Dernière mise à jour: 12 septembre 2019
C’est pour nous une grande joie de présenter conjointement Mînowin des Dancers of Damelahamid dans le cadre du festival Mòshkamo : Le réveil des arts autochtones. Nous y voyons le point de départ d’une fructueuse relation entre Danse CNA et le Théâtre autochtone pour concrétiser notre désir commun d’accueillir davantage d’artistes autochtones de la danse sur nos scènes.
Dans sa démarche artistique, Margaret Grenier évoque les mondes naturel et spirituel des sociétés du potlatch de la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique, et leur rapport à l’environnement. En puisant dans les danses de masques traditionnelles, la danse contemporaine, et des formes et des conceptions ancestrales de la création, les Dancers of the Damelahamid nous transportent au cœur même de l’ontologie des peuples autochtones de la côte nord-ouest, à travers un mouvement et des tableaux d’une beauté saisissante.
Margaret Grenier et les Dancers of Damelahamid émerveillent les auditoires partout au Canada avec des récits marquants de leur coin de pays, et c’est avec fierté que nous vous présentons la création mondiale de leur plus récente production.
KEVIN LORING, Directeur artistique, Théâtre autochtone du CNA
CATHY LEVY, Productrice générale, Danse CNA
Ayant grandi dans une petite collectivité de la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique, j’ai été plongée très tôt dans la pratique de chants et de danses transmis de génération en génération depuis des temps immémoriaux. En tant que directrice générale et artistique des Dancers of Damelahamid, je chéris dans la danse l’héritage le plus précieux que m’aient transmis mes ancêtres, et je n’en aurai pas trop de toute une vie pour affiner cet art et explorer ses possibilités. À mes yeux, la danse, le chant et le conte ont donné à nos peuples autochtones un cadre protecteur, un « espace de guérison » face aux restrictions qui nous étaient imposées. Nos corps, nos pensées, nos liens affectifs et nos prières s’associent à travers la cérémonie de la danse.
Dans nos prestations, nous ne nous en remettons pas seulement à notre savoir ancestral pour nous réconcilier avec nous-mêmes : nous partageons aussi notre pratique artistique avec les autres et les appuyons ainsi.
Les Dancers of Damelahamid sont une compagnie de danse autochtone de la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique, fondée sur un vaste travail de reconstitution de chants qui s’est échelonné sur plus de cinq décennies. Leur riche répertoire de danses masquées donne lieu à des prestations captivantes, qui célèbrent la diversité et l’ancestrale beauté des nombreuses cultures autochtones du Canada. À l’aide de danses spectaculaires, d’un contenu narratif passionnant, de masques finement sculptés et de tenues cérémonielles élaborées, les Dancers of Damelahamid transcendent le temps et l’espace, et rapprochent les traditions ancestrales d’une pratique artistique actuelle bien vivante.
Le chant et la danse ont été au cœur de la culture et des arts autochtones d’innombrables générations. Bien qu’ils aient été frappés d’interdit par le gouvernement du Canada pendant des décennies, ils ont été préservés clandestinement. Les Dancers of Damelahamid sont nés, dans les années 1960, d’un sentiment d’urgence de veiller à ce que ce savoir ancestral ne soit pas irrémédiablement perdu. Au cours des 50 années qui ont suivi, l’évolution de la société a créé un contexte qui a permis à ces danses de survivre autrement, soit dans le cadre de spectacles présentés sur scène.
Depuis 2003, les Dancers of Damelahamid se démarquent à titre de compagnie de danse autochtone professionnelle de premier plan, qui compte à son actif plusieurs productions théâtrales et chorégraphiques indépendantes. La compagnie produit, depuis 2008, le Coastal Dance Festival, un rendez-vous annuel qui présente des danses de tout le littoral de la Colombie-Britannique, en plus d’accueillir des artistes invités issus d’autres régions du pays et du monde. Aujourd’hui, les Dancers of Damelahamid s’attachent à redéfinir leur pratique et à la peaufiner pour que les danses autochtones demeurent tangibles et accessibles aux générations futures.
Directrice générale et artistique de la compagnie Dancers of Damelahamid, Margaret Grenier produit également le Coastal Dance Festival, qui a lieu chaque année depuis 2008. Ses chorégraphies qui mêlent danses gitxsanes et cries à des modes d’expression actuels contribuent à redéfinir la danse autochtone contemporaine. Titulaire d’une maîtrise en enseignement des arts de l’Université Simon Fraser, elle détient également un baccalauréat ès sciences de l’Université McGill avec une majeure en géographie et une mineure en sciences de l’environnement. Elle possède par ailleurs une solide expérience en tant qu’oratrice et conférencière : elle a mené des ateliers et des classes de maître dans le cadre de programmes de formation en danse et a été chargée de cours à l’Université Simon Fraser (2007) ainsi que professeure au Centre des arts de Banff (2013). Margaret Grenier a de plus fait des présentations à la Conférence mondiale des peuples autochtones sur l’éducation en Australie (2008 et 2023), au Pérou (2011) et à Hawaï (2015). Elle a reçu le prix Reveal (2017) et le prix d’excellence Walter Carsen pour les arts de la scène (2020).
Depuis 20 ans, Andrew Grenier se forme aux côtés de Dancers of Damelahamid, avec qui il se produit depuis 2004. Dès cette même année, il crée les décors des productions de la compagnie, puis, à partir de 2008, ceux du Coastal Dance Festival, en utilisant des étoffes et du bois de cèdre. Il veille à tous les besoins techniques et scéniques de la compagnie, en plus d’œuvrer comme directeur de production pour le Coastal Dance Festival. Andrew Grenier est titulaire d’un baccalauréat ès sciences de l’Université McGill et d’une maîtrise en éducation environnementale de l’Université Simon Fraser.
Charles Koroneho travaille dans les domaines du spectacle et de la culture. Il explore la collaboration culturelle et l’intersection des pratiques de la danse, du théâtre, des arts visuels et de la conception. Ses projets prennent la forme de représentations, d’ateliers de recherche et de collaborations artistiques qui explorent le choc entre la cosmologie maorie, la société néo-zélandaise et les cultures du monde entier.
Charles Koroneho est diplômé de la New Zealand School of Dance et de la Elam School of Fine Arts de l’Université d’Auckland. Il transmet sa vision de la danse et des spectacles grâce à des ateliers de mouvement, d’improvisation et de création destinés à des interprètes de danse, des actrices et des acteurs, ainsi que des artistes de performance. Il soutient la communauté artistique en tant que chorégraphe, collaborateur à la mise en scène, consultant culturel et mentor.
Andy Moro est le codirecteur artistique, avec Tara Beagan, de la troupe ARTICLE 11, qui doit son nom à l’article de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
Au théâtre : The Unnatural and Accidental Women (CNA); The Herd (Tarragon Theatre); Rise Red River (ARTICLE 11 Theatre Cercle Moliere, Prairie Theatre Exchange); PISUWIN (Atlantic Ballet) Sleuth, Extractionist, Gaslight (Vertigo Theatre), NOMADA (Diana Lopez Soto), F WORD (Downstage, Alberta Theatre Projects), Ministry of Grace, Reckoning, ROOM, Declaration, Deer Woman (ARTICLE 11); Little Women, Honour Beat (Theatre Calgary); Hookman (Université de Calgary et Chromatic); Post Mistress, Rez Sisters (Royal Manitoba Theatre Centre); Blackhorse (Caravan); The Herd (Citadel et Tarragon); Frozen River (Manitoba Theatre for Young People); Third Colour, Spacegirl, War Being Waged (Prairie Theatre Exchange); Ministry of Grace, Time Stands Still, O’Kosi (MT7); Sky Dancers (A'nó:wara Dance Theatre); Raven Mother (Dancers of Damelahamid); Finding Wolastoq Voice (Theatre New Brunswick); Blood Water Earth, Blood Tides, The Mush Hole (Kaha:wi Dance Theatre).
Film et vidéo : RECKONING (ARTICLE 11); Road to Hasalala Danxalax (Chan Ctr/Marion Newman). À venir : The Ring Cycle: Das Rheingold pour l'Edmonton Opera.
Andy est d'origine mixte Euro/Omushkegowuk et vit actuellement à Calgary.
Hawilkwalał Rebecca Baker-Grenier, est d’ascendance kwakiuł, musgamagw dzawada’enuwx et sḵwx̱wú7mesh. Artiste multidisciplinaire, elle détient un baccalauréat ès arts de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle est directrice artistique associée de la compagnie Dancers of Damelahamid et directrice associée du Coastal Dance Festival. Interprète de danses de pow-wow depuis plus de 20 ans, Rebecca Baker-Grenier se produit au sein de Dancers of Damelahamid depuis 2014 et a créé les tenues cérémonielles de plusieurs productions de la compagnie : Flicker (2016), Mînowin (2019), Spirit and Tradition Remount (2020) et Raven Mother (2024). Elle s’est initiée à la création de mode en 2021 aux côtés de Pam Baker et a suivi le programme de haute couture autochtone du Centre des arts de Banff en 2022. En 2021, elle a obtenu une bourse d’études pour artistes émergents de la YVR Art Foundation et l’année suivante, elle a présenté sa première collection à la Fashion Week de New York. Sa plus récente collection, « we are warriors », a été dévoilée lors du SWAIA Fashion Show du Santa Fe Indian Market (août 2023), avant d’être présentée à la Vancouver Fashion Week et à la Vancouver Indigenous Fashion Week (2023) ainsi que dans le cadre du festival Indigenous Fashion Arts de Toronto (mai 2024). Exposées à la galerie Bill Reid, au Musée de Vancouver et à l’aéroport de Vancouver, ses créations sont également mises à l’honneur dans les pages de Vogue, Vogue Italia et Elle Canada. Son œuvre « Held by Generations » sera présentée au musée américain d’histoire naturelle de New York en 2024–2025.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre