avec l'Orchestre du CNA
Le concert s’ouvre sur le très animé premier mouvement de Photography (2007) de la compositrice britannique Errollyn Wallen. Évoquant une danse énergique, les sections de l’orchestre à cordes se lancent tout du long dans un joyeux échange d’éléments thématiques, tandis que des motifs pulsés propulsent le morceau vers sa rayonnante conclusion.
A Short Piece for Orchestra (1952) est l’une des œuvres les plus connues de la compositrice américaine Julia Perry. De son vivant, cette œuvre a été jouée avec succès des deux côtés de l’Atlantique (dont une version réorchestrée pour l’Orchestre philharmonique de New York en 1965, intitulée Étude pour orchestre), et elle a été enregistrée en 1969. A Short Piece s’articule en cinq sections. Elle s’amorce bruyamment avec une série de thèmes incisifs, dont le climat dynamique réapparaît au milieu de la pièce. Dans l’intervalle, on trouve deux segments à l’ambiance plus mélancolique et envoûtante, après quoi l’œuvre s’achève en apothéose.
En 1902, Ralph Vaughan Williams a choisi six des 101 sonnets du grand poète anglais Dante Gabriel Rossetti et les a mis en musique pour voix et piano. Intitulé The House of Life, le cycle de mélodies qui en a résulté est considéré comme l’un des plus brillants exemples de l’art de la mélodie anglaise du début du XXe siècle. Vous entendrez Joel Allison interpréter quatre de ces mélodies, dans un arrangement qu’il a lui-même créé pour voix et orchestre à cordes. Selon l’historienne de l’art Karen Yuen, Vaughan Williams a fait montre de minutie non seulement dans le choix des poèmes, mais également en ce qui concerne l’ordre dans lequel il les a placés dans son cycle, lequel ne suit pas la numérotation de Rossetti. Elle souligne que même si les poèmes, pris ensemble, ne racontent pas une histoire, chacun d’eux peut être considéré comme une méditation sur la mécanique amoureuse, chaque mélodie prenant le relais de la précédente. Musicalement, la ligne vocale imprègne le texte d’une qualité introspective et méditative, se libérant par moments, comme dans « Love-sight » et « Silent Noon », dans des envolées dramatiques et déclamatoires. L’accompagnement soutient le chant avec des harmonies délicieusement changeantes et de riches sonorités, et occasionnellement par une illustration évocatrice des mots, comme dans « Love’s Minstrels ».
Polyphonic Lively (2016) du compositeur canadien Dinuk Wijeratne amène le concert à son exaltante conclusion. Le titre est emprunté à un tableau du peintre suisse allemand Paul Klee, dont le compositeur s’est inspiré pour écrire cette pièce. Ainsi qu’il le note, « je me suis senti irrésistiblement tenu de traduire en musique cette expression si vive et évocatrice. Elle a immédiatement évoqué pour moi un « bourdonnement » vibrant et intense. » L’œuvre est un kaléidoscope de timbres orchestraux (à l’exemple des couleurs dynamiques des tableaux de Klee), tout en étant, ainsi que le souligne M. Wijeratne, « propulsée par les personnages – au fil de virages brusques et d’actions décisives, son ‟parcours” se résume à ce qu’en font les personnages. Son tissu musical est fait d’une multiplicité de voix, de lignes et de thèmes qui décident, au gré de leurs humeurs, à quels moments se fondre et coexister. »