2018-09-14 19:00 2018-09-14 21:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : La Cinquième de Beethoven

https://nac-cna.ca/fr/event/18732

L’Orchestre du CNA fait revivre l’électrisante et tumultueuse Symphonie no 5 de Beethoven. Révolutionnaire à sa création en 1808, la plus célèbre symphonie du monde confie un solo à pratiquement chaque instrument de l’orchestre, unissant chaque voix individuelle dans un envol collectif qui se conclut en apothéose. Bien rares sont ceux qui ne peuvent reconnaître immédiatement  le motif...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
ven 14 septembre 2018
ven 14 septembre 2018

≈ 1 heure et 30 minutes · Sans entracte

Dernière mise à jour: 11 septembre 2018

Réflexion

Les symphonies de Beethoven sont au cœur de la vie des musiciens et des mélomanes. Au fil de ces neuf chefs-d’œuvre, le compositeur a non seulement fait évoluer sa propre musique, mais il a révolutionné toute la musique d’une manière et à un rythme sans précédent. Du classicisme de sa première à l’universalisme de sa dernière, on chercherait en vain une seule note qui ne tombe pas en place, une seule mesure de trop, une seule idée laissée en suspens. Beethoven oblige l’orchestre à donner le meilleur de lui-même. Il exige rigueur et attention, tant des interprètes que des auditeurs. Et pourquoi? Pour exprimer, par le langage abstrait de la musique, les émotions les plus fondamentales et tangibles, communes à toute l’humanité. La joie, la passion, la chaleur, le deuil, l’espoir, la perte, la mélancolie, la paix, la victoire, la lutte, la solidarité, le désespoir, la vénération, la simplicité... Je ne peux imaginer un seul état d’esprit qui n’ait été évoqué d’une manière ou d’une autre dans sa musique. 

Alors que nous amorçons la saison qui marque notre 50e anniversaire, nous entamons aussi un nouveau chapitre artistique dans une Salle Southam rajeunie, avec sa splendide nouvelle conque d’orchestre et son acoustique bonifiée. Rien ne m’apparaît plus propice à explorer chaque pouce carré de ce nouvel espace qu’une relecture du plus complet et achevé des cycles symphoniques. J’ai l’immense privilège de partager cette nouvelle scène avec les incomparables musiciens de l’Orchestre du Centre national des Arts, qui interpréteront et feront retentir chaque note de ce cycle avec passion, souci du détail, éloquence et amour. Et c’est pour nous une joie incommensurable de partager cet Everest musical, cette pierre angulaire de l’art occidental, avec vous, notre public bien-aimé. Depuis 50 ans, vous écoutez et réagissez. Depuis 50 ans, vous avez rendu possibles des milliers de prestations dans cet espace. Nous vous en sommes profondément reconnaissants. Portons un toast à la nouvelle saison, à la nouvelle salle et à un avenir radieux pour ce merveilleux orchestre! 

Répertoire

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Symphonie no 5 en do mineur, opus 67

Bonn, Allemagne, 17 décembre 1770
Vienne, Autriche, 26 mars 1827

« C’est irrésistible comme cette magnifique œuvre transporte l’auditeur à travers des climats grandissant jusqu’au royaume spirituel de l’infini », écrivait E.T.A. Hoffmann à propos de la Symphonie no 5 de Beethoven en 1810. L’œuvre avait été créée deux ans plus tôt, le 22 décembre, au Theater an der Wien et y avait reçu un accueil assez tiède; sans aucun doute, le contexte dans lequel ce concert a eu lieu – à commencer par sa longueur excessive (le programme, étalé sur plus de quatre heures, comportait également la création de la Symphonie no 6 et de la Fantaisie chorale, ainsi que le Concerto pour piano no 4, interprété par Beethoven lui-même, et des extraits d’œuvres diverses), en plus du froid mordant qui régnait dans la salle et du manque de préparation de l’orchestre – a contribué à cet accueil mitigé. Toutefois, après la parution de la critique historique d’Hoffmann, l’avis général sur la Cinquième a changé; l’œuvre n’a pas tardé à s’imposer comme un pilier du répertoire classique, titre qu’elle a conservé jusqu’à nos jours. Elle demeure l’une des symphonies les plus jouées, et continue de faire affluer les auditoires dans les salles de concert du monde entier.

Que l’on entende cette symphonie pour la première ou la énième fois, on ne peut qu’être saisi par l’explosive ouverture du premier mouvement avec son célèbre motif « brève-brève-brève-longue », dit du « destin frappant à la porte ». À partir de cette semence, l’Allegro con brio se propulse avec une furieuse énergie, se développant de façon quasi organique. Le motif devient obsessionnel et réapparaît dans les mouvements subséquents sous divers aspects : sous forme de second sujet triomphal, exposé par les cors et les trompettes dans le deuxième mouvement; sous les habits d’une marche militaire, également entonnée par les cors, dans le scherzo; et en tant que sujet vivement contrasté, joué par les violons, dans le finale.

En dernière analyse, la force de la Symphonie no 5 qu’Hoffmann évoque avec tant d’enthousiasme tient à la façon dont Beethoven dépeint la trajectoire du triomphe sur l’adversité au fil des quatre mouvements de l’œuvre. En effet, le motif « brève-brève-brève-longue » n’est que l’un des nombreux moyens auxquels le compositeur a recours pour les relier entre eux en une trame narrative cohérente. Un autre est l’usage qu’il fait du mode, depuis le pathos et le drame tempétueux de la tonalité de do mineur dans les premier et troisième mouvements, qui encadrent un mouvement lent lyrique en la bémol majeur, jusqu’au jubilatoire do majeur du finale. Qui plus est, le triomphe de la tonalité de do majeur est préfiguré dans chaque mouvement : dans la reprise du second sujet du premier, dans le sujet lumineux du deuxième et dans l’énergique trio du troisième. Une transition merveilleusement insolite qui relie directement le troisième mouvement au quatrième – amorcé par les timbales qui tapent le motif principal sur un do grave, par-dessus un long la bémol des violoncelles et des contrebasses – intensifie encore la progression dramatique vers la résolution finale. Cependant, même au cœur de l’exubérance de l’Allegro final, Beethoven nous rappelle brièvement, dans un rappel du thème de « marche » du scherzo, la détresse exprimée par la tonalité plus sombre de do mineur, avant l’ultime délivrance en pleine lumière, sur laquelle nulle ombre ne pèse plus, jusqu’à l’extatique conclusion de la symphonie.

– Note de programme d’Hannah Chan-Hartley


LE « V » DE LA VICTOIRE DE BEETHOVEN

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le motif d’ouverture de la Cinquième de Beethoven est devenu un puissant symbole pour les Forces alliées. Elles ont opté pour ce motif musical comme signal de ralliement en raison de sa ressemblance, purement circonstancielle, avec le symbole de la résistance, « V » (pour Victoire), en code Morse : trois points et un trait. Dans le cadre de la « campagne des V », une carte postale « V pour la Victoire » a été produite avec la notation musicale de ce motif, surmontée des drapeaux des Alliés.

Artistes

  • chef d’orchestre Alexander Shelley
  • Réalisateur Ian Cameron
  • régisseuse de la saison Tobi Hunt McCoy

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre