Nos ébranlements: entretien avec les co-commissaires

© Matariki

Nos ébranlements, c’était à l’origine une série de rencontres et de prises de parole par des jeunes du secondaire, du cégep et de l’université en marge de différents spectacles du Théâtre français. À partir d’enjeux soulevés par ces spectacles, ils partageaient leurs réflexions, avides d’articuler leur rapport au monde, aux autres et à eux-mêmes.

Cette année, Nos ébranlements revient dans une formule repensée pour retisser les liens brisés par la pandémie.

Entretien avec le photographe documentaire Jonathan Lorange et l’artiste multidisciplinaire Judith Poitras, commissaires de cette troisième édition.

À quoi ressemblera votre version de Nos ébranlements?

Cette année, Nos ébranlements est devenu un projet de correspondance épistolaire où des participants, d’abord anonymes, apprennent à se connaître doucement à travers trois missions. C’était important pour nous que le projet tourne autour du concept d’altérité, de relancer les jeunes les uns vers les autres après cette période difficile où nos relations ont été éprouvées.

Au départ, chaque jeune a choisi un pseudonyme pour être ensuite mis en binôme avec une autre personne afin d’accomplir les missions et d’échanger sur celles-ci. Parfois, le contenu créé lors d’une mission servira à l’acolyte pour la création de la prochaine mission, alors qu’à d’autres moments il s’agit simplement de partager une œuvre, de l’offrir à l’autre. Suite à la dernière mission, les jeunes ont pu se rencontrer pour la toute première fois en personne et briser l’anonymat qui était de mise pendant les quelques semaines où ils ont échangé.

Qui sont les jeunes qui participeront à ce projet?

Cet été, c’était important pour nous d’aller chercher des nouveaux jeunes, des ados avec qui on n’avait jamais travaillé, et ce, des deux côtés de la rivière. Comme de fait, nous avons eu de nouveaux jeunes, la moitié vivant à Ottawa et l’autre moitié à Gatineau. Nous avons visé une tranche d’âge du secondaire, ils ont entre 13 et 18 ans et sont tous passionnés par un ou plusieurs arts.

Qu’est-ce qui vous a attirés dans ce projet au départ?

La mission de mettre la parole des ados en lumière. Trouver une nouvelle façon d’établir le contact entre eux et de leur fournir une plateforme d’expression et de création, mais aussi tenter de les guider vers des questionnements et des formes d’expressions moins habituels pour eux.

Avez-vous des souhaits pour vos participants? // Que leur souhaitez-vous en termes d’expérience ou même de prise de conscience/parole?

JL: Je souhaite que les missions qui leur ont été attribuées pourront les guider vers de nouvelles idées, ou même, plus simplement les aider à mettre en évidence et à formuler des choses qu’ils portaient déjà en eux.

JP: J’espère que le projet saura les stimuler et les encourager à poursuivre leur création, quelle qu’elle soit. Dans l’idéal, je leur souhaite d’avoir ressenti un sentiment de connexion, de résonance à travers les écrits de l’autre.

Votre version de Nos ébranlements accorde une place importante à différents médiums, alors on va faire un petit jeu.

Quelle est la dernière lettre que vous avez reçue?
JP: C’était à la fois une lettre et un colis d’une amie avec qui je travaille sur un projet artistique et qui est à Winnipeg. J’ai reçu un dessin déroulant sur le rêve populaire de “perdre ses dents”, une mini marionnette à doigt, un petit mot provenant d’un biscuit chinois qui disait “Rome ne s’est pas faite en un jour. Soyez donc patient!”, une carte McCafé pleine, un bouchon de boisson gazeuse “Brio” en souvenir et un petit mot sur un carton rose me relançant à créer la suite du dessin. Un vrai trésor!

JL: De belles nouvelles de Bretagne

Fermez les yeux et dites-nous : Nos ébranlements en une seule image, c’est quoi?
JP: Je pense à un dessin que j’ai fait il y a quelques années qui s’appelle “Rencontres”. Le voici (cliquez ici)

JL: Un regard d’abord détourné, mais se ravisant, parce qu’accueilli avec bienveillance.

La dernière photo dans votre téléphone?
JP: Deux belles petites pizzas avec une pâte maison un peu trop sucrée.

JL: De l’herbe à puce

Un lieu d’Ottawa-Gatineau que vous suggéreriez à votre correspondant.e de visiter?
JP: Les ruines Carbide Willson dans le parc de la Gatineau

JL: Le pont Alexandra en hiver


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