pour tisser la trame de fond des mélodies de Ninaivanjali.

Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.

PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI

Symphonie no 4

I. Andante sostenuto – Moderato con anima
II. Andante in modo di canzona
III. Scherzo: Pizzicato ostinato
IV. Finale : Allegro con fuoco

Tchaïkovsky compose sa quatrième symphonie en 1877, durant une période charnière de sa vie. Il esquisse les mouvements en mai et en juin, mais son travail est interrompu par son mariage désastreux à Antonina Milioukova. Le compositeur, qui est homosexuel, souffre alors d’une dépression nerveuse. Il réussit ultimement à s’en sortir, sans doute grâce à l’aide de Nadejda von Meck, une veuve richissime et une admiratrice de la musique de Tchaïkovsky. Elle commence à lui verser une allocation annuelle, ce qui permet au compositeur de se consacrer entièrement à la musique, à l’abri des préoccupations financières. C’est grâce à cet arrangement que Tchaïkovsky termine sa Symphonie no 4 en janvier 1878.

L’œuvre suit un cheminement émotionnel, qui s’apparente au passage de l’ombre à la lumière ou au triomphe face au conflit, un peu comme la Symphonie no 5 de Beethoven. En effet, Tchaïkovsky écrit, dans une lettre adressée au compositeur Sergueï Taneïev, que sa quatrième symphonie est incontestablement inspirée de la Symphonie en do mineur de Beethoven. Elle s’ouvre par une fanfare funeste de cuivres (« une force du destin », comme Tchaïkovsky explique à sa mécène), qui devient un leitmotiv de l’œuvre. Dans le premier mouvement, en particulier, elle revient de manière spectaculaire à des moments charnières : tendez l’oreille pour entendre son intrusion brutale, au moment où la musique semble devenir plus optimiste et triompher de son angoisse. Le deuxième mouvement commence, résigné devant ce qui l’a précédé : une mélodie mélancolique initialement entonnée par le hautbois. Mais tout n’est pas perdu, puisqu’un nouveau thème optimiste dans la section du milieu se mue en une effusion orchestrale passionnée.

Le Scherzo, joué entièrement par les cordes, offre un répit ludique. Il encadre un Trio central, une danse élégante pour bois qui devient maladroitement rapide avant d’être interrompue de manière humoristique par les cuivres qui entonnent le thème du Scherzo comme une marche. La finale commence par un fracas produit par l’orchestre tout entier (y compris les cymbales et la grosse caisse!); s’en suit un sifflement coulant, puis une mélodie naïve, mais sombre, inspirée de la chanson traditionnelle russe Dans le champ, le bouleau se dressait. Alternant avec des retours au premier thème, la chanson folklorique est amplifiée dans des épisodes étendus, dont le deuxième adopte la forme de la fanfare menaçante du premier mouvement. Cette fois-ci, toutefois, elle ne constitue plus une menace, et la symphonie se dirige, sans entrave, vers sa fougueuse apothéose.

Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.

Artistes

  • Orchestre du CNA
  • Directeur musical Alexander Shelley
  • Trompette solo Karen Donnelly
  • Choeur Studio de musique ancienne de Montréal

Le chœur Studio de musique ancienne de Montréal

Soprano 1
Stephanie Manias*
Megan Chartrand

Soprano 2
Marie Magistry
Geneviève Gates-Panneton

Alto 1
Marie-Andrée Mathieu
Alexandra Asher

Alto 2
Josée Lalonde*
Elizabeth Ekholm

Ténor 1
Michiel Schrey*
Kerry Bursey

Ténor 2
Jean-Sébastien Allaire
Justin Jaela

Basse 1
Normand Richard*
Alain Duguay

Basse 2
John Giffen
François-Nicolas Guertin

*Choriste-soliste

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre