Amelita Armit a consacré sa vie à côtoyer et à soutenir la communauté qui l’entoure.
C’est dans les années 1970 qu’Amelita a mis les pieds au CNA pour la première fois. Elle qui résidait alors en Alberta s’est rendue à Ottawa pour une conférence. Son mari Robert, aujourd’hui décédé, était un grand amateur des arts de la scène. Ayant déjà visité le CNA, il lui a conseillé d’y faire un saut.
Ce fut une première expérience inoubliable : Amelita a déniché des places debout pour un spectacle du Ballet national du Canada mettant en vedette Karen Kain.
Debout tout au fond de la Salle Southam du CNA, elle a été subjuguée par la grâce et la beauté des interprètes, l’enthousiasme de la foule nombreuse et la splendeur des lieux. Amelita et Robert ont déménagé à Ottawa en 1987 et sont devenus de fidèles abonnés du CNA, assistant à un éventail de spectacles allant de la danse au théâtre et à la musique orchestrale.
Après le décès de Robert il y a 15 ans, Amelita a continué d’aller voir des spectacles, ces moments privilégiés qui lui procurent tant de joie. « J’ai vu le CNA évoluer considérablement au fil des décennies, raconte-t-elle. L’art est un reflet de l’époque, et le CNA est un reflet du monde. »
Amelita aime particulièrement les interprétations « révélatrices » des jeunes générations, qui suscitent la réflexion et contrastent avec les présentations plus classiques qu’elle connaît bien.
L’hiver dernier, un événement a uni les univers artistique et culturel d’Amelita. Canadienne fière de ses origines philippines, Amelita a fait la promotion de la comédie musicale philippine Prison Dancer auprès de sa communauté. Parmi les quelque 20 personnes à qui elle a vendu des billets, certaines se rendaient au CNA pour la première fois.
L’intérêt d’Amelita pour la production a mené à une merveilleuse collaboration entre le Centre des Philippines au Canada et le CNA pour les dernières représentations de Prison Dancer. Les deux organisations, en partenariat avec l’ambassade des Philippines à Ottawa, ont mis sur pied un marché de Noël festif célébrant la culture philippine. « Cet événement a rassemblé des gens de tous les horizons et a démontré toute la beauté de la diversité et du multiculturalisme, se réjouit Amelita. C’était une grande source de fierté et de joie que de voir ma culture mise de l’avant et célébrée sur une scène nationale. »
Lorsque la Canadienne d’origine philippine Nina Lee Aquino a été nommée directrice artistique du Théâtre anglais en 2022, Amelita était ravie. Elle connaissait déjà le travail de l’artiste au Factory Theatre de Toronto.
Amelita admire le talent de la metteuse en scène et sa volonté de présenter de nouvelles voix diverses, d’élargir les horizons du public et de bousculer les idées reçues. Son arrivée marque un pas vers une plus grande inclusivité et représentativité dans la communauté des arts nationale, une communauté qu’Amelita espère voir croître et s’épanouir.
En revenant sur ses souvenirs du CNA, Amelita est reconnaissante pour les expériences et les rencontres qu’elle y a vécues. Le CNA, c’est plus qu’une salle de spectacle : c’est un lieu de culture, de communauté et de créativité. C’est un endroit où les gens peuvent se rassembler, célébrer leurs différences et trouver leurs points communs grâce au pouvoir de l’art. Et pour Amelita, c’est ce qui en fait un lieu si précieux : ce don pour rapprocher les gens, transcender les frontières et créer des ponts qui nous relient.