≈ 1 heure et 30 minutes · Sans entracte
Dernière mise à jour: 12 septembre 2019
C’est la première fois que l’Orchestre du CNA interprète le Concerto pour violon de Daníel Bjarnason.
Midland, Ontario, 24 août 1981;
vit actuellement à Oakville
D’origine métisse et canadienne-française, le compositeur Ian Cusson se spécialise dans la mélodie, l’opéra et les pièces orchestrales. Il s’intéresse, dans son œuvre, à l’expérience autochtone canadienne, en particulier à l’histoire du peuple métis, à l’union des identités raciales mixtes et à la rencontre des cultures occidentales et autochtones. Il a étudié la composition auprès de Jake Heggie (San Francisco) et Samuel Dolin, et le piano sous la houlette de James Anagnoson à l’école Glenn-Gould. Il a aussi eu pour mentor Johannes Debus.
Lauréat d’un Prix national d’excellence décerné aux Autochtones, d’une bourse des Projets Chalmers de perfectionnement professionnel et de plusieurs bourses des conseils des arts du Canada, de l’Ontario et de Toronto, Cusson a été l’un des tout premiers compositeurs en résidence à l’Orchestre du Centre national des Arts dans le cadre du programme Carrefour (2017–2019). Il est actuellement compositeur en résidence à la Compagnie d’opéra canadienne (2019–2021). Compositeur agréé du Centre de musique canadienne, il est aussi membre de la Ligue canadienne des compositeurs. Ian Cusson réside à Oakville avec sa femme et leurs quatre enfants.
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À mi-chemin entre la légende et l’histoire réelle, Le loup de Lafontaine se déroule en 1902 dans le petit village francophone de Lafontaine, en Ontario. Cette fable, couchée sur papier pour la première fois par le curé du village dans les années 1950, décrit une communauté multiculturelle, mais divisée où un loup solitaire fait des ravages. On la raconte encore chaque année au Festival du loup, célébration de la culture et de la solidarité franco-ontariennes à Lafontaine.
Situé sur les rives de la baie Georgienne, Lafontaine est depuis longtemps un lieu de rencontre de différents peuples. Au moment du récit, divers groupes de colons et d’Autochtones y vivent tous ensemble, mais sans se mêler. Ils se méfient profondément les uns des autres.
Ce n’est que lorsqu’un loup – un étranger – s’installe dans les parages que les villageois surmontent leurs différends et s’unissent pour chasser l’intrus.
Je connais cette histoire – le loup qui terrorise tout un village – depuis très longtemps, mais elle me donne toujours à réfléchir. Le loup, en fin de compte, n’est pas si méchant que ça. Il est gentil avec les enfants, ne dérange personne et, à part tuer des moutons pour se nourrir, ne fait rien de mal.
Dans ce récit, le loup devient un symbole dans la communauté, celui qui met à l’épreuve toutes les peurs, rivalités et haines qui la divisent. Il est l’étranger craint et honni dont l’expulsion restaurera l’unité au village.
Il est le bouc émissaire par excellence : il est chassé et tué, son cadavre exhibé sur la place publique. Sa mort est célébrée par une messe qui réunit tous les paroissiens. La communauté a réussi à chasser l’intrus et s’est réconciliée, mais à quel prix?
Pour créer l’univers musical de cette œuvre, j’ai puisé dans les sons du village de Lafontaine lui-même. Il y a des moments intimes et touchants, comme la naissance d’une amitié entre un loup timide et une fillette par un matin de printemps, dans un champ étincelant baigné de brume. Il y a aussi des moments publics, comme le brouhaha d’une taverne où les violoneux accordent leur instrument et font danser la foule ivre sur des gigues métisses.
La sphère intime rejoint la sphère publique à la fin de la pièce. Les paroissiens entrent dans l’église au son des cloches pour participer à la messe qui célèbre la mort du loup. Dehors, la fillette pleure au pied du cadavre de la bête dont elle était la seule amie. Le refrain d’un cantique s’échappe des fenêtres de l’église. Dans cette musique, tirée des Indes galantes de Rameau, le chant des Sauvages évoque des « forêts paisibles » où « jamais un vain désir ne [ troublera leurs ] cœurs ».
SYNOPSIS
Cette œuvre s’inspire du conte Le loup de Lafontaine, écrit par Thomas Marchildon et publié par la Société historique du Nouvel-Ontario. Le titre et les grandes lignes du récit sont réutilisés ici avec la permission de l’éditeur.
Scénario
Un soir au début du printemps dans le petit village de Lafontaine, sur les rives de la baie Georgienne. L’endroit est depuis longtemps un lieu de rencontre entre les peuples. En 1902, plusieurs groupes y cohabitent – Métis, Ojibwés et plusieurs colons francophones –, mais tous se méfient profondément les uns des autres.
Première scène
Une taverne répand sa musique à travers les champs. À l’intérieur, on boit et on danse, mais chacun reste dans son coin, refusant d’interagir avec les membres des autres camps. Lorsque Joseph Lortie, un Canadien français, bute dans son ivresse contre François Labatte, un Métis, celui-ci s’emporte contre lui et tous ses semblables. Joseph lance alors un défi à François : un duel où chacun dansera pour l’honneur de son peuple. Le perdant et ses amis devront nettoyer les traîneaux des vainqueurs pendant un mois.
Les Métis accordent leurs violons. François se met à danser, et sa femme, Odina, vient le rejoindre. Joseph, excédé, interrompt le couple, convaincu qu’il peut faire mieux. Le propriétaire de la taverne essaie de calmer les deux hommes, mais François fait un pied de nez à Joseph. Ce dernier, furieux, se dirige en titubant vers le milieu de la pièce pour commencer sa danse.
Tenant à peine sur ses deux jambes, il tombe par terre. Ses amis l’aident à se relever, et un jeune Canadien français vient prendre sa relève, bientôt suivi de ses compatriotes. La pièce s’anime, les corps se heurtent, tout le monde danse pour prouver qu’il est le meilleur. Alors qu’une bagarre est sur le point d’éclater, les gens se figent en entendant un loup hurler. Si un loup rôde aux alentours, c’est qu’il se cherche une proie. Pris de panique, tous se précipitent à la porte.
Deuxième scène
Un restant de brume s’attarde dans un champ désert au petit matin. Le loup surgit de nulle part. Il avance prudemment, timidement. Seul, il danse. Un papillon apparaît. Il le chasse. Un oiseau lance un appel au loin. Curieux, il lui répond.
Le papillon revient. Cette fois-ci, le loup prend soin de ne pas lui faire peur. Ils jouent ensemble et s’élancent dans le champ. Le loup s’arrête brusquement en tombant face à face avec une fillette. Il court se cacher derrière un gros rocher.
La fillette s’approche du loup. Très doucement, le loup s’approche de la fillette. Ils jouent ensemble : une danse mystique. Ils dansent encore et encore jusqu’à ce qu’ils tombent d’épuisement et s’endorment dans le champ.
Un groupe de villageois qui passe par là aperçoit la fillette et le loup sur le sol. Quelqu’un a-t-il enfin réussi à tuer la bête? Ils s’élancent pour s’en assurer. Le bruit réveille la fillette et le loup, qui disparaît avant qu’on l’attrape.
Troisième scène
Le calme d’un village qui retient son souffle. La peur du loup est à son paroxysme. Les villageois, Français, Métis et Ojibwés, se réunissent. Il faut tuer le loup. Laissant de côté leurs différends, ils décident de le chasser ensemble.
Un premier groupe de chasseurs se lance à la poursuite du loup. Lorsqu’il se montre, ils le mettent en joue et tirent, mais le ratent. Un deuxième groupe de chasseurs tente de faire mieux. Le loup surgit tout à coup, se riant d’eux. Ils tirent, mais le ratent aussi.
Devant un groupe de villageois, Théophile Brunelle, un borgne, annonce que lui seul aura raison du loup. Les chasseurs se moquent de lui. Théophile s’installe, vise, tire et manque son coup. Il recommence, en vain.
Pendant que les chasseurs préparent leur prochain plan d’attaque, Théophile pointe son arme vers un bout du champ, ferme son bon œil et tire. La balle atteint l’animal. Le loup se retire péniblement dans les bois.
Seul dans le froid, il meurt. Les autres animaux s’approchent du loup inanimé. Ils le poussent doucement, essaient de le réveiller pour qu’il fuie avant l’arrivée des chasseurs.
Les chasseurs arrivent, trouvent le loup et le traînent jusqu’à la place publique du village. Ils suspendent le cadavre devant l’église. Se frayant un chemin parmi la foule, la fillette arrive sur la place publique et voit le loup. Elle s’effondre en larmes sur le sol.
Les cloches de l’église sonnent, appellent les villageois. Ils entrent dans l’église. Un cantique s’élève à l’intérieur pour la messe qui célèbre la mort du loup.
Toute seule à l’extérieur, la fillette sanglote.
– Traduit d’après Ian Cusson
Copenhague, 26 février 1979
Vit aujourd’hui près de Reykjavik (Isl.)
La taille modeste et la faible densité de population de l’Islande ne laissent pas deviner la richesse culturelle de ce pays. Cette terre de volcans en éruption, de champs de lave, de glaciers et de geysers se distingue, entre autres, en affichant le taux d’alphabétisation le plus élevé de la planète. Aussi n’est-il guère étonnant qu’elle soit aussi le théâtre d’une vie culturelle foisonnante et bigarrée, particulièrement en musique. La chanteuse pop Björk, la formation de jazz fusion Mezzoforte, et des groupes rock comme The Sugarcubes, Sóley, Sigur Rós et Of Monsters and Men font rayonner l’Islande sur la scène internationale. Dans le domaine de la musique classique, l’Islande abrite son propre Centre d’information musicale, un excellent orchestre symphonique et des dizaines de compositeurs apparus en l’espace d’un peu plus d’un siècle, dont Daníel Bjarnason est aujourd’hui l’un des plus connus.
Bjarnason (byarn-ah-sahn, avec l’accent tonique sur la dernière syllabe) est né au Danemark de parents islandais. Il a étudié le piano, la composition et la direction orchestrale à Reykjavik, avant de poursuivre sa formation à l’Académie de musique de Fribourg-en-Brisgau (All.). Il est actuellement compositeur résident au Muziekgebouw Frits Philips d’Eindhoven (P.-B.). Il a auparavant occupé le poste d’artiste en résidence auprès de l’Orchestre symphonique d’Islande de 2015 à 2018, et en a été nommé premier chef invité en 2019. Remarquablement éclectique, son catalogue comprend des œuvres orchestrales (dont plusieurs de musique concertante), de chambre et chorales (a cappella et avec orchestre); des compositions pour le cinéma et la danse; et un opéra basé sur un film (Brothers, qui a récolté un franc succès à sa création au Danemark en 2017).Daníel Bjarnason est membre de Bedroom Community, un collectif fondé en 2006 regroupant musiciens et compositeurs d’Islande et d’ailleurs. Bedroom Community, c’est aussi « la meilleure maison de disques d’Islande », a-t-on dit; elle compte des dizaines de titres dans son catalogue (dont quatre sont consacrés à la musique de Bjarnason.)
À titre de chef d’orchestre, Bjarnason a dirigé des ensembles aussi prestigieux que l’Orchestre philharmonique de Los Angeles (qui lui a commandé plusieurs œuvres), l’Orchestre philharmonique de la BBC, le NDR Elbphilharmonie Orchester, l’Orchestre symphonique de Toronto et celui de Tokyo. Sa polyvalence l’a de plus mené à collaborer avec plusieurs musiciens et groupes hors du domaine classique, tels Ben Frost, Sigur Rós et Brian Eno.
Composé en 2017, le Concerto pour violon a été commandé conjointement par l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre symphonique d’Islande. Gustavo Dudamel a dirigé le premier de ces ensembles à la création mondiale de l’œuvre, le 22 août 2017. Elle a depuis été jouée par les plus grands orchestres de New York, Detroit, Cincinnati, Londres (le Philharmonia), Paris et Helsinki (Orchestre de la radio finlandaise), avec chaque fois le même soliste, le violoniste finlandais Pekka Kuusisto. Ce dernier interprétera d’ailleurs le concerto cette saison en Suède, avec les orchestres symphoniques de Göteborg et de la radio suédoise à Stockholm, et en Allemagne, avec le MDR Sinfonieorchester à Leipzig et le NDR Elbphilharmonie Orchester à Hambourg.
L’un des éléments inusités et fascinants de ce concerto apparaît dans les premières mesures : le soliste joue du violon tout en sifflant (« ce que je fais assez régulièrement quand j’improvise », signale Kuusisto). La partie solo est aussi marquée par un accord de la corde la plus grave (normalement en sol) une quarte plus bas, en ré. Cela confère à l’instrument un son « torride », comme le dit le soliste : « ce n’est pas un son qu’on obtient habituellement avec un violon. Ça change toute la résonance de l’instrument, qui vibre différemment. »
Les auditeurs s’apercevront rapidement que le concerto de Daníel Bjarnason fourmille de trouvailles rythmiques captivantes. L’orchestre est davantage partenaire du soliste qu’il ne l’accompagne. À part deux cadences improvisées, l’orchestre joue pratiquement sans interruption, tout comme le soliste. D’une durée d’une vingtaine de minutes, l’œuvre s’articule en une série d’épisodes liés entre eux, qui passent de la gaieté la plus vive à l’affrontement violent, de l’extase à la fureur. « J’ai été véritablement fasciné par le langage musical et le traitement d’éléments très massifs – des plaques tectoniques musicales –, mais aussi par le souci du détail dans l’orchestration, et par le flux puissant et naturel de la musique », a déclaré Pekka Kuusisto dans un entretien.
– Traduit d’après Robert Markow
Premier chef invité de l’Orchestre philharmonique de la BBC et de l’Orchestre du CNA, John Storgårds mène de front une carrière de chef d’orchestre et violoniste virtuose, et est reconnu pour ses programmes innovants. Il assure aussi la direction artistique de l’Orchestre de chambre de Laponie.
La discographie primée de Storgårds comporte des enregistrements d’œuvres de Schumann, Mozart, Beethoven et Haydn, mais aussi de raretés de Holmboe et Vask, où on peut l’entendre comme soliste au violon. Son plus récent enregistrement avec l’Orchestre philharmonique de la BBC regroupe des œuvres du compositeur américain d’avant-garde George Antheil.
Parmi les faits saillants de la saison 2019–2020, notons : la création mondiale de Midnight Sun Variations du compositeur finlandais Outi Tarkiainen, commande conjointe de la BBC et du CNA, dans le cadre d’un retour aux BBC Proms avec l’Orchestre philharmonique de la BBC; une importante tournée européenne avec cet ensemble; suivant des débuts triomphants, la saison dernière, avec l’Orchestre symphonique Yomiuri du Japon, les orchestres philharmoniques de Séoul et de Munich et la Sächsische Staatskapelle de Dresde, de nouvelles prestations avec les orchestres symphoniques de Chicago, Saint-Louis, Détroit et Bamberg, l’orchestre philharmonique d’Oslo, le Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin et l’orchestre symphonique de la radio de Vienne. John Storgårds dirigera en outre ce dernier ensemble au Konzerthaus de Vienne et en tournée en Asie.
Le violoniste, chef d’orchestre et compositeur finlandais Pekka Kuusisto est renommé pour son audace artistique et son approche rafraîchissante du répertoire. Reconnu pour ses talents en direction orchestrale, il collabore avec les orchestres de chambre Saint Paul et Mahler, assure la direction artistique du collectif ACO et organise des concerts du Deutsche Kammerphilharmonie de Brême à titre de « Meilleur ami artiste » de l’ensemble.
Parmi les faits saillants de sa saison 2019–2020, mentionnons des prestations avec le NDR Elbphilharmonie, les orchestres symphoniques de Chicago et de la radio finlandaise, et l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, où il est artiste-vedette. Kuusisto est aussi de retour comme violoniste, directeur et chef d’orchestre à la Tapiola Sinfonietta, et artiste principal invité au Prinsengrachtconcert annuel d’Amsterdam.
Passionné de musique contemporaine, il interprète cette saison en première mondiale les concertos pour violon de Nico Muhly et Enrico Chapela, ainsi que d’autres concertos composés pour lui, dont le Concerto pour violon de Daníel Bjarnason que nous entendrons ce soir et Bach Materia d’Anders Hillborg. Ses débuts avec l’Orchestre du CNA remontent à 2013; il avait alors joué le Concerto pour violon de Magnus Lindberg.
Pekka Kuusisto prend plaisir à mêler les genres et est reconnu pour ses programmes innovants. Ses plus récents projets comprennent des collaborations avec Hauschka et Samuli Kosminen, le neurologue hollandais Erik Scherder, le jongleur Jay Gilligan et l’accordéoniste Dermot Dunne.
Native de Joliette mais Montréalaise d’adoption, la violoniste Marjolaine Lambert entame ses études musicales à quatre ans. Elle entre au studio de Johanne Arel et Raymond Dessaints au Conservatoire de musique de Montréal, avant de poursuivre ses études à l’Université McGill sous la conduite de Denise Lupien. À McGill, elle suit des cours de mandarin, ce qui lui sera très utile quand elle tournera en Chine comme second violon solo de l’Orchestre de la francophonie canadienne.
Lambert étudie ensuite auprès d’Ani Kavafian à l’Université Yale (M. Mus.), où elle s’illustre comme violon solo de l’orchestre philharmonique de l’institution, et remporte le Concours de concertos Woosley. Elle œuvre également comme violon solo fondatrice de l’ensemble Novus NYC, un orchestre qui se voue à la musique nouvelle.
De retour à McGill comme doctorante en musique, avec l’appui du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, elle se penche sur le violon électronique créé par Pierre Boulez pour ses Anthèmes.
Lambert s’est produite comme soliste avec des chefs de la trempe de Yuli Turovsky, Peter Oundjian et Shinik Hahm, et comme chambriste avec Les Violons du Roy, l’ensemble I Musici et l’Orchestre de chambre Arcos.
Marjolaine Lambert s’est jointe avec bonheur à l’Orchestre du CNA en septembre 2016.
Ian Cameron s’est bâti une carrière à la croisée de la musique et de la vidéo, où viennent se mêler installations artistiques, projections vidéo, direction artistique, vidéoclips et réalisations multicaméras en direct.
À titre de réalisateur, Cameron a travaillé, entre autres, avec l’Orchestre Métropolitain, l’Orchestre symphonique de Montréal, I Musici de Montréal, Les Violons du Roy et le chœur Concerto Della Donna, ainsi qu’avec des solistes. Les concerts dont il a assuré la réalisation en direct sont aujourd’hui diffusés sur CBC et Medici.tv. Il a outre collaboré avec des artistes de tous genres, dont Kendrick Lamar, Godspeed You! Black Emperor, Patrick Watson, F*cked Up et The Barr Brothers. Il a également signé les projections vidéo de plusieurs grands talents de la scène musicale électronique.
Souhaitant explorer davantage la projection vidéo dans son travail, Cameron devient membre fondateur du groupe montréalais The National Parcs, dont l’échantillonnage audiovisuel a été salué comme « totalement original et profondément stimulant » (National Post). Alliant vidéo, son et lumière, ses installations ont fait l’objet d’expositions au Musée d’art contemporain de Montréal et à l’événement Nuit Blanche de Toronto.
Ian Cameron collabore avec l’Orchestre du Centre national des Arts pour une sixième saison dans le cadre de la série Vendredis décontractés.
Tobi Hunt McCoy poursuit sa collaboration saisonnière avec l’Orchestre du CNA à titre de régisseuse. Au fil des ans, elle a été à la régie pour la Symphonie « Le Seigneur des anneaux », Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn avec Christopher Plummer en 2001 et Colm Feore en 2014, et bon nombre des programmes Pops et concerts jeunesse et famille de l’Orchestre. Toujours en 2014, elle a assuré avec Jack Everly la coproduction du programme La belle époque de la radio pour l’Orchestre symphonique d’Edmonton, concert qu’ils avaient produit ensemble en 2007 pour l’Orchestre du CNA.
Comme régisseuse, Hunt McCoy a fait un peu de tout : acclamer Luke et la princesse Leia avec Charlie Ross, Émilie Fournier et Erik Ochsner dans le cadre du concert Pops Star Wars; revêtir ses plus beaux atours des années 1980 pour le concert All Night Long – La musique des années 1980; bloquer les portes de l’arrière-scène de la Maison symphonique de Montréal pour éviter que la poussée combinée de Richard Strauss, de Yannick Nézet-Séguin et du système de climatisation ne les ouvre; jouer de la guitare imaginaire dans un concert hommage à Led Zeppelin; et se quereller avec un canard dans le cadre du concert Pops Mysterioso.
Cette année encore, Tobi Hunt McCoy prend plaisir à enseigner l’anglais et l’art dramatique au Lisgar Collegiate Institute.
Midland, Ontario, 24 août 1981;
vit actuellement à Oakville
D’origine métisse et canadienne-française, le compositeur Ian Cusson se spécialise dans la mélodie, l’opéra et les pièces orchestrales. Il s’intéresse, dans son œuvre, à l’expérience autochtone canadienne, en particulier à l’histoire du peuple métis, à l’union des identités raciales mixtes et à la rencontre des cultures occidentales et autochtones. Il a étudié la composition auprès de Jake Heggie (San Francisco) et Samuel Dolin, et le piano sous la houlette de James Anagnoson à l’école Glenn-Gould. Il a aussi eu pour mentor Johannes Debus.
Lauréat d’un Prix national d’excellence décerné aux Autochtones, d’une bourse des Projets Chalmers de perfectionnement professionnel et de plusieurs bourses des conseils des arts du Canada, de l’Ontario et de Toronto, Cusson a été l’un des tout premiers compositeurs en résidence à l’Orchestre du Centre national des Arts dans le cadre du programme Carrefour (2017–2019). Il est actuellement compositeur en résidence à la Compagnie d’opéra canadienne (2019–2021). Compositeur agréé du Centre de musique canadienne, il est aussi membre de la Ligue canadienne des compositeurs. Ian Cusson réside à Oakville avec sa femme et leurs quatre enfants.
Copenhague, 26 février 1979;
vit alternativement près de Reykjavik (Isl.) et à Copenhague (Dan.)
La taille modeste et la faible densité de population de l’Islande ne laissent pas deviner la richesse culturelle de ce pays. Cette terre de volcans en éruption, de champs de lave, de glaciers et de geysers se distingue, entre autres, en affichant le taux d’alphabétisation le plus élevé de la planète. Aussi n’est-il guère étonnant qu’elle soit aussi le théâtre d’une vie culturelle foisonnante et bigarrée, particulièrement en musique. La chanteuse pop Björk, la formation de jazz fusion Mezzoforte, et des groupes rock comme The Sugarcubes, Sóley, Sigur Rós et Of Monsters and Men font rayonner l’Islande sur la scène internationale. Dans le domaine de la musique classique, l’Islande abrite son propre Centre d’information musicale, un excellent orchestre symphonique et des dizaines de compositeurs apparus en l’espace d’un peu plus d’un siècle, dont Daníel Bjarnason est aujourd’hui l’un des plus connus.
Bjarnason (Byarn-ah-sahn, avec l’accent tonique sur la dernière syllabe) est né au Danemark de parents islandais. Il a étudié le piano, la composition et la direction orchestrale à Reykjavik, avant de poursuivre sa formation à l’Académie de musique de Fribourg-en-Brisgau (All.). Il est actuellement compositeur en résidence au Muziekgebouw Frits Philips d’Eindhoven (P.-B.). Il a auparavant occupé ce poste auprès de l’Orchestre symphonique d’Islande de 2015 à 2018. Remarquablement éclectique, son catalogue comprend des œuvres orchestrales (dont plusieurs de musique concertante), de chambre et chorales (a cappella et avec orchestre); des compositions pour le cinéma et la danse; et un opéra basé sur un film (Brothers, qui a récolté un franc succès à sa création au Danemark en 2017).
Daníel Bjarnason est membre de Bedroom Community, un collectif fondé en 2006 regroupant musiciens et compositeurs d’Islande et d’ailleurs. Bedroom Community, c’est aussi « la meilleure maison de disques d’Islande », a-t-on dit; elle compte des dizaines de titres dans son catalogue (dont quatre sont consacrés à la musique de Bjarnason.)
À titre de chef d’orchestre, Bjarnason a dirigé des ensembles aussi prestigieux que l’Orchestre philharmonique de Los Angeles (qui lui a commandé plusieurs œuvres), l’Orchestre philharmonique de la BBC, le NDR Elbphilharmonie Orchester, l’Orchestre symphonique de Toronto et celui de Tokyo. L’Orchestre symphonique de Cincinnati, la violoniste Jennifer Koh, les ensembles Britten Sinfonia et So Percussion, le quintette à vent néerlandais Calefax et le quatuor Calder lui ont aussi commandé des œuvres. Sa polyvalence l’a de plus mené à collaborer avec plusieurs musiciens et groupes hors du domaine classique, tels Ben Frost, Sigur Rós et Brian Eno.