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Toujours d’actualité, 250 ans après sa création, l’opéra Les Noces de Figaro, qui s’inspire de la célèbre pièce de Beaumarchais, est une étude pleine d’esprit sur les relations humaines au sein d’une maisonnée. Mozart et son librettiste Da Ponte mettent en scène des amitiés, des alliances, des histoires d’amour et des moments de pure comédie dans un opéra rocambolesque. Au cœur de l’œuvre, deux couples en opposition : le comte et la comtesse voient leur mariage, autrefois heureux, s’effriter, tandis que Figaro et Suzanne vont bientôt s’épouser. Les relations entre ces personnages sont représentées avec finesse, et les épreuves qu’ils surmontent dans leur quête du bonheur amoureux ne peuvent que nous émouvoir. Mozart demeure inégalé dans la composition opératique, et il est au sommet dans cette œuvre. La musique de Figaro est un tel plaisir à jouer, et un grand bonheur à écouter. J’espère que vous apprécierez chaque instant de notre prestation!
Dernière mise à jour: 3 juin 2019
« Existe-t-il une seule musique en ce monde qui soit aussi rafraîchissante que celle de l’Ouverture des Noces de Figaro? », demande Edward Downes dans ses notes de programme pour l’Orchestre philharmonique de New York. Depuis le premier doux murmure des violoncelles et des contrebasses jusqu’à la dernière fanfare éclatante des cors, des trompettes et des timbales, l’Ouverture représente le genre de musique qui faisait dire à un Salieri subjugué, dans le film Amadeus : « Déplacez une seule note, on allait vers l’amoindrissement; déplacez une seule phrase, on aurait vu la structure s’effondrer! » Cet immense opéra où le rire côtoie la vérité s’ouvre sur une étincelante pièce de quatre minutes au charme irrésistible et d’une grande perfection formelle.
ACTE I
L’intrigue se déroule dans un palais en Espagne, au XVIIIe siècle, en une seule journée. Les amateurs d’art lyrique se souviendront que dans l’opéra Le Barbier de Séville de Rossini, le comte Almaviva courtisait la jeune et jolie Rosine et finissait par obtenir sa main, un dénouement facilité par Figaro, barbier et homme à tout faire. Chez Mozart, Rosine est devenue la comtesse Almaviva, et Figaro est le valet du comte. Quand le rideau se lève sur l’Acte I, Figaro et sa fiancée, Suzanne, mesurent la superficie de la chambre que le comte leur a attribuée, discutant d’ameublement et de leur nuit de noces toute proche. Lorsque Suzanne informe Figaro que le comte la poursuit de ses assiduités, Figaro se hérisse et chante que si le comte veut « danser », c’est lui-même qui jouera l’air, de manière à ce que les événements tournent en sa faveur, plutôt qu’en celle de son maître (« Se vuol ballare »).
Entrent Marceline et le docteur Bartholo, un autre personnage repris de l’opéra de Rossini, dans lequel il agissait comme tuteur de Rosine (à présent la comtesse), qu’il s’était mis en tête d’épouser, sans toutefois parvenir à ses fins. Cet échec le hante encore, aussi est-il ravi d’appuyer Marceline pour obliger Figaro à honorer la promesse de mariage qu’il avait jadis faite à cette dernière en échange d’un prêt jamais remboursé. Dans « La vendetta », Bartholo exulte à la perspective de sa revanche prochaine sur Figaro, auquel il n’a pas pardonné d’avoir contrarié ses projets de mariage.
Un peu plus tard, on fait connaissance avec l’un des personnages opératiques les plus attachants, Chérubin, jeune page de seize ans (un « travesti », c’est-à-dire, en termes de théâtre, un rôle masculin interprété par une femme). Chérubin vient d’atteindre l’âge magique où les choses de l’amour se révèlent brusquement à lui, et il court les jupons avec ardeur. Dans un dialogue échevelé avec Suzanne, il raconte qu’il a été surpris par le comte, la veille, alors qu’il troussait la fille du jardinier, Barberine; et ce jour-là, il se croit amoureux de la comtesse, ce qui ne l’empêche pas de badiner avec Suzanne. L’image qui vient à l’esprit en entendant son air « Non so più cosa son, cosa faccio » est celle d’un papillon butinant de fleur en fleur.
Chérubin n’a pas plus tôt terminé son chant que le comte fait son entrée. Le page se dissimule vivement derrière un imposant fauteuil. Tandis que le comte échange avec Suzanne, le vieux maître de musique, Basile, personnage fouineur et retors, apparaît à son tour. C’est le comte, à présent, qui redoute d’être surpris dans un entretien privé avec Suzanne (il a une réputation à soutenir), aussi se précipite-t-il vers la cachette où Chérubin se trouve déjà. Tout étudiant en physique vous le dira : deux corps ne peuvent pas occuper le même espace en même temps; aussi le comte plonge-t-il sous le fauteuil, tandis que Suzanne manœuvre adroitement pour déplacer Chérubin sur le fauteuil et jeter une robe sur lui sans que le comte ne s’en aperçoive – le genre de chose qui n’est possible qu’à l’opéra! Basile, se croyant seul avec Suzanne, émet quelques commentaires perfides au sujet du comte, sur quoi ce dernier surgit de sa cachette et confronte le vieil homme. S’ensuit un trio dans lequel chacun fait part de ses réflexions du moment (« Cosa sento! »). Le comte révèle notamment aux deux autres que les ardeurs amoureuses débridées de Chérubin deviennent incontrôlables : la veille encore, il a surpris le garçon dans une situation compromettante avec la fille du jardinier. « Il était là », dit le comte, « tapi dans un fauteuil, dissimulé sous une robe assez semblable à celle-ci… » – et, passant de la parole aux actes, il soulève la robe jetée sur le fauteuil devant lui. Surprise! L’histoire se répète. Inutile de préciser que Chérubin a fort à faire pour s’expliquer à cet instant.
Arrivant à point nommé, un groupe de paysans apparaît pour chanter les louanges du comte, leur maître. Ce dernier pardonne alors ses indélicatesses à Chérubin en faisant de lui un officier de son régiment. Figaro entonne un air ironique sur l’héroïsme militaire (« Non più andrai, farfallone amoroso »).
ACTE II
La comtesse, dame aimable et distinguée, apparaît seule dans son boudoir. Incorrigible coureur de jupons, son époux la délaisse. Loin de nourrir une fureur vengeresse à l’égard de celui-ci, comme il est généralement d’usage à l’opéra dans de tels cas, elle est disposée à passer l’éponge et à pardonner ses frasques au comte, pourvu qu’il lui revienne, un sentiment qu’elle exprime dans un air ravissant, « Porgi, amor ». Figaro et Suzanne surviennent. L’intrigue se corse : Figaro a un plan pour contrecarrer les visées du comte sur Suzanne et le prendre à son propre piège. Il fera parvenir au comte, par l’entremise de Basile, une lettre anonyme l’informant que la comtesse a un rendez-vous galant dans le jardin le soir même. Suzanne invitera le comte à venir la rejoindre au même endroit et au même moment, mais c’est Chérubin, déguisé en femme, qui ira à sa place. La comtesse surprendra alors son mari et lui fera honte de son inconduite.
Chérubin fait son entrée, tout fier du chant qu’il vient de composer évoquant l’amour comme une force vitale (« Voi che sapete »). Suzanne expose à Chérubin le rôle qu’il jouera ce soir-là, et lui enseigne quelques manières féminines (« Venite inginocchiatevi »).
Suzanne se retire un instant, au moment même où le comte frappe à la porte, exigeant qu’on lui ouvre et demandant pourquoi elle était verrouillée (Suzanne avait pris cette précaution dès l’arrivée de Chérubin). La situation devient critique! À demi vêtu, Chérubin se réfugie dans un cabinet, qu’il verrouille de l’intérieur. Le comte accable sa femme de reproches. À peine est-elle parvenue tant bien que mal à se disculper que Chérubin heurte bruyamment un objet dans le cabinet, et elle se retrouve à nouveau sur la défensive. La comtesse assure que c’est Suzanne qui se trouve là, mais le comte est pris de soupçons. Lorsqu’il ordonne à « Suzanne » de sortir, la comtesse commande à « celle-ci » de ne pas bouger. Furieux, le comte oblige son épouse à l’accompagner pour aller chercher la clé du cabinet. Il verrouille toutes les portes de la chambre, afin que personne ne puisse entrer ou sortir, et le couple s’éloigne. Toutefois, pendant la scène précédente, Suzanne s’était faufilée à l’intérieur sans être vue. Sitôt le couple parti, elle se précipite vers le cabinet et aide Chérubin à s’évader par la seule issue possible – une fenêtre ouverte. Leur bref duo volette à la manière de deux oiseaux qui s’élancent frénétiquement à travers la pièce (« Aprite, presto, aprite »).
Suzanne prend la place de Chérubin à l’intérieur du cabinet. Au retour du comte et de la comtesse, on peut imaginer leur étonnement et leur désarroi à tous deux, lorsqu’ils voient Suzanne en sortir. La nomination de Chérubin comme officier (toujours non signée), l’origine et le sens exact de la lettre anonyme que Basile a remise au comte, les affirmations d’Antonio, le jardinier ivre qui assure avoir vu quelqu’un sauter par la fenêtre, et les prétentions de Marceline, qui exige à nouveau de Figaro qu’il honore sa promesse de mariage, ne font qu’ajouter à la confusion ambiante, chacun y allant de ses récriminations pendant que l’acte s’achève dans le tumulte le plus complet.
ACTE III
À l’Acte III, les plans du comte pour séduire Suzanne sont contrecarrés une fois de plus. Jusqu’au dernier moment, il croit la tenir à sa merci. Mais un commentaire destiné à Figaro, qu’il surprend inopinément, lui révèle le pot aux roses, et il comprend qu’il a été berné. Rageur, il affirme que Figaro et Suzanne méritent une punition, qu’il ne les autorisera jamais à se marier, et que de simples serviteurs ne devraient jamais faire obstacle à son bon plaisir (« Hai già vinta la causa… Vedrò mentr’io sospiro »). A contrario du courroux et des vociférations de son mari, la sage et délicate comtesse chante un nouveau soliloque d’une grande beauté sur son mariage malheureux (« Dove sono »).
Quand Marceline revient avec son avocat, Don Curzio, pour exiger que Figaro l’épouse, on découvre, au fil des échanges, que celle-ci est en fait la mère du héros (qu’il n’avait jamais connue), et que Bartholo est son père. Suzanne apparaît au moment où mère et fils s’étreignent avec effusion, et elle en est naturellement fâchée; mais le sextuor qui suit vient dissiper le malentendu. La comtesse demande à Suzanne d’écrire un billet au comte pour fixer l’heure et l’endroit précis de leur rendez-vous dans le jardin. C’est à cette occasion qu’elles chantent le ravissant « duo du billet », dans lequel la comtesse dicte des mots que Suzanne répète en les écrivant (« Che soave zeffiretto »).
Les bouquetières font leur entrée et chantent en présentant leurs bouquets à la comtesse. D’autres conversations embarrassantes sur les engagements amoureux sont suivies d’une marche nuptiale qui accompagne le comte pendant qu’il ajuste le voile de la mariée sur la tête de Suzanne.
ACTE IV
L’Acte IV se situe dans le jardin du palais, la nuit. Barberine chante son seul air de tout l’opéra, dans lequel elle se désole d’avoir perdu une épingle (« L’ho perduta »). L’importance de cette perte ne peut être comprise que dans le contexte de l’intrigue de plus en plus alambiquée, mais la musique exerce un attrait immédiat par son envoûtante beauté. Peu après vient le seul air de Basile (« In quegli anni »), lequel n’a pas grand-chose à voir avec l’intrigue, mais il offre à ce personnage la chance de faire entendre sa voix. Figaro chante un air orageux (« Aprite un po’ quegli occhi ») dénonçant l’inconstance et la duplicité des femmes. La comtesse et Suzanne, qui ont échangé leurs vêtements, entrent en compagnie de Marceline. Sachant que Figaro se cache tout près de là, Suzanne entonne l’air « Deh vieni, non tardar », un chant d’amour apaisé et sincère. Suzanne sait que Figaro peut l’entendre, mais lui ne sait pas qu’elle le sait. La situation se complique encore. Figaro en vient à croire (à tort) que Suzanne lui est infidèle, le comte est surpris à faire l’amour à sa véritable épouse, déguisée en Suzanne, et la moitié de la maisonnée du comte est mêlée à une machination destinée à réfréner ses élans séducteurs. Bon nombre des personnages sont déguisés, les quiproquos se multiplient, les esprits s’échauffent, mais à la fin, tout le monde s’accorde pour pardonner et oublier. Dans un chœur entraînant, tous conviennent que « seul l’amour peut faire de cette journée pleine de tourments, de caprices et de folie un jour de joie et de bonheur ».
— Traduction d’après Robert Markow
Pianiste-répétitrice :
Claire Stevens
Gestionnaire des chœurs :
Mary Zborowski
Pianistes-répétiteurs additionnels :
Thomas Annand
Judith Ginsburg
Soprano
Michelle Bawden
Maureen Brannan
Rosemary Cairns Way
Allison Kennedy
Ilene McKenna
Christine Muggeridge
Alto
Elizabeth Burbidge
Rachel Hotte
Caroline Johnston
Chloe Monette
Rebecca Taves
Mary Zborowski
Ténor
Johnathan Bentley
Jamie Ilagan
David Lafranchise
Cameron Martin
Robert Ryan
Ryan Tonelli
Basse
Alain Franchomme
Ryan Hofman
James Kubina
Eugene Oscapella
Mathieu Roy
Stephen Slessor
Salzbourg, 27 janvier 1756
Vienne, 5 décembre 1791
« […] Je regardais avec le plus grand plaisir tout ce monde sauter si joyeusement au son de la musique de mon Figaro […] car ici on ne parle que de Figaro, on ne joue, on ne sonne, on ne chante, on ne siffle que Figaro, on ne fréquente d’autre opéra que Figaro et toujours Figaro. » Mozart rendait compte en ces termes d’un séjour à Prague en 1787, alors que son opéra y était présenté. Les Noces de Figaro avaient reçu un accueil partagé à leur création au Burgtheater de Vienne l’année précédente (le 1er mai 1786), mais c’est à Prague que cette comédie d’amour et de mœurs a véritablement conquis son public. Avant la fin du siècle, l’œuvre avait rejoint la plupart des grandes villes d’Europe; elle n’a pas tardé à faire la traversée jusqu’au Nouveau Monde; on ne connaît pas avec certitude la date de la première canadienne, mais on sait que les Montréalais ont vu Figaro dès 1840, et peut-être même avant.
Le répertoire lyrique regorge de grandes tragédies, mais à bien y penser, les comédies vraiment remarquables n’y sont pas très nombreuses. Les Noces de Figaro en font incontestablement partie. Cet opéra est toutefois bien plus qu’une simple comédie. C’est une œuvre impérissable offrant d’infinies splendeurs, de nouveaux sens cachés et différents angles d’interprétation à chaque rencontre. C’est un opéra basé sur un argument plausible (ou presque!) avec des personnages auxquels on peut s’identifier et s’attacher; leurs émotions, leurs joies, leurs frustrations et les difficultés qu’ils éprouvent sont aussi les nôtres. Il n’y a pas de divinités, de héros, de méchants ou d’archétypes dans Figaro.
La caractérisation raffinée des personnages à laquelle parvient ici Mozart n’est pas étrangère à la pérennité du succès de Figaro. Les traits, les faiblesses, les failles et les qualités des personnages sont mis en lumière avec finesse, tant par la musique que par le texte. Ces personnages tiennent rarement en place. L’histoire est fertile en action, en rebondissements et en détails de toutes sortes. En fait, Les Noces de Figaro peuvent être vues non seulement comme un opéra évoquant le mariage de deux personnages (Figaro et Suzanne), mais aussi comme l’alliance de la musique et du théâtre. L’opéra est long par la durée – environ trois heures de musique, sans compter les entractes –, mais se déroule presque tout du long à un rythme effréné; la plupart des numéros musicaux sont brefs et exécutés sur des tempos rapides.
Se déroulant en l’espace d’une folle journée, dans un palais en Espagne au XVIIIe siècle, l’opéra est basé sur la pièce de Beaumarchais Le Mariage de Figaro, créée en 1784. Le livret est signé Lorenzo da Ponte, qui inaugurait du même coup une fructueuse collaboration avec Mozart. Les Noces de Figaro sont une comédie d’amour et de mœurs, mais l’amour n’a rien de risible chez Mozart. L’histoire évolue au gré des tentatives du comte Almaviva pour séduire Suzanne, fiancée à Figaro, en vertu d’un droit de cuissage par lequel le seigneur d’un château pouvait partager la couche de la fiancée de l’un de ses serviteurs la veille de son mariage. Notre comte Almaviva, dans l’esprit des Lumières, a officiellement renoncé à ce privilège abject, mais n’en cherche pas moins des stratagèmes qui pourraient lui permettre de l’exercer sans qu’il n’y paraisse.
L’amour, le badinage, la séduction, la jalousie, la fidélité, la vengeance, l’honneur, la duperie et même un zeste de luxure animent les personnages de l’opéra. S’il y a des moments marqués par le chagrin, la nostalgie, une menace voilée ou un péril immédiat, la musique exhale, dans l’ensemble, la gaieté et la vitalité de la jeunesse. L’intrigue est complexe – on ne peut le nier; même les amateurs d’opéra les plus chevronnés auront du mal à vous expliquer ce qui se passe exactement à l’Acte IV. Cela n’a toutefois rien d’étonnant. Aucun des personnages ne détient lui-même toutes les clés de l’intrigue, à aucun moment, ce qui conduit à d’innombrables quiproquos, situations embarrassantes et subterfuges. Néanmoins, même les mélomanes qui ne connaîtraient pas l’argument peuvent apprécier les qualités musicales de l’opéra. On aurait du mal à y trouver un seul numéro qui n’atteigne pas les plus hauts sommets de la splendeur.
— Traduction d’après Robert Markow
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du CNA en septembre 2015. Depuis, l’ensemble a été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen), et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord (magazine Maclean’s) pour sa programmation.
Champion de la création au Canada, M. Shelley a signé récemment le projet multimédia Réflexions sur la vie et RENCONTR3S, collaboration avec Danse CNA comportant trois nouveaux ballets d’envergure. Il a dirigé l'enregistrement de quatre albums de l'Orchestre pour la maison de disque montréalaise Analekta : Réflexions sur la vie, RENCONTR3S, Nouveaux Mondes (sélectionné pour les prix JUNO 2019) et Aux frontières de nos rêves.
M. Shelley s’attache à cultiver les talents de la relève : il a notamment dirigé 1 300 jeunes lors du concert Éclat musical à Ottawa et a travaillé étroitement avec la Première Nation d’Eskasoni (N.‑É.) pendant la Tournée Canada 150 de l’Orchestre du CNA.
Alexander Shelley est le premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra de Londres et, de 2009 à 2017, il a été premier chef de l’Orchestre symphonique de Nuremberg. Il a dirigé les philharmonies de Rotterdam et de Stockholm, DSO Berlin, le Leipzig Gewandhaus, et l’Orchestre symphonique de la Nouvelle-Zélande, entre autres. En mai 2019, il a effectué une tournée européenne avec l’Orchestre du CNA pour souligner le 50e anniversaire de l’ensemble.
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Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc)
Le baryton canadien Joshua Hopkins a été salué pour « sa voix de baryton étincelante, polyvalente et d’une exceptionnelle beauté » (Opera Today). La saison prochaine, il fera ses débuts dans le rôle-titre de Billy Budd avec le Central City Opera; il sera de retour dans la peau de Papageno dans La Flûte enchantée, au Metropolitan Opera; il interprétera aussi Orphée dans la création mondiale d’Eurydice de Matthew Aucoin avec le Los Angeles Opera. On a pu voir M. Hopkins dans une prestation du Messie de Hændel avec l’Orchestre du CNA en 2007. Paru sous étiquette ATMA Classique, le premier album de Joshua Hopkins, Let Beauty Awake, comprend des chansons de Barber, Bowles, Glick et Vaughan Williams, et a été enregistré en récital.
Cette saison, Erin Wall donne vie à Électre dans Idoménée, au Lyric Opera de Chicago, à Chrysothémis dans Elektra, à la Compagnie d’opéra canadienne, et à Marguerite dans Faust, avec le Washington National Opera. En concert, elle se produit dans Four Last Songs avec l’Orchestre symphonique de Chicago et Edward Gardner; la Symphonie no 8 de Mahler avec le Wiener Philharmoniker sous la direction de Franz Welser-Möst; la Symphonie no 9 de Beethoven avec l’Orchestre symphonique de Vancouver; le War Requiem avec Peter Oundjian et le Royal Scottish National Orchestra, aux BBC Proms; et en tournée européenne avec l’Orchestre du CNA.
Née à Winnipeg, au Manitoba, la soprano Andriana Chuchman fait ses débuts au CNA dans le cadre des Noces de Figaro. Sur la scène opératique, on peut fréquemment la voir à la Compagnie d’opéra canadienne, au Metropolitan Opera, à l’Opéra de San Francisco, au Lyric Opera de Chicago et à l’Opéra de l’État de Hambourg. Elle s’est produite avec les orchestres symphoniques de Toronto, de Chicago et de Cincinnati, ainsi qu’au White Lights Festival du Lincoln Center. Andriana Chuchman est diplômée du Ryan Opera Center du Lyric Opera de Chicago et du programme Merola de l’Opéra de San Francisco.
Gordon Binter est membre de l’ensemble de l’Opéra de Francfort; cette saison, on peut le voir dans deux nouvelles productions, Dalibor de Smetana (Vladislav) et Un son lointain de Shreker (le comte), et dans des reprises d’Ariane à Naxos (Arlequin), de Rinaldo (Argante), des Noces de Figaro (comte Almaviva) et de La Flûte enchantée (Papageno). Il est aussi de retour à la Compagnie d’opéra canadienne (COC) dans le rôle-titre d’Eugène Onéguine. Diplômé de l’Ensemble Studio de la COC et de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, il entretient des liens étroits avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Gordon Binter se produit au CNA pour la première fois ce soir.
La mezzo-soprano Katarzyna Sadej est née à Wrocław, en Pologne. À l’opéra, elle a récemment fait ses débuts à Los Angeles dans le rôle du page d’Hérode dans Salomé de Strauss et au South Ottawa Performing Arts Collaborative dans celui du Prince Charmant dans Cendrillon de Massenet. Elle a aussi interprété Carmen dans le célèbre opéra de Bizet pour la Palm Springs Opera Guild. En 2019, elle incarnera Giannetta dans L’Élixir d’amour de Donizetti à l’Opéra de Chengdu, en Chine, pour la première fois. Elle livre se soir sa première prestation de soliste avec l’Orchestre du CNA.
La magnifique voix de soprano de Sharon Azrieli séduit les auditoires de partout, de New York à Tokyo en passant par Tel Aviv et Montréal, où elle est née. Cette saison, la chanteuse a fait ses débuts au Metropolitan Opera (sœur Dolcina dans Sœur Angélique de Puccini) et s’est produite avec l’Orchestre classique de Montréal dans Les Nuits d’été de Berlioz. Avec Les Noces de Figaro, elle apparaît sur la scène du CNA pour la première fois. Cette été, elle interprétera Seven Tableaux from the Song of Songs de Glick au Musée de l’histoire des Juifs polonais de Varsovie et à Prague, avec l’Orchestre national tchèque.
Reconnu pour sa « prouesse vocale de stentor », mais aussi pour « sa chaleur et sa majesté immenses », Daniel Lichti est l’un des solistes les plus acclamés par la critique au Canada pour ce qui est des concerts et des oratorios. On a pu le voir avec l’Orchestre du CNA à l’occasion de prestations du Messie de Haendel en 2003. En 2019, le baryton-basse sera de la création de Jérusalem de Ruth Fazal, et de la Passion selon saint Matthieu avec le Grand Philharmonic Choir. Il offrira aussi des classes de maître à Lyon. Daniel Lichti a récemment interprété Le Voyage d’hiver de Schubert en récital à Saint‑Pétersbourg, et le reprendra cet été avec le quatuor à cordes Penderecki au Festival d’Elora.
Le ténor acadien Jacques Arsenault a commencé sa carrière musicale à titre d’accordéoniste virtuose, pendant sa jeunesse à l’Île-du-Prince-Édouard. Ce n’est que plus tard qu’il a découvert ses talents de ténor dramatique. À Toronto, M. Arsenault a donné vie à Freddy dans Bandits in the Valley au Tapestry Opera. En 2017, il a fait ses débuts dans le rôle d’Ambroise Lépine dans Louis Riel d’Harry Somers, une coproduction du CNA et de la Compagnie d’opéra canadienne. La saison prochaine, Jacques Arsenault interprétera le chanteur d’opéra italien Piangi dans la production du Fantôme de l’opéra d’Opera on the Avalon.
La soprano canado-allemande Anna-Sophie Neher a cette année fait ses débuts à la Compagnie d’opéra canadienne (COC) aux côtés de Thomas Hampson et Karita Mattila : elle y a interprété le rôle de Lavia dans la création mondiale du nouvel opéra de Rufus Wainwright, Hadrian. Au cours de ses années d’études, Mme Neher s’est distinguée dans plusieurs concours et a obtenu de nombreuses récompenses, y compris le prix Wirth de l’Université McGill, le prix Silva Gelber et le premier prix du Concours Manuvie de l’Orchestre symphonique de Montréal. Elle se produit avec l’Orchestre du CNA pour la première fois ce soir dans le rôle de Barberine. Anna-Sophie Neher est actuellement membre du prestigieux Ensemble Studio de la COC.
Le baryton canadien Clarence Frazer est diplômé du prestigieux Ensemble Studio de la Compagnie d’opéra canadienne (COC). Il a joué Figaro dans Le Barbier de Séville avec le Pacific Opera Victoria, et celui de Marcello dans La Bohème avec l’Opéra de Saskatoon. En 2017, M. Frazer a personnifié James Isbister dans la production acclamée de Louis Riel de la COC, à Toronto et en tournée au Centre national des Arts et à l’Opéra de Québec. Ce printemps, Clarence Frazer est de la distribution de Shanawdithit, une coproduction de Tapestry Opera et d’Opera on the Avalon.
Laurence Ewashko, directeur artistique
Fondés en 1992, les Ewashko Singers constituent aujourd’hui l’un des ensembles vocaux les plus polyvalents de la région de la capitale nationale. De Beethoven à Mahler et Verdi, en passant par Richard Rodgers, le chœur interprète un répertoire musical diversifié dans plusieurs langues. Cette saison, les Ewashko Singers se joignent à d’autres chœurs dans des programmes de l’Orchestre du CNA. Ils sont des concerts de la série Pops, du War Requiem de Britten, du Messie de Hændel et de la prestation de ce soir de l’opéra de Mozart, Les Noces de Figaro, version concert. Le chœur a en outre interprété le Requiem de Brahms pour duo de pianos au Festival Pontiac Enchanté en mai.
Laurence Ewashko œuvre à faire connaître et aimer une musique vocale de qualité, au Canada et à l’étranger, grâce à ses talents d’animateur d’ateliers choraux, de répétiteur et de membre de jurys. Il travaille régulièrement avec des ensembles choraux à la préparation de prestations au CNA. Professeur agrégé à l’Université d’Ottawa, M. Ewashko dirige les deux chœurs de l’École de musique. Il a par ailleurs été à la tête du chœur d’Opéra Lyra Ottawa de 1988 à 2015 et a été maître de chœur et répétiteur au Centre des arts de Banff. Laurence Ewashko est lauréat du prestigieux prix Leslie Bell pour la direction chorale.
Metteure en scène au théâtre et à l’opéra, enseignante, chorégraphe et comédienne, Allison Grant s’est produite au Festival de Stratford, au Old Vic de Londres et en tournée avec diverses productions au Canada, aux États-Unis et en Angleterre. Elle est très en demande pour ses mises en scène et chorégraphies opératiques au Canada et aux États-Unis. Mme Grant a récemment mis en scène La Flûte enchantée pour le Hawaii Opera Theatre, Les Noces de Figaro pour l’Opéra de Sarasota et La Chauve-souris pour l’Opéra d’Edmonton. Elle a mis en scène ou chorégraphié plusieurs reprises de célèbres productions pour la Compagnie d’opéra canadienne, telle Sémélé.
Tobi Hunt McCoy poursuit sa collaboration saisonnière avec l’Orchestre du CNA à titre de régisseuse. Au fil des ans, elle a été à la régie pour la Symphonie « Le Seigneur des anneaux », Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn avec Christopher Plummer en 2001 et Colm Feore en 2014, et bon nombre des programmes Pops et concerts jeunesse et famille de l’Orchestre. Toujours en 2014, elle a assuré avec Jack Everly la coproduction du programme La belle époque de la radio pour l’Orchestre symphonique d’Edmonton, concert qu’ils avaient produit ensemble en 2007 pour l’Orchestre du CNA.
Kai-Yueh Chen en est à sa première collaboration avec l’Orchestre du CNA; il a toutefois travaillé aux productions The Colony of Unrequited Dreams, Tartuffe et Metamorphoses: Based on the Myths of Ovid au CNA. Il a également mis ses talents au service du Buddies in Bad Times Theatre, de la Canadian Children’s Opera Company, du fu-GEN Asian Canadian Theatre, des Mirvish Productions, du Neptune Theatre, de l’Obsidian Theatre, du Soulpepper Theatre, du Theatre Direct et du Volcano Theatre. En outre, il a assuré la régie de la cérémonie de clôture des Jeux Pan Am, ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Parapan Am à Toronto (2015). Il est diplômé de l’Université McGill et de l’École nationale de théâtre du Canada.