«Comme des papillons vers la lumière»
« Savèche » est un mot acadien qui désigne un papillon de nuit, attiré irrémédiablement par la lumière, comme l’homme moderne par l’agitation perpétuelle du monde virtuel. Jonathan Roy en a fait la métaphore centrale de son deuxième recueil de poésie, qui puise au vocabulaire informatique, aux réalités de la génération Y, aux classiques de la littérature et à la culture populaire.
La fragmentation se fait en trois mouvements : « Des phares au creux des paumes » écume la surabondance de données qui nous avalent, « Partir de nuit sans mettre ses hautes » raconte comment on prend la route pour aller se chercher ailleurs et « Chenous est une galerie toujours allumée » parle de revenir chez soi, pour s’ancrer dans le territoire et reconnecter avec les humains qui l’habitent.
Les textes, nés pour la plupart lors de soirées de poésie, reviennent à la scène dans leur forme la plus aboutie, portés par l’auteur lui-même et par le comédien Matthieu Girard, qui est comme son alter ego, un prolongement de lui-même. Pour envelopper la parole de ce jeune auteur qui porte un regard neuf sur l’Acadie d’aujourd’hui, Allain Roy, qui en signe la mise en scène, accorde une grande place au travail de la lumière.