Dans l’obscurité, Myles Taylor se met en place pour la scène d’ouverture de Kill Me Now, la comédie noire de Brad Fraser. C’est son premier engagement professionnel au théâtre, et Myles est à la fois excité et nerveux.
« C’est probablement ce que j’ai fait de plus terrifiant dans ma vie », convient Myles. « Mais tout le processus d’assembler une pièce aussi magnifique et de la mettre sur pied, jusqu’au point où elle paraît animée d’une vie propre, a été un vrai plaisir. »
Dans la pièce, le jeune acteur joue Joey, un adolescent lourdement handicapé dont s’occupe son père veuf. Myles, qui est lui-même atteint de paralysie cérébrale, comprend bien les difficultés auxquelles Joey est confronté.
« Une personne comme moi peut apporter à ce rôle une authenticité qui ne serait pas à la portée d’un acteur non handicapé », souligne Myles. « Mais on ne devrait pas refuser aux acteurs handicapés la chance d’auditionner pour n’importe quel rôle, et je ne devrais pas être engagé seulement pour combler un besoin de diversité. »
Jillian Keiley, directrice artistique du Théâtre anglais du CNA, abonde dans le même sens. « Dans la dernière année, le Théâtre anglais s’est penché sérieusement sur la question de la présentation d’artistes handicapés sur scène. Myles vit avec un handicap et est aussi, incontestablement, l’un des jeunes acteurs les plus doués que j’aie vus au Canada ces dernières années. »
Myles affirme que ce fut « un immense honneur et une occasion en or » de jouer au CNA. Il est reconnaissant envers les donateurs qui permettent à des œuvres aussi importantes que Kill Me Now d’atteindre la scène nationale. « Je suis content que des gens fassent des dons pour que des acteurs comme moi puissent monter de bons spectacles, à la fois divertissants et inspirants », conclut-il.