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2019-05-22 20:00 2019-05-22 22:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Orchestre symphonique de Toronto

https://nac-cna.ca/fr/event/18740

Le légendaire Sir Andrew Davis et l’Orchestre symphonique de Toronto, fort de plus de 100 musiciens, interprètent la romantique Septième symphonie de Gustav Mahler qui fait passer l’auditoire de la nuit au jour, de l’obscurité à la lumière. On peut y entendre des instruments inusités comme la cloche de vache et la guitare, imitant les sons de la nature dans cette œuvre ambitieuse. Mahler l’écrivit à...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
mer 22 mai 2019
mer 22 mai 2019

≈ 2 heures · Sans entracte

Dernière mise à jour: 8 mai 2019

Je suis ravi de diriger l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO) à l’occasion de notre visite annuelle au CNA. C’est véritablement l’un des moments forts de notre saison. Le concert s’ouvre sur une œuvre brève mais époustouflante du compositeur canadien Chan Ka Nin, une fanfare enjouée écrite à l’occasion du 150e anniversaire de la Confédération canadienne. L’inimitable soliste Louis Lortie se joint ensuite à nous pour interpréter les romantiques Variations symphoniques de Franck. Bien qu’il ait fait carrière à Paris et y ait vécu presque toute sa vie, Franck n’était pas Français, mais bien Belge; il apporte ainsi sa touche personnelle à la musique de l’époque romantique, à la croisée des influences françaises et allemandes. Rien ne pourrait être plus allemand, cependant, que la Symphonie no 7 de Mahler, peut-être sa symphonie la plus introspective. C’est une œuvre à la fois dramatique et énigmatique, lyrique, mais aussi ardente. Cette symphonie, qui évoque le parcours tumultueux de l’âme humaine, met en valeur toute la virtuosité des membres de l’Orchestre.

Depuis 2004–2005, l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO) se produit chaque saison à la Salle Southam dans le cadre d’un programme d’échange avec l’Orchestre du CNA. La plus récente visite du TSO à Ottawa a eu lieu en mai 2018, alors que Peter Oundjian tirait sa révérence à titre de directeur musical. Au programme, le Concerto pour piano K. 414 de Mozart, avec le soliste invité Leon Fleisher, et la Symphonie no 8 de Bruckner.

Répertoire

Chan Ka Nin

My New Beautiful, Wonderful, Terrific, Amazing, Fantastic, Magnificent Homeland

Hong Kong, Chine, 3 décembre 1949
Vit actuellement à Toronto

Fanfare pour le 150e anniversaire de la Confédération canadienne
Œuvre composée en 2016 | commande conjointe du TSO

Pour son projet Canada Mosaic, lancé en l’honneur du 150e anniversaire de la Confédération canadienne, l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO) a fait appel à des orchestres de tout le Canada pour commander conjointement avec eux, à des compositeurs canadiens, 40 courtes pièces symphoniques écrites dans l’esprit de la fanfare. Chacune de ces œuvres a été créée au cours de la saison 2016–2017, à la fois par l’orchestre partenaire et par le TSO. Les interprétations qu’a faites TSO de ces « Sesquies », ainsi qu’on les avait surnommées (d’après sesquicentennial, littéralement : cent cinquantenaire), ont fait l’objet d’enregistrements numériques qu’on peut maintenant écouter en ligne à l’adresse http://mosaiquecanadienne.tso.ca/.

Cette fanfare, « une courte pièce avec un long titre », selon la description du com-positeur lui‑même, lui a été commandée conjointement avec Sinfonia Toronto, un orchestre de chambre établi dans la Ville‑reine, qui l’a créée le 5 mai 2017; la première exécution par le TSO a eu lieu trois semaines plus tard, le 26 mai. Chan Ka Nin explique que sa Sesquie fait écho à l’enthousiasme que lui inspire son pays d’adoption : « [Je suis] reconnaissant pour tout ce que le Canada a à offrir – l’éducation, les soins de santé, les emplois, et un environnement généralement paisible et sûr. Cette pièce tente de capter l’essence de ce que signifie pouvoir vivre en ce pays si beau, merveilleux, formidable, grandiose, fabuleux et magnifique. »

Après avoir immigré à Vancouver avec sa famille en 1965, Chan Ka Nin a étudié la composition auprès de Jean Coulthard à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), tout en poursuivant en parallèle un programme de baccalauréat en génie électrique. « Jean Coulthard, affirme-t-il, a changé ma vie plus que quiconque. Je lui dois, entre autres, d’avoir attiré mon attention sur ma culture chinoise. “Utilise le nom chinois que tu as reçu à la naissance, m’a-t-elle dit, et puise [ton inspiration] en toi-même.” Elle m’a appris à écrire de la musique qui vient du cœur. » Son diplôme d’UBC en poche, il a poursuivi ses études en composition à l’Université de l’Indiana, où il a obtenu sa maîtrise et son doctorat en musique. Depuis 1982, il enseigne la théorie et la composition à l’Université de Toronto.

En 2001, son opéra Iron Road, écrit avec le librettiste Mark Brownell pour le Tapestry Opera, a remporté le prix Dora Mavor Moore de la meilleure comédie musicale. L’opéra a pour trame de fond la construction du chemin de fer transcontinental canadien, et le rôle qu’y ont joué les travailleurs chinois. Cette Sesquie de deux minutes vibre de la même énergie « transcanadienne » que cette œuvre antérieure.

— Note de programme de David Perlman

CÉSAR FRANCK

Variations symphoniques pour piano et orchestre

Liège, Belgique, 10 décembre 1822
Paris, France, 8 novembre 1890

César Franck a écrit abondamment pour le piano au début des années 1840, pendant sa (brève) carrière de virtuose. À quelques exceptions près (comme le Quintette pour piano et cordes de 1879) il n’a renoué qu’épisodiquement avec l’instrument par la suite – jusqu’à l’été 1884, où il a composé un court et sombre poème symphonique avec partie de piano obligée, Les Djinns, basé sur un poème de Victor Hugo tiré des Orientales. Une superbe pièce pour piano seul, le Prélude, choral et fugue, a suivi plus tard la même année, puis, à l’automne 1885, les Variations symphoniques pour piano et orchestre, écrites en tout juste deux mois à l’intention du pianiste français Louis Diémer. Franck avait été vivement impressionné par l’interprétation que Diémer avait faite de ses Djinns à la création de l’œuvre à Paris. « Vous avez très bien joué, lui avait-il dit. Pour vous prouver ma gratitude, je vous écrirai une petite chose et je vous la dédierai. » Il a tenu parole, et c’est Diémer, comme il se doit, qui a créé cette « petite chose » à Paris, le 1er mai 1886, sous la baguette du compositeur lui-même.

Les Variations symphoniques sont plus brèves que la moyenne des concertos de Mozart, mais elles ne sont « petites » que par la durée. C’est une œuvre ambitieuse, brillante, foisonnante, basée sur deux sujets principaux plutôt qu’un, tous deux concis et immédiatement reconnaissables. Le premier sujet comporte deux éléments contrastés, confrontés l’un à l’autre dans les premières mesures. Son premier motif, joué par octaves par les cordes, est rapide, sonore et de caractère violemment martial; son second motif, confié au piano, est lent, tout en douceur et entièrement harmonisé. Le deuxième sujet principal apparaît quelques instants plus tard : une valse légère pour les bois et les cordes en pizzicato, avec seulement quelques subtils arpèges dans la partie de piano.

Dans la première section, les deux sujets principaux sont introduits et longuement commentés, tant par le piano que par l’orchestre. La section médiane est une séquence de six variations sur le deuxième sujet principal (avec d’épisodiques allusions au premier), possédant chacune un profil, une texture et des couleurs qui lui sont propres. Cette section monte en intensité de façon saisissante jusqu’à la sixième variation, alors que le tempo ralentit et, pour la première fois, la tonalité change, passant de fa dièse mineur à fa dièse majeur. Un trille aigu du piano signale le début d’un long finale au rythme vigoureux, toujours en fa dièse majeur, repris essentiellement du deuxième sujet principal. Les deux éléments du premier sujet sont refondus sous la forme d’une marche joyeuse, et l’œuvre s’achève dans une exubérance éclatante.

En tant que musique pour piano, les Variations symphoniques sont une œuvre brillante et exigeante, bien que le piano ne domine pas le propos aussi outrageusement que dans les concertos de Chopin et de Liszt; tout du long, les forces du soliste et de l’orchestre se fondent de façon gracieuse et éloquente. L’écriture pianistique est merveilleusement variée, surtout si l’on tient compte de la brièveté de la pièce.  On y trouve d’étincelantes ornementations à la manière de Chopin ou de Saint-Saëns, voire au goût de la musique de salon de l’époque, mais aussi des textures « orchestrales » plus étoffées rappelant davantage Brahms et Liszt. C’est une véritable encyclopédie de la littérature pianistique du XIXe siècle que Franck est parvenu, on ne sait comment, à faire tenir dans tout juste 15 minutes de musique.

— Note de programme de Kevin Bazzana

GUSTAV MAHLER

Symphonie no 7 en mi mineur

Kaliště, Autriche (auj. République tchèque), 7 juillet 1860
Vienne, Autriche, 18 mai 1911

Des neuf symphonies achevées de Mahler, la Septième est considérée comme la plus énigmatique. Depuis sa création à Prague le 19 septembre 1908, elle divise la critique, raison pour laquelle elle a été moins souvent jouée et commentée que les autres. Récemment, toutefois, la Symphonie no 7 a bénéficié d’un regain d’intérêt, éclairant d’un jour nouveau de quelle manière et pour quelles raisons cette œuvre paraît déjouer toutes les attentes.

L’un des aspects de la Septième qui la démarque parmi les œuvres pour orchestre de Mahler est son caractère postmoderne. Le compositeur semble offrir ici un tour d’horizon de l’histoire et de l’avenir possible de la forme symphonique. D’une part, il utilise l’architecture de base de la symphonie telle qu’elle a été mise au point depuis le XVIIIe siècle – forme sonate, scherzo et trio, par exemple –, mais il en élargit les contours en variant constamment son matériau thématique. Il y glisse des échos de la musique populaire (par ex. la valse), souvent traités avec ironie, ainsi que des références assumées à des œuvres qui revêtent une signification particulière à ses yeux (comme sa propre Symphonie no 6 et l’opéra Les maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner). Ces éléments disparates sont unifiés par la dualité entre « la nuit » et « le jour », représentés l’un et l’autre par l’usage que fait Mahler de la bitonalité (se traduisant souvent par l’emploi simultané des modes majeur et mineur), et par la trajectoire psychologique allant du sombre mouvement d’ouverture en mi mineur à l’éclatant finale en do majeur.

Le premier mouvement s’ouvre sur une marche funèbre solennelle (adagio) qui introduit trois idées musicales : tout d’abord, une mélodie mystérieuse et lugubre (« la voix de la nature », selon Mahler) entonnée par le cor ténor, suivie d’une marche de procession pour les bois. Le deuxième sujet, joué par les violons, contraste vivement par la sentimentalité et la passion qui l’imprègnent. Soudainement, de mystérieuses fanfares des trompettes et des trémolos dans le registre aigu des violons transportent l’oreille dans une autre dimension; un passage qui s’apparente à un choral amène un bienheureux apaisement. Mais ce calme interlude ne dure pas, et le climat de la marche d’ouverture reprend vite le dessus. Le reste du mouvement est une reprise tout en montée qui se résout dans une conclusion éclatante.

Les trois mouvements centraux de la symphonie sont à ranger au nombre des inspirations les plus fantastiques de Mahler. Il avait d’abord intitulé la première Nachtmusik (« musique de nuit ») Nachtstück, qui désigne une composition musicale sur la nuit, plutôt qu’une pièce destinée à être jouée la nuit. Bien qu’il ait changé ce titre par la suite, Nachtstück paraît convenir pour décrire l’ambiance de mystère qui nimbe le deuxième mouvement. Les apparitions du « motif » (l’enchaînement accord majeur-accord mineur) de sa Symphonie no 6 ajoutent un zeste de mélancolie, tandis que les mystérieux « sons de la nuit » produits par les cloches hors scène, le tam-tam et les cordes pincées ou jouées avec le dos de l’archet abondent tout au long du mouvement.

Le scherzo qui suit évoque des fantômes à un bal spectral – les rythmes saccadés des timbales et des cordes graves font naître des figures tourbillonnantes exécutées par les cordes en sourdine, suivies d’un air de valse sarcastique. Le trio s’amorce avec un thème joué par le hautbois sur des trilles ressemblant au faux-bourdon, produisant un effet d’ambiance pastorale caricaturale. Quand le scherzo revient, ses idées musicales sont soumises à des variations de plus en plus parodiques, se désintégrant peu à peu jusqu’à l’anéantissement final. Nachtmusik II évoque les aspects romantiques de la nuit à travers une sérénade qui a été inspirée à Mahler, ainsi qu’il le confia à son épouse Alma, par le murmure des ruisseaux et les écrits du poète romantique allemand Josef von Eichendorff. Les sujets pleins de tendresse confiés aux cordes sont accompagnés tour à tour par différentes combinaisons de la guitare, de la harpe et de la mandoline; l’envolée qui ouvre le mouvement revient comme un refrain.

Au terme des mouvements « nocturnes », l’auditeur est brusquement plongé dans le « jour » éclatant du finale. Après une courte introduction où le martèlement des timbales accompagne les bois et les fanfares de cors, un bloc d’idées est introduit et fait l’objet de variations tout au long du mouvement. La plus importante de ces idées est la majestueuse marche de procession jouée par les cors – faisant écho au sujet principal de l’ouverture des Maîtres chanteurs de Wagner. Elle agit comme une balise, signalant chaque fois une nouvelle « ronde » de variation avec développement. Avant la fin, Mahler réexpose la marche solennelle (en mineur) du premier mouvement; elle est confrontée à l’un des sujets principaux du finale jusqu’à ce que, à la toute fin, le sujet de la marche soit transfiguré en mode majeur et que l’orchestre exulte dans l’une des plus grandioses conclusions de tout le répertoire symphonique.

— Note de programme d’Hannah Chan-Hartley

Artistes

  • Orchestre Orchestre symphonique de Toronto
  • chef d'orchestre sir Andrew Davis
  • piano Louis Lortie

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre