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Dernière mise à jour: 10 mars 2020
Le Concerto pour violon de Peter Paul Koprowski est formé de quatre mouvements ayant pour titres Ballade, Caprice, Berceuse et Burlesque. J’aime ces titres si différents de ceux des compositions classiques indiquant habituellement le tempo, comme Allegro (tempo rapide) ou Adagio (tempo lent); des titres un peu plus descriptifs, tel Allegro con spirito (rapide avec esprit) ou Adagio mesto (lent et triste), nous donnent parfois un aperçu du caractère du mouvement. Ici, pas de débat. Il y a quelque chose de rassurant dans le fait de savoir que j’interprète une berceuse, par exemple, ce que la partition rend bien. Par ailleurs, on perçoit nettement l’alternance des mouvements lents et rapides dans ces titres. Entre la Berceuse et le Burlesque, Peter Paul a ajouté une brève cadence plusieurs mois après avoir achevé son concerto, « parce que c’est ce qu’il demandait », dit-il.
Quand j’interprète ce concerto, je sens qu’il est à la fois superbement lyrique et doux-amer. Les auditeurs qui m’ont déjà vu en concert ont peut-être l’impression que je suis toujours enthousiaste et passionné parce que je suis très expressif (il m’arrive de me lever en jouant), mais, en fait, je peux plus facilement exprimer la tristesse que le bonheur en musique. Je ne sais pas si Peter Paul a eu cette impression il y a des années, mais je dirais que ce concerto « molto simpatico » et moi ne formons qu’un!
En 1972, Mario Bernardi était à la tête de l’Orchestre du CNA pour la première prestation que l’ensemble a donnée de la Symphonie dite « Militaire » de Haydn. Sa plus récente interprétation a eu lieu en 2012, cette fois sous la direction de José Luis Gomez.
C’est la première fois que l’Orchestre du CNA interprète la Symphonie no 2 de Carl Nielsen.
Rohrau (Autriche), 31 mars 1732
Vienne, 31 mai 1809
Quand la Symphonie no 100 de Haydn – d’abord baptisée « nouvelle Grande Ouverture » par les Anglais – a été créée aux Hanover-Square Rooms de Londres, le 31 mars 1794 (jour du 62e anniversaire de naissance de Haydn), elle a aussitôt récolté un succès gigantesque. L’œuvre n’a pas tardé à s’imposer dans toute l’Europe comme la symphonie la plus prisée de Haydn, une popularité qui allait se maintenir pendant de nombreuses années. Elle a même rejoint le Nouveau Monde dès 1825, alors qu’elle a été jouée à Boston.
Le sous-titre, « Militaire », n’est pas de Haydn. Peu après sa création, l’œuvre a acquis ce sobriquet fort à-propos comme un abrégé de « la symphonie au mouvement militaire » (le second). En fait, les influences militaires sont perceptibles tout au long de cette symphonie.
L’introduction lente comporte plusieurs passages solennels écrits pour le plus militaire des instruments, le tambour (en fait, les timbales), en évidence tout au long du mouvement. Les deux thèmes principaux de la section Allegro ont des accents militaires, le premier (flûte, deux hautbois) évoquant avec humour de petits soldats de plomb, le second (violons) si plein de hardiesse et d’assurance que Johann Strauss père s’en est inspiré pour sa Marche de Radetzky en 1848.
Au traditionnel mouvement lent, le compositeur a substitué un allegretto (d’allure modérée) composé d’un thème et de variations sur ce qui ressemble à un air folklorique. En réalité, ce thème est bien de Haydn, et ce n’est que plus tard qu’il a servi de base à une chanson populaire. À l’époque, on s’attendait généralement à ce que les trompettes et les tambours restent cois pendant le deuxième mouvement d’une symphonie. Mais le compositeur, qui se plaisait à surprendre ses auditeurs, conserve ici non seulement ces instruments, mais y ajoute des éléments « turcs » : une grosse caisse, des cymbales et un triangle (avec une paire de clarinettes). La coda s’amorce sur une stridente sonnerie de clairon, un instrument vraisemblablement utilisé par l’armée autrichienne.
Le menuet, énergique et sans fioritures, comporte un gracieux trio central. Même ici, l’élément militaire est présent sous la forme d’un motif rythmique martelé par l’orchestre entier dirigé par les trompettes et les tambours.
L’exubérant finale, l’un des plus substantiels qu’ait composé Haydn (334 mesures), recèle son lot de surprises, d’énigmes et de plaisanteries musicales. La section des percussions revient au grand complet, et la symphonie s’achève sur une splendeur sonore telle que Haydn n’en a jamais tiré de plus puissante d’un orchestre.
– Traduit d’après Robert Markow
Łódź, Pologne, 24 août 1947
Vit actuellement à London, Ontario
Peter Paul Koprowski a amorcé sa formation musicale à Cracovie, avant d’étudier à Paris auprès de Nadia Boulanger, puis en Angleterre et finalement à l’Université de Toronto. Il a été naturalisé canadien en 1976. Collectionnant les prix depuis l’adolescence, il a notamment obtenu le prestigieux prix Jules-Léger (en 1989 et en 1994) et le prix national Jean A. Chalmers de musique (1997); en 2005, il a reçu la croix de chevalier de l’ordre Polonia Restituta, plus haute distinction civile décernée par son pays natal. Il a l’an dernier mis fin à sa carrière de professeur de composition à l’Université Western (London, Ontario).
L’abondante production de Koprowski comporte plus de cinquante œuvres de commande pour des ensembles comme l’Orchestre symphonique de Montréal, l’Orchestre philharmonique d’Oslo, l’Orchestre de chambre de Pologne, l’Esprit Orchestra (Toronto), le quintette à vents de l’Orchestre philharmonique de Berlin et l’Orchestre du Centre national des Arts, lequel interprète sa musique depuis 1982. Parmi ces compositions, notons In Memoriam Karol Szymanowski, Epitaph for Strings, Sweet Baroque, Songs of Forever, Sinfonia Mystica, Sinfonia Concertante, Ancestral Voices, Intermezzo et Capriccio.
Koprowski a composé trois œuvres de commande pour l'Orchestre du CNA – Podhale; un concerto de chambre pour contrebasse solo, timbales, percussions et cordes; et un concerto pour violon – dans le cadre du Prix de composition du CNA.
Première mondiale : 25 mars 2020 | Commande du CNA
La plus récente œuvre de Peter Paul Koprowsi écrite pour l’Orchestre du CNA est son Concerto pour violon, dont l’exécution dure 22 minutes. Koprowski décrit cette pièce, composée expressément pour le soliste, Yosuke Kawasaki, comme « de la musique tonale assumée, mélodieuse et remplie de contrastes ».
« Le premier mouvement », écrit-il, est poétique et lyrique sur un tempo modéré. Il s’ouvre sur un solo de clarinette accompagné du son délicat d’un carillon en verre. Divers instruments de l’orchestre se joignent au violon solo dans des configurations de chambre. Vers le milieu de cette Ballade survient soudain un bref épisode plutôt agressif, confié aux cuivres, débouchant sur une musique lyrique qui se déploie lentement dans une atmosphère poétique.
Le deuxième mouvement est enchaîné sans pause et introduit un brusque contraste dans la musique. Il est rapide, haletant et exigeant pour le soliste.
Le troisième mouvement s’amorce avec un bref énoncé des vents, construit à partir du solo de clarinette qui constituait les premières mesures de la composition. Malgré sa lenteur et son rythme constant, il apporte à l’œuvre une touche humoristique. La musique est quelque peu relâchée, après le tumulte du Caprice.
Sans pause, le mouvement se résout dans une cadence, suivie du mouvement final. Enjoué, tour à tour agressif et rempli d’humour et de vigueur, ce Burlesque résume l’ensemble de la composition et l’amène à sa dynamique conclusion. »
– Traduit d’après Robert Markow
I. Allegro collerico
II. Allegro comodo e flemmatico
III. Andante malincolico
IV. Allegro sanguineo
Carl Nielsen (1865-1931) est la personnalité musicale la plus célèbre du Danemark et l’un des compositeurs les plus marquants de sa génération; il a aussi œuvré comme chef d’orchestre et violoniste. Sa musique, bien qu’elle soit souvent basée sur les formes et procédés traditionnels de la musique savante occidentale, présente un style d’écriture très personnel qui ne suit ni ne se conforme à une école particulière ou aux courants dominants de son temps. Parmi ses œuvres les plus connues aujourd’hui figurent ses six symphonies, qui témoignent de son approche audacieuse et inventive du genre.
Nielsen a entamé l’écriture de sa deuxième symphonie en 1901, l’année où il a commencé à recevoir une modeste allocation de l’État pour lui permettre de composer tout en conservant son poste de violoniste à l’Orchestre du Théâtre royal de Copenhague. Il a achevé l’œuvre à la fin du mois de novembre 1902 et en a dirigé la création le 1er décembre suivant. Peu après la création de la symphonie, son ami Henrik Knudsen en a fait un arrangement pour deux pianos, que Nielson et Knudsen ont apporté à Berlin pour le jouer devant Ferruccio Busoni, le célèbre pianiste et compositeur italien. Impressionné, Busoni a ensuite programmé la symphonie dans l’une de ses « soirées orchestrales pour des œuvres nouvelles et rarement exécutées », le 5 novembre 1903; en remerciement, Nielsen lui a dédié l’œuvre. La Deuxième symphonie a d’abord reçu un accueil plutôt tiède de la critique et du public, mais dès la troisième décennie du XXe siècle, elle a gagné en popularité et est devenue, depuis, l’une des œuvres les plus appréciées du répertoire orchestral.
En 1931, Nielsen a rédigé une note de programme étoffée sur la Deuxième symphonie, dans laquelle il évoque la genèse de l’œuvre. De passage dans un pub de village en Zélande, il est tombé sur « un tableau des plus comiques » représentant les quatre tempéraments humains fondamentaux, dérivés du concept grec ancien des « humeurs » – colérique (impétueux, irascible), flegmatique (paresseux, décontracté), mélancolique et sanguin (enjoué, naïf). Il a été tellement séduit par cette image qu’il s’en est inspiré pour créer une symphonie sur le sujet, chaque mouvement brossant le « portrait » musical d’un tempérament. Il y est puissamment parvenu en utilisant des mélodies et des motifs distinctifs, ainsi que des procédés harmoniques novateurs, pour caractériser chaque type de personnalité. Il développe aussi ces éléments à travers différentes ambiances pour signifier, plus réalistement, que personne n’est uniquement d’un tempérament à l’exclusion des autres. « L’homme impétueux peut avoir ses moments de douceur, l’homme mélancolique ses moments d’impétuosité ou de gaieté, et l’homme tapageur et joyeux peut devenir un peu contemplatif, voire tout à fait sérieux – mais seulement pour un petit moment, précise-t-il. L’homme paresseux et indolent, quant à lui, ne sort que très difficilement de son état flegmatique, de sorte que ce mouvement est à la fois bref (il ne peut pas en faire plus) et uniforme dans son déroulement. »
Le premier mouvement explore toutes les facettes du tempérament colérique, de la rage impulsive à la juste indignation et à la noble passion. Après une première flambée orchestrale, le premier thème est introduit avec une furieuse énergie. Pendant un moment, la tempête s’apaise tandis que la clarinette égrène une mélodie délicate, mais celle-ci s’élève bientôt en une glorieuse éruption. Elle s’évanouit ensuite, menant à un épisode apaisé, avec un deuxième thème expressif entonné d’abord par le hautbois. Cependant, la sérénité est bientôt troublée par des « figures violemment changeantes et des saccades rythmiques » (selon Nielsen lui-même) qui s’intensifient jusqu’à une série d’accords brusques. Après une pause, le second thème revient, cette fois développé en un chant majestueux (l’aspect noble du type colérique). Dans la section de développement qui suit, amorcée par un crescendo de coups de timbales, toujours selon Nielsen, « le matériau susmentionné est travaillé, tantôt de manière sauvage et impétueuse, comme quelqu’un qui s’oublie presque, tantôt dans une humeur plus douce, comme quelqu’un qui regrette son irascibilité ». Néanmoins, le tempérament colérique ne tarde pas à se manifester à nouveau – on remarquera la reprise variée des thèmes principaux, le second atteignant cette fois un point culminant quelque peu angoissant. À partir de là, un passage dans lequel la musique s’intensifie avec insistance est exécuté par les bois et les cuivres, se combinant à des sauts agressifs aux cordes, puis se change en une furia qui s’accélère dans la coda, amenant le mouvement à sa féroce conclusion.
Contrastant de façon saisissante, le deuxième mouvement s’ouvre sur une musique placide qui dépeint sans équivoque le tempérament flegmatique. Dans sa note de programme, Nielsen imaginait un jeune homme dont « le véritable penchant était de s’allonger là où les oiseaux chantent, où les poissons se faufilent dans l’eau sans bruit, où le soleil réchauffe et où le vent caresse doucement la chevelure. […] Son expression était plutôt joyeuse, mais sans autosatisfaction, plutôt avec un soupçon de douce mélancolie qui donnait envie d’être bon pour lui », comme le suggèrent les motifs qui se balancent doucement et les phrases fluides, teintées de poignantes notes chromatiques. Plus loin, l’état d’inertie de l’homme est évoqué par des notes répétées qui semblent n’aller nulle part. Son état idyllique est brusquement perturbé par un grand coup de timbales, mais « en un instant, tout est redevenu calme ». Avec le retour de la musique d’ouverture, le jeune homme a repris son farniente et se laisse aller à la dérive sans se soucier du monde.
Le troisième mouvement dépeint une personne accablée de mélancolie. Après une descente introductive, les premiers violons entonnent le thème principal plaintif avec sa tierce ascendante caractéristique (comme une supplication, « pourquoi moi? »), qui, comme le décrit Nielsen, est « aspiré vers un puissant cri de douleur ». Le hautbois expose ensuite « un motif plaintif et gémissant » qui se développe progressivement à mesure qu’il est repris par d’autres instruments, pour atteindre un point culminant de sanglots orchestraux déchirants. Une transition combinant le motif ascendant et les gémissements débouche sur un « épisode plus calme et résigné » où les vents et les cordes alternent sur des phrases fluides. Les vents poursuivent avec un long passage imitatif, dans lequel leurs parties s’entremêlent « comme les mailles d’un filet », avant de s’interrompre, vaincus. La complainte revient avec une intensité renouvelée; les geignements qui s’ensuivent, maintenant aux violons, s’élèvent jusqu’à une explosion angoissée qui est répétée un cran plus bas, suivie d’une série d’harmonies détachées sur l’ensemble de l’orchestre. Le calme s’établit et le mouvement s’achève sur une note d’optimisme.
« Un homme qui fonce sans réfléchir en croyant que le monde entier lui appartient, que des alouettes vont lui tomber toutes rôties dans le bec sans qu’il ait rien à faire », voilà comment Nielsen caractérise le tempérament sanguin du mouvement final. Le mouvement s’amorce sur un thème robuste aux flûtes, clarinettes et violons, qui progresse joyeusement, puis s’entête avec témérité aux cuivres et aux cordes graves, tandis que les violons exécutent des passages précipités. Au cœur de cet exubérant chaos, quelque chose semble effrayer l’homme, « et il halète d’un seul coup en syncopes brutales ». Peu à peu, il se rétablit – un air joyeux avec des « geignements » chromatiques (une touche de mélancolie) est introduit par les premiers violons, d’abord timidement, puis gagne en énergie pour atteindre un point culminant d’autosatisfaction endiablée. L’ambiance initiale revient ensuite; le thème robuste se poursuit comme précédemment, mais cette fois, il semble que l’homme ait été « confronté à quelque chose de vraiment sérieux » – évoqué par les timbales grondantes qui alternent avec des accords orchestraux bruyants. Après une pause, le deuxième air réapparaît – non plus enjoué mais contemplatif, dans un tempo beaucoup plus lent – et se développe en un épisode contrapuntique pour les cordes. Bientôt, cependant, la musique s’illumine et l’orchestre se lance dans une marche entraînante – l’optimisme impudent de l’homme s’est transformé en une digne assurance – pour compléter cette vibrante image musicale des quatre tempéraments.
Note de programme par Hannah Chan-Hartley, Ph. D. (traduit de l’anglais)
Premier chef invité de l’Orchestre du Centre national des Arts et chef d’orchestre de l’Orchestre philharmonique de la BBC et de l’Orchestre philharmonique de Turku, John Storgårds mène de front une carrière de chef d’orchestre et de violoniste virtuose, et est renommé pour ses programmes innovants et ses prestations à la fois fougueuses et raffinées. Il assure également depuis 25 ans la direction artistique de l’Orchestre de chambre de Laponie, renommé partout dans le monde pour ses prestations audacieuses et ses enregistrements primés.
Sur la scène internationale, Storgårds se produit régulièrement avec les orchestres philharmoniques de Berlin, de Munich et de Londres, l’Orchestre national de France et l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne, de même que les principaux orchestres scandinaves, y compris l’Orchestre philharmonique d’Helsinki, dont il a été chef attitré de 2008 à 2015. Il retourne régulièrement diriger l’Orchestre de chambre de Munich où il a été partenaire artistique de 2016 à 2019. Sur les autres continents, il a été invité au podium des orchestres symphoniques de Sydney, de Melbourne, de la NHK à Tokyo et Yomiuri Nippon du Japon, ainsi que des orchestres symphoniques de Boston et de Chicago et de l’Orchestre philharmonique de New York.
La discographie primée du maestro comporte des enregistrements d’œuvres de Schumann, Mozart, Beethoven et Haydn, mais aussi des raretés de Holmboe et Vask, où on peut l’entendre comme soliste au violon. Avec l’Orchestre philharmonique de la BBC, il a gravé sous étiquette Chandos l’intégrale des symphonies de Nielsen (2015) et de Sibelius (2014), qui lui ont valu les éloges de la critique. En novembre 2019, il a publié le troisième et dernier volume des œuvres du compositeur américain d’avant-garde George Antheil. Leur dernier projet en date est l’enregistrement des symphonies tardives de Chostakovitch, notamment celui de la Symphonie no 11 paru en avril 2020. En 2023, Storgårds et l’Orchestre philharmonique de la BBC ont été en lice pour le titre d’orchestre de l’année décerné par le magazine Gramophone.
John Storgårds a étudié le violon auprès de Chaim Taub et la direction d’orchestre auprès de Jorma Panula et d’Eri Klas. Il a reçu le Prix de la musique de l’État finlandais en 2002 et le prix Pro Finlandia en 2012.
Yosuke Kawasaki est violon solo de l’Orchestre du CNA et premier violon invité de l'orchestre symphonique NHK à Tokyo. Sa polyvalence artistique lui a permis de faire carrière en musique symphonique, en musique de chambre et comme soliste. Comme musicien d’orchestre, il a fait ses débuts à l’Orchestre symphonique de Montgomery. Il a ensuite été violon solo à l’Orchestre de chambre Mito, à l’Orchestre Saito Kinen et au Japan Century Orchestra. Comme artiste solo et chambriste, il a fait carrière sur cinq continents. Il a collaboré avec des musiciens comme Seiji Ozawa, Pinchas Zukerman et Yo-Yo Ma, et s’est produit dans les plus prestigieuses salles du monde, dont le Carnegie Hall, le Suntory Hall et le Royal Concertgebouw.
Yosuke est actuellement membre de deux ensembles, Trio Ink et Mito String Quartet. Passionné de musique de chambre, il est directeur musical du Festival de musique Affinis au Japon. Il est aussi conseiller artistique d’un festival de musique de chambre bulgare appelé Off the Beaten Path.
En tant qu’enseignant, Yosuke a œuvré partout au Canada, offrant des classes de maître et jouant avec des élèves dans leurs écoles. Spécialiste du répertoire pour quatuor à cordes, il est devenu à 26 ans le plus jeune enseignant de l’académie internationale de musique de chambre Ozawa, un poste qu’il s’est vu confier par Seiji Ozawa. Il a aussi été professeur adjoint de violon à l’Université d’Ottawa de 2013 à 2022, aux côtés du très aimé pédagogue Yehonatan Berick.
Yosuke a commencé le violon à l’âge de six ans, d’abord sous la tutelle de son père Masao Kawasaki, puis sous celle de Setsu Goto. Il a par la suite été accepté dans la section précollégiale de l’école Juilliard, et a été diplômé de cette institution en 1998. Il y a étudié auprès de Dorothy DeLay, Hyo Kang, Felix Galimir et Joel Smirnoff.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds, un maestro et violoniste de renommée internationale qui a dirigé certains des plus grands ensembles du monde, et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser, connu pour ses programmes communautaires audacieux et mobilisateurs. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
L’Orchestre du CNA possède une riche discographie qui comprend notamment plus de 80 œuvres de commande, dont :
Par ses initiatives d’éducation et de médiation culturelle, l’Orchestre du CNA cherche à créer des programmes inclusifs et accessibles pour les publics de la région de la capitale nationale et de tout le Canada. Pour ce faire, il propose des spectacles pour toute la famille, le programme Cercle musical, dont les ateliers sont conçus pour les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme, et des concerts adaptés aux sensibilités sensorielles. L’Orchestre propose en outre une programmation riche pour les élèves, les pédagogues et les publics curieux de tous les âges, dont des matinées scolaires, des répétitions publiques, des ateliers de musique et des ressources en ligne, veillant ainsi à ce que l’éducation artistique et le contact avec la musique demeurent une priorité pour les jeunes publics et pour toute la communauté. Enfin, le Programme de mentorat annuel de l’Orchestre rassemble 50 instrumentistes en début de carrière provenant des quatre coins du monde pour une expérience de perfectionnement de trois semaines aux côtés d’un orchestre de calibre mondial. Avec ces initiatives, l’Orchestre du CNA continue de créer des liens puissants avec divers publics, faisant de la musique une expérience commune et inclusive.
« Prolifique, réfléchi et éloquent », Peter Paul Koprowski, compositeur couronné de nombreux prix, est né à Lodz, Pologne, en 1947. Dès ses premières compositions, il se fait remarquer par son talent exceptionnel. À l'Académie de musique de Cracovie, il obtient son diplôme deux fois plus rapidement que les autres étudiants; il récolte des prix et ses compositions sont exécutées à la radio et en concert. Depuis sa première composition orchestrale intitulée In Memoriam Karol Szymanowski, qu'il écrivit alors qu'il n'avait que 16 ans, M. Koprowski a suivi une évolution musicale étonnamment diversifiée. Enfant prodige, il a absorbé dès son plus jeune âge les langages harmoniques évolués de Scriabine et de Szymanowski et a été profondément influencé par la polyphonie de la Renaissance. À la même époque, il a été parallèlement exposé au large éventail des musiques contemporaines présentées à l'édition annuelle du Festival d'automne de Varsovie -- dans les années 1960, la Pologne était, comme Paris 50 ans plus tôt, à l'avant-garde de la musique européenne.
Après un séjour en Angleterre où il a récolté d'autres prix, M. Koprowski est arrivé au Canada en 1971 et a fait son doctorat à l'Université de Toronto. Depuis, il a poursuivi son abondante production, continuant d'enrichir son catalogue qui comprend aussi bien des chansons que des symphonies -- une cinquantaine d'œuvres qui sont le résultat de commandes de la part de grands artistes, d'orchestres et d'ensembles tels que l'Orchestre du Centre national des Arts, l'Orchestre symphonique de Montréal et le Quintette à vents de l'Orchestre philharmonique de Berlin. Les compositions de M. Koprowski ont été interprétées par de nombreux artistes célèbres, notamment Pinchas Zukerman, Trevor Pinnock, Jukka-Pekka Saraste, Okko Kamu et Wojciech Michniewski. En novembre 2006, son œuvre intitulée Elegia a été créée en première américaine au Carnegie Hall de New York par le New York Grand Opera Orchestra placé sous la direction du maestro Vincent La Selva, avec Maria Knapik en soliste. Cinq mois plus tard, une autre de ses compositions,Tapestries for Soprano Solo and Orchestra était créée en première mondiale par Maria Knapik et l'Orchestre symphonique de Kingston sous la baguette du maestro Glen Fast, puis enregistrée en vue de la parution d'un CD. Au cours des derniers mois, plusieurs autres de ses œuvres ont été jouées en Amérique du Nord et en Europe.
En 1983, M. Koprowski est retourné en Pologne à l'invitation du Festival d'automne de Varsovie. En 1988, il était nommé compositeur en résidence à la Compagnie d'opéra canadienne. Il a obtenu le prix Jules Léger du Conseil des Arts du Canada à deux reprises, en 1989 et en 1994 et, en 1990, il a reçu le prix interdisciplinaire Victor Martyn Lynch-Stanton. En 1997, il a remporté le prix national de musique Jean A. Chalmers pour quatre compositions orchestrales (un précédent dans l'histoire de ce prix) : le Concerto pour alto, Symphony of Nordic Tales, Ancestral Voiceset Saga. En 2002, son Concerto pour alto était mis en nomination pour un prix JUNO. En 2005, Peter Paul Koprowski recevait la croix de chevalier de l'Ordre Polonia Restituta.
Actuellement, M. Koprowski réside au Canada, près d'Ottawa. Il enseigne la composition à l'Université Western Ontario et partage son temps entre ses activités de compositeur et de chef d'orchestre en Europe et en Amérique du Nord.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre