Q. Vous accueillez les auditoires du Théâtre anglais du CNA sur le territoire ancestral de la Nation algonquine depuis la saison dernière. En quoi cet accueil consiste-t-il au juste?
R. Les soirs de première, avant le début du spectacle, nous souhaitons la bienvenue aux gens avec un message de paix qui souligne notre présence en territoire autochtone.
Q. Peu de Canadiens savent que la capitale du Canada est en territoire algonquin.
R. Historiquement, bien avant l’arrivée des Européens, ce lieu était celui où les autochtones se rassemblaient en été pour festoyer, faire du troc, créer des pièces d’art et d’artisanat, et tenir des pow-wow.
Q. Ce lieu a donc toujours eu une vocation artistique?
R. Absolument.
Q. Comment en êtes-vous venus à vous engager dans le monde des arts?
R. Un jour de 1990, après que notre fi ls adolescent Yanik s’est enlevé la vie, (Annie) a eu la vision d’un tipi de verre haut de dix étages, à Ottawa, qui aurait abrité un centre national des arts de la scène autochtones. Pendant dix ans, nous avons fait la promotion de ce projet, en souvenir de notre fi ls et pour tous les jeunes hommes et femmes autochtones qui luttent pour trouver un sens à leur vie.
Q. Qu’est-il advenu de ce projet?
R. Il ne s’est jamais concrétisé, mais notre parcours a contribué à faire connaître la culture autochtone en la présentant sous un jour positif.
Q. À présent, Annie fait fi gure d’aînée au CNA. Quel eff et cela vous fait-il?
R. C’est un honneur, car le CNA est au coeur de la culture canadienne.
magazine Prélude – Tête-à-tête
Hiver, 2016