La musique comme instrument de partage culturel dans les écoles

Un partenariat entre le Centre national des Arts et l’Orchestre symphonique de l’Île-du-Prince-Édouard pour célébrer les cultures autochtones 

Depuis 2019, le percussionniste classique et membre de l’Orchestre symphonique de l’Î.-P.-É, Ryan Elliot Drew et le musicien, danseur et conteur mi’kmaq de la Première nation de l’île Lennox de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.), Richard “Eagle Dancer” Pellissier-Lush, parcourent les écoles de cette province afin de partager leur passion et leur vision de la musique.  

Leurs ateliers interculturels, offerts dans le cadre du programme pancanadien Arts Vivants du CNA, en collaboration avec l’Orchestre symphonique de l’Î.-P.-É., sont aussi l’occasion de célébrer les cultures autochtones.  

Des ateliers interculturels dans les écoles 

L’objectif de ce partenariat d’Arts Vivants (anciennement Vive la musique) : jumeler un musicien de formation classique et un artiste autochtone afin qu’ils créent et animent des ateliers avec un thème commun, en s’inspirant de leur propre culture et de leur parcours artistique respectif.

Dans ces ateliers, ils transmettent chacun leur vision de la musique et de la culture pour stimuler, à travers un thème différent chaque année, un intérêt et une passion pour la musique chez les jeunes.

« Lorsque nous présentons diverses cultures conjointement dans les écoles pour montrer les forces et les particularités de chacune d’entre elles, l’impact est énorme : nous donnons aux enfants et aux adolescents l’occasion d’ouvrir les yeux sur ces cultures. Nos ateliers sont aussi une source d’inspiration pour les jeunes qui veulent créer leur propre musique ou même entamer une carrière en musique. Ils permettent de briser le cycle de l’ignorance et du racisme. »
Richard “Eagle Dancer” Pellissier-Lush

« L’accueil est vraiment fantastique, surtout lorsque nous combinons des concepts que les enfants n’avaient pas nécessairement associés. La plupart du temps, ils connaissent déjà les idées que nous leur présentons et nous ne faisons que les assembler de manière créative et stimulante », explique Ryan Elliot Drew.

Plusieurs années de partenariat

Au cours de cette troisième année de partenariat, les deux artistes ont, pendant les mois de mai et juin, visité neuf écoles et rencontré pas moins de 1 900 élèves de la maternelle au secondaire. Ils ont parfois offert huit ou neuf ateliers par jour.

Depuis le début, le traitement que leur réservent les jeunes est plus que satisfaisant. « Les enfants sont très excités lorsqu’ils nous voient arriver. Et une des raisons de cet engouement, ce sont nos tambours. C’est un instrument qui crée naturellement beaucoup d’excitation chez les jeunes... et chez les moins jeunes aussi d’ailleurs », lance le percussionniste Ryan Elliott Drew un brin rieur. 

« Donner des leçons aux enfants en langue mi’kmaq ou leur expliquer les protocoles autour de nos tambours, c’est important. Nous leur offrons un environnement rassurant dans lequel apprendre », ajoute l’artiste mi’kmaq Richard Pellissier-Lush.  

Deux approches, deux volets

Si les élèves de l’Î.-P.-É. bénéficient déjà pour la plupart d’un enseignement musical à l’école, ces ateliers d’Arts Vivants proposent une approche différente. 

« Nous apportons notre propre bagage musical et pédagogique dans les classes. Et nous essayons de créer une expérience d’apprentissage qui rassemble nos deux visions, autant par des discussions que par des prestations musicales. »
Ryan Elliott Drew

« Nous parlons des mêmes thèmes, des mêmes concepts, des mêmes idées, mais nous alternons entre nos différentes perspectives. Et nous invitons les jeunes à participer aux discussions, » détaille Ryan Elliott Drew.

Parmi ces thèmes, concepts et idées : la musique et la nature, la terre, la vie sauvage et les éléments qui nous entourent, ainsi que l’importance de la musique dans la socialisation. 

En plus de cet aspect plus abstrait et théorique de l’atelier, les deux artistes-enseignants offrent aussi un volet pratique au cours duquel ils font résonner leurs instruments. Les élèves peuvent, chacun leur tour, essayer les tambours et autres instruments mis à leur disposition.

Legs aux générations futures

Jumeler les expériences pour encourager la diversité culturelle passe aussi par le partage, l’enseignement et la transmission d’une passion aux futures générations. 

Au printemps dernier, le duo de musiciens a également eu l’occasion de retourner dans quatre écoles qu’il avait visitées ; des retrouvailles chaleureuses tant pour les artistes-enseignants que pour les élèves. 

« Quand nous les retrouvons après deux ans et qu’ils se souviennent de nous, ça rend notre travail encore plus gratifiant et amusant », confie Ryan Elliot Drew.  

Les deux artistes-enseignants souhaitent que leur collaboration continue de résonner de plus en plus fort. 

« Nous aimerions atteindre autant de jeunes que possible! Nous croyons en nos ateliers. Nous voulons voir le programme grandir et avoir un impact partout au pays », conclut Richard Pellissier-Lush.

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La Fondation du Centre national des Arts remercie  la Fondation Azrieli, partenaire national d’Arts vivants. Arts vivants bénéficie également du soutien de la Fondation John et Judy Bragg.


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